Au cours de son dernier été à Mallard, [elle] avait rencontré un garçon pas comme il faut.
Tous ceux qu'elle avait connus jusque là étaient très comme il faut : des garçons de Mallard à la peau claire, ambitieux, qui tiraient sur ses couettes, des garçons assis à côté d'elle au catéchisme qui marmonnaient le Credo, des garçons qui mendiaient un baiser à la fin du bal du lycée. C'était le genre de garçon qu'elle était censée épouser et, lorsque Johnny Heroux laissait des messages en forme de coeur dans son livre d'histoire ou quand Gil Dalcourt l'invitait au bal des anciens élèves, elle sentait presque [sa mère] la pousser vers eux. Choisis-en un, choisis-en un. Mais ça lui donnait juste envie de ruer dans les brancards. Il n'y a pas pire tue-l'amour qu'un garçon approuvé par sa mère.