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Critiques de Bob Shacochis (48)
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Au bonheur des îles

Ces neuf nouvelles ancrées dans une moiteur tropicale sont le premier ouvrage signé Bob Shacochis, auteur depuis du remarquable roman La Femme qui avait perdu son âme. Eparpillées sur les confettis d'îles caribéennes ou sur les côtes de la Floride, les destinées des personnages blancs et noirs, trafiquants, musiciens, apprentis révolutionnaires, pêcheurs, expatriés, nous grisent comme le plus puissant des rhums.



Au bonheur des îles aurait pu s'intituler Derrière la carte postale, tant l'Américain, ancien correspondant de guerre qui a couvert l'invasion d'Haïti en 1994, et qui a beaucoup bourlingué avec les Peace Corps, fait preuve de réalisme, de cynisme, et d'un humour plus grinçant qu'une porte qui coince, comme en témoigne le titre Easy in the islands.



Car de la Barbade à Antigua, rien n'est facile, mais tous s'accrochent, entourés de musique, omniprésente, de chaleur, de beauté délabrée. Aux yeux des Américains, elles peuvent sembler interchangeables, et pourtant: « Là-bas, au loin, au-delà du Gulf Stream, invisibles, se trouvaient les îles -il y en avait qui étaient aussi parfumées que la cardamone, certaines avaient des histoires cachées comme de la graisse sous une gaine, d'autres étaient aussi détestables qu'un mal de tête, certaines recélaient des trésors si abondants qu'ils n'avaient plus aucune valeur, d'autres n'étaient que de purs fantasmes et d'autres encore avaient le pouvoir de vous engloutir, comme la baleine d'Achab. »

Au bonheur des îles, un bonheur de lecture.

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La femme qui avait perdu son âme

La femme qui avait perdu son âme ou le lecteur qui avait perdu l’envie de terminer ce livre : "telle est la question." Alors oui je l’ai terminé parce que je n’aime pas critiquer (c’est le mot) un livre que je n’ai pas terminé. Mais pour résumer au mieux ce que j’ai ressenti rien de tel qu’une citation du livre lui-même :



" Il se réprimanda pour avoir essayé de comprendre ce foutoir haïtien aux strates multiples, où une couche en recouvrait une autre, elle-même empilée sur une autre, son inutilité et ses contradictions, la distribution des personnages complètement merdique, les coups montés qu’il aurait dû voir venir de loin, les intrigues qui se déroulaient sous ses yeux et dont il n’avait jamais remarqué qu’elles se rejoignaient pour former un leurre. "



En l’occurrence pour moi il suffit de remplacer "haïtien" par livre et vous aurez compris mon opinion pour l’essentiel. Mais je pourrais aussi reprendre à mon compte la suite des pensées du personnage que je viens de citer :



" Cette mission amorphe – une chose aux contours flous, et non pas une mission qui débordait de son cadre initial – lui avait faussé l’esprit et avait détraqué ses pensées, et il se retrouvait à gémir intérieurement sous l’effet de quelques véritables meurtrissures à l’âme. "



Je remplacerais juste "mission amorphe" par lecture amorphe, et "sous l’effet de quelques véritables meurtrissures à l’âme" par la désagréable sensation d’avoir perdu mon temps avec pour seule excuse la diatribe du téléspectateur Lambda surpris devant le générique de fin de «Koh Lanta» : "Oui mais je l’ai regardé (lu) jusqu’au bout pour être bien sûr que c’était vraiment nul."



Il ne faut tout de même pas exagérer, lire ce livre ne fait à priori aucun dégât sur l’âme et surtout ne présente aucun risque de la perdre. Il y a de très bon passages, simplement pour environ 800 pages sur les 869 que compte le livre, je n’ai absolument pas suivi les méandres alambiquées de l’esprit de l’auteur encore moins lorsqu’il nous embarque dans ses névroses de viol et d’inceste et ses fantasmes sexuels sans grand intérêt pour moi.



C’est malgré tout un livre bien écrit à condition d’aimer les phrases à rallonge qui se vident de leur substance avant le point final. Cependant ce roman trouvera certainement des lecteurs enthousiastes. La preuve ? Il a été finaliste du Pulitzer en 2014.

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La femme qui avait perdu son âme

Haïti, 1998, le corps d’une femme est retrouvé sur l’autoroute 1 à bord de sa voiture criblée de balles. Elle est identifiée comme étant Jacqueline Scott, reporter freelance et photographe, mariée à Parmentier, trafiquant de drogue. Ce dernier est incarcéré à Miami, accusé d’avoir organisé le meurtre de son épouse. Il charge l’agent à la retraite Conrad Dolan d’enquêter pour l’innocenter. Il lui doit bien ce service car il a été son informateur. Dolan contacte alors Tom Harrington, avocat international en poste à Haïti, pour l’aider dans ses recherches qui vont mettre à jour les multiples identités de la victime, Jacqueline Scott, allias Renée Gardner, allias Dorothy Chambers, allias Dorothy Kovacevic, allias « La femme qui avait perdu son âme »….

Bob Shacochis a mis dix ans pour écrire ce roman d’espionnage à l’architecture particulière qu’il aurait pu appeler « On ne meurt que deux fois ». Il le divise non pas en cinq chapitres mais en cinq livres. L’auteur atteint de troubles cardiaques pensait qu’il allait mourir d’un jour à l’autre, aussi a-t-il rédigé les différentes parties comme des histoires indépendantes, reliées entre elles par un personnage centrale : une « Mata Hari » séduisante, moderne et mystérieuse. Il s’est avéré qu’il ne s’agissait que de fibrillation atriale parfaitement soignable.

Il mélange les styles partant d’un simple polar, le meurtre d’une jeune femme, il ouvre son histoire sur un roman d’espionnage, en y mêlant FBI, CIA et différents services secrets militaires américains, pour donner une dimension géopolitique internationale. Comme le dit l’auteur lors d’une interview : « J’étais une pute cherchant des clients. »

Son roman est écrit comme un reportage. Il y met des éléments qu’il a lui-même connu comme cette femme qui a perdu son âme réellement en Haïti, alors qu’il était reporter là- bas.

Pour cette œuvre monumentale, il sera finaliste du prix Pulitzer en 2013 mais le jury lui préférera « La vie volée de Jun Do » d’Adam Johnson.

Remarquablement bien écrit, c’est une histoire dont la lecture est parfois déroutante et où le lecteur peut se sentir perdu mais il est poussé par un besoin irrépressible de connaître la vérité, vérité qui se dévoile petit à petit comme les poupées russes, les matrioskas.

Traduction de François Happe.

Editions Gallmeister, 789 pages.

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La femme qui avait perdu son âme

La femme qui avait perdu son âme m'a littéralement fasciné... La femme autant que le roman !



Une femme d'une beauté renversante, dont tous les hommes sont fous… Elle porte plusieurs noms, parle dix langues, sait tout faire, a vécu au moins deux vies, s'exprime et jure crûment, utilise son corps sans vergogne – j'allais écrire sans état d'âme !... C'est parfois en perdant son âme que l'on se construit...



