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Critiques de Brice Matthieussent (347)
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Mon chien stupide

Il fait gris ; la voiture vient encore de tomber en panne ; vous venez de manger 10 % , dans les dents , pour paiement dépassé de votre tiers provisionnel ; Christine Boutin commence à vous apparaitre comme étant d'un charisme fou et d'une intelligence démesurée ; oula , oula , y aurait comme un p'tit coup de mou dans la carafe ! Alors , au diable Prozac , Defanyl et autre Ludiomil mais une bonne dose de Mon Chien Stupide et les symptomes devraient disparaitre sous 48 heures...S'ils devaient cependant persister , priere de consulter votre libraire le plus proche...



Vous connaissez cette série " Marié , deux enfants " , Fante la revisite à sa maniere puissance dix . Trash , barré , insolent , loufoque...Le ton est impertinent et demesuré mais totalement jouissif ! L'auteur explose les codes familiaux pour le plus grand plaisir du lecteur !



Harriet et Henry Molise s'aiment ( se supportent ) depuis 25 ans . Famille WASP par excellence , le paraitre prime ! 25 ans de fidélité meme si , régulierement , Madame menace , pour un oui pour un non , de quitter le foyer alors que Monsieur , lui , se verrait bien lacher légitime et marmots pour Rome afin d'y refaire sa vie avec une petite jeunette , démon de midi oblige...Henry , écrivain raté , scénariste médiocre , semble végéter dans une vie dont il n'attend plus rien . Les jours passent et se ressemblent...

Fruits de leur amour , quatre enfants au compteur ! Véritables dons d'un Dieu qui , pour engendrer de tels spécimens , devait sortir d'une gueule de bois carabinée ! Trois fils , une fille qui se complaisent dans leur médiocrité , concourant chacun férocement dans la catégorie de l'espoir avorté !

Dominic , l'ainé de la fratrie , a plaqué les études pour la navy et est obsédé par la femme noire , couleur totalement incompatible avec le nuancier personnel de sa gentille manman . Tina , elle , a jeté son dévolu sur un ex militaire néo surfeur toujours partant pour vider le frigo et la cave de ses beaux-parents . Denny , 22 ans , etre semblant doté d'un aplomb hors norme , demeure persuadé qu'Hollywood n'attend plus que lui mais pour cela , il convient d'échapper à la conscription militaire par tous les moyens , aussi retors soient-ils . Jamie , le petit dernier , apparait comme le rejeton le plus équilibré...

Tout ce petit monde se cotoie au rythme de saillies verbales aussi féroces que caustiques . Ici , point de respect d'aucune sorte , de ressentiment controlé mais une sincérité systématique jubilatoire . On ne caresse jamais dans le sens du poil mais on taille et on rase gratis !! L'hypocrisie , habituellement de mise , laisse la place à une franchise et une lucidité assumées et c'est bon !

Si les personnages dénotent , que dire de ce chien monstrueux recueilli un soir de pluie et fort justement surnommé Stupide . Gros , paresseux , libidineux , obsédé , il possede la caracteristique de vouloir sauter tout ce qui bouge d'origine masculine ( bipede , quadrupede , velocipede , tout y passe.....) . Totalement aux antipodes des valeurs de la tribu Molise , il n'en deviendra pas moins la coqueluche paternelle , véritable révélateur d'une famille qui se délite peu à peu , d'un couple qui se perd au rythme des départs de sa progéniture . Des situations cocasses ( tentative de viol sur le voisin ; clébard s'attaquant à une baleine échouée , étonnant que Fante n'est pas surnommé le chien Greenpeace , c'eut été dans l'esprit ! ) . Des dialogues acerbes aux petits oignons et des situations ubuesques que n'aurait pas renié Audiard . Un bouquin au cynisme rafraichissant !! Je me suis meme surpris à rigoler tout seul , fait suffisamment rare pour etre signalé...L'écriture est alerte , corrosive et ironique . Fante possede une plume désormais identifiable , l'apanage des tres grands !!



Mon Chien Stupide , véritable euphorisant qui vous fera japper de bonheur !!

4.5 / 5
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Mon chien stupide

John Fante écrit avec des gants de boxe. Il vise à l'estomac, puis balance un crochet du gauche et vous étends K.O. d'un dernier uppercut.

