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Critiques de Bob Woodward (25)
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Peur : Trump à la Maison Blanche

Quelle idée au pays de Walt Disney d’affubler son gamin du prénom de Donald ? Ces Trump ignoraient-ils l’influence qu’un prénom peut avoir sur le comportement d’un enfant ? Ah la boulette (ou là-bas le hamburger) !



J’ai pleinement apprécié ce livre reçu en cadeau alors que spontanément je ne vais pas vers ce genre de lecture : la vie des «grands» hommes, bof. Mais c’est bien écrit et surtout très documenté par un des journalistes qui a mis à jour le scandale du Watergate. Distrayant, instructif, facile d’abord au vu de la complexité du sujet, je ne me suis en aucun moment ennuyé me surprenant au contraire à tourner les pages pour en découvrir davantage.



Le plus extraordinaire est comment l’homme a remporté les primaires républicaines, il est avant tout la créature improbable de la frange populiste du parti républicain. Le principal (ir)responsable de sa campagne ne pouvait ignorer que, comme dans Frankenstein, cet être politiquement primitif finirait par échapper à son créateur. Bien avant l’hypothétique ingérence russe, c’est de ce côté-là qu’il faut investiguer les faiblesses de la représentativité dans la démocratie américaine. Comment tout l’appareil d’un parti peut-il dérailler à ce point ? L’on savait déjà les élections présidentielles américaines complètement soumises à l’argent mais ici un autre phénomène est venu gripper la machine.



Fameux grain de sable que ce Donald hyper-colérique à l’égo bodybuildé dont les quatre cinquièmes du bouquin retrace en détail les agissements à la maison blanche. J’assistai alors en apprenti ethnologue attentif à ce qui m’apparu être un ballet de grands singes dominants essayant tous de se positionner au mieux dans les cercles du pouvoir de la cour du roi Kong. Pouvoirs et contre-pouvoirs, tous en courbettes et manipulations, au centre de toutes les attentions ce président obnubilé par la crainte permanente de se faire avoir et l’obligation de se montrer le plus fort. Des décisions sont prises sur l’avis des uns, puis annulées sur l’avis des autres, et dans cette jungle administrative beaucoup se perdent simplement en chemin. Pour les tactiques de négociations Trump, n’ayant confiance en personne, commence toujours par un passage en force, un point d’accrochage très élevé, pour ensuite une désescalade pas à pas compliquant encore la compréhension de ses intentions.



J'ai donc lu avec un étonnement grandissant et une fascination plus proche de la sidération que de l’émerveillement. Et si Trump n'est définitivement pas un cadeau, le livre en est bien un.
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Peur : Trump à la Maison Blanche

Pour dépasser le « j’aime » ou « j’aime pas », la caricature légère ou exacerbée, les a priori ou les traits opportunément grossis, et tenter de se faire un jugement sur les faits, rien de mieux qu’une véritable enquête journalistique dépassionnée et sourcée. Surtout quand le sujet est Donald John Trump, 45e président des États-Unis d’Amérique.



Dans Peur, Trump à la maison blanche, Bob Woodward – traduit par Cécile Dutheil de la Rochère et Marc Saint-Upéry – met sa réputation auréolée de deux prix Pulitzer et de son travail sur le Watergate, au service d’un récit factuel de la 1ère année de Présidence Trump et des petits et grands faits de son administration. C’est affolant et passionnant.



Le livre a un double intérêt : celui tout d’abord de ne pas sombrer dans la facilité de l’exploitation de tous ces travers Trumpiens, aussi détestables soient-ils, mais déjà largement décrits et connus à travers le monde : la colère, le dilettantisme, l’à peu près, l’inculture, la goujaterie, la provocation gratuite, le sexisme et j’en passe… ne sont ici évoqués que pour servir le fond, sans jamais les placer au centre de la réflexion. Ceux qui chercheront matière à ragots pourront se contenter des bonnes feuilles qui les ont largement évoqués.



Car l’essentiel est ailleurs, dans le décorticage poussé des grands dossiers de cette première année : en politique intérieure - les barrières douanières et le protectionnisme, la réforme fiscale, le mur mexicain, l’immigration et les Dreamers – comme en relations internationales – La Corée du Nord et par extension les relations avec la Chine et la Corée du Sud, la stratégie en Afghanistan ou le délicat allié saoudien.