Revenons au roman. Il est somptueux, mais autant prévenir, la lecture n'en est pas un long fleuve tranquille. C'est long, très long, même ; et c'est plutôt un torrent impétueux aux eaux boueuses, parfois sanglantes, jonché d'obstacles invisibles. Dans la première partie, il faut s'accrocher avec patience et détermination. La femme qui avait perdu son âme relève de ces romans formidablement conçus en puzzle, difficiles d'accès, qu'on abandonne après cent pages ou qu'on ne peut plus lâcher et qu'on relit tout de suite après, au moins en diagonale, une fois qu'on a les clés pour comprendre ce qui était hermétique à première lecture.



L'histoire s'étend dans le temps comme une saga, et dans l'espace comme une fresque.



Le premier chapitre se passe en 1998 en Haïti ; quelques mots d'un poème célèbre me viennent : ... un palais flétri par la cohue / On s'y saoule, on s'y tue, on s'y prend aux cheveux. Ça part dans tous les sens, là-bas. Extrême pauvreté et abus de pouvoir arrogants. Mysticisme vaudou ou chrétien. Violence crapuleuse ou démente. Qui sont les gentils, qui sont les méchants ? Qui est ami avec qui ? Les Américains viennent de se replier, après avoir essayé vainement de rétablir l'ordre, la justice et la démocratie. Incompatibilité culturelle totale. Sauf pour les gros trafiquants internationaux qui profitent de la corruption généralisée.



Ça commence comme un thriller. Une femme est tuée... Oui, c'est bien celle dont il est question !... Deux ans auparavant, en Haïti déjà, sa beauté, son attitude provocante et un comportement insensé lui avaient valu une présence remarquée. Elle s'appelait Renée, ou Jackie, peut-être Dorothy. Qui l'a tuée, et pourquoi ? Pour brouiller les pistes, l'auteur, Bob Shacochis joue avec les procédés d'écriture : des dialogues et des flash-backs insérés sans les ponctuations appropriées ; des considérations anecdotiques qui sont autant de fausses pistes ; des gros plans sur des personnages qu'on croit importants et qui ne le sont pas ; des interrogations en trompe-l'œil sur des événements étranges... Ne cherchez pas à comprendre, les dernières pièces du puzzle ne vous seront livrées qu'au cinquième chapitre.



Les trois chapitres intermédiaires, d'une lecture plus aisée, éclairent les personnalités des personnages principaux.



1945, libération de la Croatie. Epuration. Dans les Balkans, la violence est toujours sauvage, barbare, insoutenable. Stjepan, huit ans, regarde le cadavre décapité de son père, un chef Oustachi criminel de guerre, torturé et tué par un Serbe communiste et un Bosniaque musulman, pendant que sa mère est violée. Voilà déterminés clairement les ennemis contre lesquels il luttera, plus tard, quand devenu Américain sous le nom de Stephen Chambers, il fera carrière dans la diplomatie et le renseignement international.



1986, Istanbul. Chambers y est installé après avoir été en poste un peu partout sur la planète. De jeunes musulmans commencent à se rebeller contre la laïcité militaire en vigueur. D'autres turbulences les interpellent, ailleurs : en Afghanistan, les Soviétiques, espèce en voie de disparition, se heurtent à des Moudjahidins, espèce en voie d'apparition. Chambers observe ; les ennemis de ses ennemis sont ses ennemis…



Diplomate influant, Chambers dispose de fonds et de réseaux importants. Il a une fille, Dorothy – Dottie pour les intimes – qui vit seule avec lui. Père et fille s'adorent ; un peu trop, sans doute !... Dottie est éduquée comme un singe savant, comme pour devenir une machine de guerre au service de son père. A dix-sept ans, déjà sublime, elle est encore un peu midinette ; mais ça ne va pas durer.



1996. Des terrains de golf et des bases militaires aux Etats Unis. Chambers est Sous-Secrétaire au Département d'Etat. Avec ses homologues du Département de la Défense et de l'"Agency", ils font et refont le monde. A la suite d'actions équivoques en Amérique latine, Haïti est devenu un sujet de préoccupations ; trop de trafics, trop de corruption, trop de tentatives de déstabilisation, il va falloir faire quelque chose ; et si ça tourne mal, n'abandonner personne ! Le sergent-chef des Forces spéciales Eville Burnette, un grand gaillard d'une loyauté à toute épreuve, fera office d'homme-lige.



Mais lui aussi, comme les autres, sera subjugué par la femme. Il sera pourtant bien le seul à conserver son âme, à l'inverse de Tom Harrington, un avocat des droits de l'homme, qui l’aura perdue par excès de naïveté et de fascination pour une femme trop belle et trop intelligente pour lui.



La femme qui avait perdu son âme est une composition littéraire magistrale, pour un ouvrage complexe qui m'a passionné. Et quant à cette femme, à laquelle je pense encore, qui sait ? Pour retrouver son âme perdue, peut-être lui suffirait-il de mourir et renaître...
Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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La femme qui avait perdu son âme

Il paraît que Bob Shacochis a mis dix ans pour écrire ce sacré roman, seulement le second né de sa plume, un pavé, un vrai. Il serait donc une sorte de version masculine et guerrière de Donna Tartt qui aurait décidé de revisiter John Le Carré tout en lui insufflant une force rarement rencontrée. La femme qui avait perdu son âme est à la fois un roman d'espionnage, un roman d'amour, un roman de guerre et une formidable analyse de la seconde moitié du XXème siècle à travers les nombreux conflits qui n'ont cessé de le secouer.



A tous ceux qui s'apprêtent à le lire (et il le mérite), je recommande de prévoir du temps car le propos est dense et parfois un peu compliqué dans les méandres des coulisses de la géopolitique, lorsqu'il s'agit de démêler les intérêts des différentes forces en présence. Mais alors, quelle maîtrise !



Hors de question de résumer l'intrigue au risque de simplement effleurer le sujet. Sachez qu'un incroyable personnage de femme domine le récit, celle qui dit justement avoir perdu son âme. Pour les uns elle se nomme Jackie Scott, d'autres la connaissent sous le nom de Renee Gardner mais elle est aussi Dottie Chambers ou Dorothy Kovacevic. Au début du livre, elle est retrouvée morte sur le bord d'une route en Haïti, ce qui déclenche une enquête de la part de plusieurs personnes qui l'ont côtoyée sans jamais percer son mystère. Le lecteur sera donc transporté sur les traces de l'avocat des droits de l'homme Tom Harrington qui tente de remonter sa trace en Haïti. Mais également aux côtés d'Eville Burnette, membre des forces spéciales américaines habitué à obéir aux ordres sans être vraiment dupe de la façon dont on le manipule à son insu. Sans trop avoir le temps de reprendre son souffle, le lecteur se retrouvera soudain 40 ans en arrière en Yougoslavie, au lendemain de la seconde guerre mondiale, terrain de toutes les violences au croisement des guerres ethniques, de la lutte contre le communisme et des velléités d'indépendance du peuple croate. Là où Stjepan Kovacevic a passé son enfance, témoin des pires atrocités. Né aux Etats-Unis, il a fui la Yougoslavie avec sa mère et est devenu Steven Chambers, éminent diplomate américain et membre d'une agence de sécurité gouvernementale. Impossible de comprendre le parcours de Dottie sans connaître l'histoire de son père, les années d'enfance passées dans maints pays au rythme des affectations de Steven Chambers et la relation beaucoup trop intense qui les unit. L'auteur nous offre une incroyable remontée dans le temps, l'année des dix-sept ans de Dottie alors installée à Istanbul et nous permet de découvrir un extraordinaire melting-pot communautaire où percent déjà les germes des futurs conflits "au nom d'une religion".