Ce clébard inopportun n'est qu'un prétexte pour démolir avec jouissance tous les poncifs, clichés et faux-semblants de l'idyllique "american way of life", ses grosses bagnoles, ses surfers bronzés, son melting pot, son ascenseur social garanti par le Gouvernement, sa famille modèle qui rabâche sans arrêt "ça va aller", "je suis désolé" et qui dégouline de bons sentiments.

John Fante passe tout ça au papier émeri, enlève la rouille et la vieille peinture, il va jusqu'à l'os, ça fait mal. Il envoie au diable son ingrate progéniture et son épouse si dévouée. Lui-même est un raté, un loser, a failure.

Et pourtant aucun homme ne sait aussi bien parler de sa paternité, avec humilité, avec virilité, avec humanité. Une paternité qui chez lui est dépouillée de tout sentimentalisme, où se mêlent amertume, déception, angoisse, colère,

une paternité pleine de failles et en même temps inébranlable.

Faites comme lui, adoptez un chien stupide, ça rend intelligent.
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Mon chien stupide

Imaginez un chien monstrueux qui atterrirait dans votre jardin un jour de pluie. La réaction la plus logique serait de chasser l'intrus manu militari, à l'aide de la force publique bien entendu, compte tenu de la taille de l'animal. Mais ça c'est une réaction de bon sens et le bon sens ce n'est pas ce qui étouffe Henry Molise, écrivain raté et scénariste modeste, père de quatre enfants incontrôlables, conçus avec Harriet, une femme au bord de la crise de nerfs après vingt ans de bons et loyaux services.



L'idée de lancer dans cette famille Wasp, aisée, raciste et décadente, un chien hors norme comme dans un jeu quilles est tout simplement géniale. Baptisé Stupide par les enfants pour son comportement jugé inapproprié, le chien est le détonateur qui oblige chacun à révéler son vrai caractère et ses vrais sentiments. C'est drôle, corrosif, sensible et bien vu, chacun en prend pour son grade, même l'auteur qui une fois de plus démontre qu'il sait se moquer de lui-même. A lire sans aucune modération.

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Mon chien stupide

Quand un énorme chien priapique, un peu con qui plus outre mais pas méchant au demeurant, squatte un beau jour le confort bourgeois d'un scénariste déchu, que le dit scénariste, au grand dam de (ce qu'il reste de) sa famille, décide d'adopter le dit clébard et de le baptiser Stupide... tu te demandes où ça va te mener cette histoire.



Avec ce roman de 1985 je découvre (enfin) John Fante, scénariste et romancier américain d'origine italienne. Pas étonnant qu'il ait amplement inspiré Bukowski himself, de ses oeuvres un peu torturées et souvent autobiographiques émane cette même sensibilité teintée de cynisme, de provocation truculente et d'autodérision, qui me tentait beaucoup et ne m'a pas déçue, loin de là.



Déjà fan de Fante. Découverte à poursuivre indubitablement pour ma part et par conséquent.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Mon chien stupide

Attention, énorme coup de coeur! Emballé par mes précédentes lectures de John Fante, j'ai décidé de poursuivre l'aventure avec Mon chien stupide. Je n'ai pas été déçu! Adieu Bandini, bonjour Molise, l'autre alter-ego de l'écrivain. Je ne m'attarderai par sur l'histoire qui a déjà été relatée ici. Un chien idiot et libidineux déboule sans crier gare dans le quotidien d'une famille au bord de la crise de nerfs.

Si la plume est moins exaltée, narrateur plus âgé oblige, le style de l'auteur reste reconnaissable entre tous. La même verve, alerte et lyrique. La même fraîcheur, la même facilité de lecture. Pourtant derrière l'humour graveleux et sous des airs faussement loufoques, Mon chien stupide soulève de vraies interrogations. Tour à tour cynique, drôle, grinçant, désabusé, émouvant, dramatique, farfelu mais jamais lassant, ce roman fait désormais partie de mon top personnel.

Très court, il se lit d'une seule traite, donc aucune de passer à côté de cette petite pépite. Si je ne devais conseiller qu'un seul livre de Fante, ce serait sans conteste celui-ci. Foncez, qu'il vous dit! Vous-y regretterez pas!

