On se pose tant de questions quand on est petit et il semble que, plus on vieillit, moins on s'y autorise... Est-ce donc cela devenir adulte ? Oublier de poser des questions ?
Chaque enfant est programmé pour admirer ses parents et "passer de l'autre côté" de l'affection, c'est perdre une partie de soi. Une partie essentielle. C'est "se bâtir" sur du sable. C'est tomber dans un trou, déçu par leur comportement et les valeurs qu'ils affichent et enseignent. On voudrait tant être fier. Comment aimer quand on méprise ?
Ce qu'elle savait, c'est qu'elle avait une boule dans le ventre, juste sous le thorax, au niveau de l'abdomen, à l'endroit où ça fait mal quand on a de la peine.
Ce doit être un endroit où s’emmagasinent tous les chagrins et les angoisses, car dès qu'il en arrive un, tout s'y bouscule et s'entrechoque. Parfois, même, quand il y en a trop, ça remonte comme un trop-plein et le goût en bouche est acide, aigre et âcre. C'est le goût de la peine et des souvenirs malheureux qui n'ont pas encore été digérés.
Et ils rirent tous les deux, de ce rire qui ne prend pas au sérieux les désespoirs silencieux et solitaires. Les pires. Ils ne guérissent jamais. Justement parce qu'ils sont silencieux et solitaires.
Un bon enseignant a souvent été un enfant dit difficile parce que chahuteur, déconcentré, burlesque et comédien et cette professeure-là était excellente.
Comment fait-on quand on a le sentiment que tout s'effondre et qu'on tourne sans pouvoir reprendre pied dans une vague déferlante ?
Comment fait-on pour dénoncer ça quand on a appris qu'il faut d'abord parler à ses parents et que ce sont eux les criminels ?
Être désenchanté de l'amour filial, c'est une solitude difficile à accepter.