Peu à peu se dévoile le personnage fascinant de Dottie, façonné par son père depuis son plus jeune âge et presque incapable de retrouver sa vraie personnalité au milieu de toutes celles qu'elle endosse pour ses missions. "Dans une fulguration de pure clarté, elle comprit aussi que sa vie entière - sa pluralité, le défi de ses improvisations élémentaires, toute cette collection de lieux d'habitation, d'endroits et d'amis, les langues qu'elle apprenait volontiers pour atténuer son caractère étranger - avait été conçue pour faire d'elle une sorte de caméléon professionnel, et elle se résolut au fait qu'elle était destinée à vivre de cette façon, comme une actrice dans un théâtre sans murs, ni limites, ni public". Une femme qui fascine tous les hommes qu'elle croise sur son chemin, mais qui, dans son habitude à travestir la vérité a peu de chance de faire une vraie rencontre. Jusqu'à ce que...



On sort de ce livre un peu sonné par la performance. Atterré par cette propension des nations (et l'Amérique n'est pas épargnée) à vouloir demeurer en guerre, par le cynisme de ceux qui dirigent le monde en sous-main, agences gouvernementales et autres manipulateurs. Bluffé par la démonstration de l'auteur qui nous plonge au cœur des racines du mal, en Croatie, en Turquie et partout où s'affrontent des fanatismes en tous genres, capables de brandir une bannière de guerre sainte. Et enfin, touché par les personnages de Dottie et de Burnette, pauvres marionnettes dans la tourmente, tentant maladroitement de donner un sens à leur existence.



S'il n'y avait qu'un mot pour qualifier ce roman, je dirais: ébouriffant ! Certes, il faut parfois s'accrocher lors de certaines descriptions, mais l'ensemble, servi par une écriture quelque peu hallucinée (au moins autant que ses personnages) est captivant. Et l'envie d'assembler tous les morceaux du puzzle emporte tout sur son passage.
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La femme qui avait perdu son âme

Vous aimez, les polars, les livres qui manipulent le lecteur (dans le bons sen du terme), les sagas familiales qui vous font voyager, vivre des vies, les livres ayant pour fond des faits historiques ….et vous avez du temps devant vous, alors foncez et lisez « La femme qui avait perdu son âme », roman finaliste du prix Pulitzer 2014.

Oui, il vous faudra du temps pour venir à bout ou dévorer ces presque 800 pages (de fins caractères), que Bobs Shacochis, que je ne connaissais pas aurait mis 10 ans à écrire !



Tout commence à Haïti à la fin des années 90, l'armée américaine a depuis plusieurs années débarqué pour remettre au pouvoir Jean-Bertrand Aristide, le président élu qui avait été renversé trois ans plus tôt dans un coup d'état sanglant. Les tontons macoutes sont toujours dangereux, mais l'armée américaine veille et intervient..Une femme journaliste américaine, été tuée la nuit sur une route déserte, son mari lui aussi américain a pu se cacher et n'a pas été tué dans l'agression. Il est expulsé vers les États-Unis où il est interrogé par les flics, il aurait pris des assurances vie pour sa femme. Mais est-ce lui l'assassin ? Un détective privé fait appel à un avocat, Tom, car il a lu dans un rapport du Fbi en 1996 que Tom etait un avocat défenseur de droits de l'homme sous contrat auprès du gouvernement Haïtien et qu'il s'était rendu dans une ville où Tom et cette femme avaient été mêlés à une altercation.Cette femme aux multiples identités s'appelait Dorothy Kovacevic ou Renée Gardner ou Dottie Chambers, elle aimait les cérémonies vaudou, …mais était-elle journaliste?



Ne nous attendez pas à faire un long voyage tranquille, dans ce livre in-racontable, ne vous attendez pas à être pris par la main. L'auteur va vous balader dans ce livre Puzzle construit autour de 5 grandes parties, cinq grands livres, non chronologiques, et de chapitres, tous également pièces du puzzle, des pièces-petites phrases anodines ou chapitres entiers – qui vous feront remonter le temps, découvrir le passé de tel ou tel personnage, un trait de leur personnalité, tout en voyageant de Haïti à la fin des années 90, à la Croatie de 1945, à la Turquie de l'adolescence de Dottie, à Sarajevo, puis à Kaboul…etc.



Un puzzle pas facile à assembler parfois.



Une écriture envoûtante, des phrases jamais anodines pour décrire cette Amérique, personnage principal du roman, cette Amérique gendarme du monde, intervenant partout contre les terroristes, contre le communisme ou pour lutter contre les maux qui mettent en jeu ses intérêts, grâce à des services, parfois alliés, parfois concurrents, secrets ou officiels CIA, force Delta, FBI, Forces « spéciales », DEA… : « Ils étaient tous membres de la Compagnie, des commissaires, des satrapes et des porteurs d'eau de l'Etat dans l'Etat, une nébuleuse familiale d'agents et d'adjoints, officiels ou secrets, voire au delà, dans un monde souterrain peuplé de fantômes non identifiables, d'individus qui officient en pleine lumière, de travailleurs de l'ombre et d'hommes des cavernes. Dans toutes les combinaisons possibles, ils constituaient la matière noire du renseignement. Ils vivaient dans deux domaines à la fois, comme une certaine catégorie de particules en physique quantique, occupant simultanément les antipodes moraux d'un univers qui se retournerait pour se regarder dans un miroir, le monde entier n'étant qu'une société-écran pour un autre monde, une réalité un espace parallèle pour une autre réalité.« , des hommes et femmes manipulateurs souvent eux-mêmes manipulés, comme Dotti et Burnette, membre des forces spéciales, habitué à obéir à tous les ordres, ceux qui lui demandent de tuer, comme ceux qui le manipulent lui aussi, ceux qui sont « The Fiends of Golf, FOG – le brouillard-«



Pour eux qui sont sous secrétaires de ministère divers : « Prier pour la paix ne suffit pas. Il faut prendre des risques. Agir. »…« Ce qui ne s'achète pas avec de l'argent peut s'acheter avec le cul! »



Un livre documenté qui donne parfois des frissons dans le dos, qui nous entraîne dans ces conflits du monde, mais aussi au sein de ces services de lutte contre le terrorisme islamiste ou non, de lutte contre la drogue, un livre qui nous démontre comment nous sommes, nous citoyens lambda, également manipulés….dans le brouillard!



