Citations de Bruce Lowery (52)
Certains bleus font beaucoup moins de mal que l'indifférence.
Comme il est difficile de vivre avec un être qu'on déteste, quand cet être, c'est vous-même.
Même quand papa montrait de l'impatience et préférait son journal ou la radio à mes confidences, maman écoutait toujours inlassablement.
A cette époque, je n'en étais pas encore au mensonge. Je pouvais leur dire ce qui me passait par la tête, vider mes chagrins. Je pouvais tout leur dire. Un grand privilège. Rares sont les êtres à qui l'on peut tout dire. Lorsqu'on n'a plus personne pour cela, alors on est affreusement seul.
Caché à l'intérieur, un œuf vert, et sur la coque, ces mots laissés en blanc :
"Je t'aime"
Je n'osais plus regarder le soleil se lever. Je m'en sentais trop indigne. L’œuf à la main, je m'enfonçai dans ce lit, me cachant la tête loin de cette lumière. Sous les couvertures, je tenais cet œuf qui se réchauffait à moi comme une chose vivante. Quelle différence y avait-il donc entre l'amour, la beauté, le bonheur ? Buddy, c'était Noël, le château de neige, c'était ce petit compagnon qui venait me chercher à la porte de l'école. Cet œuf renfermait pour moi un certain sens de la vie. Il m'a fait comprendre beaucoup de chose - Bref, tout ce qui, dans ce monde, vaut la peine d'être compris. Je relisais l'inscription. C'était peut-être ça Dieu, après tout...
Et penser que je lui avais dit qu'aimer, il ne savait pas ce que cela voulait dire...
Je me sentais solitaire et assez découragé. Néanmoins, j'avais ma famille. Je me réjouissais, après tout, de cet amour qui m'attendait à la maison. Cela, c'était irremplaçable.
Les rires diminuèrent enfin, plus par lassitude que par obéissance.
Heureuse dispense pour ceux qui la reçoivent : même la cruauté se lasse. (16-21)
Il est de tels moments où les êtres n'ont pas besoin de paroles ...(22)
Je pouvais tout leur dire. Un privilège. Rares sont les êtres à qui l'on peut tout dire. Lorsqu'on n'a plus personne pour cela, alors on est affreusement seul. (24)
Certains bleus font beaucoup plus mal que l'indifférence. (70)
Comme il est difficile de vivre avec un être qu'on déteste, quand cet être, c'est vous-même. (92)
Il est des questions qui désirent tellement une réponse affirmative qu'il est impossible de refuser. (110)
Ce qui rend méchant, c'est moins parfois la méchanceté d'autrui que le dégoût qu'on a de soi-même. (116)
J'ai, depuis toujours, une cicatrice sur la lèvre supérieure. Les médecins disaient, sans cruauté, en triturant mon visage et en tirant sur ma lèvre comme un acheteur inspecte la gueule d'un poulain, que c'était un bon travail de "raccommodage" : J'aurais pu, j'aurais dû deviner que c'était en réalité un petit bec-de-lièvre. Mais il était tellement bien réparé qu'on parlait toujours de "cicatrice".
Certains bleus font beaucoup moins de mal que l'indifférence.
Si j'avais su! Ce que j'allais découvrir,ce n'étaient pas des merveilles, c'était une bête impulsive. Et non pas à l'aute bout de la terre, mais en moi même. Là, néanmoins, dans ce moment où j'assistais au spectacle de l'aube, j'étais heureux. Je calculai l'âge qu'aurait dans vingt ans mon petit frêre Bubby.
Ce qui rend méchant, c'est moins parfois la méchanceté d'autrui que le dégoût qu' on a de soi-même.
Comme il est difficile de vivre avec un être qu'on déteste, quand cet être, c'est vous-même.
Heureuse dispense pour ceux qui la reçoivent : même la cruauté se lasse.
- Alors, c'est promis, Dieu? murmurai-je. Demain je me réveillerai et ma lèvre sera comme celle de tout le monde. Même moi je ne le saurai pas, même moi j'aurai oublié! Promis? Juré?
Telle était ma nouvelle proposition à Dieu. Même moi je devais ignorer que le miracle avait eu lieu. Bien sûr! Dieu n'était plus le même qu'au temps où il avait fait des miracles dont on parlait à l'Ecole du Dimanche. Il avait changé d'avis. Il avait rendu l'examen plus dur. Il ne voulait plus marchander la croyance des humains à coup de miracles. Oh, Dieu en faisait toujours, même aujourd'hui. Mais il les cachait exprès, pour éprouver la foi des hommes. Il fallait donc croire aveuglément. Tout était clair!
"C'est arrivé... en jouant..."
"En jouant". Qu'est ce qui m'avait poussé à le désoler? A cet étranger en moi, à cette bête inquiétante capable d'impulsions, de cruautés, je demandais des comptes. Pourquoi? Si seulement j'avais pu savoir.
Des quelques paroles échangées à table ce soir-là, j'ai surtout retenu, et retiendrai toujours, celles de maman : "Nous t'écoutons. Nous sommes là pour ça!" Ainsi, quoiqu'il m'arrivât, il me restera toujours ce foyer, ce refuge. La cuisine était pour moi une sorte de confessionnal. Quand j'y allais, souvent c'était pour une consultation ou pour un aveu. (p. 18)
J'étais, sans le savoir, un enfant heureux, relativement heureux, il est vrai. Mais ce n'était qu'une impression d'ensemble. Car ma vie, même alors, ne manquait pas de petits malheurs auxquels je n'arrivais pas à m'habituer. Il faut remonter à novembre 1944. J'avais treize ans.
Rares sont les êtres à qui l'on peut tout dire. Lorsqu'on n'a plus personne pour cela, alors on est affreusement seul.
A peine étais-je au lit depuis un quart d'heure que me prit soudain le désir de retourner voir l'arbre, de prolonger par n'importe quel moyen ce Noël merveilleux. Je descendis l'escalier sur la pointe de mes orteils et pénétrai dans le salon obscur. Je rallumai les bougies.
Heureuse dispense pour ceux qui la reçoivent : même la cruauté se lasse.