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Mon chien stupide

Voilà déjà quarante années que John Fante est parti.

L'occasion pour Horus Fonck d'enfin commenter une de ces lectures réjouissante d'un immense auteur.

Son Chien Stupide est un bijoux d'humour et d'observation d'une vie de famille qui va son train californien.

Stupide arrive, et se révèle un obsédé sexuel de première, avec des préférences affectives curieuses et inattendues.

Stupide pourra-t-il remplacer les enfants qui s'en vont et combler un vide qui s'installe? Fante nous le dira dans une conclusion surprenante et émouvante.

Pas étonnant que Charles Bukowski considérait John Fante comme son maître et inspirateur!
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Mon chien stupide

Rien ne va plus dans la vie du narrateur : l'écrivain en mal de succès est en pleine crise existentielle et aimerait bien tout plaquer pour une nouvelle vie en Italie, pays de ses parents et de tous ses rêves. A défaut, le voici coincé entre une épouse qu’il n’aime plus guère, quatre grands enfants révoltés en perdition, et un roman qu'il ne parvient pas à écrire. Surgit alors un énorme chien bien décidé à s'incruster chez eux, qui va bousculer le fragile équilibre de la famille.





Cette tragi-comédie publiée à titre posthume comporte de nombreux traits autobiographiques. L'auteur s'est amusé à dépeindre avec lucidité et dérision les mille tracas et médiocrités de son existence. Il nous entraîne dans une cascade d'événements plus ou moins désagréables, voire catastrophiques, où il se retrouve le plus souvent, et bien malgré lui, en mauvaise posture, ridiculisé et méprisé par son entourage.





A vrai dire, je m'attendais à rire et me suis retrouvée presque attristée face à un homme désabusé qui a perdu le sens et le contrôle de sa vie. Certes, les situations sont humoristiquement exagérées, mais j'ai finalement plus perçu la mélancolie désespérée que la drôlerie des plaisanteries. L'écriture est cynique, grinçante, parfois crue, en tout cas, rien n'adoucit sa féroce noirceur et la désillusion ambiante.





Je suis donc ressortie mitigée de cette lecture, admirative de la plume indéniablement maîtrisée, mais seulement très partiellement amusée par les situations et les personnages pour lesquels je n'ai pu ressentir de réelle sympathie, même pour ce grand chien stupide.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Mon chien stupide

Je vais commencer par la chose négative : la traduction. Comme souvent, la traduction !

J'ai été, non seulement dérangée, mais aussi profondément agacée par, entre autres, ces redondantes tournures de phrase :

- Que veux-tu ? Elle a demandé.

- J'y vais personnellement, elle a menacé.

- Marche lui sur les pattes ! j'ai crié.

- En tout cas, on dirait que tu prends ça du bon côté, j'ai fait.

C'est lourd, ça nuit à la fluidité de la lecture ! Alors qu'il aurait été nettement plus correct et beaucoup plus clair, d'employer : a t-elle demandé ; a t-elle menacé ; ai-je crié ; ai-je fait (d'autant que le verbe "dire" était plus approprié que le verbe "faire")

De plus, dans certains cas comme celui ci-après, le sens est un peu confus :

- T'occupe, je suis intervenu.

On ne sait pas trop s'il s'agit de :

- T'occupe, suis-je intervenu.

ou de :

- T'occupe, (parce que) je suis intervenu.



Ces gens qui traduisent une œuvre littéraire avec pas plus d'implication ni de conscience que s'ils traduisaient une notice d'utilisation de perceuse électrique, ont le don de m'exaspérer !



Cela étant, je m'en voudrais de me focaliser sur cette traduction primaire car j'avoue que j'ai trouvé ce livre étonnant.

L'histoire est totalement inattendue. Bien que l'auteur, fils d'immigrés italiens, soit très empreint de sa culture latine, il a su avec ironie, tendresse et beaucoup d'originalité, nous dépeindre l'état d'esprit américain si éloigné du nôtre sur bien des points.
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Mon chien stupide

J'ai découvert récemment l'oeuvre de John Fante en lisant "Bandini".Parfaitement enthousiasmé par ce premier roman,me voici lancé sur les pas de cet auteur avec cette fois,"mon chien stupide",ouvrage chaudement recommandé par mon libraire et une amie babeliote que je salue,elle se reconnaîtra.