J'avoue que j'ai eu envie de le lâcher, de dire comme Burnette, l'un des personnages principaux, homme des basses œuvres : « Fais chier toutes ces conneries de technique d'espionnage, merde ! » mais, mon petit doigt me disait « continue », une petite phrase relançait mon intérêt : voir ce puzzle achevé.



Dix ans pour l'écrire, une dizaine de jours pour le lire, dix jours que je ne regrette pas.



Un auteur américain contemporain dont je vais poursuivre la découverte, autant que possible.
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La femme qui avait perdu son âme

Ça y est, je viens de le terminer ! Quel roman ! Autant dire tout de suite que je n’en ai pas toujours trouvé la lecture facile mais je me suis accrochée et finalement en ai été bien récompensée.

La Femme qui avait perdu son âme est une grande fresque historique, politique et religieuse sur la seconde moitié du XXe siècle qui commence en Croatie en 1944 pour se poursuivre à Istanbul en 1986 et s’achever en Haïti à la fin des années 90. C’est au lecteur de reconstituer cette chronologie volontairement mise à mal par l’auteur. Ainsi, petit à petit, le puzzle prend forme, on comprend ce que sont les personnages au vu de ce qu’ils ont vécu dans leur enfance. Cette construction a aussi le mérite de maintenir un certain suspense jusqu’à la fin de l’œuvre.

Il s’agit donc d’une œuvre totale à la fois roman d’espionnage, d’amour, d’aventure, tragédie contemporaine qui met en scène un nombre incalculable de personnages aux identités multiples dans un nombre impressionnant de lieux, de situations politiques et de croyances religieuses variées et malheureusement souvent antagonistes.

Au début du roman, Jackie Scott -celle qui a perdu son âme- (alias Renee Gardner, Dottie Chambers ou Dorothy Kovacevic) est retrouvée morte sur une route d’Haïti. Qui est-elle vraiment ? Journaliste, photographe, agent spécial travaillant pour les fédéraux, âme perdue, ensorcelée vaudou, dealeuse, séductrice ? Elle-même, si c’est encore possible, et d’autres à la fois dans ce tourbillon d’identités, de rôles à jouer et de missions à accomplir. Elle est un «caméléon professionnel…actrice d’un théâtre sans murs, ni limites, ni public».

Les hommes, tentés par sa beauté, s’interrogent sur cette femme mystérieuse, que ce soit Thomas Harrington, avocat, défenseur des droits de l’homme ou Eville Burnette, commando des forces spéciales.

Ce qui est sûr, c’est qu’elle est la fille de son père : Stjepan Kovacevic, d’origine croate, témoin dans son enfance de violences insoutenables commises par les partisans de Tito, ayant immigré aux Etats-Unis après la guerre, devenu diplomate et agent double au service du contre-terrorisme, abhorrant le communisme, élevant sa fille à la dure, de Hong Kong à Istanbul en passant par Rome au gré de ses missions, se servant d’elle si besoin est, l’aimant trop et mal.

Si ce livre est complexe, c’est parce qu’il reflète la réalité géopolitique du monde actuel. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les choses ne sont pas simples. Les intérêts des forces en présence sont multiples, parfois opaques et fluctuants.

Par ailleurs, les personnages du roman manipulent autant qu’ils sont manipulés. Comme le dit le narrateur au sujet d’Eville : « …il n’était lui-même pas sûr de savoir ce qu’il faisait, ni pourquoi ou pour qui. » De même, Harrington est persuadé que Burnette « était occupé à orchestrer un coup d’Etat, et non pas à en empêcher un. » Tout est leurre et l’on découvre l’impasse quand on ne peut plus faire demi- tour.

Le lecteur doit donc tenter de s’orienter dans ce labyrinthe peuplé « d’agents et d’adjoints, officiels ou secrets… dans un monde souterrain peuplé de fantômes non identifiables, d’individus qui officient en pleine lumière, de travailleurs de l’ombre et d’hommes des cavernes. », ce monde du renseignement s’occupant « des affaires de l’humanité » pour lesquelles « il n’y a pas de coïncidences, chaque chose compte. »

C’est incontestablement un grand roman, touffu, ambitieux, dense, nourri par l’expérience de l’auteur, une véritable épopée moderne qui permet au lecteur d’y voir un peu plus clair sur l’origine de l’extrême complexité du monde actuel et les tensions politiques et religieuses qui sont les siennes.

On en sort un peu secoué, horrifié par la violence qui semble inhérente à notre monde, emporté par un style épique éblouissant et abandonnant finalement à regret des personnages auxquels on s’est attaché, et l’on sent que le passage à un autre livre va demander un effort d’adaptation. A moins que… l’on ne se replonge dans les premières pages avec l’œil averti de celui qui sait où il va !


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La femme qui avait perdu son âme

impossible de commencer un nouveau bouquin lorsqu'on ferme celui-ci... des pages et des pages que je tourne anxieusement en voyant mon plaisir s'intensifier... et se hâter vers sa fin... quel merveilleux livre! quelle finesse, délicatesse de construction, quelle écriture! Chaque phrase porte du sens, jamais rien n'est anodin; parfois on lit trop vite, pressé de savoir la suite, mais chaque fois qu'on glisse sur une phrase sans lui prêter toute son attention on perd quelque chose de précieux.

Au départ bien sûr, on est un peu désemparé, perdu au milieu de ce pays dévasté qu'est Haïti, avec un personnage féminin des plus antipathique dont on ne sait rien, sinon qu'elle est désinvolte, versatile, tour à tour enjôleuse lointaine ou cassante, sûrement pas équilibrée mais à l'aise partout, tout le temps, quand bien même elle sait qu'elle a su déclencher de la haine de la part des compagnons qui, quoi qu'il en soit, en sont toujours réduit à lui céder. On est à peine fasciné par ce personnage, qui semble secondaire puisqu'au départ c'est l'avocat idéaliste, Tom Harrington qui occupe le devant de la scène, pour la bonne raison que l'auteur nous donne accès à ses pensées, ses doutes ses objectif, bref, on pense avec lui. Jamais avec elle, et c'est ce qui la rend si mystérieuse et incompréhensible. Elle est l'altérité absolue, comme si on côtoyait quelqu'un d'un peu bizarre, mais qui ne se confie jamais.

PLus tard, au milieu du livre, on reviendra sur son enfance et son adolescence en Turquie, et elle deviendra enfin une héroïne, quelqu'un à qui on peut enfin s'identifier car on en apprend le développement, la façon de penser,et ce qui l'a amenée à devenir si détestable.