Ce qui m’a frappé est moins la personnalité infernale de Trump, que l’incapacité de son entourage et de ses conseillers à maîtriser le chaos organisationnel dans lequel il les place au quotidien et durablement. Ce qui semble acquis ne l’est jamais réellement ; celui qui est allié ne l’est pas pour longtemps ; celui qui aujourd’hui est écouté ne sera plus entendu demain… La peur que génère naturellement cet imprévisible président devient alors un poids angoissant et quotidien, pour tous, sauf pour lui qui en fait son instrument principal de pouvoir. Parce qu’après tout, le président c’est lui.



Et qu’en plus du bouton nucléaire, il possède une deuxième arme de chaos massif dont il use sans restriction : son portable capable d’envoyer via l’oiseau bleu des missiles destructeurs en 140 caractères.



Un livre instructif donc pour qui veut dépasser le stade des clichés et des postures, malheureusement mal mis en valeur par une traduction parfois aléatoire. Un grand merci à Points et à masse critique pour cet envoi.
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Rage

Après Fear: Trump in the White House publié en 2018, Bob Woodward poursuit son étude du fonctionnement du président américain en place, comme il a l'habitude de le faire depuis des décennies. Trump en est à la moitié de son mandat et se projette déjà en vainqueur des élections présidentielles de 2020. Sauf qu'entre-temps, un impondérable qui s'appellera Covid-19 vient chambouler un paquet de choses...



Le ton change pour ce deuxième opus consacré au président Trump, car ce dernier a voulu participer à la rédaction de cet ouvrage, pensant, après avoir lu le premier qui n'était pas à son avantage, que cela lui permettrait d'être mieux vu, lui qui pensait que Woodward n'avait pas été "juste" avec lui. Ainsi, l'auteur et le président ont échangé à de nombreuses reprises lors d'interviews en personne et par téléphone. L'intérêt majeur de ce livre-ci, c'est bien la parole directe de Trump qui est retranscrite mot pour mot. Et ça continue de faire peur, tout en faisant rire un max vu certaines énormités, et vu l'avenir qui se dessinait alors (le livre est sorti deux mois à peine avant l'élection présidentielle, ce qui nous vaudra d'ailleurs un troisième ouvrage intitulé Peril que je ne vais pas me gêner de lire aussi).

On pourrait croire à tort que ce "tome" se concentre sur la gestion du Covid : au contraire, il reprend plus ou moins là où Woodward nous a laissés, fin 2018 début 2019. Ainsi donc, toute la première partie de l'ouvrage se concentre sur plusieurs points, notamment la relation de Trump et du dictateur de Corée du Nord Kim Jung-Un, qui se sont rencontrés plusieurs fois et se sont envoyé des lettres enflammées tout en se promettant monts et merveilles alors qu'on était à deux doigts quelques mois plus tôt de vivre une nouvelle guerre nucléaire. Ces épisodes sont fascinants de grand n'importe quoi et montrent Trump comme étant bien trop vulnérable aux flatteries et surtout toujours aussi peu sensible aux questions géopolitiques.

Le deuxième grand point, c'est le Mueller Report, cette fameuse investigation sur la possible ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016 en coordination avec l'équipe de campagne de Trump, ainsi que sur une obstruction à justice de la part de ce dernier. 22 mois qu'elle a pris cette enquête, de quoi rendre le président complètement fou. de quoi accroître sa paranoïa.

Le troisième point majeur, c'est son (premier) impeachment de 2019, Trump étant accusé d'obstruction au Congrès et d'abus de pouvoir, alors qu'il avait demandé au tout nouvellement élu président ukrainien Zelensky d'enquêter sur les Biden afin d'influencer les élections de 2020. Ohh qu'il était fier de lui, Trump, se cachant derrière des excuses bidons de "corruption" pour justifier ses gestes, tout content d'avoir enquite été acquitté (par un vote complètement partisan, alors que les Républicains avaient encore la majorité au Sénat) !

Si cette première partie n'était pas attendue, elle apporte quand même son lot de révélations, de précisions sur les coulisses du pouvoir, surtout sur ce qui s'est joué à deux doigts avec la Corée du Nord. Les réactions de Trump, après trois ans au pouvoir, vacillent toujours entre l'incompétence absolue marquée par d'incontrôlables tweets de jour ou de nuit et l'application à reculons des recommandations de ses conseillers. Les interviews montrent à quel point il est obsédé par son image, imbu de sa personne, avec une personnalité orgueilleuse construite avec le temps qui joue sur l'idée qu'il en est à la fois intimement convaincu qu'il est le meilleur en tout et/ou qu'il veut le faire croire à qui l'entend, y compris lui-même (dans tous les sens il est vainqueur selon lui, c'est cette fameuse gagne qui le définit). Trump participe obsessivement à la préparation de ce bouquin et veut à tout prix que son image en ressorte glorieuse, au point de souvent mentionner le processus d'écriture à Woodward, de le titiller sur leurs différences de point de vue, sur le fait qu'il soit démocrate ou travaille pour les médias que Trump qualifie systématiquement de "fake" ou de "corrupt" dès lors qu'ils ne vont pas dans son sens. le ton général est quand même largement plus apaisé voire respectueux, mais Woodward n'est pas dupe et hallucine souvent dans sa tête tout en parvenant à conserver un visage impassible...

