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Critiques de Bogdan Costin (6)
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Un plan mortel

Non, mais franchement ! Qui a eu l'idée de changer le titre original : la traductrice, l'éditeur français, ou les deux ? En tout cas, je doute fort que ce soit l'auteur lui-même, car „Cum să faci primul milion“ veut dire « comment faire le premier million ». Il n'y a rien de mortel là-dedans si ce n'est l'humour et sa noirceur. D'ailleurs, page 24 il y a une belle incohérence dans le texte traduit, car l'auteur qui se moque de presque tout, prend en dérision le titre de son livre, qui n'est pas vraiment le sien, enfin si.

Et puis, vraiment, cette couverture est hideuse, à croire que ceux qui sont chargés de les concevoir ont d'autre chats à fouetter que de lire des livres.

Pour les reproches c'est à peu après tout.

Pour le reste tout va très bien, trop même. C'est une satire réussie de la société roumaine (le livre est paru là-bas en 2013 et traduit en France cinq ans plus tard, on ne change pas les mauvaises habitudes) qui fait beaucoup rire, quand on connaît un peu les problématiques. Mais, nul besoin finalement d'y être allé, car l'auteur se montre assez pédagogue. Il parodie à merveille les livres de développent personnel (le titre, encore lui !).

En conclusion, un très bon roman, qui se lit très vite, qui fait beaucoup rire (noir et jaune à loisir !) et qui décrit un monde dépourvu de choix, de libre arbitre. Un livre qui ne vaut peut-être pas 500.000 dollars (sic!) mais qui vaut bien les cinq euros (acheté d'occas) que j'ai déboursé pour me le procurer. Si « les minutes sont moins chères chez Orange que chez le psychothérapeute » (p. 53) c'est aussi parce que notre monde est fou et compte bien le rester. Mais « quand t'a trouvé ta voie, rien ne doit t'en détourner » (p. 45).
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Un plan mortel

Vous êtes roumain, vous avez gagné un million cinq cent mille dollars par des voies peu orthodoxes. Mais au lieu de croupir dans une cellule de prison, vous menez la dolce vita en Thailande. Jusqu’ici, c’est plutôt réussi; sauf que l’oisiveté vous démange et vous décidez d’écrire l’histoire de cette réussite, et en faire profiter les autres de vos “méthodes”.....mais,....pour ne pas trouver le fisc et autres énergumènes d’ordre public à vos trousses, il vous faut un pigeon qui signe le livre à votre place. Eh bien le pigeon ici c’est l’auteur présumé du livre, Bogdan Costin. Quand au vrai auteur, notre narrateur, c’est un publicitaire, qui raconte dans son livre ( Le livre justement dont vous lisez à l’instant le billet ), comment profiter de la niaiserie des gens, pour s’en mettre plein les poches, surtout quand on a en main un outil aussi subtil que la publicité.....”le banal est ce qu’il y a de plus facile à exploiter et de plus profitable. Comme la bêtise, par exemple. La faim. La peur (et pourquoi pas la mort ?).....L’argent sort de là, pas des profondeurs d’intellos.”

Dans un langage un brin vulgaire ( c’est une traduction, donc difficile d’en juger le degré), d’un humour hilarant, une histoire en référence à une Roumanie sortie de cinquante ans de communisme, où les enfants ont grandi sans contes à la Disney, et où actuellement tous les Roumains sont obsédés par l’argent facile, gagné sans peine, un terreau humain idéal pour la floraison d’idées.



Un bon roman, facile à lire, drôle avec un fond tragique, qui nous fait réfléchir sur nous-mêmes, en tant que les proies faciles de ce monde fou de consommation.

Des réflexions d'un humour caustique sur l'homme et nos sociétés, qui mine de rien, sont vibrantes d'intelligence. Des plans mortels qui pourront inspirer plus d'un 😂! Un narrateur cynique, mégalo et obsédé sexuel , qui ne vous laissera pas indifférent ! Le seul bémol, les passages d’ébats sexuelles un peu nombreux dans la deuxième partie du livre qui finissent par lasser, sinon un livre immoral à déguster sans modération !