C'est ce qui est si intéressant dans ce livre, qui compte plusieurs personnages principaux successifs avec qui on vibre, chacun son tour devenant le centre du monde pour le lecteur, ce pauvre Harrington se battant dans un monde en ruine dont il ne possède ni les clefs ni le pouvoir pour rétablir un semblant de justice, puis Dottie, détestable en Haïti puis charmante et surdouée adolescente en Turquie, apprenant les rudiments du "grand jeu" de l'espionnage (à l'image du Kim de Kipling) en compagnie de son père figure immense de charme, d'élégance de maîtrise et de puissance avant qu'on n'en découvre, horrifié, la folie - expliquée elle aussi dans un recoin de l'histoire, car tout se tient toujours. Harrington, dont il ne restera qu'un pâle souvenir à la fin du livre puisque définitivement ce ne sont pas les bonnes intentions qui font le monde mais la duplicité et les constructions titanesques et meurtrières des services secrets assassins, Dottie si forte et si meurtrie, enfin Eville Burnette dernier personnage à occuper le devant de la scène... Eville, le gentil militaire qui se retrouve embarquée dans les intrigues sans fin de l'espionnage, obligé bien malgré lui de se rapprocher de cette insupportable Dottie, chargée par son père de veiller sur elle et qui garde ses distances tant il a compris que c'est elle qui mène le jeu et qu'il n'y peut rien. Il est un peu un pion, recevant les ordres du père, subissant les humeurs de la fille, ce couple père fille vénéneux et parfois enchanteur, avec cette façon de pensée paternelle transmis à la fille, car il lui a tout appris, pour tout détruire ensuite, fatalité familiale oblige.

Car cette famille est ancrée dans les événements historiques qui font le monde, le père ayant subi de plein fouet son enfance en Croatie pendant la guère, et refaisant vire à sa fille ce qui est arrivé à sa mère, toute sa carrière et ses opinions politiques et religieux figés par ce qu'il a vécu.

Pendant ce temps l'auteur construit son récit avec des scènes d'anthologie, la mort de la fille d'abord, par quoi le roman commence, puis le cheminement reconstitué qui mène à cette mort, cheminement pénible qui s'accélère à mesure que, maintenant qu'on est sérieusement attaché à cette Dottie brillante et fascinante, on voudrait ne voir jamais arriver à sa chute, et soulagement, et génie de l'auteur, les péripéties s'accélèrent, on lit de plus en plus vite, et on sait que Dottie va mourir puisqu'elle est morte au moment où on a ouvert le livre, et on ne veut pas, mais elle ne meurt pas au moment prévu et puis comme dit l'auteur en une phrase, alors qu'elle devait mourir tout de suite elle ne meurt pas maintenant mais le lendemain, et on est si soulagé qu'il ne s'étende pas sur les circonstances de sa mort, comme lorsque quelque chose de vraiment grave nous arrive et que surtout on ne veut pas en parler et on est reconnaissant à l'auteur de ne pas nous en dire plus, elle devait mourir, on le savait, mais on ne veux pas y passer trop de temps, c'est trop douloureux...

Alors le récit reprend un rythme normal et moins frénétique, perd de sa densité et de sa tension, liées aux scènes d'action - nombreuses - des services secrets un peu partout dans le monde, la vie reprend son cours et alors, cadeau encore de l'auteur, on tombe sur une scène hors du temps, merveilleuse, qui a tous les éléments du romantisme mais n'en a pas le sucre, car les protagonistes sont rien moins que romantique, chacun ayant cette maîtrise et cette force un peu froide puisée dans les leçons de l'espionnage, ce recul par rapport aux bonnes et aux mauvaises choses, ne nous emballons pas,et pourtant comment ces personnes si exceptionnelles qui intellectualisent la moindre des situations en la mettant en relief dans un monde si complexe qu'ils n'en possèdent que des bribes jamais complètes, comment ces gens-là peuvent-il prendre pendant quelques jours de plaisirs si instantané, si ancré dans l'instant et donc si intense, profitant de chaque instant en accord avec la nature et avec l'autre, prenant ce qu'il y a à prendre sans jamais se projeter plus loin qu'un désir qui pourra bien ne jamais être satisfait.

Et puis bien sûr, le grand jeu.

Le monde qui se fait et se défait selon les intrigues toujours plus souterraines, complexes et incompréhensibles d'une poignée de puissants qui décident des alliances à venir en jouant au golf, les Etats-unis qui s'implantent dans chaque pays suffisamment dévasté pour un faire un terrain de jeu où pourront s'emmêler les différentes strates de leurs conspirations, trafics de drogues masquant complots politiques, accords d'un moments jouant avec ceux d'avant et ceux d'après pour qu'on voit petit à petit le monde actuel se faire.

et on lit, et on relit la dernière phrase du livre, car "ce que nous oubions au sujet de notre coeur, c'est qu'il est avec nous, qu'il est là".
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La femme qui avait perdu son âme

Voilà l’occasion de ressortir le concept insaisissable du « grand roman américain » que l’on ne manquera sans doute pas d’accoler ici ou là au livre de Bob Shacochis. Grand roman américain ? Allez savoir… grand roman de l’Amérique de la Guerre Froide à nos jours, très certainement. Et sans doute aussi parce qu’il ne se déroule aux États-Unis qu’à la marge. Partis d’Haïti en 1996, on passera à la Croatie de 1944-1945 avant de faire un long détour par Istanbul dans les années 1980 et de revenir en Amérique sans négliger quelques petites escapades annexes et quelques aller-retours chronologiques.

Cette femme à la recherche de son âme, c’est Jackie Scott, aussi connue sous les noms de Renee Gardner, Dottie Chambers et Dorothy Kovacevic. C’est son cadavre qui a été ramassé sur une route haïtienne en 1998 et ce sont les conditions de sa mort que l’avocat Tom Harrington, qui l’a connue, doit éclaircir. Eville Burnette, soldat des forces spéciales engagées en Haïti entre 1994 et 1996 au sein de la force de maintien de la paix mise en place par les Nations Unies, a lui aussi connu la jeune femme et, comme Tom Harrington, cherche à percer le mystère qu’elle constitue pour lui.

Insaisissable pour les hommes tout comme pour elle-même, ayant vécu la plus grande partie de sa vie hors de son pays, Dottie – appelons-la ainsi – est pourtant au cœur de l’Histoire grise des États-Unis.

« Dans une fulguration de pure clarté, elle comprit aussi que sa vie entière – sa pluralité, le défi de ses improvisations élémentaires, toute cette collection de lieux d’habitation, d’endroits et d’amis, les langues qu’elle apprenait volontiers pour atténuer son caractère étranger – avait été conçue pour faire d’elle un caméléon professionnel, et elle se résolut au fait qu’elle était destinée à vivre de cette façon, comme une actrice dans un théâtre sans mur ni limites ni public. »

Complexe et d’une extrême densité, le roman de John Shacochis recèle une multitude de niveaux de lectures. Chacun y trouvera sans doute le ou les siens – et certains autres, certainement, n’en trouveront aucun – du roman d’espionnage au drame familial intime en passant par la fable politique acérée et la quête existentielle teintée de religiosité. C’est tout cela qui fait que de nombreuses critiques parlent de La femme qui a perdu son âme comme d’un roman total. C’est en tout cas un roman impressionnant par son ambition et la manière dont Shacochis la met en œuvre : faire à travers les yeux d’une femme et de ceux qui la regarde, un portrait lucide, bienveillant parfois et sans concession souvent de l’Amérique et de la manière dont elle a participé à la mise en place du chaos mondial actuel. Innocentes jusqu’à un certain point, lestées par un lourd héritage, Dottie comme l’Amérique n’en possèdent pas moins un libre arbitre et font des choix conscients. Il y a aussi, enfin, derrière tout cela la question de la violence des rapports entre hommes et femmes et de leur cruel déséquilibre.

