Rencontre live - Brigitte Labbé
Ha... la mort... désolé...
Repassez une autre fois j'ai plein de choses à finir!
Comme nous ne vivons pas seuls, mais en famille, en groupe, en société, notre vie de tous les jours est pleine de problèmes, de possibilités de conflits, des petits, des moyens, des gros.
A ces conflits, nous réagissons violemment ou pas. C'est quand il y a des conflits que se pose la question de la violence et de la non-violence, pas quand tout va bien.
Souvent, le bonheur est invisible.
Pas mal de se voir soi-même en ami de soi-même ! Si l'on s'imagine en ami, on se rêve en quelqu'un de bien, on se fait confiance, on fait ce qu'il faut pour être content de soi. On commence une histoire d'amitié pas comme les autres, qu'on peut appeler l'amour de soi. Et comme cette histoire est belle, les autres ont envie de venir l'écrire, en vrai, avec nous, ils ont envie que ce soit un peu leur histoire aussi, ils veulent tisser leur vie avec la nôtre.
Pas toujours facile d'avoir de l'amour pour soi, ça demande un effort, mais ça vaut le coup : quand on réussit, alors on est prêt à être aimé, on attire l'amitié et l'amour.

Assemblage de petites lettres
"Mange ta balade et après on part en salade"
balade, salade, une petite lettre change...
"Je veux que tu vaches ta leçon sinon je me hache"
Vache, sache, hache, fâche, une petite lettre change... et tout change.
"Va prendre une mouche pendant que je change la bouche de bébé."
Mouche, douche, bouche, couche, minuscules variations de lettres, immenses différences de sens.
Et finalement, pourquoi ces lettres assemblées s-a-l-a-d-e désignent-elles une salade ? Pourquoi ces 5 lettres, v-a-c-h-e désignent-elles une vache ? Quand on regarde ces 5 lettres rien ne fait penser à une vache. Quand on entend le son du mot "vache" rien ne fait penser à une vache non plus. Pourtant, on sait tous de quoi on parle. On sait de quoi on parle parce qu'on est tous d'accord pour employer le mot vache pour désigner une vache. On aurait pu appeler la vache "concombre" ou "canapé". D'ailleurs, dans les autres langues, vache ne se dit pas du tout vache.
Les mots sont des conventions entre les hommes.
C'était mieux avant
A Noël, Héloïse est triste, elle se souvient des cris de joie de ses enfants quand ils étaient petits, de l'excitation au moment d'ouvrir les cadeaux.
En février, Héloïse est triste, c'était l'époque des crêpes et ils invitaient des amis à la maison. En septembre, Héloïse est triste, elle se souvient de la rentrée des classes, elle aimait recouvrir leurs livres et acheter les fournitures...
Pas la peine de continuer, on a compris : Héloïse est emprisonnée dans son passé. Elle rumine, elle s'enfonce dans sa mémoire comme dans une couette douce et moelleuse. Tellement douce, tellement moelleuse qu'elle ne peut plus en sortir.
La mémoire peut être un piège, un piège que l'on tend soi-même à soi-même.
Quand on est petit, on a des rêves, des idées, des envies, des désirs, des passions, des projets...
Grandir, cela ne veut pas dire abandonner, laisser tomber tout ses projets, comme si on devenait quelqu'un d'autre. Un grand, ce n'est pas un petit qui a enterré ses rêves, ses passions, ses idées, ses désirs, ses projets.
Un grand, un vrai grand, un grand qui vit, c'est un grand qui fait grandir ses projets, et qui, maintenant qu'il est grand, fait tout pour les réaliser. Ces grands-là, ils donnent aux petits l'envie de devenir grands.
Et de toujours se dire, à n'importe quel âge, même vieux : "Quand je serai grand...."
Quand tout le monde accumule les petits manques de courage, on laisse se construire un monde vraiment pourri.
Petits exercices de courage
Pour devenir ceinture noire, on va aux entraînements ; pour réussir un examen, on révise, on fait des exercices, on se couche tôt pour être en forme.
Si on veut progresser au piano, on travaille chaque jour, on fait des gammes et des exercices...
Avec le courage, c'est pareil. On peut s'entraîner, chaque jour. En faisant attention à ne pas rater les moments qui demandent du courage.
Le respect, on ne l'a pas en soi, à la naissance, une fois pour toutes. On a tous besoin de l'apprendre, encore et encore, petit à petit, depuis tout petit.
On a besoin de se décoller de soi-même, de prendre du recul, pour se voir en train d'agir, de penser, de ressentir... C'est grâce à la conscience que l'on peut se détacher de soi et se voir. L'être humain a une conscience, qui lui permet de faire ce petit pas en dehors de lui.
Un petit pas qui change tout
Etre conscient, faire ce petit pas en dehors de soi, c'est se mettre à côté de soi et s'observer soi-même, observer ses traits de caractère, ses réactions, ses actes, ses émotions, ses sentiments, ses pensées, ses désirs.... Alors forcément, comme on peut s'observer, on peut aussi décider, choisir : accepter ce que l'on est aujourd'hui, et ne rien changer ; rejeter une partie de ce que l'on est, et décider de se transformer ; ne pas du tout se reconnaître dans ce que l'on est, et vouloir tout modifier...
La conscience, ce petit pas en dehors de soi, change tout : on n'est plus jamais coincé dans ce que l'on est.