Bogdan Costin est un jeune auteur roumain qui travaille dans une agence de publicité à Bucarest. C'est un auteur de spots télévisuels très connus et de pièces de théâtre. Un plan mortel est son premier roman, inspiré de son métier.
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Un plan mortel

"Il ne faut pas s'attendre à des profondeurs psychologiques et philosophiques époustouflantes. Ni à des personnages complexes sur lesquels on pourrait ergoter à longueur de volume pendant un siècle encore. Ni à du style. Ni à une structure narrative ou à d'autres exigences du meme tonneau."



Ce n'est pas moi qui parle, mais le propre narrateur de Un plan mortel, ravi d'avoir refilé le bébé - ce livre "sans qualités "précisément- au pigeon idéal pour en assumer la signature.



Le pigeon, c'est Bogdan Costin, "victime parfaite, facile à avoir pour une somme modeste" , dit encore notre narrateur sans scrupule, "un mou" , qui n'a "pas assez d'initiative pour se faire du fric et sortir de sa condition d'employé à vie"!



Le ton est donné : autodérision - le narrateur se moque de l'auteur!- , et chausse-trappes à tous les étages!



Ce joyeux pamphlet sur la "tentation de l'occident" qui guette les anciennes dictatures, brosse le portrait féroce et drôle d'une Roumanie contemporaine, durablement marquée par des décennies de dictature communiste et empoisonnée tout aussi durablement par la Securitate de Ceaucescu.



Gagner du fric, comme à l'ouest, vivre de pub, d'esbrouffe, de sexe et d'escroquerie : voilà le nouvel idéal de ceux qui veulent sortir du lot...et qui, surtout, veulent fuir à toutes jambes "ce pays de merde"comme l'appelle notre narrateur.



Pour cela il faut ruser, et miser sur les vieilles peurs imprescriptibles: la mort! Quel meilleur terrain pour faire des affaires?



Avec un pote ambulancier, le narrateur monte donc une parfaite petite machine à gagner des sous dont je vous laisse découvrir les rouages...



Un suicide, une overdose, un accident? Prevenu par son pote ambulancier, le narrateur, publicitaire de son état, accourt aussitôt sur les lieux. Un mort, une idée! Bingo! Faites tomber la monnaie!



Mais s'ils sont faciles et à peine illégaux, ces petits arrangements avec les morts ne sont, très vite, plus assez juteux pour notre publicitaire qui rêve d'un gros coup..



Un comédien raté, alcoolique et atteint d'une tumeur inopérable lui offre l'occasion idéale.. mais est-on toujours maître de ses pièges? Sait-on toujours ce qui pousse dans les cerveaux, tumeurs mises à part?



Vert, parfois tres cru ( très cul aussi) cynique, drôle, le livre de Bogdan Costin n' est pas seulement une satire de nos sociétés devorées par le culte de l'argent facile et par celui de l'apparence, affolées par les mirages de la pub et ceux du sexe libéré, minées par la superficialité des rapports humains. Il ne se contente pas non plus d'être un portrait au vitriol de son propre pays par un écrivain roumain amer et ironique.



Petit à petit, avec le personnage de Toma, le comédien malade, s'introduit subrepticement une dose d'humanité, d'amitié, de compassion et de tendresse qui donne toute sa profondeur et une improbable douceur à cette dragée au poivre!



Une jolie découverte, piquante et stimulante!



Merci à toi, Booky, une fois encore!
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Un plan mortel

Confession d’un amoral sirotant un cocktail sur une plage thaïlandaise. Ressortissant roumain, ancien publicitaire free-lance, ce nouveau riche a fait sa fortune en sponsorisant la mort. Dans un monde cynique et corrompu pourquoi ce dernier tabou résisterait à l’appel du pognon, du flouze, de la fraiche et de la thune.



Bref il se la coule douce au soleil, mais il a quand même envie de raconter son histoire, alors il appelle un ancien collègue, Bogdan Costin, un pubar sans trop de scrupule (pléonasme ?) qui accepte de servir de prête nom à ses mémoires.



C’est que pour en arriver là, ce qu’il a fait relève de l’escroquerie pure et simple, de l’abus de confiance et du conflit d’intérêt.



Et la morale dans tout cela ? Apparemment, à Bucarest, les années 2000 sont les années frics et si l’on veut se la couler douce le reste de sa vie, la morale il vaut mieux l’enterrer six pieds sous terre. Mais au fait qui est vraiment Bogdan Costin, un simple nom sur une couverture, rien de plus ?



