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Critiques de Bruno Loth (108)
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Guernica

Très belle évocation de cette attaque aérienne germano-italienne sur la ville de Guernica, pendant la guerre d’Espagne sur ce territoire basque. Nous y suivons quelques personnages qui vient vendre sa jument, qui vend des espadrilles, qui berce son enfant… En fin, des extraits du témoignage de Luis Iriondo, enfant au moment dus bombardements.
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Dolorès

France, de nos jours.



Marie vit en maison de retraite. Son quotidien s’égrène tranquillement, baigné de rituels, de soins infirmiers, des visites de sa fille cadette. Marie perd la tête ; elle se réfugie de plus en plus dans ses souvenirs d’enfance, au point de ne plus parler en français. Elle communique désormais naturellement en espagnol, sa langue maternelle, et précise à qui veut l’entendre qu’elle se prénomme Dolorès.



Ses proches s’étonnent. Personne ne lui connaissait des origines hispaniques d’ailleurs, personne ne connait réellement son passé. Sa fille décide donc de profiter de ses vacances pour partir sur les traces de sa mère. Direction l’Espagne.







Seul aux commandes de cet album, Bruno Loth (« Apprenti« , « Ouvrier« …) revient ici sur un thème et une période chers à son cœur : la guerre civile espagnole. Après Ermo, jeune orphelin qui était au cœur des événements, place à Dolorès. D’ailleurs, Dolorès est née grâce à Ermo… un travail de commande expliqué par Bruno Loth en postface : « il y a deux ans, Santiago Mendieta, de la revue Gibraltar, connaissant mon travail sur la guerre d’Espagne avec la série Ermo, me demandait de réaliser une BD en dix pages maximum sur le thème de la mémoire à vif ». L’impulsion de donner vie à Dolorès était prise, l’auteur a eu ensuite l’envie d’étoffer ce personnage ainsi que le thème. Cette dernière incarne la peur du peuple espagnol face au régime franquiste et le choix, résigné, que beaucoup ont fait de fuir l’Espagne et cette guerre fratricide. Le scénario se resserrera finalement sur la plage d’Alicante (1939).



Dans les deux œuvres, on perçoit bien cette volonté de témoigner des événements qui ont animés l’Espagne au milieu du siècle dernier, comme un devoir de mémoire. Contrairement à « Ermo« , je n’ai pas ressenti le même degré d’affection et d’attentions de l’auteur à l’égard de ses personnages. Dans « Dolorès« , les personnages principaux (Dolorès et sa fille cadette) semblent n’être qu’un prétexte, une « porte d’entrée », qui permet d’aborder le fond du sujet.



La particularité de cet album est de pouvoir aborder dans un même temps deux périodes différentes : celle de l’Espagne franquiste et celle a fait notre actualité beaucoup plus récemment puisque Bruno Loth suit les élections qui ont eu lieu en 2015 (l’auteur ne manque pas de faire des liens entre les deux périodes).

Concrètement, nous voilà face à un album didactique qui relève plus du documentaire ; peut-être d’ailleurs aurait-il été plus pertinent d’assumer pleinement cette part de recherches documentaires et de rester dans la pure veine du documentaire. On ressent un peu trop le fait que les personnages sont instrumentalisés aux besoins de la narration, même s’il y a ici une part d’autofiction : « Au printemps 2015, je partais vivre quelques mois à Madrid pour écrire la suite du récit de Dolorès. Je me suis glissé dans la peau de mon personnage, la fille de Dolorès, et ce sont mes propres rencontres qui ont structuré et enrichi le scénario initial » (Bruno Loth).



Pour le reste, la présence de ces deux femmes a l’avantage de permettre d’imbriquer une destinée individuelle à la grande Histoire de l’humanité.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Dolorès

(SC971) A travers l'histoire de Marie/Dolorès, on découvre ou re découvre l'histoire de l'Espagne depuis la guerre civile jusqu'au mouvement des Indignés en 2011. La maladie d'Alzheimer, les relations mères-filles et les secrets de famille sont aussi des thèmes abordés dans cette BD. Je trouve cependant que la volonté d'expliquer de façon exhaustive et pédagogique l'Histoire avec un grand H éclipse trop l'histoire de ces trois femmes (la grand-mère, la mère et la fille) et que par conséquent on a du mal à s'attacher vraiment aux personnages. Donc à voir pour le Prix.
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Ouvrier, Mémoires sous l'Occupation : volume 2

