Interview de Brad Thor (en anglais)
En règle générale, les femmes attiraient moins l’attention que les hommes sur le terrain ; et, quand c’était le cas, elles suscitaient des sentiments tout à fait différents. Donnez à une femme un chien en laisse et elle pourra se promener n’importe où sans éveiller les soupçons, disait-on. Mettez une femme dans une voiture avec un siège bébé à l’arrière et elle pourra rester assise dans son véhicule toute la journée à surveiller une cible sans se faire remarquer. Les femmes pouvaient accéder à des endroits interdits aux hommes et se sortir de certaines situations bien plus facilement que leurs collègues masculins.
Walsh était un charmeur, mais n’avait rien d’un baratineur. Le renseignement était un métier de relations sociales, et il excellait dans ce domaine. Walsh détestait la bureaucratie, mais savait y naviguer comme personne. Il savait aussi bien franchir les lignes rouges que les contourner quand la situation l’exigeait. Certaines des révolutions du renseignement les plus innovantes qu’avait connues le pays étaient sorties du cerveau de l’amiral Jack Walsh. Quand ils allaient se coucher, les gens priaient pour que des hommes comme lui soient à l’œuvre à toute heure du jour et de la nuit pour veiller à leur sécurité.
On ne pouvait nier que l’apparence physique jouait un rôle fondamental dans la façon dont les gens réagissaient à autrui. Si les opératrices étaient attirantes, leur beauté même les empêcherait d’être perçues comme une menace et il n’y aurait alors plus de limites à ce qu’elles pourraient accomplir. Les hommes seraient prêts à faire des choses insensées juste pour impressionner une belle femme, en se vantant auprès d’elle ou en lui ouvrant des portes normalement closes, en lui fournissant des informations ou des occasions d’agir qui ne s’offriraient jamais à un opérateur masculin.
— À la différence de vous autres Américains, nous les Européens sommes habitués à maîtriser plusieurs langues. Ce qui me rappelle une petite énigme : comment appelez-vous quelqu’un qui parle trois langues ?
— Un trilingue ?
— Exact. Et quelqu’un qui parle deux langues ?
— Un bilingue ?
— Oui, c’est ça. Et quelqu’un qui ne parle qu’une seule langue ?
— Je ne sais pas, répondit Casey.
— Un Américain, leur chuchota Bianchi avec un clin d’œil complice, avant d’éclater de rire.
Casey n’avait pas besoin de surveiller la consommation d’alcool de ses coéquipières. Elles étaient toutes adultes, et elles avaient bien mérité de se détendre un peu. Depuis Venise, elles n’avaient pas eu une minute pour souffler. Quelques verres de vin leur feraient sans doute du bien.
De sa vie, il n’avait jamais entendu un être humain pousser de pareils hurlements. Ce n’étaient pas des cris de douleur, mais de terreur absolue.
Le romantisme, c’est très bien, mais il existe des choses bien plus excitantes dans la vie.
L’Amérique croit qu’elle est le centre du monde et que tout tourne autour d’elle.
« C’est pour vivre en paix que nous faisons la guerre. »
Aristote