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Critiques de Bruno Bettelheim (88)
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Psychanalyse des contes de fées

Les contes, récits censés instruire les enfants dans leur vie diurne et les préparer le soir à la vie nocturne, ne sont pas aussi innocents qu'il y paraît, et renseignent les enfants, mieux que d'autres textes, et mieux que certaines recommandations parentales, sur tout ce que la vie comporte de tabous, d'interdits et de limites à leurs appétits de vivre et à leurs rêves apparemment sans bornes.

On y apprendrait ainsi le licite et ce qui n'est pas permis, on y trouverait un éventail des désirs humains destinés à ne pas être entièrement satisfaits et les contes auraient aussi la vertu de nous habituer à la frustration et de nous faire écrire une table de commandements et de devoirs personnelle qui ne serait rien d'autre qu'un renvoi et un raccordement à la loi et à l'ordre : un apprentissage en somme, sous les apparences de l'amusement, du sentiment et des aspirations au bonheur, à l'entente universelle et à la félicité.

Mais il y aussi, avec les contes, plongée dans les profondeurs insondables de l'étrange, du fantastique et du monstrueux.

Nous avons tous en nous la double aspiration au bien et au mal, et nous croyons cependant ne vivre toujours que dans l'éclat de la lumière, alors qu'il nous arrive aussi d'être immergés dans les ténèbres du doute, de la peur ou des passions, colère et instinct de vengeance compris.

Nos parents sont pendant longtemps ceux à qui nous remettons nos personnes et notre vie, et c'est de leur bouche que nous faisons par la lecture la découverte de ces contes.

Rien de mieux pour nous bercer à l'heure où le sommeil vient ou pour nous étonner et/ou nous ravir en plein jour, par identification avec les héros et héroïnes mis en mouvement dans ces récits.

Bruno Bettelheim est l'un des premiers à nous avoir révélé les sens et contenus cachés de ces histoires, lisibles à plusieurs degrés. Il a livré pour chaque histoire une grille de lecture qui nous permet de les regarder toutes sous un autre angle. D'autres ont continué après lui dans ce sens.



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Psychanalyse des contes de fées

j'ai lu ce petit bijou (grand par la taille!!!!) il y a longtemps durant mes études, et il m'a beaucoup marqué car Bettelheim nous explique le rôle fondamental des contes de fées dans l'univers de l'enfant en nous expliquant qu'ils sont une étape important dans le rituel de passage vers l'adolescence puis l'état d'adulte. chaque enfant ressent à sa façon les ogres, les monstres les bons les méchants. Il projette sur eux ses propres peurs, et ses confrontations avec ses parents. l’enfant a besoin de cultiver son imaginaire de mettre des mots sur ses angoisses, de transférer ses propres conflits sur les héros de compte. Le conte reste tout à fait d'actualité dans le monde moderne envahi par les jeux vidéo ou la télévision....
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Psychanalyse des contes de fées

J'ai bien retenu la leçon :



1- Il faut gaver nos chérubins de contes

2- Il faut privilégier l'oralité afin qu'ils développent eux-même leur imagination

3- Il faut de préférence utiliser les version antérieures des contes

4- Il ne faut surtout rien expliquer aux enfants



La lecture de cet ouvrage mythique fut longue et fastidieuse, comme je l'imaginais mais je me suis délectée.



Bettelheim fait peser un poids bien lourd sur les parents, et notamment sur les mères ; on connaît son regard sévère sur la maternité, il pèse désormais avec plus de poids lorsqu'on a lu son titre-phare.



L'ouvrage est divisé en deux parties : l'une plutôt théorique analyse les principes de base des contes ; l'autre plus "pratique", s'attache à expliquer méthodiquement les contes les plus répandus en occident.



L'analyse est pointilleuse, profonde, convaincante et a le mérite de renvoyer l'adulte à ses propres modes de construction, démarche salutaire qui a, au moins, le mérite de nous forcer à une petite introspection bien sympathique. On comprend désormais mieux notre attirance (honteuse) pour ces histoires de gamins !



Après cette lecture, le lecteur sera un as du complexe d'Oedipe et sera au clair avec les tendances du ça, du moi et du surmoi, appréhendant mieux, au passage, la signification profonde de ses rêves et de ses fantasmes... bref, une revisite du Tout-Freud en douceur mais avec précision.