Leurs conseils ont été judicieux,j'ai tout simplement adoré.

Nous pénétrons dans une famille italienne émigrée aux Etats Unis à l'heure où, dans la famille,se dressent les premiers bilans.Le couple en est-il encore un?Les enfants coupent les uns après les autres le cordon ombilical, non sans régler quelques comptes avant de s'eloigner,brisant au passage quelques codes ancestraux qu'on croyait pourtant solidement ancrés. Ajoutez enfin à tout cela des doutes quant à ses compétences professionnelles de notre héros écrivain et son désir retrouver sa terre natale ,on nage dans la tragédie de la vie,du temps qui passe,des ruptures familiales,bref,un récit empreint de mélancolie,de regrets,de remords,d'interrogations,la vraie vie,quoi...

Et puis,le voilà, lui,ce chien énorme et hors normes,ce fédérateur, ce pourvoyeur d'ennuis,cet animal si peu conventionnel,ce personnage incontournable puisqu'il est "le titre"du roman...

Avec lui,on rit,on espère, on désespère, on survit.....Superbe.

Il faut s'habituer au style "Fante",style à la fois "brut de décoffrage "et poétique.On peut aimer ou détester ,moi,j'ai adoré et adhéré, et je vais sans tarder m'attaquer à "Demande à la poussière ". ....Comme quoi,les amis et amies babeliotes sont,pour moi,et sans doute pour beaucoup d'entre nous,d'excellents conseillers.
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Mon chien stupide

Un livre délicieusement subversif! Plongée que j'étais dans des lectures belles mais déprimantes, il m'a fallu une parenthèse plus légère; ce livre attendait depuis longtemps sur l'étagère, j'ai plongé.

Plongé au coeur de cette nuit diluvienne à Malibu auprès de Henry, scénariste et écrivain vieillissant, supportant avec sa bien-aimée de plusieurs décennies les reproches et égoïsmes de leurs quatre enfants, tout juste sortis de l'adolescence.

Henry n'a qu'un rêve, qui s'empare de lui, tel le Privé de Babylone de Brautigan, au moindre coup dur. Une échappatoire: Rome. L'Italie, le pays de ses ancêtres, le no man's land de tous ses ennuis, le pays rêvé, pour lequel il est prêt à vendre tondeuse, clubs de golf et même sa chère Porsche, et tout quitter, tout lâcher (mais qui n'a jamais eu de tels rêves?)

Cette fameuse nuit, un animal se réfugie dans leur jardin. Un gros nounours, pour lequel on se prendrait vite d'affection, mais voilà, cet animal s'avère vite être un dérangé sexuel! Bon gré mal gré, il restera auprès de la famille dont les relations se fissurent chaque jour un peu plus. L'aîné ne couche qu'avec des Noires - au grand dam de sa mère Harriet, femme héroïque aux yeux amoureux et vaches de Henry, mais visiblement pas dénuée de reproches - le cadet manipule sa mère sans remords.Tina, la seule fille de la fratrie, a toujours considéré son père comme un fruste étranger; il n'y a que le dernier, Jamie, qui n'a jamais vraiment préoccupé ses parents.

Et Henry, non des moindres, semble ignorer toute bienséance au sein de sa famille, son quartier et son travail, ce qui lui cause régulièrement pas mal d'animosité (cela ne l'inquiète pas outre mesure d'ailleurs).

et puis, et puis... soudain, un oeil un plus brillant, une angoisse qui le prend parce qu'en tant que père, il doit laisser ses enfants voler de leurs propres ailes, un vide au creux du ventre quand ses rejetons quittent l'un après l'autre la grande maison familiale.

Et puis, et puis aussi ces petites descriptions fulgurantes, du génie tout simplement: "le soleil se levait, oeil rouge suffoquant dans le smog", "Decker Road sinuait dans les montagnes comme un serpent désireux d'échapper à la mer".

