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Critiques de Bogdan Suceava (4)
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Venu du temps dièse

Dans un petit village de Roumanie naît un homme qui va changer la face du pays. Son corps est couvert d'une marque de naissance qui lui recouvre entièrement et, affirment catégoriquement les témoins, représente la carte de Bucarest. D'autres légendes tout aussi dignes de fois courent sur cet homme : il aurait eu deux naissances, et serait un authentique prophète.



Vespasien Moïse, puisque tel est son nom, va entraîner dans son sillage toute une foule de théories et de personnages originaux. Notons pour l'exemple un scientifique convaincu que la langue roumaine est la plus ancienne du monde, et qu'elle contient un code, qui, quand il sera déchiffré, révélera tous les secrets du monde. Un autre scientifique est très enthousiasmé par la découverte et ensemble, après trois années de dur labeur, ils parviennent à déchiffrer le remède de la calvitie. La théorie des vibrations occupe également une place importante dans le petit groupe, sorte de pot pourri de toutes les grandes philosophies de l'histoire, placées dans un chapeau, mélangées vigoureusement, puis ressorties au petit bonheur la chance.



Toute cette histoire affole le service roumain de surveillance des sectes, qui ne sait dans quelle catégorie les classer et qui, malgré tous ses efforts, ne parvient pas à leur mettre le moindre délit sur le dos pour pouvoir les arrêter. La confusion est à son comble quand un agent d'infiltration laisse tomber sa couverture pour rejoindre les rangs de Vespasien.



Pendant ce temps, un autre groupe rival se développe également : les adeptes de Saint Étienne (le personnage, pas le club de foot), qui s'estiment élus pour sauver la Roumanie. Par chance, un homme qui prétend être la réincarnation du célèbre Saint est découvert à Bucarest, et vient renforcer leurs rangs.



En quelques semaines, c'est toute la ville qui va être confrontée à un bouillonnement de doux dingues, prophètes, de réincarnations, de théories pseudo-scientifiques en tout genre, de résurgences d'anciennes philosophies qui va rendre folles les quelques rares personnes encore saines d'esprit.



Je remercie Masse critique pour m'avoir permis de découvrir un auteur vers lequel je ne serais certainement pas allé de moi-même. Je ne peux pas m'empêcher de faire le parallèle avec son compatriote Ionesco : tout le récit est délicieusement absurde, ce qui ne l'empêche pas d'avoir des messages importants à faire passer. Je ne sais pas si c'est une coïncidence ou une caractéristique nationale, mais je vais me renseigner un peu plus sur le sujet, parce que ce genre de bouquin, j'adore !
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Venu du temps dièse

Venea di tempul diez

Traduction & notes : Dominique Ilea



ISBN : 9782846792110



Ce livre a été lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio. Nous remercions donc Babelio et les Editions Ginkgo.



Si vous le voulez bien, nous commencerons par le potentiel du livre car oui, il existe bel et bien même s'il ne palpite (faiblement) qu'à l'horizon de ceux qui sont parvenus à ne pas tomber en léthargie avant la troisième ou quatrième page du livre.



En dépit de quelques lourdeurs dans la traduction - voulues ou pas, là n'est pas le propos : c'est lourd, on n'y peut rien mais on ne va pas reprendre ici le débat sur les traductions actuelles - "Venu du Temps Dièse" est écrit dans une langue à la poésie incontestable. Les envolées sont belles, plaisantes et parfois incantatoires. Si l'on tient compte du fait que l'auteur est plutôt branché sciences et maths, le fait mérite d'être souligné.



Il y a aussi de l'humour, des personnages absolument indescriptibles, voire hors-limites et complètement déjantés, une intrigue qui se veut en prise avec l'Histoire récente de la Roumanie - vous vous branchez immédiatement après l'exécution de Nicolae et Elena, le couple infernal stalinien, et vous continuez jusqu'à aujourd'hui - en d'autres termes une espèce de monde parallèle où la Roumanie serait en proie aux sectes, religieuses et laïques, de tous poils, bref un magnifique foutoir (désolée, mais je n'ai pas trouvé d'autre terme) et puis ... c'est tout.



Parce que, Suceavă a beau mélanger allègrement tout ça, la sauce ne prend pas.



