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4.15/5 (sur 54 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Mojaïsk , le 11/10/1894
Mort(e) à : Moscou , le 21/04/1938
Biographie :

Boris Andreïevitch Pilniak (Борис Андреевич Пильняк) est un écrivain russe.

De son vrai nom Boris Andreïevich Vogau, il est fils de André Wogau (descendant de colons allemands installés sur la Volga) et d'une mère russe Olga Savineva.

Il se marie en troisième noces avec l'actrice soviétique et princesse géorgienne Kira Gueorguievna Andronikova (1908-1960). De cette union naquit l'écrivain, acteur et scénariste Boris Borissovitch Andronikov (1934-1996).

À quatorze ans, il publie ses premières œuvres, tant en prose qu'en poésie, et considère que sa carrière littéraire débute en 1915 avec ses premières publications dans les revues Russkaya Mysl et Zhatva, entre autres. Après des études de commerce et une spécialisation en administration financière, Pilniak se consacre pleinement à la littérature.

En 1918-1920, Pilniak commence à retenir l'attention dans les cercles littéraires après la publication de deux recueils de nouvelles : "Avec le dernier steamer" (S polednim parakhodom, 1918), et Passé (Byl'e, 1920). Il gagne la célébrité avec la publication de son œuvre majeure, "L'Année nue" (Golii god), en 1921.

Auteur critique à l'égard de la mécanisation et de l'urbanisation de l'URSS, il a écrit plusieurs romans dont le cadre est la Révolution de 1917. Cet esprit critique, comme la richesse et la complexité de son écriture, lui ont valu d'être progressivement mis au ban des écrivains soviétiques et, pour finir, d'être victime des Grandes Purges de 1937.

Il est accusé en février 1937, par un article des Izvestia s'appuyant sur des textes comme "Le Conte de la lune non éteinte" (1926) ou "L'Acajou" (Krasnoe derevo, 1929), d'être un trotskiste anti-soviétique. Il tente alors de calmer le jeu en s'engageant à corriger ses erreurs précédentes dans une œuvre plus orthodoxe. Mais il est trop tard, et Pilniak est arrêté le 28 octobre 1937 et fusillé le 21 avril 1938.
Ses œuvres principales sont L’Année nue, L’Acajou et le Conte de la lune non éteinte.
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Bibliographie de Boris Pilniak   (18)Voir plus