Et enfin, cette magnifique évocation d'une baleine échouée sur la plage, ces beautés que même son chien Stupide et l'autre Rocco ne peuvent gâcher par leurs comportements si peu orthodoxes, maillons de ce récit familial!

John Fante, toi non plus je ne te lâche plus.



Lu dans le cadre du Challenge ABC



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Le joueur et son ombre

Chris Piriac est un jeune joueur de tennis professionnel australien. A 20 ans, il est déjà le meilleur, un génie, un dieu des courts. Et en plus de cela, un parfait gentleman du circuit, le plus fair-play, le plus calme, le plus modeste. Ce en quoi il ne ressemble pas du tout à son père, qui est aussi son entraîneur, et avec qui les relations sont compliquées. Un coach à la dure, aux méthodes quasi-militaires, mais qui dans les gradins se comporte en crétin, arborant fringues et accessoires tape-à-l'oeil et attitudes braillardes du plus mauvais goût, au point d'être, à son insu (crétin, vous disais-je), la risée de tous et la plus grande honte de son fils.

Ses victoires sur les courts ouvrent à Chris les portes des soirées mondaines les plus huppées, et il se met à participer frénétiquement à cette vie de noctambule et à son cocktail d'alcool, de sexe et de drogue, tout en méprisant la superficialité de cette société friquée. Mais à force de noce et de débauche, Chris est pris dans une spirale infernale : accès de violence et mauvais résultats s'enchaînent, et le futur ex-prodige prend goût à cette décadence. Il met désormais un point d'honneur à passer pour un bad boy sulfureux, et en arrive à se persuader que pour pouvoir retrouver les sommets il faut d'abord chuter au plus bas. Mauvais calcul, mauvais karma, cela ne fonctionnera pas.

Grandeur et décadence dans le milieu de la petite balle jaune, ce roman raconte l'ascension fulgurante d'un champion à qui la gloire aurait pu sourire pendant des années, mais qui a préféré se laisser entraîner par les griffes de ses démons dans un abîme sans fond. "Un roman sur nos pulsions et notre désir de chute", certes, même si je n'ai pas vraiment compris ici le pourquoi de ces pulsions et désir, et que je ne vois donc pas comment m'y identifier. Evidemment, raconté à la première personne, on n'a pas de point de vue extérieur et objectif, et en l'occurrence les explications du narrateur relèvent plus du mystique que du psychologique.

Les fans de tennis (dont je suis) pourront apprécier les nombreuses références au circuit professionnel. Pour le reste, le style est impeccable mais globalement cette histoire ne m'a pas captivée : il ne s'y passe pas grand-chose, je ne suis pas vraiment arrivée à m'attacher à ce personnage ni à m'intéresser à ses états d'âme. En ce qui me concerne, ce roman ne fait pas partie des « big three » de la rentrée littéraire.



En partenariat avec les Editions Phébus via Netgalley.



#LeJoueurEtSonOmbre #NetGalleyFrance
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Mon chien stupide

Le problème, c'est qu'on m'avait vendu ce fameux chien stupide comme hilarant. Et je suis restée de marbre pendant le premier tiers du roman, avec le sentiment de le lire trop tard, à devoir supporter des blagues éculées d'un vieil humoriste sur le retour. Le dialoguiste poivrot en panne d'inspiration : déjà vu! Le gros chien envahissant, priapique et homo: déjà vu! La descendance nombreuse et égoïste qui fait tourner chèvres les parents: tellement convenu!

Et ensuite, il s'est passé un truc étrange: déjà, j'ai été prise de compassion pour une mère de famille raciste, ce qui n'était pas franchement gagné. Et j'ai été bouleversée par ce récit poignant d'une ultime tentative pour faire famille. Le père morfondu par son échec, qui fuit ses enfants pour éviter d'affronter leur départ; la mère accablée qui ne supporte pas le goût de son fils aîné pour les Noires délurées (comme s'il signifiait que son garçon ne veut rien retenir d'elle, pas même sa couleur de peau); les enfants qui partent sans partir, impitoyables et détachés.

Pour Harry, c'est retour vers le passé, toute! Vers son pays d'origine, avec un nouveau chien pour remplacer celui qu'il a perdu. Mais ça ne marche pas comme ça. Le passé n'efface pas le présent et l'espoir d'un nouveau départ est d'autant plus vain que Harry n'en a pas envie le moins du monde.