Quelques notions de littérature nous rappelleront que cette dernière prend ses racines dans l'oralité, que l'écrivain du XVIIème n'inventait pas grand chose et qu'en France il se complaisait à arranger sa plume pour le plus grand bonheur du Monarque...



Enfin, avec un peu de clairvoyance, on décèlera peut-être que l'auteur a une sacrée dent contre Perrault et contre Andersen (dont les écrits restent, à mon sens bien honorables) et une franche aversion pour Disney (là, pas d'accord, on touche pas à l'oncle Walt !). Peut-être qu'en analysant son ça et son surmoi, on trouvera chez Bettelheim une vieille frustration oedipienne contre ces génies de l'enfance, ou même une jalousie quasi-fraternelle envers ceux qui ont réussi là où il a échoué...

****************

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Psychanalyse des contes de fées

Toute gamine, je raffolais de la lecture à voix haute (il faut d’ailleurs bien avouer que ce petit faible m’est restée, bien que mes goûts littéraires aient largement évolué depuis) et, comme la plupart des enfants, particulièrement de celle des contes de fée et des mythes. Si j’ai abandonné plus tard les châteaux enchantés, les maisons en pain d’épice et les vertes vallées des contes des frères Grimm et d’Anderson, j’en garde tout de même une certaine nostalgie et c’est cette nostalgie qui m’a poussée en partie à m’attaquer à « La psychanalyse des contes de fées » de Bruno Bettelheim. Après quelques jours de lecture attentive, je ressors de cette petite immersion dans le monde fantasmagorique de l’enfance avec une impression mitigée, non pas tant sur les thèses défendues par l’auteur que j’ai trouvé convaincantes pour la plupart et ouvrant des pistes de réflexion tout à fait intéressantes, que sur la qualité de l’ouvrage lui-même. Avant de jouer ma tatillonne, je voudrais déjà souligner un point positif indéniable, à savoir la fluidité de l’écriture de Bettelheim et surtout la clarté de ses analyses : on peut approuver ou désapprouver ses hypothèses, mais elles ont au moins le mérite d’être très aisément compréhensibles, ce qui est loin d’être toujours le cas dans les quelques ouvrages de psychanalyse que j’ai eu l’occasion de lire jusqu’à aujourd’hui.



Je me suis donc plongée dans « La psychanalyse des contes de fées » avec beaucoup de facilité et un certain plaisir – plaisir qui fut, hélas, un peu gâché par d’autres particularités plus irritantes. Premier sujet d’agacement : la façon cavalière dont l’auteur présente chacune de ses hypothèses comme des vérités absolues, une démarche aventureuse quand on sait à quelle point la psychanalyse peut être une science nébuleuse. Par exemple, je suis prête à admettre que la pantoufle de verre de Cendrillon soit symboliquement un vagin (même si les images mentales provoquées par cette idée sont tout de même un peu dérangeantes) mais quand Bettelheim nous assène dans la foulée qu’en coupant leurs orteils pour entrer leur pied dans la pantoufle, les méchantes belles-sœurs castrent en réalité leur pénis fantasmé, ben, euh, comment dire… Je déplore également dans l’ouvrage de Bettelheim une certaine tendance au rabâchage, l’auteur ayant la fâcheuse manie de donner dix exemples pour étayer un point de son argumentation, alors qu’un seul suffirait à le clarifier. Inutilement longuet, « La psychanalyse des contes de fées » aurait probablement gagné à être synthétisé en deux cents ou trois cents pages seulement.



Troisième et principal point négatif de cet ouvrage à mes yeux, et celui-là est le plus subjectif de tous, je l’admets volontiers : contrairement à la critique de Denise Dubois-Jallais figurant sur la quatrième de couverture de mon exemplaire, je ne trouve absolument pas que « ce livre nous émerveille », bien au contraire ! À force d’analyser et du sur-analyser chaque détail des contes de notre enfance, séparant soigneusement les « bons contes » des « mauvais contes », Bettelheim finirait presque par faire passer la lecture à voix haute à un enfant pour une ennuyante corvée, nécessaire au bon développement de votre marmot sous peine d’en faire un petit sociopathe, mais aussi excitante et amusante qu’un rendez-vous chez un expert-comptable. Quid du plaisir et des rires partagés ? De la fantaisie ? De la légèreté ? De toute évidence, tout cela reste bien secondaire dans l’analyse de M. Bettelheim.