De ce monde et de cette humanité éclatés, Bob Shacochis disperse les fragments avant de guider le lecteur pour qu’il puisse les rassembler à sa façon. Là encore, ce qui caractérise La femme qui a perdu son âme, c’est la manière dont l’auteur laisse la possibilité au lecteur de dessiner sa propre carte et d’en tirer les informations qu’il désire. C’est diablement brillant, d’un accès pas forcément aisé mais propre à stimuler l’intelligence du lecteur sur laquelle compte incontestablement Shacochis. Belle et louable ambition qui ne peut que séduire.


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La femme qui avait perdu son âme

Cette année n'est pas une année comme les autres, il s'agit des 10 ans des éditions Gallmeister et je peux vous dire que je compte bien fêter cet anniversaire sur le blog avec des articles, des challenges, etc. : un hommage sur toute l'année bien mérité pour une maison d'exception ! Et cela commence dès aujourd'hui !



La Femme qui avait perdu son âme est un pavé littéraire que l'on dévore en deux jours, une véritable merveille, une pépite, une perle : les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce roman. Tous les ingrédients sont réunis pour fournir une des meilleures publications de cette maison : une belle couverture, une sublime traduction, une histoire incroyable, des personnages inoubliables. C'est un chef d'œuvre !



Le gros point fort de ce roman c'est le fait de mélanger une fiction passionnante avec l'Histoire : le lecteur va en apprendre énormément au travers d'une pluralité de protagonistes fascinants, d'une multiplicité de pays traversés et d'évènements historiques cités. Cela mélange autant l'action via l'espionnage que le pèlerinage introspectif avec des thématiques intimes et philosophiques : la question du destin, de l'identité, de ce pour quoi nous nous battons chaque jour.



Ce roman est l'œuvre de dix ans de travail et on le ressent du fait de l'accomplissement tant dans le style que dans l'intrigue : j'ai été émue, bouleversée, obsédée par cette lecture qui m'a accompagnée pour cette fin d'année. Vous savez avec quel livre commencer la vôtre !



En définitive, les éditions Gallmeister ont peut-être réussi l'exploit de publier le meilleur roman 2016 dès le 1er janvier !
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La femme qui avait perdu son âme

Comme souvent avec les ouvrages publiés aux éditions Gallmeister, c’est d’abord la couverture qui m’a attirée, et puis bien sûr le sujet. Et je n’ai pas tardé à m’apercevoir que, comme le soulignait très justement le journal Le Monde : "Bob Shacochis signe un roman total. […] Par la sophistication de son architecture, par son ambition totalisante, par son réseau de personnages, agents de la CIA, membres des Forces spéciales, et son inoubliable, quasi irréelle, héroïne.", je tenais entre mes mains un livre incroyable qui m’a totalement happée et qui m’a laissé une marque profonde après l’avoir terminé.



Il faut d’abord souligner que l’auteur connaît particulièrement bien le sujet dont il parle puisqu’il a couvert l’invasion d’Haïti en 1994 en tant que journaliste et correspondant de guerre. Haïti en 1994, c’est le point de départ de l’histoire fascinante qu’il nous raconte et dans laquelle une femme est tuée, ce qui met en branle des personnages aussi différents que l’avocat Tom Harrington spécialisé dans les droits de l’homme, l’informateur du FBI Connie Dolan, ou Eville Burnette, membre des forces spéciales américaines.



A partir de cet événement, une lame de fond nous entraîne dans les Balkans des années 1944-1945 où un jeune garçon apprend à faire face aux horreurs de la guerre, puis en Turquie en 1986 où une jeune fille observe les étranges jeux de son père auprès des puissances mondiales qui prennent la forme d’ambassadeurs, de généraux ou de criminels, et enfin à nouveau en Haïti, un pays qui se débat autour de l’organisation d’élections libres. Peu à peu tout s’éclaire et les énigmes des premières pages trouvent leur résolution alors qu’apparaissent les fils gluants d’une immense toile qui lie réseaux et contre-réseaux d’espionnage, de trafic d’armes, de drogues et d’influence avec pour épicentre une héroïne flamboyante.
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La femme qui avait perdu son âme

Fresque familiale, roman d’espionnage, thriller, histoire d’amour, réflexion romanesque sur ce qui mène le monde, La femme qui avait perdu son âme est un roman dense, sombre et troublant, extrêmement prenant. Il est paru en janvier chez Gallmeister. Dix années de travail pour l’auteur et une bien belle publication pour les dix ans de l’éditeur.



Chronique complète sur le site.
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Sur les eaux du volcan

J'ai bien failli lâcher ce roman en court de lecture, malgré un début assez accrocheur et comique quand le taxi de Mitchell Wilson perd ses freins dans la descente qui le conduit à l'aéroport. J'ai eu beaucoup de mal à me motiver toute la première partie du roman. J'ai trouvé que ça partait dans tous les sens et les réflexions de Wilson étaient un peu rébarbatives. Toutefois, l'écriture de cet auteur m'a incitée à me replonger dans ce roman dense sans me laisser distraire par des lectures plus faciles. Une fois passée la lente première partie, j'ai apprécié le ton sarcastique et les personnages un peu déjantés, cabossés. Reste que je l'ai trouvé bien trop long et que la fin m'a laissée dubitative. J'aurais aussi beaucoup de mal à dire le message j'en ai retiré.
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La femme qui avait perdu son âme

Quand Shacochis sonde les cœurs et les âmes...

Vent debout, ce roman mosaïque investit le temps et l’espace avec la force d’un tsunami. Accrochez-vous aux branches, le voyage est périlleux, violent mais passionnant. Avec une précision horlogère, les fils de l’intrigue patiemment tissée par Bob Shacochis forment une toile d’araignée dans laquelle ses protagonistes sont englués et se débattent comme de beaux diables pour ne pas y abandonner leurs rêves, leur force vitale, leur âme.

Le lecteur assiste en direct à l’autopsie d’un monde déboussolé soumis aux caprices de groupes occultes œuvrant dans l’ombre pour déstabiliser des Etats, manipuler des dirigeants, dévoyer des projets, souffler sur les braises de conflits latents. Steven Chambers (ex-Kovacevic), croate de naissance devenu américain -au lendemain de la Seconde guerre mondiale, il a suivi sa mère lors d’un exil douloureux- est un de ces démiurges qui veulent mettre le monde en coupe réglée. Dans cette optique, il n’hésite pas à utiliser sa propre fille en la transformant en une sorte de caméléon (successivement Dottie, Jackie ou Renée) au gré des missions imaginées par son géniteur. Mais également le fils de son meilleur ami, le sergent Eville Burnette, qu’il dirige vers les forces spéciales pour servir ses desseins. Ni Dottie, ni Eville ne sont en mesure de décrypter les motivations de celui qui, tel un marionnettiste, influe sur leur existence.