Et puis fin 2019 pointe le bout de son nez, il est l'heure de parler de ce nouveau virus qui s'est déclaré en Chine et dont nombre de professionnels de la santé s'alarment déjà. On en est à la moitié du livre et ce sujet nous accompagnera jusqu'à la fin. Si on veut en apprendre plus sur la gestion de la pandémie par le gouvernement américain, ce livre est une excellente référence. le plus, cela reste les échanges avec Trump qui partage ses propres communications avec Xi Ji-Ping. On découvre également, même si les médias se sont chargé de tenir informé un minimum le grand public à l'époque, à quel point la Chine a fait de la rétention d'informations et a entravé l'effort mondial pour maîtriser un tant soit peu la contamination ou comprendre pourquoi et comment les choses ont pu se produire, des actes qui ont mené à des conséquences dramatiques et surtout mortelles.

C'est finalement dans ce contexte de Covid que Trump, bien que faisant quand même régulièrement n'importe quoi, a su prendre des décisions raisonnables (bien que tardives), a pu se rendre compte à quel point il a pu se faire berner par la Chine, ou a finalement l'air le plus humain en ayant conscience de l'impact humanitaire. C'est cet évènement qu'il qualifie d'"injuste" pour son mandat (moi moi moi, n'oublions pas d'autant plus que TOUTES les idées viennent de lui) qui l'aura rendu presque normal à certains moments.

Je suis juste surprise que Woodward, journaliste rigoureux, n'ait pas fait mention de la suggestion de Trump de guérir le Covid à l'aide d'ultra-violets ou d'injections de désinfectant (il n'a jamais dit le mot "Javel" ou "bleach", je viens de revoir la vidéo), chose qui a fait hurler les médecins du monde entier. Dommage aussi que Woodward ait publié son livre en septembre 2020, car début octobre, Trump a eu le Covid et a été à deux doigts d'être mis sous ventilateur, lui qui a pendant des mois et des mois minimisé la chose en disant que le virus passerait très vite. Très dommage qu'il n'ait pas pu mentionner cette grande ironie de la vie (ou le karma, voyez-le comme vous voulez)...

Sont ainsi donc arrivés en 2020 et ont été développés dans ce livre : les confinements, le chômage qui a explosé, les négociations avec les gouverneurs, les déconfinements trop rapides et hyper mal gérés, la course au vaccin, George Floyd et les manifestations Black Lives Matter, la photo-op de la Bible devant l'église proche de la Maison Blanche... ; mais également la campagne de Trump pour les élections de novembre, qui l'accaparait parfois bien plus que son job de président d'un pays en grave crise économique et sociale. Souvent d'ailleurs, précise-t-il qu'il n'a aucun plan, aucune stratégie, ni pour le pays, ni pour son potentiel mandat à venir, le flou parfait étant certes l'une de ses marques de fabrique mais fait hyper flipper quand on veut diriger un pays.

Des citations de ce bouquin, j'en ai un paquet. de nombreuses phrases sont phénoménales. Ce livre devrait être mis entre les mains de tous ces électeurs qui ne se rendent pas compte qu'ils se font manipuler au quotidien et dont on compte bien sûr sur les voix endoctrinées, profitant de leur misère et ras-le-bol à plusieurs niveaux, et profitant aussi d'un système électoral archaïque que les GOP et surtout la branche MAGA font tout pour ne pas faire évoluer, au risque d'avantager tous ces "gauchistes" et démocrates-libéraux" qui polluent un pays conservateur dont les lois ne sont pourtant plus en adéquation avec notre époque.

