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3.66/5 (sur 54 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) : 1971
Biographie :

Diplômé de Iowa Writers' Workshop, Bret Anthony Johnston est professeur de Creative Writing à Harvard.

Son premier livre, "Corpus Christi: Stories", un recueil de nouvelles paru aux États-Unis en 2004 lui a valu d'être distingué par la National Book Foundation comme l'un des cinq meilleurs auteurs américains de moins de 35 ans.

"Souviens-toi de moi comme ça" (Remember Me Like This), son premier roman, a été sélectionné parmi les meilleurs livres de l'année 2014 par le New York Times.

son site : http://bretanthonyjohnston.com/


Source : Albin Michel
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Bret Anthony Johnston et Dinaw Mengestu à la librairie Millepages pour le festival America le 13 mai 2016

Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
La structure avait la longueur et la courbure d’une lame de cimeterre. Un treillis de poutrelles métalliques s’élevait au-dessus du tablier, et cet entrecroisement projetait des ombres complexes sur les voies de circulation. Assaillis depuis des décennies par le sel et le vent qui soufflait de la baie, les rivets commençaient à s’user et à se desserrer. Les poutrelles rouillaient. Chaque année, si la municipalité parvenait à réunir la somme au moment des fêtes, le pont était tendu de guirlandes lumineuses. Une photo du reflet sur l’eau de ces illuminations avait longtemps orné la couverture de l’annuaire téléphonique de Corpus Christi. Quelques couples s’étaient mariés là-haut, de jeunes délinquants volaient des boules de bowling pour les faire rouler sur le revêtement ou les balancer dans le vide, et un petit groupe d’habitants se rassemblait le premier week-end de chaque mois pour parcourir à pied le kilomètre et demi que couvrait le tablier. Les randonneurs partaient de l’extrémité sud pour rejoindre North Beach par la passerelle aménagée le long du pont. À l’entrée se trouvait une plaque de l’Église de Jésus-Christ, sur laquelle étaient gravés ces mots : ENVIE D’EN FINIR ? « QUICONQUE INVOQUERA LE NOM DU SEIGNEUR SERA SAUVÉ. » ÉPÎTRE AUX ROMAINS (10, 13).
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Paul avait du mal à décider s'il devait entrer dans le hangar. Il ne savait pas s'il serait le bienvenu. Voilà ce qui se produisait quand on côtoyait quelqu'un comme Laura: on se sentait exclu. On voyait ce vide qui l'entourait, l'isolait, la diminuait, et on voyait qu'elle en avait conscience. à n'en pas douter, tout le monde ressentait en sa présence ce qu'elle - même ressentait en présence de son fils détruit. On ne voyait que les blessures....................
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Certes, son écriture ressemblait à celle de sa mère, mais il pouvait s’agir d’une simple coïncidence. Le passé était un pont d’apparence solide et robuste, or une fois dessus, vous vous rendiez compte qu’il ne s’étendait devant vous que pour mieux vous laisser ensuite dans le vide, en suspens entre la perte et le manque, sans aucun endroit où aller. (p. 263.)
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Au-dessus d’eux, le ciel était criblé d’étoiles. Éric ne savait pas où regarder pour trouver la constellation du Dauphin, mais il se voyait déjà debout dans le jardin avec Laura et les deux garçons, cherchant ce qu’elle voulait leur montrer à tous. Un ordre rassurant imposé au hasard. Un motif qui donnait une forme arbitraire à la nuit, la rendait supportable. Il les imaginait déjà tous les quatre, se passant les jumelles pour tenter de faire surgir l’image. Leur esprit grouillerait de secrets, de regrets, de craintes aussi terribles que tenaces, leur corps serait épuisé, couturé de cicatrices, et leur regard embrumé par la perte, à jamais assombri. Mais ils seraient en quête de la même chose, et en soi, cela semblait constituer une petite victoire. (p. 438.)
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Harbor Bridge enjambait le port de Corpus Christi. C’était un immense arc de cercle en acier, assez haut pour permettre aux barges et aux cargos de s’engager dans le chenal, et qui se dressait au même endroit que l’ancien pont basculant. La ville avait organisé un concours pour lui trouver un nom, et la lauréate, une mère au foyer habitant une banlieue proche des raffineries de pétrole, eut l’honneur d’être la première à le traverser dans la voiture officielle. On était en 1959. Elle portait un petit chapeau en forme de calot et des gants de satin blanc. Elle posa au côté du maire pour les photos. Des années plus tard, lorsqu’elle mourut, sa famille y monta à pied afin de disperser ses cendres dans les eaux qui ondulaient en contrebas.
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– Ce mois-ci, je suis en Alaska », coupa-t-elle. Elle écrivait pour un magazine de voyages, mais sans jamais visiter les destinations concernées. Chaque mois, son rédacteur en chef lui envoyait une enveloppe en papier kraft remplie de statistiques et de photos de sites incontournables, à partir desquelles elle rédigeait son article. « Je suis à São Paulo », disait-elle. Ou bien : « Je suis à Sag Harbor. » Là, elle ajouta : « En voyant les sœurs Wilcox s’éventer, je pensais aux ours blancs, au monde en train de fondre autour d’eux.