Pas un ouvrage inintéressant donc, ni dénué de pertinence, mais en matière d’enchantement, de poésie ou d’ouverture des enfants aux merveilles de la littérature, on repassera…
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Psychanalyse des contes de fées

Il existe bien des façons de raconter des histoires...



L'une d'elle pourrait commencer au milieu d'un vaste champ de bataille.

Sur cette terre à la topographie incertaine, s'engagent de formidables régiments à la vindicte parfois terrible. Radicaux sont leurs oriflammes : Ils sont Amour et Haine, Honte et Envie, Joie et Angoisse. Fluctuante est leur allégeance, tout aussi prompt à embrasser la cause de leur Général qu'à y être le pire opposant.Un général qui a toujours la nécessité de disposer des meilleurs outils pour analyser son champ de guerre. Mais bien souvent, les plans de bataille les plus rationnels ne résistent pas aux premiers instants de l'affrontement. C'est dans ces moments que le général doit obtenir des membres de sa " Maison "... que nous qualifierons ici de militaire, les outils pour transpercer le brouillard de guerre.

Mais quand ce général est un tout jeune enfant, son état-major est composé de ses parents. Et les stratégies dont ils disposent pour éclairer le maelström des pensées extrêmes et contradictoires de son esprit sont à trouver dans les contes de fées. En peuplant l'imagination d'un enfant de princes charmants, de belles endormies,e haricots magiques et d'animaux parlants, de maisons en sucrerie et de pièces fermées à double-tour, les conteurs allument un fanal à même d'aider à organiser les chaos du champ de bataille.

Une histoire basée sur l'intuition infantile pour qui les contes de fées sont nécessairement vrais.



Malheureusement, c'est une toute autre histoire qui nous est contée ici...

Car bien sûr tout ceci n'est que fantasme. Tout ceci est bien moins poétique dés lors qu'intervient l'analyse psychanalytique. Analyse qui n'évoque pas champ de bataille, mais psyché infantile. Qui n’évoque pas grand équipage de sentiments, mais pensées refoulées et désirs œdipiens et pré-œdipiens. Ici, les règles de l’engagement sont aux mains de l'état-major parental. A lui de saisir avec circonspection les enjeux sous-jacents à l'emploi à bon escient des contes de fées. En n'étant pas dupe des traductions psychanalytiques de chaque péripéties des récits.

Car s'ils n'en sont pas moins nécessaires, chacun se doit d'admettre l'aspect totalement fictif des contes de fées.



Amis qui conservez un souvenir ému des efforts de vos parents pour vous entrainer dans les contrées d' " Il était une fois ", fuyez ce livre...

Parents consciencieux qui pensez trouver ici les outils pour guider vos enfants de la meilleure des manières dans les contrées d' " Il était une fois ", fuyez ce livre...

La longue démonstration présentée ici est bien plus dangereuse que le " je ne crois pas aux fées " de John Matthew Barry.



Pour moi, il n'y a rien de tel dans les contes de fées que le regard attentif d'un enfant qui répond à une voix aimante parentale...

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Psychanalyse des contes de fées

C’est avec Bruno Bettelheim, que la signification des contes de fées chez l’enfant a atteint son point culminant. Le livre de Bettelheim Psychanalyse des contes de fées (1976) est devenu un classique de l’approche psychanalytique de ces récits. Il offre un tableau élaboré de la relation entre l’enfant et les contes de fées, en mettant l’accent sur leur valeur thérapeutique pour l’enfant. Bettelheim a longuement analysé des contes populaires et a tenté de démontrer la manière dont chacun d’eux reflète des conflits ou des angoisses apparaissant à des stades spécifiques du développement. Grâce à sa longue expérience clinique en tant qu’éducateur et thérapeute auprès des enfants et leurs parents, Bettelheim élabore des interprétations des contes. Il suggère que les contes aident l’enfant à découvrir le sens profond de la vie tout en le divertissant et en éveillant sa curiosité.

Les contes stimulent l’imagination de l’enfant et l’aident à voir clair dans ses émotions mais aussi à prendre conscience de ses difficultés tout en lui proposant des solutions possibles aux problèmes qui le troublentLes connotations sexuelles apparaissent aussi en réponse à la question “Si tu étais le loup, laquelle tu mangerais ? Pourquoi ?”.

