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Citations de Johannes Bobrowski (10)


Un jour je m'élancerai
avec les proverbes des oiseaux, tard
dans l'année, quand leur coeur,
grain de grêle, est blanc.

Einst flieg ich auf
mit der Laubvögel Sprüche im späten
Jahr, wenn ihr Herz,
ein Hagelkorn, weiss ist.
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GRAND-ROUTE

Ce que nous entendions : les crapauds,
sombre, le vent
montait sur la rive de roseaux, j’avais
l’âge d’une fumée
entre matin et soir,
– roseau le matin, crapaud le soir,
midi la route droite, l’arbre
rassemble à son pied l’ombre.
Devant la montagne (un vol d’oiseaux
venait vers nous), blanche, la maison,
avec la route s’approchait la forêt
et se retirait, autour du marais
courait le jour, un serpent,
ruissellements à travers l’herbe.
J’ai vu le marbre,
une table sous les hêtres,
nous sommes passés auprès, les chevaux
s’effarouchaient, un coup
a atteint la pierre, on en parle,
on se montre la marque,
on dit : les hêtres, on dit :
l’obscur, les fougères migrent
et nous rattrapent.
Mais la forêt s’ouvre
en bas aux prairies et aux champs,
une route va, toute droite,
l’arbre a abattu l’ombre
à son pied, et contre la montagne
vient s’allonger, respirant les brises,
avec les trains de bois, et la voile le soir,
l’aveugle, le fleuve.
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...lorsque s'instaura le silence, total, après s'être tu à soi-même pour se leurrer, qui sait à propos de quoi et qui sait vers quoi, que l'on ne sentit monter aucune opposition contre rien, (...), lorsqu'ils en étaient arrivés à ce point - ce qui ne veut rien dire, car ils en étaient arrivés à ce point depuis toujours, comme tout marchait maintenant aussi bien que cela l'avait toujours été, que c'était comme ça, les cloches ont sonné -
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À NELLY SACHS

Les bêtes ont des cavernes et les
oiseaux sous le ciel ont des nids.
Cavernes, les bêtes de la forêt
descendent,
et lui, roussi par le feu et
flotté, le pieu de bois Peroun,
dans la terre
lui aussi est allé, sous
le Dniepr, et clame encore
le fleuve ses paroles : Venez,
depuis vos bois fracassés, animaux,
venez, la bête a des cavernes.
Celui qui porte les ciels
est au-dessus des tours
là-haut de la lumière, pour lui
il y a l’arbre, sa couvée
sous les ailes, ombre
le nourrit et pluie, les oiseaux,
les cœurs véhéments,
ont un nid.
(Haut, lueur, l’aigle
a passé, dans ses serres
le rossignol criait au-dessus
de l’incendie le cri des hirondelles –
l’habitant des cavernes
est tombé sur le mur de terre, de sable
il s’est frotté les tempes,
les racines ont dévoré
ouïe et vue.)
Qui a de quoi poser
sa tête, il
dormira, entendra en rêves
dans un cri parti
des plaines, lancé
par-dessus les eaux – une lumière est venue, elle a
désuni deux collines, reconnaissables
le sentier, les pierres, la rive
verte sous l’éclat – cri
sans nul son, « semence de dent-de-lion,
sur les seules ailes de la prière ».
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ELSE LASKER-SCHÜLER

Chablis
que sur la terre
j’éparpille. Sœur. Chaque
pays non-mort
est ta tombe.
Przemysl, Brzozów, celui
qui a dégagé
son lieu est
enfoui. À Mielce la maison
de Dieu
en feu, au-dessus des flammes
la voix montant, une
voix, mais
de cent bouches, de
l’étouffement. Comment
dit-on : dans la fournaise
s’éleva la louange
de Dieu – comment
dit-on ?
Je ne
sais plus.
Sur la terre, sœur,
éparpillé, le chablis. Comme
les arbres enfonce la chose vue
ses griffes dans
l’ombre à midi, dans
le crépuscule sous les ailes
des oiseaux, dans
la glace, dans
les solitudes
la nuit.
L’amour
(tu parles d’outre-tombe)
l’amour émerge, blanche
figure,
du milieu de l’horreur.
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HÖLDERLIN À TÜBINGEN

Terrestres les arbres, et lumière,
où la barque repose, appelée,
rame contre la rive, la belle
pente, devant cette porte
passait l’ombre, elle est
tombée sur une rivière,
le Neckar, qui était vert, Neckar
inondant
les prairies et les saules de la rive.
La tour,
qu’elle soit habitable
comme un jour, pesanteur
des murs, la pesanteur
contre le vert,
arbres et eau, les peser
tous les deux dans une main :
le son de la cloche tombe
sur les toits, l’horloge
se met en mouvement pour faire
que tournent les fanions de fer.
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VIEILLE FERME À WILNA

Il est tombé
contre la porte, le père, il a
gagné l’escalier, sur la galerie
dehors en bois
il était assis, sous le larmier, il a
chanté contre le silence.
Qui a pu l’entendre ?
C’était le soir.
Au bord de la Wilejka
les côteaux
s’inclinent. Sableux.
En bas, derrière les clôtures
les rives sont vertes.
Les hirondelles encore portent
le crépuscule
sur leurs ailes minces.
Sente,
ah sente,
gagne la hauteur.
Dépasse le pin. Toi
ne regarde pas en arrière, les ombres
se noient dans le fleuve.
Il y a un ciel,
de l’eau,
autour de nos tempes. Hirondelle,
efface, toi, la trace des pas, et toi, la trace de la sente,
sable. C’est le soir.
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NON-DIT

Lourd,
je m’agrandis par le bas,
j’étale
des racines dans le sol,
les eaux de la terre
me rencontrent, montent,
je goûte à l’amertume – tu
es sans fin,
un oiseau pour les airs, léger
de plus en plus dans la lumière,
seule ma peur encore te
retient
dans le vent terrestre.
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APPELS

Sur l’ample versant –
sur la prairie, les clôtures, sur
les poteaux – j’étais le vent
et l’interminable parole,
en bas, du fleuve, je suis venu
avec des mains de roseau, j’étais,
sans bruit, étendu
dans l’herbe, la tempe ouverte,
les grillons me laçaient
les cheveux.
Quelqu’un, toujours, il
m’accueille, il a
volé au-dessus des vents, il a
écouté la parole
dans le sable des rives, où le froid
brûle, sur ton œil
s’est déposé le givre, la muette
glace d’une fleur, une larme
en plein midi.
Il
m’a entendu. Je n’ai pas vu
le pêcheur qui abaissait
sa ligne, les femmes
lavaient le linge depuis la barque,
quand par le chemin de halage est venu
l’autre avec ses chevaux, dans la fumée,
et que par-dessus les clôtures
passait le chant de deux appels, un
qui sonnait clair et profonde
la réponse, mais le soir elle s’est prise
dans le vent.
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PLAINE

Lac.
Le lac.
Englouties
les rives. Sous le nuage
la grue. Miroitements blancs,
les millénaires
des peuples bergers. Avec le vent
j’ai gravi le mont.
C’est ici que je vivrai. Chasseur
j’étais, mais l’herbe
m’a retenu.
Enseigne-moi la parole, herbe,
enseigne-moi à être mort et à entendre,
longuement, et à parler, enseigne-moi,
pierre, à demeurer, eau,
ne te soucie pas, ni toi, vent, de moi.
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