C’est vrai que l’on dirait du Houellebecq, mais Bogdan Costin a la très bonne idée de citer lui-même ses inspirations pour annuler toutes velléités de comparaison, et le lecteur est vite embarqué dans une intrigue fluide et pourtant assez tordue pour le maintenir en haleine jusqu’aux révélations finales. « Un plan mortel » est bien sûr, en creux, la description sans fard de la Roumanie après la révolution.



Un pays qui peine à assumer son évolution vers une économie libérale. Ironique, inconvenant, mais pas vraiment nihiliste, Costin clôt son récit avec tendresse et empathie.



Un premier roman très prometteur.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un plan mortel

Voici un roman étonnant, digne des meilleurs scénarios hollywoodiens, dont le protagoniste n'a tué aucune des nombreuses victimes qui parsèment pourtant le livre. Avec ses atouts physiques et sa grosse moto, il parvient à passer inaperçu (ou presque) dans la vie et à se jouer avec délectation de cette société où l'argent est roi. Un malfaiteur qui ne vole pas et ne tue pas. Qui s’offre juste le luxe de débarquer le premier sur les lieux de la mort (suicide, overdose, accident) pour mettre sur pied en quelques secondes le « bon plan », avant que la police arrive, évidemment, le plan qui lui garantit de pouvoir « sponsoriser » l'événement. Par quels moyens subtils et ingénieux ?...

Toute l’étonnante saveur du roman est là et nous n’en priverons pas le lecteur. Ce qui est sûr c'est qu'il réussira le pari de "faire son premier million" en usant de ses plans "mortels” multiples et variés !

Grâce à ce livre intelligemment publié par les éditions Autrement, le nombre d'auteurs de polar roumains à succès, George Arion, Bogdan Teodorescu, Eugen Chirovici, s’augmente d’un Bogdan Costin très prometteur.

A remarquer aussi - ce qu'on oublie trop souvent de souligner en matière de bons romans étrangers qui le sont justement aussi grâce à elle - une traduction qui épouse parfaitement la narration et rend toute la verdeur des dialogues.

De quoi oublier qu'on est en train de lire une histoire qui se passe en Roumanie. A mettre entre toutes les mains et notamment de scénaristes avertis.

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Un plan mortel

Il vaut mieux être autochtone pour décrire son pays de la sorte. Tout autre aurait la Securitate à ses trousses.



Après de trop nombreuses années de communisme, les Roumains découvrent l'économie de marché. Et ils n'y vont pas avec le dos de la cuiller. C'est las seule chose importante dans la vie et out doit y tendre. Si tu es une femme mais pas d'idées, il te reste ton cul. C'est aussi valable pour l'homme, mais cette voie n'a pas été explorée par l'auteur. Quant à savoir s'il vaut mieux soutirer de l'argent aux Roumains ou aux étrangers, la réponse est : aux plus naïfs.



Un roman mené tambour battant sans temps morts, avec beaucoup d'humour. Bien sûr, l'argent est roi, et celui qui croit qu'on s'enrichit en travaillant est un con, et les sentiments passent à la trappe, au contraire du cul. Même si j'ai parfois l'impression que le monde de la pub roumain n'est pas très différent de celui de l'Occident.



« Je suis superficiel comme tout publicitaire normalement constitué. Je suis passionné par tout ce qu'il y a de banal chez les gens, pas par ce qu'ils ont de profond. Parce que le banal est ce qu'il y a de plus facile à exploiter et de plus profitable. » p. 22



« de nos jours, donner des leçons de morale, c'est un peu comme expliquer à une communauté de cannibales de quelle salade il faut accompagner la chair humaine pour rester en bonne santé. » p. 96



« La flemme est mère de créativité. le père reste inconnu. » p. 112



Le plus surprenant est l'angle d'attaque du roman : comment se faire du fric avec la mort. Peu de gens y pensent et le sujet est un peu tabou : allons-y, profitons-en, sans trop travailler. « Le travail c'est la santé, ne rien faire c'est la conserver. »



J'attends quand même un autre texte avant de me faire une idée sur l'auteur.



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