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Citation de Cielvariable


Malgré mon jeune âge, j’étais conscient qu’il y avait en moi quelqu’un qui n’était jamais malade, jamais fatigué, qui ne commettait jamais le mal. Toutes les vérités, tout l’amour du monde, toutes les vies depuis la fourmi minuscule jusqu’à la grande baleine à bosse résidaient dans cet être intérieur. C’était la demeure de la beauté, de la justice, la voix de la raison et de mon effervescence spirituelle, la paix aussi, la paix qui surpasse toute connaissance. C’était dans la petite maison cachée de mon cœur que brillait une étoile dont la lumière n’a jamais été vue sur terre ni sur mer. Dans un coin du salon de cette maison, déposée sur une chaise berceuse, il y avait la cape magique du super-héros : il suffisait de la mettre sur ses épaules pour devenir invincible. Je savais tout cela. Et pourtant, je n’avais qu’à regarder Clarence du coin de l’œil pour savoir qu’elle pouvait, sans même lever le petit doigt, prendre mon cœur, le sortir de moi et l’enterrer au fond d’un jardin oublié. Ses paroles avaient la puissance d’une Kalachnikov, un mot pouvait faire un trou béant dans mon ventre. Il fallait que je sois complètement fou pour lui avoir laissé prendre autant de pouvoir sur moi. Je ne savais pas faire marche arrière, il y avait sûrement un levier quelque part, une manette qui renverse la vapeur, mais où ? C’était la grande question. En attendant, derrière cette lumière flamboyante de mon cœur, la peur n’en continuait pas moins de briller dans l’obscur. L’inquiétude tue les enfants, faut le savoir.
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