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4.27/5 (sur 222 notes)

Nationalité : Sénégal
Né(e) à : Dakar , le 26 octobre 1946
Biographie :

Boubacar Boris Diop a été successivement professeur de littérature et de philosophie dans différents lycées, conseiller technique au ministère de la Culture du Sénégal.

Il passe ensuite au journalisme et collabore à différents journaux sénégalais ainsi qu'au quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung et au mensuel africain d'analyses Afrique, perspectives et réalités (Paris). Il fut aussi le directeur du Matin de Dakar.

En 1998, il a participé, avec dix autres écrivains africains, au projet d’écriture sur le génocide au Rwanda : « Rwanda : écrire par devoir de mémoire ».

Source : www.lesfrancophonies.com
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L’écrivain et journaliste sénégalais Boubacar Boris Diop nous introduit au monde des lettres africaines, nous parle de son origine, ses mythes et ses réalités, et nous recommande certains de ses écrivains actuels préférés.


Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
Boubacar Boris Diop
"Etre noir et africain reste une circonstance aggravante"
Interview de Katia Touré pour Bibliobs le 29-09-2015
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Notre existence est brève, elle est un chapelet d'illusions qui crèvent comme des petites bulles dans nos entrailles. Nous ne savons même pas à quel jeu elle joue avec nous, la vie, mais nous n'avons rien d'autre. C'est la seule chose à peu près certaine sur cette terre.
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Je vais vous dire ceci : vous avez souffert mais cela ne vous rend pas meilleurs que ceux qui vous ont fait souffrir. Ce sont des gens comme vous et moi. Le mal est en chacun de nous.
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Le quatrième génocide du siècle restait une énigme et peut être fallait il en chercher la clé dans la tête d’un fou ou dans les mystérieux mouvements des planètes. Cette orgie de haine allait très loin au-delà de la lutte pour le pouvoir dans un petit pays. Il songea à un Dieu soudain pris de démence, écartant les nuages et les étoiles à grands gestes rageurs pour descendre sur la terre du Rwanda.
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Notre existence est brève, elle est un chapelet d'illusions qui crèvent comme de petites bulles dans nos entrailles. Nous ne savons même pas à quel jeu elle joue avec nous, la vie, mais nous n'avons rien d'autre. C'est la seule chose à peu près certaine sur cette terre.
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"Dans ces pays-là, un génocide ce n'est pas trop important..." François Mitterrand, été 94.
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En Afrique, en Europe, partout, les rares rêveurs qui ont encore envie de changer le monde ont comme honte de l'avouer, ils ont peur de passer pour des idiots.
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Et puis, soudain, il y a eu cette inoubliable vision d'horreur. Je me souviendrais toujours de l'instant où, m'apprêtant à porter la cuiller à ma bouche, j'ai vu frémir les antennes brunes d'un insecte au-dessus de la sauce épaisse du "buraxe", puis apparaître, tel un monstre préhistorique s'arrachant lourdement des profondeurs de la terre, un énorme cancrelat ébloui par la lumière et pas encore tout à fait assommé par la chaleur. Pourquoi donc avais-je immédiatement pensé que cette bestiole était vieille de plusieurs millions d'années ? Ce fut ma première idée, une idée assurément idiote. Après tout, je ne suis pas censé savoir que ces choses-là, ces petites bêtes immondes, personne n'en sait jamais rien, on les écrase sous son talon avec une grimace de dégoût et c'est tout. L'idée qu'elle condensait dans son corps tout le temps du monde me fascinait. J'avais peut-être besoin d'ajouter une sorte de prestige mythologique à la situation pour en apprivoiser l'insoutenable abjection. Étourdi par la chaleur, le cancrelat se retrouvait parfois sur le dos et se débattait, les élytres péniblement entrouvertes par moments. Peut-être voulait-il s'enfuir et je me dis, dans ma stupéfaction, que j'allais entendre pour la première fois de ma vie le cri du cancrelat. Le hurlement de douleur du cancrelat. Nous regardâmes la choses noire et velue grimper vers le rebord du plat puis retomber, le ventre de nouveau en l'air, sur la sauce gluante où elle resta emprisonnée. Elle s'agita un peu, se raidit et demeura inerte entre un morceau de manioc et un bout de piment. Morte. Le regard de Khadidja et le mien se croisèrent.
*
Si vous n'avez jamais entendu un flic vous parler avec autant de naturel des goûts culinaires du cancrelat, vous ne savez rien de la vraie misère.
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Il voulait dire à la jeune femme en noir - comme plus tard aux enfants de Zakya, que les morts de Murambi font des rêves, eux aussi, et que leur plus ardent désir est la résurrection des vivants.
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Il était stupéfiant pour Cornélius de constater que les événements de 1994 n'avaient laissé nulle part de traces visibles. Où avait-on installé, sur cette avenue, la fameuse barrière de Nyamirambo ? Est-ce que là, juste à l'entrée du Café des Grands Lacs, il y avait des cadavres que venaient dévorer les chiens et les charognards ? Seule la ville elle-même aurait pu répondre à ces questions qu'il ne pouvait encore poser à personne. Mais la ville refusait d'exhiber ses blessures. Elle n'en avait pas beaucoup, d'ailleurs. Kigali ne sortait pas d'une guerre, il n'y avait pas eu de tirs d'obus, des bombardements aériens et des fusillades de part et d'autre de quelque ruelle étroite. Les Interahamwe, qui voulaient de la viande vivante, avaient laissé les arbres tranquilles. Le long des avenues, rescapés et bourreaux se croisaient. Ils se regardaient un instant puis chacun s'en allait de son côté, pensant à Dieu sait quoi.
Cornélius ne se souvenait même pas d'avoir aperçu au cours de ses promenades des éclopés ou des malades mentaux. Le pays était au contraire intact et chacun juste occupé à vivre sa vie. Des rendez-vous amoureux. Un tour chez le coiffeur. La routine des jours ordinaires. Franky et les jeunes employés du Café des Grands Lacs faisaient leur travail comme les serveurs du monde entier. Ils prenaient les commandes, disparaissaient derrière le comptoir ou dans la cuisine, puis se faufilaient de nouveau entre les tables, le sourire aux lèvres. Ce mépris du tragique lui paraissait presque suspect. Était-ce par dignité ou par habitude du malheur ?
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