Un grand nombre d’enfants répondent que le loup mangerait le Petit Chaperon rouge représentée à la deuxième planche parce qu’elle est jolie, gentille, timide, belle, porte une courte jupe, veut se marier etc… Il a été constaté que des réponses semblables sont fournies dans leur majorité par les filles.



La position de Bettelheim sur le conte du Petit Chaperon rouge traite aussi l’ambivalence entre le principe de plaisir et le principe de réalité qui est soutenue par les réponses à la question “Que pense/ressent chaque Petit Chaperon rouge ? Pourquoi ?”. L’ambivalence est exprimée sous forme d’indécision : quel chemin prendre, doit-elle parler au loup ou non, doit-elle cueillir des fleurs ou non.



Tous les contes sont analysé certes d'une façon psychanalytique et tout le monde n'y adhère pas....

Ce livre est un régale , cependant il faut quand même avoir des notions de psychanalyse ..



Bruno Bettelheim, psychologue et psychiatre d'origine viennoise ayant exercé aux Etats-Unis, s'est particulièrement intéressé aux enfants. Dans La psychanalyse des contes de fées, ouvrage de 1976 considéré désormais comme un grand classique, il démontre que les contes présentent un intérêt bien supérieur au simple divertissement; ils contribuent à la structuration psychique des enfants.

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Psychanalyse des contes de fées

Bettelheim nous livre une etude pertinente des contes de fees.Sa these principale est que les contes de fees nous parlent au niveau preconscient de nos angoisses et nous permettent de mieux les affronter.

Bien loin d'etre violents et sanguinaires,les meilleurs contes de fees sont des reflets images de nos reves et angoisses.

En dissequant avec precision plusieurs contes de fees universels,il les explique a la lumiere des drames interieurs par lequel passe tout enfant.

Il n'empeche que ces explications sont particulierement convaincantes et certains aspects du conte de fee paraissent difficile a expliquer sans cette lumliere.Apres avoir lu ce livre,on est convaincu de l'interet des contes de fees dans la constuction psychique de l'enfant et je pense qu'on ne les lit plus avec la meme innocence
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Psychanalyse des contes de fées

J'ai lu ce livre dans un cadre professionnel car j'ai beaucoup travaillé avec des enfants.

Je n'ai jamais compris pourquoi des personnes transformaient les contes, des passages, des fins pour "préserver" les enfants.

J'étais persuadée que la seule chose dont il faut être sûr c'est de maîtriser complètement ce que l'on va raconter ou montrer dans le cadre d'un film.

Cela permettra de faire des pauses, d'expliquer, de ménager si besoin.

Quant j'ai lu ce livre, quel bonheur j'ai ressenti car il confirmait mes pensées.

J'avais l'impression de passer pour une hurluberlue lors de discussions sur ce sujet voire une sans-cœur.

Mes propres enfants n'ont jamais fait de cauchemar suite à un conte. En général, ils en redemandent.



J'incite vraiment ceux qui veulent comprendre comment un conte se décortique et pourquoi il a été créé ainsi, à lire ce livre.
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Dialogues avec les mères

Très grosse déception. Livre abandonné à la page 75. Je n'ai trouvé dans cette lecture de cas cliniques que des digressions de psychanalyste et je me suis ennuyée au point de ne pas poursuivre. Il me semblait pourtant me souvenir que Bruno Bettelheim était très réputé et suivi il y a quelques décennies. Cette psychanalyse a peut être bien mal vieillie... en tout cas, je n'y adhère pas du tout.
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Psychanalyse des contes de fées

Si vous voulez comprendre pourquoi la petite clé tachée de sang donnée à la femme de Barbe-Bleue vous a toujours terrorisée...ou si vous avez toujours trouvé bizarre que le loup ne dévore pas le petit Chaperon rouge quand il la rencontre dans le bois, ce livre est fait pour vous!
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Psychanalyse des contes de fées

Challenge Variétés 2015

Catégorie : Un livre qui est tout en bas de votre PAL



Dix ans que cet ouvrage prend la poussière dans ma PAL. Dix ans que je me dis qu'il faut que je le lise. Il m'a fallu une décennie pour enfin sauter le pas et regarder ce qui pouvait se cacher derrière les contes de fées.



