Dalton Trumbo (Trumbo) (2015) - film biographique américain coproduit et réalisé par Jay Roach, d'après le livre Dalton Trumbo de Bruce Cook. Avec Bryan Cranston, Diane Lane, Helen Mirren.
Bande-annonce vo sous-titres français.
Ma foi, selon ce qu'en a dit M. Burnham, la seule récompense convenable pour un écolier qui a lu un livre, c'est un autre livre. Car après tout, dit-il, son souhait, c'est de nous faire aimer la lecture, et quand ça devient le cas, on passe d'un ouvrage au suivant sans prendre le temps de respirer.
Mais comme je l'observais, assis de l'autre côté du bureau, en cette modeste pièce qu'il, nommait son cabinet, il me sembla qu'en attirant l'attention sur ses erreurs, ses "échecs", il n'offrait rien de moins que la preuve ultime de sa grande confiance en lui.
Seul un homme qui croit profondément en sa valeur se résout à prononcer sa propre critique.
Sur la manière dont je parvins à la grande métropole, je ne m'étendrai pas davantage, cher lecteur, mais sachez que le voyage me prit une bonne semaine et qu'en chemin je fêtai mon treizième anniversaire. J'arrivai à Londres au bord de l'épuisement physique et moral, avec seulement quelques shillings en poche pour me tenir à l'écart de l'indigence.
Ce qu'on pouvait peut-être le plus reprocher à l'Old Bailey - et encore de nos jours-, c'est sa proximité de la prison de Newgate. Seule une rue les séparait, et il émanait de la maison d'arrêt une odeur où s'entremêlaient les remugles d'égouts et la pestilence de la misère humaine, une puanteur qui semblait imprégner aussi les murs du palais de justice.
L'individu du "Cock and Bull" qui m'avait confié cette infructueuse mission s'avnça alors pour porter un témoignage fallacieux à mon endroit.Il prétendit qu'il venait juste de sortir de cet établisssement,sacoche en main lorsqu'il fur subitement assailli par "ce jeune vaurien" qui lui arracha ladite sacoche et s'enfuit sur le champ.
Dans mon souci de consigner les exploits de sir John Fielding en matière de chasse aux criminels, ainsi que les affaires qui lui incombèrent en sa qualité de magistrat près le tribunal de Bow Street, je crains d'avoir offert de lui et de sa petite maisonnée une image quelque peu erronée au mieux et crûment altérée au pire.
Trop heureux d'en faire partie, je m'interrogeais rarement sur ma place au sein de la maisonnée de sir John Fielding, magistrat au tribunal de Bow Street. Il était tout à la fois mon maître et mon ami depuis ce jour, voilà un peu plus d'un an, où moi, Jeremy Proctor, j'avais comparu devant lui, accusé à tort de larcin.
La vie n'est point juste, Jeremy. Il s'agit tout au plus d'un laps de temps qui nous est octroyé. Nous en faisons ce que nous pouvons.
Il s’éclairci la voix et commença son récit. A dire, il n’avait pas grand-chose à ajouter, car à son arrivée les trois fauteurs de troubles de La Tête de Turc étaient tous étendus sur le trottoir, gémissant de douleur ou plongés dans un silence pantois. En fait l’agent trotter aurait pu prendre M. Perkins pour l’un des badauds rassemblés devant l’estaminet, sauf que lorsque l’un des membres du trio avait remué et tenté de se lever, le « manchot » (tel que le gardien de la paix le décrivit) s’avança et lui décocha un vif coup de pied dans l’arrière-train. Ayant vu cela, il saisit M. Perkins par l’épaule et sa matraque prête à servir, lui demanda s’il était responsable de tout cela.
- Eh bien, c’est alors que tous les trois se sont rapprochés et se sont mis à chuchoter entre eux. Puis, tout en faisant quelques remarques désobligeantes et deux ou trois gestes grossiers, ils ont quitté La Tête de Turc, et je me suis dit : » Bon débarras ! » Ma foi, je suis resté là-bas jusqu’à ce que je finisse ma bière et que je décide qu’il soit temps de m’en aller. Et en sortant, monsieur, je les ai trouvés au-dehors qui m’attendaient. L’un d’eux a dit : » On veut juste voir si tu es aussi vaillant que tu le penses. » Et, en toute modestie, monsieur, je crois le leur avoir prouvé. Encore un détail : je suppose que je ne me suis pas battu loyalement… ou disons, pas comme à l’accoutumée. Mais comme je n’ai qu’un bras, je crois avoir droit à une certaine liberté d’action en la matière. Certes, oui, j’ai flanqué des coups de tête et des coups de pied aussi – en vérité, je suis doué pour les ruades -, mais ils étaient trois et moi tout seul.