Ah ça oui, Trump provoque la rage. Tout comme lui-même la ressent et l'exprime sous forme de coups de gueule enragés que son équipe ne peut contrôler. le titre est parfaitement choisi... Bref, c'est encore une belle bombe à lire.
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Peur : Trump à la Maison Blanche

Contre toute attente et malgré a succession de sondages d’intention de vote donnant Hillary Clinton gagnante de la présidentielle américaine de 2016, l’outsider et milliardaire businessman Donald Trump remporte le vote électoral. L’homme défraie la chronique depuis longtemps déjà. Bob Woodward revient sur les circonstances de sa candidature et son élection, avant de rentrer dans les détails de sa tumultueuse première année au pouvoir…



Quand votre humble serviteuse s’installe aux US fin 2013, Obama est encore président. Cet homme avait une aura sans précédent pour un président américain, particulièrement chez les électeurs démocrates-progressistes.

Malgré des études anglophones qui couvraient l’histoire américaine, votre humble serviteuse a eu besoin de nombreuses années sur place pour mieux appréhender certains sujets sociaux et politiques qui rendent ce pays franchement contradictoire sous bien des aspects, les différences de culture rendant carrément réticent à certaines approches historiques et culturelles justement. Sauf que ce n’est pas de 2-3 ans dont elle a eu besoin, mais bien plus.

C’est pourquoi en 2015, lors d’un voyage à New York avec une amie française, avait-elle bien rigolé devant le panneau « Coming 2016 » sur un grand immeuble Trump : « Ah ah, trop dôle, ça n’arrivera jamais ! ».

C’est pourquoi sa tête se décomposa comme celles des autres autour d’elle un certain soir de novembre 2016, face aux résultats. Incompréhension totale. Naïveté, pour sûr…

« Oh the Humanity »… La longue campagne avait déjà été pénible à suivre ; les années de la présidence Trump (janvier 2017-janvier 2021) ont été longues et pleines de rebondissements généralement flippants. Car tous les jours, on se réveillait et apprenait la dernière lubie, aberration, horreur ou le dernier tweet du président en place.

Bob Woodward est un éminent journaliste, extrêmement respecté dans le monde journalistique. Ce livre rapporte le personnage Trump à l’un des postes les plus puissants du monde. Un homme décrit (et perçu par plus d’une bonne moitié des Américains) comme étant un « putain de menteur » même par l’un de ses avocats, ayant le « quotient intellectuel et émotionnel d’un gamin de 11 ans », mythomane et narcissique pathologique qui n’y connaît absolument rien en lois, politique, économie de marché, relations internationales et j’en passe.

Franchement, on avait droit à suffisamment d’infos via les médias traditionnels pour savoir ce qui se passait, dans les grandes lignes voire un peu plus. Mais le livre de Woodward, grâce à des références poussées et condensées en un seul ouvrage, nous offre les détails en coulisse. Comment de nombreux alliés ont intelligemment participé à sa campagne (Steve Bannon, Kellyanne Conway) et ont réussi à le faire élire malgré une organisation bancale, voire inexistante, grâce à des stratégies fort perspicaces par rapport à celles appliquées pour la campagne de Clinton. Comment certains Républicains avaient encore un semblant de bon sens à cette époque-là (Sen. Lindsey Graham)…

Dans cette première année de présidence qui s’est focalisée sur la présence militaire américaine en Corée du Sud et le paiement du système anti-missiles THAAD, les accords commerciaux avec ce même pays, les taxes sur l’acier chinois, l’éventuel retrait militaire d’Afghanistan, la réforme des impôts, les Dreamers du programme DACA et le mur anti-immigrants à la frontière avec le Mexique, on apprend surtout à quel point les « collègues » du président au sein de la Maison Blanche et dans les structures annexes ont très souvent évité le pire, l’empêchant d’agir sur des coups de tête (régis par son égo et souvent au mépris des lois) et de mettre en place les pires décisions que le pays aurait pu prendre, notamment concernant les affaires internationales avec certains pays comme la Corée du Sud (accords commerciaux et présence militaire dissuasive face à la Corée du Nord), en faisant en sorte qu’il ne signe pas certains ordres, en essayant de gagner du temps (vu que le président avait tendance à vite oublier tout ce qu’il abordait après des colères et caprices quasi-quotidiens), gérant son tempérament changeant au gré du vent, ou plutôt des infos devant lesquelles il passait son temps, obsédé par son image dans les Médias, qu’il s’est arrangé à condamner dès lors qu’ils ne le brossaient pas dans le sens du poil (qui n’est pas loyal en prend généralement pour son grade, mensonges et retournements de vérités à l’appui), reconnaissant à mille lieues qu’il se faisait manipuler par certains leaders comme Xi Ji-Ping alors qu’il répétait à qui voulait l’entendre que le mec l’adorait (orgueil démesuré, nous l’avions déjà compris), gérant son incapacité/répugnance à suivre les protocoles variés (Twitter, hiérarchie, processus de ratification…), gérant son emploi du temps chaotique vu qu’il ne commençait pas ses journées avant 10-11h du matin, sachant pertinemment, dépités, certains jours, qu’aucun travail serait possible, rattrapant des bourdes souvent cosmiques qui faisaient peur à la population locale et mondiale (qui c’est qui a le plus gros pé… euhh arsenal nucléaire ???) …