Bruno Bettelheim pose son regard de psychanalyste sur un nombre restreint de contes, les plus populaires comme il l'avoue, mais comment aurait-il pu être exhaustif alors que l'univers des contes est presque sans limites ? Il a au moins le mérite de s'intéresser aussi bien aux frères Grimm qu'à Andersen et Perrault (bien qu'il rejette ces deux derniers de la catégorie "conte") ou encore aux "Milles et une Nuits", à "La Belle et la Bête" de Madame de Beaumont et de temps en temps à quelques contes roumains, suédois, etc.



Il argumente son propos, l'illustre de quelques cas intéressants et n'hésite pas à citer d'autres auteurs comme Tolkien (celui qui revient le plus souvent). Son analyse s'axe sur la maturation de l'enfant et comment le conte aide l'enfant à faire face à ses conflits intrapsychiques de manière inconsciente. Il en profite pour guider l'adulte qui lit des contes aux enfants à le faire de la meilleure manière possible selon lui. De sorte qu'il dénigre toutes les adaptations cinématographiques (Disney et Cie) ; les livres illustrés et synthétisés ; les livres d'éveil, etc. pour ne privilégier que le conte dans sa forme traditionnelle et délivré de manière oral à l'enfant sans explication de fond.



Certes les reproches peuvent être nombreux, ne serait-ce que concernant sa fixation à n'évoquer, quasi-exclusivement, que la psyché infantile. En même temps, c'est un pédagogue de métier, son boulot c'est les enfants et plus précisément leur éducation et instruction. On va pas demander à un neurologue de publier un article sur les ongles incarnés. Il est quand même logique que l'on théorise et publie sur ce à quoi on s'intéresse dans la pratique.



Ceci étant dit, il faut savoir également conserver son esprit critique et ne pas tout intégrer sans un minimum de réflexion. Bruno Bettelheim propose une grille interprétative des contes, la sienne. D'autres auteurs auront, plus ou moins, un autre avis. Cela dépendra, par exemple, du champ théorique dans lequel ils s'inscrivent, de leur approche des contes, etc. Remarquons d'ailleurs que fréquemment, Bruno Bettelheim nuance son propos, et préfère proposer son analyse plutôt que de l'affirmer. Une prudence qui est tout à son honneur d'intellectuel.



Cette lecture n'a en rien entaché mon rapport avec les contes. Elle m'a même profité. J'ai pu apprendre quelques petites chose sur moi. Je ne parle pas ici des concepts œdipiens et cie ou de ce que les contes ont pu m'apporter dans ma vie. Non, je parle vraiment de cet ouvrage dans lequel j'ai pu mesurer mon intérêt pour le propos en fonction des thèmes et des contes abordés. Par exemple, l'analyse de "Cendrillon", qui est de loin la plus longue est aussi une de celle qui m'a le plus ennuyé alors que c'est un conte que j'aime bien. De plus, j'ai pu y aller de ma petite réflexion personnelle, chose qui n'est jamais désagréable.



L'idéal en abordant ce livre est tout de même de connaître les contes abordés. Cela éclaire d'autant plus le propos. En tout cas, une chose m'a frappée, c'est l'amour de Bruno Bettelheim pour les contes qu'il défend bec et ongles et promeut auprès de son lecteur. Il donne encore plus envie de lire et relire les contes, de les transmettre à nos enfants et à nos proches.



Pour conclure cette lecture, j'ai retenu quelques petites choses, mon poil s'est hérissé devant d'autres mais l'argumentation a le mérite d'être là et j'accepte le point de vue développé par Bruno Bettelheim. Je ne le rejoins pas toujours mais c'est aussi ça qui permet d'avancer : la confrontation des idées et la capacité à maintenir un certain recul et discernement face au discours de l'autre. Il m'a le plus souvent passionné mais aussi ennuyé et perdu par moment. A aucun moment je n'ai eu l'envie d'abandonner, au contraire. Reste qu'il ne s'agit que d'une lecture analytique parmi tant d'autres des contes. Le principal est que chacun aille puiser dans les contes ce dont il a besoin, que ce soit conscient ou inconscient, qu'il soit adulte ou enfant.
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Psychanalyse des contes de fées

Comme j’adore les contes de fées et que j’aime toujours autant les contes de Grimm ou de Perrault c’est avec grand intérêt que je me suis plongée dans la lecture de cet essai. Dire qu’il se lit facilement serait un mensonge éhonté, je ne cache pas que j’ai mis longtemps à le lire et que je l’ai lu en plusieurs fois. Mais, je ne regrette pas de l’avoir lu jusqu’au bout.