– Tout dépend du point de vue… L’Alaska paraît un sacré bon endroit où passer l’été.

– L’avenir est au nord.

– L’avenir est au nord ?

– C’est la devise de l’État. »
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C’était un grand dauphin femelle, jeune, cinq ans peut-être. Par un matin d’avril anormalement froid pour la saison, Eddie Cazavos, un ranger chargé de la surveillance des tortues de mer, l’avait trouvée échouée près de la borne dix-huit sur la plage du parc national de Padre Island. Il la croyait morte jusqu’à ce qu’il s’approche et qu’elle donne un coup de queue sur le sable. Il avait sursauté, cherché de l’aide du regard, mais la plage était déserte. Il savait qu’il ne fallait pas remettre l’animal à l’eau, que celui-ci se noierait ou s’échouerait à nouveau plus haut sur la côte, mais ses connaissances en matière de dauphins échoués s’arrêtaient là.
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Il avait toujours su que ce jour viendrait ; ils le savaient sans doute tous, même si un accord tacite semblait leur interdire d’évoquer une issue fatale. Et il avait toujours su que ce jour viendrait lorsqu’ils baisseraient la garde, qu’ils recommenceraient à voir la chaleur accablante comme leur principal problème. C’était ça le plus choquant, le plus inconcevable : on pouvait s’habituer à ce qu’on trouvait auparavant si pénible et monstrueux. On pouvait sentir en soi une présence étrangère, endurer les souffrances et les menaces qu’elle engendrait, sans s’apercevoir qu’elle s’insinuait jusque dans vos os.
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Le parking jonché de coquilles d’huîtres concassées ne désemplissait pas à cette période de l’année : pêcheurs de crevettes venus revendre quelques outils en attendant des jours meilleurs, surfeurs en quête de combinaisons isothermes, gardes-côtes qui discutaient le prix des cannes à pêche. Ce jour-là, le dernier mercredi du mois, quelqu’un tentait de convaincre un des gérants de lui acheter une vieille Cadillac Fleetwood Brougham blanc crème. Le capot était ouvert, et les deux hommes marchandaient en clignant des paupières dans le soleil pâle. Un passant aurait pu les prendre pour des voyageurs en panne.
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Un rêve, à l’intérieur d’un cauchemar lui-même emboîté dans un autre cauchemar. Une permission de s’absenter de la souffrance. D’une douleur si profonde et intense que l’on avait envie de s’ouvrir les veines pour laisser le sang couler, dans l’espoir de diminuer la pression. Douleur si profonde et intense que l’on s’était bel et bien ouvert les veines, sans en tirer le moindre soulagement. Voilà comment Laura se souvenait des semaines avec Justin avant la libération de Buford. Elles avaient été un cadeau, un sursis, une brève rémission avant la généralisation du cancer. (p. 254.)
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