Comment trouver les mots justes pour expliquer aux plus jeunes les crises, et notamment la crise écologique qui nous traverse ? Entre réflexions sur la pédagogie et livres jeunesse, des auteurs et des spécialistes se penchent sur cette question pour, si cela est possible, éduquer sans angoisser...
Pour en parler, Olivia Gesbert reçoit le biologiste Gauthier Chapelle, et Bruno David, naturaliste, et président du Muséum national d'Histoire naturelle.
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Chaque jour, nous croisons notre reflet dans le miroir et, malgré nos efforts, il est difficile de discerner à l’œil nu ce qui différencie notre visage de celui que nous observions la veille. Encore faut-il tomber sur une vieille photographie pour saisir l’ampleur des changements. Pourtant, le processus de vieillissement est bien à l’œuvre et il n’épargne aucun d’entre nous. Il a creusé des rides sur notre front, il a accentué les marques sous nos yeux, il a posé sur notre visage le masque indélébile du temps. Nous avons changé ! Mais comment avons-nous pu passer à côté de ces altérations ? Comment avons-nous pu à ce point nous aveugler ?
Ce sont les mêmes questions qui nous assaillent lorsque l’on observe le monde qui nous entoure, le monde vivant, ce que l’on appelle aussi la biodiversité. N’y a-t-il pas moins d’insectes dans nos campagnes ? N’entend-on pas moins les oiseaux chanter ? D’année en année, nous nous habituons à voir un peu moins d’abeilles, de fourmis, à avoir un peu plus chaud, à ce que nos paysages changent. À l’image de notre vieillissement, ce processus est une accumulation de changements imperceptibles qui nous anesthésie. Nous assistons, impassibles, à l’érosion progressive de la biodiversité, la conscience endormie par la supposée lenteur du processus. Mais que l’on ne s’y trompe pas, nous vieillissons et la biodiversité se métamorphose. Nous avons beau cacher notre portrait de Dorian Gray dans le placard, la violence de la révélation n’en sera que plus dramatique.
Nous assistons, impassibles, à l'érosion progressive de la biodiversité, la conscience endormie par la supposée lenteur du processus. (p.12)
Dans toutes les sociétés, le collectif survit à l'individu, les œuvres survivent à leurs acteurs, propriété qui porte déjà en germe, pour certains humains, la démesure qu'offrent les technologies. p17
La science n'aura jamais été aussi nécessaire à l'éthique, qui donne sens à toute vie humaine... en renouant, notamment, avec le bonheur des limites. p43
Cette relation à l'alimentation est très importante. Il faut revenir au trio fondamental : la saison, le temps que l'on y consacre et l'espace.
Comme tous les êtres vivants, nous exerçons une pression sur la planète, simplement avec des impacts plus importants. C'est donc en questionnant nos comportements quotidiens que nous serons en mesure de les faire évoluer et d'influer différemment sur la biodiversité qui nous entoure et au crédit de laquelle nous vivons.
En réalité, la bonne démarche est de motiver son semblable, de convaincre son voisin en gardant en tête que ce qui vaut pour l’un ne vaut pas nécessairement pour l’autre. Que l’un peut être vertueux pour une chose A et pas pour un acte B, que cela peut être l’inverse pour l’autre…
depuis 35 millions d’années, la biosphère a eu le loisir de se transformer pour s’adapter à un climat frais avec de la glace aux pôles. Depuis quelques décennies, nous jouons avec le thermostat et provoquons des changements rapides que la vie a du mal à suivre.
Devant les choix qui sont les nôtres face aux enjeux environnementaux, si nous avons la volonté de ne pas rester dans une posture attentiste, nous pouvons faire bouger deux curseurs pour infléchir et si possible inverser la tendance : l'empreinte écologique moyenne de chacun et le nombre d'humains sur Terre.
(...)
Faudra-t-il des outils politiques pour réguler consommation et démographie à un niveau acceptable pour la biodiversité et l'environnement ? Y songer fait frémir tant on imagine les dérives qui pourraient s'ensuivre. Une fois de plus on voit bien comment nous sommes pris en tenailles entre nos contradictions, aussi bien individuelles que collectives.
L'histoire naturelle est un bon terreau pour fournir l'enseignement des équilibres, des évolutions et des temporalités dont l'ignorance conduit aujourd'hui à la destruction des conditions de survie de notre espèce. p43