C’est très complet et on voit que c’est un travail de longue haleine et que l’auteur est passionné par son sujet. Il est vrai qu’actuellement les parents ne lisent plus trop de contes de fées et c’est bien dommage.



Tout est décortiqué et expliqué avec des exemples précis. On apprend que les contes ont un rôle important et que la manière de les raconter ont une influence sur les enfants. Les contes de fées qui offrent à nos enfants une chance de se comprendre mieux au sein du monde complexe qu’ils vont devoir affronter.



Il y a deux parties dans cet ouvrage une plutôt théorique et l’autre plutôt pratique.



J’ai toutefois quelques réserves sur la tendance de l’auteur à considérer ses idées comme des vérités absolues et à se répéter. Je pense que le livre aurait pu être plus court.



VERDICT



Je pense en dépit des quelques réserves que j’ai qu’il est essentiel de le lire .
Lien : http://lilacgrace.wordpress...
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La forteresse vide

j'avais consulté ce livre car j'avais un mémoire à faire sur l'autisme.



Ce livre recoupe l'histoire de quatre enfants atteint de manière différente d'autisme. Nous sommes dans les années où avoir un enfant malade mental était non seulement mal vue mais surtout relevait de la faute des parents (pêchés, mauvaise éducation).

Ce livre regroupe les analyses de Bettelheim et énonce des solutions de guérisons qui sont totalement absurdes aujourd'hui puisque la médecine moderne a fait un bond en avant face aux pathologies mentaux.



Ce livre est tout de même intéressant à lire. Il permet de connaitre les débuts de l'analyse psychiatrique et les méthodes employées pour la "guérison".
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Psychanalyse des contes de fées

Freud.a dit beaucoup de bêtises, mais il a eu quelques bonnes intuitions (la théorie de la perversion par exemple). Ce n'est même pas le cas de ses continuateurs et Bettelheim en est un excellent exemple.

Ici, il entend plaquer les contes de fées sur le lit de Procuste de ses schémas sans aucune connaissance du contexte dans lequel ces contes ont été élaborés.

Ce dernier a été étudié par l'historien américain Robert Paxton, spécialiste du dix huitième siècle français, notamment dans son article"contes paysans, la signification de ma mère l'Oye" qu'on peut trouver dans le recueil"le grand massacre des chats", éditions Pluriel 1984 pages 9-81.

En fait, les contes de fées traduisent simplement la vie réelle des gens à l'époque de leur élaboration.

Non, le Petit Chaperon Rouge ne raconte pas l'histoire de la défloration d'une adolescente mi-conse tante. Il parle des loups qui mangeaient les gens (il est à la mode de prétendre que le loup n'attaque pas l'homme mais c'est faux. On en a suffisamment de preuve historiques, voir à ce sujet les ouvrages de Moriceau.)

Non, Peau d'âne n'est pas un fantasme d'inceste, le conte parle d'incestes bien réels; beaucoup de femmes mouraient en couches et souvent la fille remplaçait sa mère dans le lit du père. Sur la théorie freudienne de l'inceste, il y aurait beaucoup à dire, puisque Freud a souvent changé d'avis à son sujet, pour finir par en nier la réalité.

A ce sujet, le père se remariait aussi très fréquemment et les filles du premier lit étaient souvent brimées par leur marâtre comme Cendrillon ou jalousées comme Blanche Neige.

Et la Belle devait épouser la Bête à qui ses parents l'avaient vendue.

L'ogre du Petit Poucet était bien réel: il y a eu bien des cas de cannibalisme pendant les famines et les enfants en étaient les premières victimes. Et les abandons d'enfants ne sont pas un fantasme non plus.

En fait, les Contes de Fées avaient pour but de mettre en garde contre des périls bien réels, en transposant souvent les histoires dans un milieu de reines et de rois, avec quelques fées justement, et quelques Princes Charmants pour permettre une fin heureuse, souvent ajoutés dans les versions littéraires des contes.