On suit ce trio mémorable d’un pays à l’autre (Haïti, Turquie, Etats-Unis, Afghanistan, Croatie...) selon une chronologie bouleversée mais dont on saisit la cohérence au fil du récit. La multiplicité des thèmes abordés –l’impérialisme américain, la manipulation des humanitaires, le nationalisme outrancier, la corruption des hommes de pouvoir, la guerre entre les agences de renseignements, les relations père-fille- dit assez la richesse de ce livre roboratif aux multiples ressorts.

Shacochis donne une vraie épaisseur à ses personnages qui sont tourmentés et ne cessent de s’interroger sur leur implication dans le monde. Ils peuvent aussi fendre la carapace et s’avérer fragiles et tellement humains comme dans l’épisode où Dottie et Eville s’isolent sur une île déserte sur les Outers Banks en Caroline du nord pour une semaine loin des drames générés par leur existence de soldats de l’ombre. Enfin, ils sont eux-mêmes, s’épanouissent entre pêche et camping sauvage, résistent à une tempête qui les fortifie un peu plus. Mais ce n’est qu’une semaine ; la parenthèse, aussi intense soit-elle, ne comble pas leur besoin d’équilibre et de sérénité. Besoin particulièrement nécessaire pour Dottie, la pile électrique, qu’ Eville souhaiterait apprivoiser, lui qui en fait un portrait contrasté : «Il semblait y avoir une ligne de faille au plus profond d’elle-même, deux plaques différentes de sa personnalité écrasées l’une contre l’autre en un raclement permanent, et dont il pouvait facilement imaginer qu’elles se briseraient un jour, et se soulèveraient avec un effet dévastateur.» Au point de lui faire perdre son âme ?

On sait combien les écrivains américains sont motivés par un objectif ultime : le roman total. Cette quête, Bob Shacochis l’a menée durant douze ans que dura l’écriture de cette œuvre. Le résultat est à la hauteur de son ambition. Ce roman gigogne offre nombre de niveaux de lectures : ceux qui aiment l’aventure, l’espionnage ou la géopolitique y trouveront matière à se passionner. Ceux qui s’intéressent en priorité à la psychologie des personnages, aux ressorts dramatiques de leur évolution ou la complexité des sentiments ne seront pas déçus non plus.

Ce voyage au long court ne laisse pas insensible. Au contraire, il ouvre des perspectives sur le monde tel qu’il va, et il ne va pas bien. Optimistes béats, s’abstenir…

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La femme qui avait perdu son âme

Je sais qu'il s'agit d'un roman qui divise. Soit on adore, soit on craque. Autour de moi, quasi tout le monde a craqué.

Moi, j'ai adoré.

La première partie est un peu rude, je l'avoue. Mais une fois qu'on se lance et qu'on la passe, tout devient intense. Parce qu'on ne lit pas un roman mais plusieurs, avec des styles différents en fonction des parties. Et là j'ai été conquise.

Malgré la tristesse et la noirceur du propos (on peut dire qu'il ne s'agit pas d'un roman très optimiste), j'ai voyagé, je me suis sentie emmenée avec les personnages. J'ai vécu avec eux.

Voilà une bonne raison de s'accrocher sur les premières pages.
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La femme qui avait perdu son âme

Si elle perdu son âme, pour ma part, je dirais que j’ai perdu un peu de mon temps, et surtout ma patience…..

Cela commence comme un thriller ; la mort d’une femme sur une route d’Haïti…

Cela continue comme un long, très long, troooooooop long roman d’espionnage. Et nous voilà confronté 800pages durant aux multiples théâtres d’opérations où l’Amérique s’est fait le gendarme du monde.

C’est extrêmement confus. La première partie exige que l’on s’accroche franchement à la barre pour ne pas s’y perdre, ou du moins ne pas trop s’y perdre ; on ne sait jamais trop à quelle période se situer.

La seconde partie est carrément indigeste, et c’est au galop qu’il faut la traverser si l’on veut se donner une chance de persévérer.

Il faudra attendre 230 pages pour atteindre une vitesse de croisière ; certes ça n’est pas si calme que cela, mais au moins c’est digeste. Et là, l’on se dit que c’est gagné, et qu’on ira au bout de l’enfer……

Pas sûr ; sauf si l’on trouve le mode turbo et qu’on l’enclenche avant d’avoir jeté le bébé qui ,800pages oblige, finit par peser sérieusement sur les poignets.



Certes on reconnaitra à l’auteur le souffle et l’endurance pour tenir ainsi. On lui reconnaitra ses qualités d’écriture (et aussi celles du traducteur), et ce malgré des phrases longues et épuisante à la fin.

On admettra qu’il s’agit là d’un grand roman américain. Mais, mais, dire qu’il y a du plaisir à le lire : NON. Je n’ai pas percé le mystère de Jackie/Dottie/René ….et il m’est apparu brutalement la certitude ne plus vouloir en savoir davantage sur elle.




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Au bonheur des îles

On se promène, ou plus souvent on navigue, le long de la Floride, ou dans les Caraïbes... On boit de la bière locale, et du rhum, surtout du rhum. Un arrière fond musical, volontiers jazzy. Il fait chaud et moite et vous voilà plongé dans 9 nouvelles de 20-30 pages mettant souvent en scène un Américain blanc dans le monde bigarré des Caraïbes (Grenadines, Barbade, ...) dans les années 70. C'est violent, décapant, et souvent second degré.



Voilà une très belle découverte.



Ce recueil a reçu le National Book Award de la 1ère oeuvre de fiction en 1985. Les Américains y ont reconnu un style à la Conrad et à la Hemingway.



"Chaque jour était une petite aventure épique sans objet, un long canular qui défilait toujours à a manière d’un dessin animé, comme si la moindre activité n’avait de sens que si elle était plongée dans l’atmosphère de drame et de menace d’un mauvais opéra."













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La femme qui avait perdu son âme

Le moins que l'on puisse dire c'est que Bob Shacochis est peu prodigue dans sa production littéraire puisque sur l'espace de trois décennies l'on compte à son actif deux romans, deux recueils de nouvelles et quelques essais, tous encensés par la critique. Ecrire peu mais bien et prendre surtout son temps pour ce journaliste baroudeur, correspondant de guerre, membre du Peace Corps qui a mis une dizaine d'année pour rédiger La Femme Qui Avait Perdu Son Âme publié en 2013 et qui figura parmi les finalistes du prix Pulitzer 2014 dont la récipiendaire fut Donna Tartt pour son roman le Chardonneret ce qui confirme le fait qu'il faut davantage s'intéresser aux ouvrages qui ne sont pas parvenus fédérer un jury plutôt qu'à ceux qui ont pu générer un consensus de circonstance. Fresque historique, essai géopolitique, drame familial, aventure romanesque ou récit d'espionnage, La Femme Qui Avait Perdu Son Âme est avant tout un grand et somptueux roman qui parvient à concilier toutes ces formes de narration pour nous dépeindre le cheminement trouble qui a entraîné une nation en perpétuel conflit, tout d'abord sur le plan idéologique, à se retrouver sur le seuil d'un champ de bataille où les belligérants affichent désormais leurs antagonismes confessionnels.



