"Dans chaque souffrance
il y a un bout de chemin
qui va vers un printemps"
Dit-il avec une infinie tendresse.
Je connais un endroit
où le soleil s'attarde et se recueille
où le vent passe comme une caresse
où
loin du monde
le silence a une âme. (pge 5)
Si la nuit les étoiles relaient le soleil
c'est pour ne pas laisser s'éteindre l'espérance ...
Si la nuit les étoiles relaient le soleil c'est pour ne pas laisser s'éteindre l'espérance.
Mélodie (le prénom de la petite fille de l'histoire.
« On ne devrait pas mettre les oiseaux dans des cages
on croit qu’on les aime
on croit qu’on les protège
mais en réalité, on les garde pour soi »
Soudain un oiseau blanc s'est détaché du ciel et s'est posé près de moi,
de peur qu'il ne parte, je lui ai tendu la main
Il me regardait si gentiment que je lui ai demandé :
"Dis, est-ce que ça repousse les ailes ?"
alors il me dit avec une infinie tendresse
- "Si l'oiseau veut voler
oui, ça repousse les ailes"
J'aimais bien qu'il soit là
J'aimais bien qu'il me parte
- "Toi, tu as déjà eu l'impression d'avoir les ailes coupées ?"
ai-je alors demandé
- "Non, mais j'ai déjà été dans une cage
et c'est presque la même chose"
Ses ailes battaient un peu lorsqu'il a dit cela
j'ai cru qu'il allait me quitter
mais c'était sans doute au souvenir qu'il tremblait ...
et il a ajouté
avec une voix qui voulait dire une chose importante :
- "On ne devrait pas mettre les oiseaux dans des cages
on croit qu'on les aime
on croit qu'on les protège
mais en réalité, on les garde pour soi"
Je sentais bien qu'il avait été dans une cage
mais il parlait sans tristesse
il expliquait simplement
je tâchais de savoir exactement
- "Dis-moi, qui met les oiseaux dans des cages ?"
- "Chacun, n'importe qui
peut mettre un oiseau dans une cage
mais c'est aussi l'oiseau lui-même
chacun, n'importe qui se laisse enfermer dans des cages."
J'étais perplexe ...
- "Mais pourquoi
se laisse-t-on enfermer dans des cages ?"
"Ces cages-là, petite-fille,
ont des barreaux qu'on ne découvre que de l'intérieur."
... des barreaux qu'on ne découvre que de l'intérieur ...
On devrait plus souvent parler aux oiseaux
me suis-je dit en moi-même
après avoir médité en silence
- "Est-ce qu'il faut du temps pour s'apercevoir qu'on est dans une cage ?"
ai-je demandé intéressée
- "Ça dépend de sa grandeur" remarqua-t-il
- "Toutes les cages ne sont pas les mêmes alors ?"
- "Pas exactement"
J'aimais bien qu'il soit là
j'aimais bien qu'il me parle
pour mieux comprendre j'insistais
- "Tu pourrais mieux m'expliquer comment elles sont ces cages-là ?"
- "Je peux leur donner des noms si tu veux
par exemple
la cage de l'orgueil
la cage de la jalousie
la cage du pouvoir
la cage de l'argent
la cage de la vengeance ...
... et tellement d'autres encore
comprends-tu petite fille ?
sans attendre ma réponse, il ajouta :
- "Il y a même des cages qui ont la forme de la souffrance."
Soudain, un oiseau blanc s'est détaché du ciel
et s'est posé près de moi,
de peur qu'il ne parte,
je lui ai tendu la main.
Il me regardait si gentiment que je lui ai demandé :
"Dis, est-ce que ça repousse les ailes?"
Je connais un endroit où le soleil s'attarde et se recueille
où le vent passe comme une caresse
où
loin du monde
le silence a une âme.
Si la nuit les étoiles relaient le soleil c'est pour ne pas laisser s'éteindre l'espérance
Dis, comment est-ce possible que tu me parles? - Parce que tu m'écoutes...
-"C'est important pour moi que tu sois là..."
-" C'est important pour moi que tu me le dises ..."
Il parlait un langage si particulier
mon oiseau blanc
Je sentais bien
qu'avant de venir se poser près de moi
il avait fait un long voyage
Je sentais bien
qu'il me faisait cadeau de ses paysages.
C'est tellement important
quelqu'un
qui vous fait cadeau
de ses paysages
"Tu sais mélodie, dans chaque souffrance il y a un bout de chemin qui va vers un printemps."
Puis il répéta comme pour lui-même
"Dans chaque souffrance il y a un bout de chemin qui va vers le printemps comme un soleil caché qui féconde les éclosions ..."
Comme je me taisais il dit :
- " Tu sais, mélodie, dans chaque souffrance il y a un bout de chemin qui va vers un printemps. "
"Tout le monde est un peu jardinier, mélodie
tout le monde est responsable d'un jardin"
observa-t-il.
Il poursuivi :
"C'est très important de se savoir jardinier
c'est très important de vouloir un beau jardin
parce qu'en réalité
c'est dans le jardin de chacun que le monde se dessine"
- " Dis, est-ce que tu crois que c'est possible quand on souffre vraiment de ne pas voir le soleil ? "
Avec une grande douceur il répondit :
- " Quand on souffre vraiment beaucoup je crois que c'est possible mais si la nuit les étoiles relayent le soleil c'est pour ne pas laisser s'éteindre l'espérance ... Il faut réapprivoiser la lumière... "