Les réalités de la vie dans ces époques est remarquablement peinte par les extraits de texte d'époque, collectées par Jean-Marc MORICEAU, précité, dans son livre « lLa mémoire des croquants, chroniques de la France des Campagnes, 1435-1652) qui détaille bien les réalités de la vie à cette époque, celle k=justement de l'élaboration de la plupart des contes dans leur forme populaire terminale, qui sera ensuite figée et largement récrite par les compilations littéraires, (Perrault, la Comtesse d'Aulnay, les Frères Grimm)

On ne peut parler de Bettelheim sans signaler que, dans un autre domaine, celui de l'autisme dont on l'a abusivement tenu pour spécialiste jusqu'au triomphe des neurosciences, il a causé des dommages irréparables tant par la méthode de traitement dont il était le promoteur, et qui n'a servi qu'à graver l'état des malheureux patients que par la théorie extravagante qu'il avait élabotrée dans l'empyrée des idées et sans la corroborer par quelque fait que ce soit selon laquelle les mères seraient responsables de l'autisme par un rejet de l'enfant à la naissance, ce qui lui a permis de les torturer psychiquement pendant des dizaines d'années. Ce malfaiteur public a été cautionné par Dolto, piètre soi-disant spécialiste de la petite enfance, qui pour sa part a écrit une montagne de sornettes (le fœtus entend et comprend ce qui est dit autour de lui dans le ventre de sa mère, alors que son centre de la parole n'est pas encore développé, par exemple), et qui a démontré ses capacité pédagogiques par l'éducation donnée à son fils (le chanteur Carlos) qui ne s'en est jamais remis de son propre av ;



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Évadés de la vie

"... une place éminente dans l'histoire de la psychiatrie moderne."

J'ai lu ce livre il y a fort longtemps, à la suite de la Psychanalyse des contes de fées. Après les obsessions obscures de Freud et les théories - passionnantes mais complexes de Lacan, Bettelheim semblait offrir des analyses originales, pertinentes et lumineuses.

Seulement voilà, la relecture des années plus tard m'a laissé un goût amer. Ce que je n'avais pas perçu la première fois me choquait alors. Entre temps, il est vrai, j'avais entendu les témoignages d'anonymes ou d'écrivains sur les pratiques inspirées de Bettelheim. Le calvaire de Jean Vautrin et de son épouse, décrit dans La vie ripolin en était l'illustration. Certes, on pourra dire que les dérives des pratiques psychanalytiques en vogue dans les années 70 et 80 étaient en partie dues à des interprétations abusives des travaux de Bettelheim. Mais nul besoin d'une interprétation abusive de l'idée de départ, explicite dans ses écrits: pour Bettelheim, au bout du compte, l'enfant est autiste par la faute de ses parents. De sa mère, plus précisément. La mauvaise mère chez Bettelheim, c'est le camp de concentration nazi, et l'enfant, le déporté. Autant dire que la culpabilisation est le principe de base...

L'autisme, les autismes restent encore mystérieux, les causes en seraient multiples. Il semble pourtant difficile d'imagine que détruire le parent dans ce qu'il a de plus profond soit une étape constructive pour aider les enfants atteints de tels troubles.

La psychanalyse des contes de fées, de par ses analyses littéraires très didactiques, reste une oeuvre intéressante. Evadés de la vie aussi, peut-être, mais nécessite un regard critique plus soutenu.

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Psychanalyse des contes de fées

Ce livre est intéressant si l'on travail sur les contes (un mémoire par exemple...). Il est assez indigeste et compliqué mais on apprend quand même des choses assez intéressantes et insoupçonnée sur les contes de fées de notre enfance.
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Psychanalyse des contes de fées

Une excellente analyse de ce qui définit les contes de fées, de la manière dont ils ont été créés et du message qu'ils renferment.

C'est très accessible, clair et argumenté.

Un must pour les amateurs de contes, les parents qui les lisent à leurs enfants, les psys qui veulent utiliser les histoires dans leurs thérapies et les créateurs d'histoires qui veulent mieux gérer leurs messages.
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Psychanalyse des contes de fées

Psychanalyse des contes de fées est un classique qui n’est plus à présenter. Le psychanalyste Bruno Bettelheim y étudie les symboles que contiennent les contes de fées, l’utilité thérapeutique de ces histoires pour le développement des enfants.



