Gardienne de la forêt : La guérisseuse de
Blue Indigo
J'ai trouvé et suivi un sentier. Je marche depuis plusieurs heures maintenant. En tout cas j'en ai l'impression. Je n'ai pas de montre pour vérifier et j'ai bêtement laissé mon portable sur mon sac d'affaires dans ma chambre. Je regarde partout. Je ne sais pas trop où je dois chercher. Je commence à être un peu fatiguée. La montée s'accentue sacrément depuis un moment, dans ce bois de feuillus. J'ai aperçu pas mal d'insectes, des papillons, par contre pas de gibier. Je dois faire trop de bruit en marchant ou il est déjà trop tard dans la journée. Les animaux préfèrent sortir à l'aube ou au crépuscule. Mes cours sur la biodiversité ne m'auront pas servi à grand-chose jusqu'à maintenant ! Il n'y a toujours pas de traces d'Inaki ou du Bran. C'est un peu bizarre puisque Léontine a dit qu'ils m'accompagneraient. Est-ce qu'ils me suivent, cachés quelque part ? Je profite d'une pause pour scruter les environs, y compris en hauteur dans les arbres (sait-on jamais). Je ne vois rien d'anormal. Pourtant plusieurs fois il m'a semblé percevoir un mouvement, un éclat roux, rien à voir avec le ténébreux noir du Bran ou l'opalescence d'Inaki. Sans doute mon imagination, débridée par tout cet espace ou alors plus trivialement un renard. La vue commence à se dégager. J'oublie la raison de ma présence devant la forêt qui s'étend, en contrebas, à perte de vue comme un océan vert, plus ou moins bistre selon les essences d'arbres. Majestueux et impressionnant ! L'air est frais mais grimper m'a donné chaud. Après un dernier coup d’œil, je me remets en marche. Je suis pressée d'atteindre le sommet pour tout contempler encore, depuis le point de vue rocheux.
L'effort en vaut la peine ! Au sommet de mon château fort naturel, conquis en escaladant les rochers, je regarde de tous les côtés depuis la plate-forme. La forêt s'étend sur des kilomètres. Je n'aperçois aucune trace de civilisation, aucune route, ligne électrique, même pas la cabane. Je finis par m'asseoir, le sac fournissant un appui pour mon dos. La roche a été chauffée par le soleil. C'est tellement agréable que je m'étends, le sac en guise d'oreiller. Je me laisse bercer par le souffle du vent, contemplant les nuages. Je me sens si bien que mes yeux se ferment. Je crois que je m'endors.
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