Quelques citations provenant de l’intéressé résument parfaitement sa mentalité :



“Real power is fear.” (en exergue)



et



“You’ve got to deny, deny, deny and push back on these women. If you admit to anything and any culpability, then you’re dead. (…) You showed weakness. You’ve got to be strong. You’ve got to be aggressive. You’ve got to push back hard. You’ve got to deny anything that’s said about you. Never admit.” (p175)



et enfin



“I know I’m right. If you disagree with me, you’re wrong.” (p273)



C’est cet état d’esprit constant qu’il applique à absolument tout, à chaque aspect de sa vie : sa présidence, ses problèmes juridiques, ses inculpations ; et ce depuis le début, pendant toute sa présidence et encore aujourd’hui en plein procès pour fraude (début novembre 2023). C’est cette façon d’être qui a totalement contaminé une partie de la population américaine qui désormais dénigre la vérité et doute à l’aveugle de toutes les preuves qu’ils ont en face des yeux, qui attaque violemment quiconque tente de remettre un peu de bon sens, qui rejette tout ce qui ne va pas dans son sens, les œillères bien calées.

A la lumière des années qui ont suivi, de la présidentielle de 2020 et de l’insurrection du 6 janvier 2021, des deux impeachments historiques pour abus de pouvoir et obstruction du Congrès en 2020 et incitation à l’insurrection en 2021, des 4 procès en cours qui couvrent, entre autres, la tentative de renversement des résultats d’une élection, la corruption d’élus, l’obstruction à la Justice et au gouvernement, ce livre représente une goutte d’eau dans le bordel phénoménal dans lequel Trump a mis/met encore le pays : une population archi divisée complètement polarisée, un parti républicain désordonné qui a laissé la place aux plus extrémistes, une Cour Suprême ultra-conservatrice qui n’agit pas sur les armes à feu (2ème amendement) mais renverse le droit fédéral à l’avortement…

Ce livre est une bombe, Woodward en a fait deux autres après. Faut dire que 2018, 2019 et 2020 ont aussi amené leur lot de grand n’importe quoi. Il peut paraître un peu répétitif à certains moments, être parfois bizarrement structuré, mais il est quand même bien foutu dans le sens où c’est une compilation de témoignages nécessaire pour l’Histoire.

Ceux qui diront que c’est n’importe quoi et doutent de la véracité des propos rapportés prouvent encore une fois qu’ils n’ont pas lu les références, le disent encore sans aucun argument valable et logique, et admettent qu’ils préfèrent vivre dans le noir. Comme c’est devenu la mode depuis quelque temps…
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C.I.A. Guerres secrètes 1981-1987

L'auteur, Bob Woodward, est l'un des deux journalistes, avec Car Bernstein, qui révéla l'affaire du Watergate.



Ici, il raconte le fonctionnement de la CIA. Pour ce faire, il a notamment eu accès à William Casey, directeur de l'agence de 1981 à 1987.



Il nous apprend, entre autre chose, que pour faire cesser des attentats anti-américains au Liban, la CIA versa deux millions de dollars à un terroriste chiite.



Une enquête très sérieuse et captivante.
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Peur : Trump à la Maison Blanche

Aujourd’hui journaliste politique, Bob Woodward est l’un des révélateurs du scandale du Watergate en 1972, suite auquel le président Nixon donna sa démission. Familier de la politique américaine, il a écrit sur neuf présidences et est l’un des journalistes d’investigations les plus connu. La personnalité instable de Donald Trump était pour lui une mine d’or. Avec Peur – Trump à la Maison Blanche, il nous emmène dans les coulisses du pouvoir américain et d’une présidence pour le moins… chaotique.