Plus exactement, elle n'a pas pris dans mon cas. Oui, je sais, je suis une Lectrice très difficile et, de ce fait, peut-être suis-je passée à côté de quelque chose. Que je découvrirai peut-être encore un autre jour, en une autre année, à une autre époque ... - venue du temps dièse, qui sait ?



Mais dans l'immédiat :



1) j'ai eu énormément de mal à ne pas m'endormir avant que l'auteur ne "lance" enfin son action ;



2) et j'ai eu encore plus de difficultés à comprendre où il voulait en venir avec ce qui reste pour moi une farce grandiloquente aux péripéties si inégales qu'on se demande parfois si elle n'a pas été écrite par quelque potache certes prometteur mais nettement attardé dans un monde qui n'amuse que lui.



D'ailleurs, le livre clos, je ne sais toujours pas où Suceavă en est arrivé. En outre, vu le nombre de notes en bas de pages - et pourtant, les notes en bas de page, j'aime bien en général - j'ai eu (trop) souvent l'impression que le lecteur qui ignore l'Histoire de la Roumanie était condamné à passer à côté de "private jokes" entre l'auteur roumain et son public roumain. C'est très, très désagréable, je puis vous l'assurer.



L'intrigue, qu'elle raille ou non avec férocité les dérives du mysticisme (chrétien orthodoxe en l'espèce) relève tout entière du chaos - probablement celui qui sévit ou sévirait en Roumanie de nos jours. On croit en avoir saisi un morceau qu'on doit tout lâcher pour le morceau qui vient et qui ne correspond en rien au premier : on dirait un puzzle tronqué. Quant aux personnages, ils donnent une impression de démence absolue - ce qui, j'insiste, est rarement rédhibitoire à mes yeux : tous les personnages d'"Alice ..." sont fous, ils ne sont guère plus sensés mais ils sont assurément plus diaboliques chez "Le Maître & Marguerite", on ne compte plus les personnages des "Détectives Sauvages" qui ont un grain prononcé et si vous prenez la peine d'y réfléchir deux secondes, Leopold Bloom et Stephen Daedalus ne sont pas non plus très clairs, mais ceux-là ne me causent pas problème, allez savoir pourquoi . Alors que ceux "venus du temps dièse ..."



A la vérité, je crois bien avoir compris pourquoi ils ne me touchent pas : je n'ai pas cru à leur sincérité et leur côté absurde, auquel j'aurais pu être si sensible, m'a laissée complètement froide.. Que voulez-vous, déjantés ou pas, les personnages imaginés par l'auteur roumain manquent de relief : ces champions du monologue toutes catégories - c'est ce qu'ils sont pour la plupart et il faut avouer que c'est parfois (souvent ? ) éreintant pour qui les déchiffre - sont creux, creux, creux. Si l'on retient le nom de Vespasien Moïse, ce n'est pas en raison du charisme littéraire de l'individu, encore moins christique, c'est tout simplement parce qu'un nom pareil, ça ne s'oublie pas.



Du coup, toute cette folie mise en pages sonne creux - désespérément creux et vain. Elle devient ce que la folie ne devrait jamais être, surtout dans un roman : banale. (Inutile d'évoquer Bukowski : si vous trouvez ordinaire la folie de ses "Contes", eh ! bien, c'est que vous n'avez rien compris ni à Bukowski, ni à la folie.)



Un dernier mot sur "Venu du Temps Dièse" : je viens de réaliser qu'il avait reçu le Prix des Libraires. Comme "Seul le Silence" d'Ellory en son temps - là encore critique très, très négative de ma part. Décidément, ce Prix des Libraires ne me réussit pas. Heureusement que je ne suis qu'une humble lectrice - et pas un libraire, n'est-ce pas ? ;o)
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Venu du temps dièse

Bucarest, 1993. Surgit d'on ne sait où une sorte de prophète, Vespasien Moïse, suivi bientôt par une tripotée de disciples assez allumés pour la plupart. Les services de renseignement roumain, héritiers de la Securitate, s'y intéressent forcément, ainsi qu'aux autres sectes semblant trouver en Roumanie de l'époque un terreau fertile. Même Rome envoie un émissaire, au grand dam de l'église orthodoxe.