Le texte est divisé en deux parties : « Utilité de l’imagination » et « Utilité de l’enchantement ». L’auteur consacre chacun de ses chapitres soit à un thème particulier (« La vie devinée de l’intérieur », « Le besoin de magique chez l’enfant », « Le cycle du fiancé-animal dans les contes de fées »…), soit à un conte (« Les Trois Petits Cochons », La Reine des abeilles », « Les Trois Plumes »…). Il étaye sa thèse de nombreux exemples très intéressants, même si je ne suis pas toujours d’accord avec son interprétation. L’ouvrage, très documenté (même s’il n’est bien entendu pas exhaustif), s’appuie ainsi sur différentes versions existantes de chaque conte, plus ou moins récentes, de différents pays… C’est passionnant de voir l’évolution de ces histoires (Cendrillon, par exemple) d’une culture à l’autre, leurs points communs et leurs différences.



Psychanalyse des contes de fées s’avère ainsi être un essai qui nous offre un éclairage intéressant et original sur les contes et leur intérêt pour les enfants.

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La forteresse vide

Publié en 1967, la forteresse vide s'intéresse aux origines de l'autisme. Face à la thèse génétique, défendue par Kanner, Bettelheim oppose une origine acquise de façon précoce, par un dysfonctionnement de la relation mère-enfant.

En clair plus l'action que le nourrisson cherche à avoir, dès sa naissance, sur son environnement est encouragée par la mère, dans le cadre d'une relation affectivement satisfaisante, plus le nourrisson prend conscience que le monde peut être source de satisfactions. Lorsque la relation est perturbée par trop de sentiments négatifs, les tentatives de ce dernier diminuent, la communication devient difficile et l'intérêt pour l'extérieur peut aller jusqu'à s'éteindre, provoquant un repli extrême sur soi (la position autistique) comme moyen de défense contre un monde vécu comme angoissant.

Pour en arriver là, il faut que l'enfant vive ce que Bettleheim appelle une "situation extrême", c'est à dire un événement qui entraîne la sensation d'une mort inexorable. Il développe cette hypothèse, suite à des observations faites sur des prisonniers, alors qu'il était enfermé dans un camp de concentration, et qui adoptaient des comportements autistiques.



On voit déjà une première faiblesse dans le raisonnement puisque Bettleheim s'appuie sur des observations faites sur des adultes, pour en tirer des conclusions sur les enfants. Par ailleurs, cela lui a été largement reproché depuis, sa théorie est très culpabilisante pour les parents, notamment les mères, même s'il reconnait que les parents procèdent avec les moyens qui sont les leurs, plus où moins développés en fonction de leur histoire personnelle. Pourtant, afin de tenter de soigner ces enfants (car pour lui la position autistique n'est pas irréversible), il préconise de les séparer de leur mère et de les placer dans une école adaptée, pour leur faire vivre le plus possible d'expériences positives, dans un environnement adapté.



Les solutions proposées par Bettleheim ont bien vieillies, il n'est ici nullement question de travailler sur la relation mère-enfant, qui semble pourtant la cause de ce retranchement extrême, selon lui. Par ailleurs les connaissances en génétique était balbutiantes à l'époque, mais nous savons aujourd'hui que cette piste est la plus probable (sexe-ratio en faveur des garçons, troubles génétiques associés très fréquents), même si cela n'exclut pas que certaines formes de psychoses infantiles précoces soient acquises. Evidemment il ne serait pas juste de reprocher à l'auteur d'ignorer des informations dont il ne pouvait disposer à l'époque. La forteresse vide est donc dépassée mais est néanmoins un ouvrage intéressant à lire, dans une perspective épistémologique.
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Psychanalyse des contes de fées

Excellent bouquin, que je voulais lire depuis longtemps : une vulgarisation intelligente des notions psychanalytiques de ça, moi, surmoi, Œdipe, accessible à tout un chacun sans être excessivement simplificatrice, et un antidote bienvenu aux dessins animés dont nos progénitures sont désormais abreuvées du matin au soir. Je regrette de ne pas m'y être plongé plus tôt, mes enfants ayant largement passé l'âge où on leur raconte des contes de fée, mais j'y ai trouvé matière à réflexion sur mon propre itinéraire de formation. En tout cas, voilà une bonne idée de cadeau à tout futur parent.
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