Grâce à des centaines d’heures d’interviews et un nombre impressionnant de notes et rapports, l’auteur nous dresse le portrait d’une Amérique en perpétuelle crise. Un essai politique qui se lit comme un roman, Peur – Trump à la Maison Blanche est un livre à multiples facettes. A la fois complet sur les questions politiques et les affaires courantes mais répétitif tant l’auteur a eu à cœur de retranscrire les opinions de tous les conseillers les plus proches du président. Un effet de style qui donne du crédit au travail de recherche de l’auteur mais qui est parfois redondant à la lecture.



Si Le feu et la fureur de Michael Wolff ne m’avait pas convaincue tant il semblait plus être une biographie wikipedia des conseillers, le livre de Bob Woodward est beaucoup plus crédible. Nous sommes au cœur de la politique américaine et internationale, prenant rapidement compte de la marche de manœuvre hasardeuse mise en place. Le président Trump nous fait l’effet d’un éternel adolescent, campé devant son écran, bombardant le monde à coup de tweet. Ce que nous savions par voie de presse, ses colères et son absence de fil conducteur dans ses décisions, sont mis à jour grâce à l’auteur et nous font froid dans le dos…



Ce n’est pour autant pas un livre à recommander aux novices en politique américaine, mais c’est un bon entre deux, pour ceux qui souhaite approfondir le sujet.



Je remercie vivement Babelio et l’opération Masse Critique pour l’envoi de ce livre !
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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Peur : Trump à la Maison Blanche

J'attendais la sortie du bouquin de Woodward sur Trump pour enfin lire ce qui se passe à la maison blanche. Je suis très déçu...c'est mal traduit et très flou et difficile à suivre alors que Woodward m'a habitué à un style travaillé et critique.

Je l'ai reçu pour la Noel et ai lu deux autres bouquins entretemps (La Seule Histoire de Julian Barnes que je recommande ) et avec toutes mes sympathies (Olivia de Lamberterie que je vous recomande chaudement).

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Peur : Trump à la Maison Blanche

Habituellement, je ne me dirige pas vers ce genre de lecture. Mais ce livre a fait tant de bruit à sa sortie en Amérique que j'avais très envie de le découvrir.

Mais je suis tombée sur un bouquin que j'ai trouvé vraiment très hermétique...

Je pense que pour bien apprécier cette lecture, il faut avoir quelques connaissances de la politique américaine, sans quoi on est vite perdue et dépassée.

Et ça a été clairement mon cas. Je n'ai pas pu terminer cette lecture à cause de la raison évoquée plus haut, mais aussi à cause du style de l'auteur (ou du traducteur) qui a rendu cette lecture encore plus ... compliquée ! Des longues, une écriture qui manque d'un peu de légèreté ... (le sujet est déjà assez complexe, ce n'était pas forcément utile de faire pareil avec le style !)



Je pense néanmoins que ce livre peut intéresser les gens que ce genre de sujet passionne.

On y découvre les coulisses de la Maison Blanche, des élections américaines et la personnalité volcanique de Donald Trump.
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John Belushi : La folle et tragique vie d'u..

Il y a inévitablement un compte à rebours qui se déclenche quand vous lisez la biographie d'une personnalité décédée tragiquement et violemment en pleine ascension. Il ne lui reste que 10 ans, 5 ans, 6 mois. Renforcé par le décompte que fait l'auteur dans la 3e et dernière partie, où le récit défile cette fois en jours et en heures jusqu'à la tragédie finale.



On suit Belushi du début de sa carrière, son ascension, son talent, ses débuts au Saturday Night, ses doutes, son addiction, ses pulsions jusqu'à la chute, horrible dans sa banalité et tellement prévisible.

C'est un travail minutieux, clinique, de l'auteur qui a rencontré nombres de protagonistes proches de lui, un boulot de fourmi pour concentrer une vie sur presque 500 pages.



Belushi a brulé sa vie, avec la complicité de tous. Les pontes des studios qui fermaient les yeux avec les fameux défraiements en liquide hebdomadaire en sus de toutes les factures, en sachant pertinemment que ceux-ci servaient pour la drogue. Tant que la poule aux oeufs d'or rapporte du fric, et qu'il arrive à lire sa réplique, il fait ce qu'il veut de sa vie.



Ses débordements et sa personnalité. Tous ses amis, son entourage, supportaient et s'inclinaient devant la star qui était devenue colérique, égocentrique, arrogante, paranoïaque, drogué presque en permanence. On s'étonne même de la longévité de sa carrière sur les 3 dernières années, tant il perd le contrôle et devient insupportable, crade et peu professionnel.



La coke qui coule à flots des studios télé aux studios de L.A., dans toutes les narines des stars, des agents, des playmates. C'est comme ça, c'est le fun, ça aide à tenir la pression et faire son boulot. Sans ça on n'y arrive pas.