Une histoire plutôt barrée et jubilatoire, un OLNI, une sorte de fable-épopée, a priori peu attirante et blindée de références historico-littéraires pas toujours évidentes en dépit des notes bien faites, me laissant à la fin assez perplexe (après tout, la calvitie a bien été jugulée, non?) et qu'il n'a jamais été question de lâcher, compte tenu de la logique implacable dominant finalement. Heureusement que se sont mises à grouiller ces différentes dénominations plus ou moins hallucinées, le tout sous l’œil service-service de la police, l'ensemble finissant par donner rapidement une histoire 'plus classiquement racontée'. Finalement, j'ai fini par m'attacher à ce personnage de chat agent secret, triste histoire, croyez-moi (ah ces Ouzbecks!)



Où il se confirme, après Siméon l'ascenseurite, que la littérature roumaine contemporaine mérite le détour et fait sortir des sentiers battus.



Le début

"C'est moi qui raconte cette histoire. Toi, à ce moment-là, en connaissais déjà la fin et, tel l'oiseau qui, épiant depuis là-haut une fourmilière, aperçoit le torrent qui déferle vers son tertre, alors que les fourmis jouissent encore du beau soleil, tu voyais déjà tout e qui s'ensuivrait, depuis le premier instant de son entrée dans Bucarest et jusqu'au dernier souffle de ses prophéties.Lors de son entrée dans la ville, personne ne l'y attendait pour le glorifier, et lui-même n'y arriva point à dos de mulet, sous un dais de rameaux d'olivier, quoique cette attente qui était dans l'air lui fût depuis longtemps destinée. On attendait tous quelque miracle. Tu te rappelles les années quatre-vingt-dix, avec tous leurs secrets et toute leur histoire jamais dite? Voilà désormais le temps d'écrire leur véritable chronique."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Venu du temps dièse

Bucarest, 1993. Peu de temps après la chute de Ceausescu.



"On attendait tous quelque miracle. Tu te rappelles les années quatre-vingt avec tous leurs secrets et leur histoire jamais dite?"



Vespasien Moïse né avec une marque bizarre sur la poitrine - la carte de Bucarest - devient le Maitre d'une secte un peu étrange qui rassemble toutes sortes d'originaux et de paumés, un savant le docteur Arghir qui explique tout en terme de vibrations, un professeur d'histoire le Docteur Diaconescu, un Troubadour, rock ou folk, un riche homme d'affaires, des marginaux....Les théories les plus farfelues co-éxistent avec le miracle d'une lotion capillaire, l'hypothèse d'un astre jumeau du soleil, celle que le Roumain, la langue la plus ancienne, vieille de 7000 ans, est une sorte de code ésotérique et médical....



Si l'histoire contemporaine roumaine, la transition entre le régime communiste et le capitalisme, m'intéresse beaucoup, les élucubrations mystiques des sectes m'ennuient profondément. Si le livre ne m'avait pas été offert dans le cadre de la Masse Critique par Babélio, j'aurais sans doute refermé le bouquin après une trentaine de pages. Une critique est attendue, il me faut donc persévérer. Et je ne l'ai pas regretté.



Livre de Bucarest, comme Moscou pour le Maitre et Marguerite. Pourquoi ai-je pensé à Boulgakov? sans doute à cause du chat-espion. Mais Boulgakov est un génie tandis que Venu du temps Dièse est un peu laborieux pour le lecteur étranger. J'aime lire la littérature étrangère dépaysante. J'ai plaisir à convoquer mes souvenirs de notre passage à Bucarest. J'ai également conscience de passer à côté de l'essentiel du livre. De très nombreuses notes en bas de page expliquent les intentions de l'auteur qui détourne ironiquement les écrits des poètes roumains célèbres ou des hommes politiques. Évidemment, cet aspect n'est pas accessible au lecteur non-roumain.



Est-ce un témoignage du post-communisme en Roumanie, comme l'affirme le 4ème de couverture? Les sectes, les fascistes, les satanistes, les stéphanistes( partisans du Roi Étienne 1757-1504, ressuscité pour l'occasion. ).... ont-ils existé, se sont-ils castagnés, comme le raconte le roman ????



Est-ce plutôt une allégorie délirante, une bouffonnerie, sortie de l'imagination fertile de l'auteur? Je suis bien incapable de discerner l’exagération hénaurme de la critique ciblée. Les seuls personnages doués d'une sorte de rationalité sont les policiers chargés de la surveillance des sectes et autres mouvements politiques. Ne sont-ils pas les héritiers de la terrible Securitate?







Et le temps dièse sera encore pour moi un mystère, et sectes et théories fumeuses ont encore un certain avenir. Ainsi que les romans délirants....
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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