Et cette défaite intime illustre au plus haut point cette vieille formule qui pour être éculée n'en est pas moins vraie: la politesse du désespoir. Harry nous la joue détaché et ricanant mais la mort de son chien est d'une cruauté absolue et la dernière phrase du livre remet définitivement les choses en place:

« Soudain, je me suis mis à pleurer. »

Quoi, j'ai dit la fin? Ben comme ça, tout le monde est au courant. « Mon chien stupide » n'est pas un roman comique et si vous avez le moindre enfant âgé de plus de 15 ans, vous risquez fort, vous aussi, de ressentir l'irrésistible besoin d'adopter un quelconque clébard, voire une truie sur le retour, pour tenter d'oublier qu'il va bientôt partir.
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Mon chien stupide

Dans la famille Molise, je demande :

- le père, Henri : fils d'immigrés italiens, écrivain raté qui essaie encore de se faire une place dans le milieu de l'écriture et qui prend tout ce qui lui passe sous la main, rêve de tout quitter pour aller vivre en Italie, aime ses enfants d'une façon disons, assez peu démonstrative.

- la mère, Harriet : bonne à tout faire dans cette maison, se dévoue corps et âmes pour ses enfants et supporte tant bien que mal les caprices d'Henri.

- l'aîné, Dominic : a tout plaqué pour s'engager dans l'armée, a un hobby bien particulier : ne coucher qu'avec des femmes noires.

- le deuxième, Denny : se croit acteur et fera tout pour rejoindre Hollywood et ses beaux studios, fait faire ses devoirs par maman et tente d'échapper par tous les moyens possibles et inimaginables à la conscription militaire.

- le petit dernier, Jamie : se démarque de tous ses frères et soeurs car justement, il a l'air un peu plus normal, a fait des études supérieures... ou du moins, c'est ce qu'il essaie encore de faire croire à ses parents.

- la fille, Tina : s'est entiché d'un ancien militaire, surfeur blondinet, un peu niais aux dires d'Henri, ne fait que passer chez ses parents pour vider le frigo, le whisky d'Henri et laver le linge.

- le chien, Stupide : énorme chien japonais, que Harriet prenait pour un ours et qui a élu domicile, par hasard, chez les Molise, affublé de ce joli sobriquet parce qu'il est l'est... justement, stupide ! Et ne s'intéresse qu'à la gent masculine.

Au jeu des 7 erreurs, ils ont tous une bonne tête de vainqueur ! Au gré des retrouvailles et des disputes familiales, on assiste à cette drôle de vie de famille...



C'est l'intrusion inattendue de ce chien dans cette famille qui est à la base de toute cette remise en questions de chacun, mais surtout du père, qui semble bien mis à l'écart du reste de la famille et du monde. John Fante décortique d'une écriture acerbe, cinglante et piquante le quotidien de chacun. D'une façon dérisoire, toujours avec de l'humour, parfois noir, il n'épargne personne, même pas le chien. A la fois touchant et plein de tendresse, entre rires et larmes, ce roman se laisse lire agréablement... Une bonne entrée en matière pour découvrir l'univers de Fante.



Mon chien Stupide... je me suis bêtement laissée avoir...
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Mon chien stupide

J’avais déjà eu l’occasion de découvrir la plume de John Fante avec la lecture du très bon « Bandini ».

Depuis, même si je possède plusieurs livres de cet auteur dans ma Pal, je ne m’étais plus lancée dans la poursuite de la découverte de l’œuvre de cet auteur. La faute une fois de plus à mon côté super dispersée dans le choix de mes lectures.

Et puis là, j’ai ouvert le savoureux « Mon chien Stupide » et je ne regrette qu’une seule chose : ne pas avoir entamé cette lecture bien plus tôt.

J’avais oublié (honte à moi), combien le style de Fante est enlevé. Et là, franchement, j’ai été gâtée ! J’ai adoré cette histoire à la sauce caustique avec comme personnage central ce chien qui a tout pour ne pas plaire. Bon, j’ai toujours été l’amie de la gent canine, mais il faut avouer que au vu du comportement de ce chien ci, je ne suis pas sure que j’en voudrais vraiment comme compagnon.