Point d’acte héroïque, point d’acte fourbe. Jacques fut comme beaucoup de Français, un homme qui a tenté de vivre dignement en ces temps difficiles. Ce portait sans fioritures d’un homme au cœur bon est certainement le plus bel hommage qu’un fils pouvait faire à son père.
Lien : http://www.bodoi.info/ouvrie..
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Ouvrier, Mémoires sous l'Occupation : volume 2

Le style sobre et sensible de Bruno Loth, toujours aussi maîtrisé, nous entraine dans les pas de son père, sans jamais lasser.
Lien : http://www.actuabd.com/Ouvri..
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Apprenti, mémoires d'avant-guerre

« Apprenti, mémoires d'avant-guerre » de Bruno Loth raconte les années d'apprentissage de son père aux chantiers navals de Bordeaux, à l'époque du Front populaire et du gouvernement de Léon Blum. Ce témoignage de la jeunesse d'avant-guerre qui profite de la démocratisation des loisirs avec les « auberges de jeunesse » est passionnant. Cela est possible grâce à la semaine de 40 heures nouvellement acquise et permet les discussions au coin du feu pour « refaire le monde ».

L'auteur évoque aussi les difficultés d'intégration des « arpettes » dans le monde du travail ; encore mieux qu'un livre d’histoire.

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Apprenti, mémoires d'avant-guerre

L'auteur évoque en texte et en images les débuts de la vie professionnelle de son père, comme apprenti dans un chantier naval. Le plus difficile n'est pas le travail mais le manque de considération et de respect de certains aînés, qui, parce qu'ils ont connu le même sort, voire pire, estiment que les nouveaux doivent en baver et prouver leur 'virilité'.



Au-delà de cet aspect de la vie ouvrière, cette bande dessinée illustre le contexte socio-politique de la seconde moitié des années 1930 : la victoire électorale des partis de gauche, la mise en place du Front Populaire et de ses premières réformes.



Le graphisme est agréable. Les teintes sont plutôt douces, généralement deux ou trois couleurs selon le contexte (gris, noir et bleu pour les scènes de travail des ouvriers, et rouge pour les scènes en maison close).



Une brève postface agrémentée de quelques planches photographiques complète l'ouvrage. Elle est intéressante puisqu'elle rappelle le contexte historique du récit mais aurait gagné à être un peu plus développée.
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Ermo, tome 1 : Le magicien

Les premières pages évoquent un livre pour enfant, du genre "Sans Famille", mais très vite la violence se taille une belle part.

Ermo est un jeune orphelin dans l'Espagne de 1936. Ses copains de rue le trouvent un peu étrange avec cette habitude qu'il a de converser avec les ombres de ses deux parents morts. Il assiste à une représentation d'un cirque familial ambulant et se cache dans l'une de leurs malles.

Au village où ils font halte pour installer leur chapiteau, l'ambiance est hostile : la violence est pregnante... et ne va pas tarder à se déchaîner.

Deux camps se déchirent en Espagne, jusqu'à ce petit village.

La fin est heureuse, sauf que le camion s'éloigne et laisse derrière lui un village d'où s'élève la fumée d'un reste d'incendie.



Les couleurs choisies : beaucoup de gris plus ou moins sombre, du blanc, qui éclaire si peu cette majorité de gris, et du rouge carmin, signe de la menace.



Les premieres pages la BD est presque sereines, mais les suivantes vont évoluer avec un dessin beaucoup plus agressif et réaliste. Des hommes sont cruellement bléssés et le sang coule, salement.



Premier tome, qui me donne envie de découvrir les suivants.
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Brigadistes !

Les habitués du blog commencent à connaître le principe de cette collection, les autres pourront se reporter à ce que j’en disais au sujet de 50 ans après, des nouvelles de Mai 68 ou de C’est l’anarchie!. Côté auteurs et autrices… ah non, auteurs seulement! Bref, pas besoin de s’étendre, vous m’aurez compris. Côtés auteurs donc, on retrouve pas mal des habitués de la collection et donc de la première ligne de la littérature noire française actuelle. On retrouve surtout beaucoup de personnes qui ont déjà écrit sur la guerre d’Espagne (comme Maurice Gouiran, Ricardo Montserrat, Jean Ortiz, Philippe Pivion, les 3 Patrick: Amand, Bard, et Fort… ) mais qui ont aussi chanté à ce sujet (Pierre Domengès, Pascal Gabay, Tomas Jimenez, Serge Utgé-Royo, ou, peut-être plus inattendu ici, Cali, lui-même petit-fils de brigadiste) sans oublier les bédéistes Fabien Lacaf et Bruno Loth (qui sur notre sujet du jour est tout à la fois scénariste, illustrateur et éditeur de la série Ermo). Bref, des gens qui maitrisent un peu le sujet.