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Et Popov racontait tous les petits riens des désaccords qui sont toujours si torturants justement à cause de leur insignifiance -cette insignifiance, cette futilité derrière laquelle on ne voit plus ce qui est grand.
p.49
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En ce temps-là périt aussi la commune de Poretchié. Elle s’effondra subitement, en quelques jours, au mois d’août. […] Dans la commune, dans le vieux domaine princier, ce fut une fête exubérante de jeunesse et de gaieté. Au dehors, il faisait sombre, le vent soufflait, la pluie frappait les carreaux. On alluma dans le salon les lampes quinquets qui n’avaient plus servi depuis le temps des princes ; on dansa, on chanta, on fit des rondes, on organisa des jeux. Pavlenko et Natalia apportèrent en grand mystère un jambon entier, des bouteilles de cognac, de l’eau-de-vie, une corbeille de pommes. Harry et ceux qu’il avait amenés avaient quitté la chambre : l’intimité régnait d’autant plus grande que ces étrangers se tenaient à l’écart, et que le temps, au-dehors, était plus morose et plus automnal. On prépara des grogs, on trinqua, on s’éparpilla dans les coins, on se regroupa, on discuta, on bavarda. Il était minuit passé quand on se sépara... […] Le matin venu, il n’y avait plus personne dans la commune. La maison, la cour, le parc étaient vides. Andréï apprit par Anna que dans la guérite, à côté de la porte d’entrée ornée de lions sculptés, étaient étendus les cadavres de Pavlenko, Sviride, Harry, Stetzenko et Natalia. Au milieu de la journée arriva un peloton de soldats rouges envoyé par le soviet. […] Ainsi périt la commune anarchiste de Poretchié…
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Le professeur se tut.
-Il n'y a rien de pire qu'un conseil de médecins, Ekaterina Pavlovna. Moi, je ne veux pas offenser Anatoli Kouzmitch. Anatoli Kouzmitch, lui, ne veut pas m'offenser. Nous nous couvrons mutuellement de compliments, nous étalons notre science, quant au patient, on ne sait pas très bien ce qu'il vient faire là dedans, c'est comme dans les procès exemplaires des bolcheviks, une parade en fanfare - personne ne connaît vraiment le malade - "vous comprenez, Anatoli Kouzmitch - vous comprenez, herr Schieman"...
Le professeur se tut.
- Aujourd'hui, à l'hôpital, je vais assister un chirurgien pour l'opération d'un bolchevik, Gavrilov, le commandant des armées.
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La guerre s’embrasa en un juillet torride, en incendies de forêt. Sémione Matvéïev, devenu soldat, partit pour le front. La guerre s’embrasa à devenir Révolution ; et vu sa grande science, Zilotov fut élu député des socialistes révolutionnaires au soviet des Députés Soldats, section Éducation et Culture. La révolution s’allumait aux discours, et il suivait les conférenciers, dans les motocyclettes de l’état-major, pour aller à l’arrière-front parler aux soldats de fraternité et de droit... de l’État, de la République... de la Commune de Paris, de Gricha Raspoutine. Après les discours, les soldats faisaient passer aux conférenciers leurs questions sur des bouts de papier : « Et qu’adviendra-t-il de Grichka au royaume des cieux ! » — « Camarade conférencier, qu’est-ce qu’on fera de ma femme si moi, au front, je vote pour les socialistes-révolutionnaires, et elle pour Pourichkévitch ? » — « Je te prie de m’expliquer si l’on peut être de deux partis à la fois, des SR et des camarades bolcheviks ? » — « Camarade instructeur, je te prie de m’expliquer le programme des bolcheviks, s’il assure la récolte des champs, ou bien s’il représente l’expropriation du capital ? » — « Monsieur le camarade, les femmes seront-elles libérées de la journée de huit heures pendant leurs époques ? Et prière d’expliquer aussi la biengraphie de Victor Hugo. Le camarade Erzov ». Aussi Zilotov devait-il venir souvent au secours du conférencier, et dans quelque hangar il montait sur des tréteaux pour crier : — Camarades ! En tant que votre élu du peuple, je vous prie de ne pas écrire des stupidités imbéciles !
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C'est alors que s'accomplit l'incroyable, le fait le plus essentiel de la vie d'Ivan Moskva.
A gauche, dans la mer, les nuages éclatèrent en un brasier pourpre tout près des montagnes. Invisibles jusqu'alors, les montagnes autour de Soudak surgirent des ténèbres bleues. Une gigantesque ombre bleue s'étendit au-dessus de la terre et de la mer. Cette ombre bleue frémit, se déplaça, le brasier d'or, marchant de sommet en sommet, le poursuivit. Le brasier d'or tomba des nuages sur le sommet de l'Al-Pétri.
... et alors sur la mer, sortant de l'eau, un fragment de soleil triomphant, funeste, couleur de pourpre froide, apparut au-dessus de l'eau. Ce fragment s'arrondit, s'éleva, éclata dans la mer en milliards d'éclaboussures. Une minute après, l'ellipse pourpre était au-dessus de l'eau. ...
... et alors il apparut, il devint physiquement évident que dans le monde, à cet instant, eux seuls, Moskva et le soleil, étaient immobiles ; il fut physiquement évident que le soleil était immobile et que la terre, la mer, les éboulis, les montagnes, les forêts frémissaient, vacillaient, se déplaçaient de droite à gauche et s'écartaient du soleil en oblique vers le bas : les montagnes, les éboulis, les plaines s'abaissèrent. Un craquement résonna dans son cerveau surmené, il lui fallait écarter les jambes, prendre appui pour ne pas tomber... de la terre qui bougeait :la terre vacillait sous Moskva, seul Moskva et le soleil étaient immobiles.
Ce n'était pas une chose sue, mais perçue.
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Le peintre Latchinov était demeuré longtemps à la poupe, à regarder les méduses lumineuses, phosphorescentes qui jaillissaient par-dessous l'hélice : elles donnaient à la nuit noire, à ce froid nocturne, à ce ciel sans étoiles, au vent, au silence de l'immensité et au clapotis de l'eau une tonalité fantastique, surgissant dans la ténèbre marine, émergeant en surface pour, en s'éteignant, disparaître de nouveau dans les troubles profondeurs. p 44
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Il était déjà plus de dix heures du matin et le brouillard verdâtre du jour s'était déposé dans les rues, mais en fait ce dépôt verdâtre ne se voyait pas car sur ce lambeau de terre où l'on avait construit des maisons, la machine de la ville s'était mise en marche — une grande machine très complexe qui faisait tout tourner, qui vissait tout, depuis les carrioles, les tramways et les autobus, depuis les lits défaits dans les maisons — jusqu'aux soldats marchant au pas sur le quai, jusqu'au silence solennel
des salles aux hauts plafonds des services comptables et des cabinets de commissariats du peuple — cette machine compliquée de la ville qui envoyait des flots d'êtres humains devant des établis, devant des comptoirs, à des bureaux, dans des automobiles, dans les rues — une machine derrière laquelle on ne remarquait pas le ciel grisâtre, la bruine, la boue, le brouillard trouble et verdâtre du jour.
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A l'aube, les sirènes des usines hurlaient au-dessus de la ville. Dans les ruelles se traînait un dépôt gris de brumes, de bruine et de nuit ; il se diluait dans l'aube --- il indiquait que l'aube serait morose, grise, bruineuse. Les sirènes hurlaient longuement, lentement --- une, deux, trois, beaucoup --- elles se confondaient en une plainte grise au-dessus de la ville : c'étaient les sirènes des usines qui hurlaient dans le silence du petit matin, mais des faubourgs montaient les sifflements stridents et lancinants des locomotives, des trains qui arrivaient et qui partaient --- et il était parfaitement clair que ce qui hurlait dans ces sirènes, c'était la ville, c'était son âme à présent entachée par ce dépôt de brouillard.
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C'était en l'année vingt-deux, l'année du choix des chemins, Ivan comprit alors que la révolution, ce n'était pas ce que l'on faisait, mais comment on le faisait.
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.....Cette maladie est très répandue chez les Chinoises, elle est provoquée par la compression des pieds. Les pieds des Chinoises dont les doigts rentrent dans les talons sont peu faits pour la marche en général, mais souvent commencent à faire tellement souffrir que les jambes entières se paralysent, et des femmes en bonne santé sont forcées de passer leur vie sans bouger....
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