C’est ce que pense aussi Molise, écrivain plutôt raté, qui ne supporte plus sa vie. Et malgré toutes ses réticences, Stupide va devenir assez rapidement le centre de son univers.

Une plume féroce, un style caustique, et le résultat est là : j’avoue que j’ai du rire à plusieurs reprises à la lecture de certaines situations et les dialogues ne sont pas en reste ! Cette lecture m’a vraiment fait du bien, et d’autant plus que c’était inattendu et aussi au vu de l’ambiance actuelle plus que morose.

Une chose est sure à l’issue de cette lecture : je n’attendrais plus aussi longtemps pour continuer à lire du John Fante : « Demande à la poussière » est en très bonne place dans mes prochains livres à lire.





Challenge Multi-Défis 2022

Challenge ABC 2021/2022

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Mon chien stupide

Un romancier, pas au mieux de sa forme, vit dans une grande maison près de la mer, et se trouve dans une situation peu enviable : Rien ne va plus dans sa famille, ni le couple, ni les relations avec ses quatre enfants, ni la carrière, ni, bien sûr les finances. A la cinquantaine, c'est une occasion un peu forcée de faire un bilan, relativement peu brillant, de sa vie.



Un jour, il voit apparaître dans sa vie un grand chien un peu moche, un peu fou, un peu obsédé, et qui va cependant nouer une relation particulière et privilégiée avec lui.



Le style est décalé, provocateur. Et je dois avouer que quand j'ai abordé ce petit roman, j'étais tellement au premier degré (Attendant peut-être une histoire de chien ?) que je suis totalement passé à côté du texte.



Heureusement, quand-même intrigué, je lui ai donné une seconde chance et, sans doute mieux armé, l'ai lu avec des yeux différents, et surtout le recul nécessaire pour l'apprécier.



En réalité John Fante, derrière l'histoire de ce personnage un peu paumé et de cette rencontre avec ce chien, propose une peinture de la société (Américaine en l’occurrence) en pleine crise de maturité, avec ses excès, ses doutes et les difficultés de son évolution.



Nous en sommes tous là, oscillant entre l'envie de changer et le sentiment plus ou moins "réac" et confortable de la stabilité.



Mais quelle originalité et quel culot dans le choix de la forme du récit !

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Mon chien stupide

Au final le seul personnage que j'ai vraiment adoré dans ce roman c'est Stupide !

Sa philosophie se résume : à dormir, manger et se faire plaisir sans aucune contrainte sur tout ce qui bouge et qui a un taux de testostérone élevé ^^

Sauf bizarrement sur son maitre …

Il est préférable donc d'éviter de l'avoir sur le dos …car avec ses 60 kg ça pèse lourd !

Les autres personnages m'ont déprimé !

Henry Molise, un cinquantenaire qui s'attache à ce monstre car sa vie est aussi pourrie qu'une mauvaise sitcom hollywoodienne…

Se prendre d'affection pour un chien…

Qu'a donc ce chien que sa femme et ses 4 enfants n'ont pas ?!?

Probablement que ce chien s'autorise à être lui-même sans vouloir s'adapter à qui que ce soit.

Ce chien ne lui demande rien ,n'exige rien, ne lui prend pas la tête comme sa femme , ne l'exaspère pas comme ses enfants ,ne le mets pas en colère.

Il existe …et cela suffit à son bonheur !!!

Vie de chien ,pas si mal que ça finalement.

Si un Wharffff suffit pour rendre heureux un humain alors

aboyons donc tous à la pleine lune à l'unisson ^^

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Mon chien stupide

Le style percutant de Fante est à déguster sans modération. Il raconte sa propre vie de fils d'immigré italien au moment où, à 50 ans, le succès et le bonheur s'en vont. Et, avec une histoire de chômage de longue durée dans une famille au bord de l'implosion, avec un chien, Stupide, il en fait une pépite d'humour grinçant.



Il transforme cette morosité familiale en farce où il devient jubilatoire de lire les problèmes de Henry J. Molise, scénariste en panne d'inspiration à Hollywood , la cinquantaine, marié, avec 4 grands enfants, des "parasites" toujours à la maison.