Qui pouvait bien être Dorothy Chambers que l'on a retrouvée morte d'une balle dans la tête au bord d'une route en Haïti ? Avec une alternance de fougue inconsciente et de spleen, la jeune femme aux identités multiples, fascinait et envoûtait les hommes qui croisaient son chemin. On trouvera peut-être la réponse avec Tom Harrington, avocat idéaliste, intrigué par la quête de cette fille étrange qui prétend avoir perdu son âme. Il faudra également chercher du côté d'Eville Burnette, membre des forces spéciales américaines qui a côtoyé cette citoyenne américaine lors d'une échauffourée qu'elle avait déclenchée avec des rebelles autochtones. Difficile de cerner la personnalité de cette fille de diplomate qui a vécu dans l'ombre de ce père mystérieux, tout en séduction, forgeant, dans l'ombre des puissants, la destinée d'une nation.



La Femme Qui Avait Perdu son Âme est tout d'abord le portrait d'une incroyable acuité, sans concession d'une Amérique que l'on distingue au travers du prisme des zones d'influence sur lesquelles elle a déployé son combat idéologique que ce soit en Haïti bien sûr, mais du côté de la Turquie et des conflits dans les Balkans. Comme marqueur des événements qui secoueront ces différentes régions, le lecteur tente de cerner la personnalité mystérieuse de Dorothy Chambers, personnage central du roman autour de laquelle gravitent tous les autres protagonistes. de faux semblant en temporalités disloquées, la tâche n'est pas aisée et nécessitera une attention de tous les instants pour appréhender les différents enjeux qui se mettent en place au fur et à mesure de l'avancée du récit. Outre la destinée d'une nation dont les contours géopolitiques se dévoilent peu à peu sur une cinquantaine d'année, on découvrira les machinations mystérieuses qui vont hanter l'ensemble des protagonistes qui n'ont qu'une vision très tronquée de l'ensemble de la situation dans laquelle ils évoluent à l'exception d'un maître du jeu qui n'hésite pas à sacrifier les pièces le plus importantes et les plus chères à ses yeux pour influer sur l'ensemble des événements historiques qui ponctuent le récit tout en échafaudant ses funestes projets de vengeance.



Avec ce roman ambitieux qui se déploie sur cinq parties en adoptant chaque fois le point de vue d'un des protagonistes du roman, ceci sur différentes époques, Bob Shacochis tisse une intrigue complexe qui n'est pas sans rappeler les ouvrages de John le Carré auquel il rend d'ailleurs un hommage appuyé. On y retrouve bien évidemment tous les ingrédients d'un roman d'espionnage sophistiqué et subtil qui se joue dans l'intimité des personnages jusqu'au moment de la mise en oeuvre où le lecteur peut enfin distinguer les implications et conséquences de l'opération qui résonne dans l'ombre des tragédies qui ont secoué les diverses périodes et lieux que l'auteur dépeint avec force de précisions et minuties, soulignant ainsi cette capacité confondante à intégrer la fiction dans le contexte historique des faits. On partage ainsi les aléas des forces onusiennes et américaines dépassées par le chaos de la misère en Haïti avec le retour au pouvoir d'Aristide pour se retrouver en Croatie, au terme de la seconde guerre mondiale pour suivre le parcours de ces réfugiés fuyant les purges des partisans du maréchal Tito. La Turquie et plus particulièrement la ville d'Istanbul des années 80 devient l'échiquier sur lequel se déroule la guerre froide entre les deux blocs qui influençaient l'ordre mondial et quelques épisodes durant la guerre des Balkans et sur le sol américain achèveront le lecteur décontenancé par ce tourbillon de lieux atypiques que Bob Shacochis parvient à décliner dans l'ambiance et l'atmosphère du moment au gré d'un texte dense qui nécessite toute notre attention pour décortiquer ces longues phrases soignées et sophistiquées permettant également de saisir toutes les subtilités de personnages d'une incroyable intensité que l'on découvre au fil de leurs réflexions et de leurs introspections d'une richesse peu commune.



Maelström géopolitique sur fond de romance dévastatrice et de vengeance transgénérationnelle destructrice, La Femme Qui Avait Perdu Son Âme est un roman flamboyant et bouleversant qui au travers de l'émotion d'une jeune femme sacrifiée renvoie, comme le reflet d'un miroir, l'image tragique d'une nation qui a peut-être également perdu son âme dans les marasmes d'un monde bien plus complexe qu'il n'y paraît.



Bob Shacochis : La Femme Qui Avait Perdu Son Âme (The Woman Who Lost Her Soul). Editions Gallmeister 2015. Traduit de l'anglais USA par François Happe.



A lire en écoutant : Footprints de Terence Blanchard. Album : Bounce. Blue Note Records 2003.


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La femme qui avait perdu son âme

Haïti, la Croatie, Istanbul… À travers la planète et les décennies, de la Seconde Guerre mondiale aux années 1990, Bob Shacochis nous emmène sur les traces de sa mystérieuse héroïne éponyme.



La Femme qui avait perdu son âme est un de ces romans qu’il faut commencer en en sachant le moins possible, une de ces histoires aux rebondissements multiples, où le lecteur ne cesse d’être manipulé, où rien n’est jamais gratuit et tout toujours plus compliqué qu’on croit. L’intrigue de l’auteur américain est une mécanique implacable, très documentée, maîtrisée et pourtant humaine. Pas de clichés ici, mais des personnages complexes, parfaitement construits, à commencer par la fascinante héroïne éponyme.



Alors on pardonne volontiers à l’auteur les quelques facilités dont il fait usage. Car une fois son roman commencé, on n’a plus envie de le lâcher.



Un thriller dense et passionnant. À ne commencer qu si vous avez du temps devant vous.

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La femme qui avait perdu son âme

C’est un roman très difficile à classer dans une catégorie, à cause de mon métier de bibliothécaire je ne peux m’empêcher de chercher où je vais classer un livre quand je le lis et pour celui-ci ça a été très difficile ! C’est finalement un roman très complet. A la lecture de ce roman, on imagine le travail monumental de l’auteur pour écrire cette histoire qui traverse les époques et les pays, les conflits et les différentes politiques.

Ça a été une lecture très lente pour moi, j’avoue que les 800 pages de ce roman ont été dures à passer. C’est tellement riche en informations sur la géopolitique, les conflits, les pouvoirs… La première partie en Haïti où on découvre cette femme aux noms multiples qui prétend avoir perdu son âme a été la plus longue pour moi, il m’a fallu ces 200 et quelques pages pour rentrer dans le roman. Un roman très dense qui rend son écriture d’autant plus réussie. L’auteur maîtrise les sujets, les personnages, les imbrications entre eux, la géopolitique des pays dans lesquels ses personnages interagissent, etc. J’ai rarement vu un auteur maîtriser autant son roman et ses sujets.
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