Brigadistes! n’a cependant pas vocation à être un ouvrage historique sur les Brigades Internationales. Il s’agit d’un recueil de nouvelles noires qui joue pleinement son rôle de nouvelle littérature réaliste qu’est la littérature noire. Ni historique ni hagiographique, le recueil donne au travers de différents parcours, différentes péripéties, un aperçu du vécu des brigadistes, de leurs souffrances, leurs espoirs et leurs désillusions, les solidarités et les divisions, les fidélités et trahisons…



Outre le plaisir de quelques textes à l’écriture particulièrement savoureuse, j’en garde le souvenir de quelques angles originaux comme Gilles Del Pappas qui nous narre une rocambolesque contribution de Marius Jacob au combat des brigadistes, la note punk 77 de Domengès, la touche sports populaires de Patrick Amand ou Roger Martin qui aborde la trop méconnue participation de noirs américains (et le soutien de certaines de leurs stars)…



Je n’en dirai pas plus car tout ce que je pourrais écrire sur le recueil sera moins intéressant à lire que le recueil lui-même. Fermez donc cette page et allez acquérir Brigadistes!.



Critique extraite d'un article publié sur le blog R2N2 à l'occasion de la mort de Josep Almudever Mateu, dernier membre encore en vie des Brigades Internationales.
Lien : https://romancerougenouvelle..
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Viva l'anarchie, tome 2

1927 : Un déjeuner notable au 18 rue Jarry à Vincennes, chez Nestor Makhno, rassemble les 2 fameux anarchistes et leurs proches : l'hôte, d’origine ukrainienne et l’ibérique Buenaventura Durruti. Enjambant les frontières, nos célèbres libertaires vont successivement narrer leurs combats pour les valeurs partagées de fraternité et d’égalité.

L’un est un « guerillero » anarchiste ukrainien qui organisa une lutte tout azimut à partir de 1917 contre les troupes d’occupation allemandes et autrichiennes puis contre l’armée blanche pro-tsariste au gré du soutien de circonstance de l’armée rouge de Trotsky avant qu’elle ne se retourne contre ces anarchistes. Le bolchevisme ne plaçant pas en effet la liberté individuelle, l’égalité et l’autogestion au centre, de ce que la préoccupation communiste libertaire exigeait.

Mais avant de fuir pour la France devant la répression féroce de l’armée bolchevique, Makhno devenu héros nationaliste ukrainien, y expérimente quelques années avec un certain succès, l’établissement de communes libres et égalitaires.

Durruti est un missionnaire, un « cosaque » au service de l’anarchisme espagnol que deux actions successives et malheureuses contre la monarchie obligent à fuir en France puis en Amérique du Sud. Il y continue son combat de justice sociale à Cuba comme au Mexique. Il emprunte alors à l’image de Robin des Bois pilleur de banque ou de redresseur de tord dans les plantations. Il y devient même assassin. La quête d’un idéal de paix, de non-violence et de fraternité propre au mouvement anarchiste devant se heurter à la violence sociale et politique du moment.

La vision matérialiste de l’histoire propre à Karl Marx permet la mise en parallèle des conditions sociales dégradées, terreau fertile au mouvement libertaire. Le découpage précis du scenario permet de parfaitement comprendre la chronologie de ces deux séquences anarchistes largement ignorées.

Une belle lecture humaniste.

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Viva l'anarchie, tome 1 : La rencontre de M..

« Viva l’anarchie ! La rencontre de Makhno et Durruti» 1ère partie. Scénario et dessin : Bruno Loth, Couleur : Corentin Loth. La boîte à bulles 2020.



Alors que l’affaire Sacco et Vanzetti fédère les passions outre-Atlantique, Bruno Loth rappelle opportunément les engagements libertaires en France d’un Sébastien Faure sur le terrain de l’éducation et de Louis Lecoin dans le mouvement pacifiste, fer de lance du refus de la conscription militaire. Les théoriciens de l’anarchisme et du bolchevisme libertaire sont cités comme figures tutélaires : Kropotkine et Bakounine dans l’empire russe, Blanqui et Proudhon en France.