Jusqu'au chant du cygne, comme bien d'autres avant lui et bien d'autres après lui, ce petit matin banal où tout s'arrête dans un immense gâchis.
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John Belushi : La folle et tragique vie d'u..

Ce livre est un livre de journaliste, très documenté, très factuel. On pourrait presque y voir un rapport de police avec des descriptions de sketch pour illustrer les rivalités entre comédiens ou les journées de John Belushi détaillées du matin au soir.

Le portrait de John Belushi n'est en rien romancé, le récit est froid, sans d'embellissement afin d'atténuer le propos.



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John Belushi : La folle et tragique vie d'u..

Ce livre, documenté et épuré à la fois, se lit presque comme un roman policier, implacable, obsessionnel.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Gorge profonde

Un retour intéressant sur un épisode incroyable et un personnage bien complexe.
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Peur : Trump à la Maison Blanche

Très facile à lire et à peine croyable... "Ni fait ni à faire" aurait été un meilleur titre.
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Peur : Trump à la Maison Blanche

Pourtant passionné par ce type de personnage

Je m etais fait une joie d attaquer ce bouquin .

GROSSE DECEPTION

A moins d etre un érudit en politique américaine je ne vois pas comment on peux comprendre ce livre .

Énormément de noms circulent , sautant d un sujet à un autre .

A mon sens mal rédigé, ce livre est une compilation d informations jetées en vrac de façon chronologique tout de même afin d en faire un ouvrage .

Déçu
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Peur : Trump à la Maison Blanche

Même s'il s'agit ici d'une enquête journalistique, je suis sceptique sur les sources et les informations dont l'auteur mentionne tout au long du livre. Et même si c'était vrai, pourquoi vouloir à tout prix détruire la réputation du président Trump ? Je ne suis pas pro-Trump, je ne suis pas en train de le défendre, loin de là. Mais permettez-moi de douter et de me poser des questions.

D'ailleurs, je n'ai pas vraiment pris de plaisir à cette lecture. Politiquement parlant, je suis plutôt conservateur, et ces temps-ci, je lis des livres qui vantent ce parti. Lorsque j'ai emprunté ce bouquin, je voulais surtout essayer de comprendre le point de vue du parti démocrate, un parti plus à gauche que le parti républicain dont fait parti Donald Trump. Et bien, c'est raté. Cela a même renforcé mes convictions conservatrices. Je suis d'accord avec Trump sur certains points, décrits à la page 219.
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Peur : Trump à la Maison Blanche

Un constat saisissant de la vie à la Maison Blanche sous l'ère D.TRUMP
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Bush s'en va-t-en guerre

J'avais été très impressionné par le travail de Bob Woodward et de son journaliste d'acolyte Carl Bernstein pour "Les Fous du Président". C'est donc tout auréolé d'une excitation quasi enfantine que je me suis rendu compte que Bob Woodward avait persisté et signé plusieurs autres livres sur la politique américaine.

Bush m'a semblé être un sujet d'emblée très prometteur et les attentats du 11 septembre 2001 ont quand même marqué un tournant dans le monde occidental.

Pour ce livre, Bob Woodward s'appuie entre autre sur 2 longues interviews de Georges W. Bush et sur de nombreux entretiens avec les principaux protagonistes et des journalistes du Washington Post.

Le récit débute le jour des attentats et on se retrouve immédiatement plongé dans les arcanes du pouvoir américain où l'on suit Bush, Tenet (ancien directeur de la CIA), Colin Powell, Condoleezza Rice, Donald Rumsfeld et bien d'autres tenter de comprendre ce qui se passe et quels sont les meilleurs moyens à leur disposition pour y réagir.

La première moitié du livre est vraiment intéressante; on comprend à quel point les américains sont décontenancés et perdus face à cet adversaire quasi invisible. La seconde moitié est un peu une redite et le récit devient une succession assez technique des progrès (ou pas) de leur intervention.

Selon moi, le problème de "Bush s'en va-t-en guerre" est qu'il a été écrit en 2002. Je ne m'enliserai pas dans des considérations complotistes mais depuis 2002 des développements supplémentaires ont permis de jeter un regard neuf sur tous les évènements post 11 septembre. Donc même si Woodward est aux 1ères loges, il n'y a pas le recul nécessaire au compte-rendu à tête froide (écrit aujourd'hui, je pense – J'espère – que Bob Woodward aurait été un peu moins complaisant avec Bush et son administration).