Et le chien bien sûr... Ce que vient faire ce chien dans cette histoire tiendrait de la gêne occasionnée par un caillou dans la chaussure- on peut encore s'en débarrasser- ou par une météorite qui écraserait leur habitation et là, il faut tout refaire.

Tout refaire. Le héros parle obsessionnellement de tout quitter pour repartir à Rome. Histoire de se revigorer.

Et finalement, c'est ça ce que nous conte John Fante: un récit revigorant qui casse le kitsch de la famille modèle américaine.

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Mon chien stupide

Une nouvelle oeuvre largement biographique de Fante , peut être la plus jubilatoire .

Il y a ici un humour noir corrosif qui ne peut que faire rire .

C'est une oeuvre délicieusement cynique , drôle , qui donne une autre idée de l'ampleur du talent de cet auteur dont l'on parle trop peu .

Il dresse un tableau explosif d'une famille pas comme les autres , cela en prenant un plaisir jubilatoire à exploser les normes narratives classiques.

Il jongle avec bonheur entre la chronique réaliste , très autobiographique comme souvent chez lui et un aspect beaucoup plus frondeur , très drôle et corrosif.

Une autre oeuvre qui démontre combien il est urgent de découvrir Fante .
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Mon chien stupide

Henry Molise est écrivain de 55 ans ans, désabusé et en mal d'inspiration. Quant à ses rapports avec sa femme et ses enfants ... ils sont loin d'être idéaux. D'origine italienne, né dans le Colorado, les valeurs de sa communauté sont pourtant bien ancrée. Mais il est ici est pas là-bas... Alors souvent son coeur balance.

C'est l'arrivée d'un gros chien lubrique - attiré davantage par ses congénères du même sexe que par les femelles - qui vient pertuber son existence morne dans laquelle il s'est enfermé , mais bien réglée.



En avançant dans le récit, on se rend compte très vite que le chien et l'écrivain raté sont tout deux des "outsiders", des personnages qui ont du mal à rentrer dans le grand moule "wasp mainstream". Certes, il m'a fallu dépasser les 60 premières pages que j'ai trouvé assez ennuyeuses pour rentrer dans ce livre et le dévorer en une nuit ! Une fois qu'Henry laisse tomber son masque de beauf, on découvre un antihéro assez touchant. Un personnage qui incarne ce que les ratés ou autres personnages frustrés de ne pas avoir fait les bons choix ont d'attachant !

Lorsqu'on découvre ce personnage qui ne sait plus trop e qu'il veut et qui est tellement désespéré de ne pas savoir aimer ou montrer son amour à ses proches de manière saine, on apprécie beaucoup mieux l'humour de John Fante !



La présence de Stupide, le fameux chien, met en lumière le manque de communication et les relations superficielles dans cette famille dont Henry est le pivot branlant. A cause de son comportement incontrolable et ultra libidineux, Stupide cristallise très vite tout les conflits de la maisonnée et force Henry à se remémorer des épisodes de son passé qui pourraient enfin répondre à la question "mais où est-ce que ça a merdé?!!"



Pas étonnant que Charles Bukowski vouait un culte à cet auteur. Certes c'est un roman facile à lire, sans grande prise de tête, avec des chapitres courts. Mais derrière l'humour parfois un peu graveleux sur les bords, l'oeuvre est bien plus profonde qu'elle n'en a l'air.

Ce fut pour moi une superbe découverte, j'ai maintenant hâte de découvrir d'autres ouvrages de ce romancier.





Challenge USA 2019
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Le joueur et son ombre

Merci aux Editions Phébus et Babelio pour cet envoi.

Un roman qui hélas me laisse sur ma faim et m'a passablement ennuyé la plupart du temps. Dommage car le sujet et l'univers évoqué m'avait séduit. Mais ici, difficile de s'emballer, tant le personnage principal manque d'empathie pour qu'on le prenne un tant soit peu en estime. Brice Matthieussent déroule un récit qui jamais ne suscite un semblant d'intérêt.

Une lecture qui malheureusement ne me laissera pas grand souvenir.

Ce n'est bien sur qu'un avis qu'il me peine d'afficher (puisque proposé en masse critique).
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