Un jour, en un de ses rares moments de frivolité, Johnston demanda à Pou Yi de choisir parmi une liste de noms anglais, celui qu'il préférait. L'empereur choisit Henry pour lui-même et Elisabeth pour l'Impératrice. Les journaux sautèrent sur l'événement. Au grand dam de Johnston, le Far Eastern Times, journal dont les sympathies allaient aux républicains, fit le compte rendu de la réception offerte à l'occasion de leur mariage par Mr Henry et Mrs Elisabeth Pou Yi.
Pou Yi restait immobile et sans vie dans sa voiture, contemplant la vapeur qui emportait Johnston vers ces lieux exotiques où vivait le Prince de Galles : Balmoral, le Château de Windsor, la mer Méditerranée... Il y avait de cela bien longtemps, Johnston lui avait promis de l'emmener au Château de Windsor, mais le seul château qu'il êut jamais connu de sa vie était ce minable Gordon Hall. Pou Yi se sentait abandonné...
A travers cette "autobiographie", les quelques références à l’Impératrice sont pleines d’hostilité et de rancune, sauf dans une seule phrase à la fin de l’ouvrage, quand la nouvelle de la mort de Belle Contenance lui parvint en Sibérie : "Si, écrit-il, son destin n’était pas tracé dès sa naissance, sa mort était inévitable à partir du moment où elle m’épousa."
p172