Au final, même si j'ai appris beaucoup de choses (Je ne suis pas spécialiste du sujet donc je ne sais pas à quel point les informations données par Bob Woodward sont objectives) j'attendais plus de ce livre. Autant "Les Fous du Président" était pour moi un tour de force (c'est quand même en partie à cause de ce livre et des recherches des 2 journalistes que Nixon a démissionné...), autant "Bush s'en va-t-en Guerre" n'a pas le même impact et j'ai un peu l'impression que Bob Woodward à fait de ce genre de récit son fonds de commerce mais ça ne reste que mon avis…Et désolé d'avoir mis autant de parenthèses :-).

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Les fous du Président

Ce livre retrace l'enquête menée par 2 journalistes du 'Washington Post' sur l'arrestation de cambrioleurs dans les locaux du parti démocrate de Washington. Enquête qui va les mener vers les plus hautes instances de la Maison Blanche. Espionnage, pots de vins, fraudes, faux, démission du Président des États-Unis. Franchement, si cela avait été un roman, d'aucuns aurait pu le trouver tiré par les cheveux. La 'vérité' sur cette affaire est due uniquement à la pugnacité de quelques journalistes sans lesquels toutes ces fraudes auraient été passé sous silence. Ça fait assez froid dans le dos et on se demande où on en serait si des journalistes de la trempe de Carl Bernstein et Bob Woodward enquêtaient assidûment de par chez nous… Une perle donc..
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Peur : Trump à la Maison Blanche

J'ai beaucoup apprécié l'objectivité de ce livre. Bien que Woodward soit républicain, je m'attendais, vu son métier de dénicheur de scandales à un livre totalement unilatéral.

Or, de par la puissance des algorithmes de recommandation, je suis déjà bien au fait de toutes les raisons de haïr et ridiculiser Trump. Et je craignais une version livre de la litanie d'articles et vidéos youtube que j'ai déjà lus et vues.



Ce n'est pas le cas. Certes, bien entendu, le livre est désastreux pour Trump. Il montre un président totalement inapte à la fonction, avec de sérieuse tendances au fascisme, doté d'une très très faible capacité de compréhension, d'une encore plus faible capacité d'attention, totalement dirigé par son égo, probablement sur la pente de la démence sénile. Et entouré d'une équipe de fascistes (et de quelques modérés).

Mais on ne peut pas demander à un journaliste de rester "neutre" quand la vérité ne l'est pas. Seulement impartial, ce qui est différent.



Ce livre m'a permis donc de découvrir que même les fascistes entourant Trump, il y a une vague sincérité. Bannon a utilisé Trump, qu'il savait être un idiot, parce qu'il croyait que c'était pour le "greater good". Et a ensuite fait son possible pour limiter la casse quand les actions de Trump étaient mauvaises pour le pays (même selon une grille de jugement fasciste).



Il m'a permis de voir les rares lueurs de sincérité chez Trump. Sa sincère douleur devant les sacrifices inutiles. De voir qu'il a effectivement été traité injustement dans l'affaire russe (et, pour se défendre contre une accusation injuste, commis des crimes pour la faire taire, certes ; ça ne dure jamais bien longtemps le moment où il a le bon rôle). De voir que sa gestion de la menace Nord-coréenne (le fil rouge du livre), aussi désastreuse et irresponsable soit-elle, était une réponse à une patate chaude ingérable laissée par Obama.

Bref, parfois de presque comprendre Trump ; de presque comprendre ses cris de "Witch hunt", "fake news" et autres. De même comprendre qu'il y a un certain sacrifice dans l'attitude incompréhensible de Lindsey Graham (un républicain autrefois très modéré, ennemi acharné de Trump, devenu son pire thuriféraire)



Ce qui est efficace : je suis bien plus effrayé par la perspective d'une réélection de Trump après avoir lu un livre objectif d'un journaliste républicain (et avoir vu que même l'entourage le plus extrémiste de Trump est probablement effrayé par une éventuelle réélection) que je ne l'ai été par les centaines d'articles et vidéos que j'ai pu voir avant venant de ses détracteurs.
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Rage

« Rage », le dernier livre de la star iconique du journalisme, stupéfie par le haut niveau de ses informations. A 77 ans plus personne ne résiste à Bob. Surtout pas Donald Trump qui lui a accordé 18 entretiens, un record, où est prouvée sa duplicité dans son traitement de l'épidémie du coronavirus.
Lien : https://www.lesechos.fr/idee..
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