1927 : Après des années d’incarcération, 3 anarchistes espagnols Derruti, Ascaso et Jover rencontrent, à l’occasion d’un déjeuner, le communiste libertaire Ukrainien Nestor Makhno, fondateur de l’armée révolutionnaire ukrainienne en lutte contre les Bolcheviks de 1917 à 1921. Le cadre du déjeuner posé, Bruno Loth peut détailler les aventures des protagonistes tant en Espagne qu’en Russie.



Sur les cendres fumantes du tsarisme, la province ukrainienne voit la création de soviets libres sur la commune de Gouliaï-Poli dans une union paysanne et ouvrière.

La dictature espagnole de Primo de Rivera trouve son prolongement dans le joug spirituel d’une Église conservatrice. La répression sociale symbolisée par les « Pistoleros », qualificatif poétique pour désigner des assassins supplétifs aux mains de la classe possédante, y est féroce. L’élimination physique des leaders contestataires est une option.

Mais comment réagir à la violence quand les fondements même de l’anarchisme la rejettent ?

Dans cette séquence historique de l’entre-deux guerres, Bruno Loth met en parallèle les ressorts ayant prévalus aux mouvements anarchistes sur le lit commun de la misère sociale.



Le dessin semi-réaliste propose une série de visages anguleux aux petits yeux de fouine. Les sublimes couleurs sépia de Corentin Loth plantent cette séquence historique dans un passé néanmoins proche alors que les bulles contextuelles sont rehaussées d’une couleur de fond bleu ciel. Le plaisir de lecture accompagne l’efficacité du récit.

Vite, le tome 2 n’est pas loin...
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Ouvrier, Mémoires sous l'Occupation : volume 2

Un second tome à l’image du premier, plutôt intéressant même si le récit est bien plus une tranche de vie personnelle qu’un témoignage d’époque.

Ainsi, la guerre est vue d’assez loin, tout comme la résistance, le STO, Pétain, les allemands, la vie difficile…
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Les fantômes de Ermo, volume 1/2

N'importe qui vous le dira, pour peu qu'il me connaisse légèrement, j'adore l'Espagne, mais pas n'importe laquelle celle de la colonne Duruti et de la révolution libertaire des années trente.

Au delà des origines de ma famille, mes évolutions politiques mon conduit tout directement vers ce premier tome de la bande dessinée de Bruno Loth: "Les fantômes d'Ermo".

Ne pouvant pas passer à côté de la mise en image de cette période oublié de l'histoire de l'humanité.

Cette période si riche en enseignements que les puissant de notre monde l'ont balayée comme la commune une soixantaine d'année plus tôt, il ne faudrait pas que cela donne des idées...

Bref revenons à nos libertaires (je ne pouvais désâment pas dire "moutons" ici).

Bruno Loth prend ici le point de vue d'un enfant, orphelin des rues, pour décrire la division du peuple espagnol entre la droite fascisante bercée depuis des siècles par la religion catholique et les idées socialistes fraîchement élues.

Bien documentée ce premier tome nous amène dans le Barcelone estampillé CNT/FAI et laisse ressentir la solidarité née des expropriations, de la collectivisation et de l'autogestion.

Solidarité qui poussa femme et homme à faire barrage au nationalisme franquiste bien que l'équipement et l'entraînement ne fut pas au rendez-vous.

Pour ses planches l'auteur choisit les nuances de gris et le rouge comme seules couleurs ce qui donne un superbe rendu. Les petits villages espagnols sont bien représentés et largement reconnaissable, la grande Barcelone également avec notamment la colonne Christophe colon tenue par les putschistes. Les personnages sont, pour moi, un peu plus aléatoire mais c'est une questions de goût...

Le seul petit hic pour moi dans tout cette fresque étant :

les intervention des fantômes (parents décédés d'Ermo) qui arrivent systématiquement en "Deus ex- machina" de toutes situations tendues.

Voilà cela ne m'empêchera pas de sauter sur le tome 2 des que l'occasion se présentera.



Ps: en bonus 3 pages sur la guerre civile espagnole avec des images d'archives.



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Les fantômes de Ermo, volume 1/2

Autant ce pays, l'Espagne, ne m'attirait pas, autant la guerre d'Espagne me fascine ....J'ai avec cette guerre et ce pays , des liens invisibles .....Par exemple, j'ai appris , il y a deux ans, que j'avais un grand oncle mort durant cette guerre et que son prénom a été donné à mon père pour cette raison (quasiment 50 ans pour l'apprendre ! La famille et ses secrets ...). Et puis, nous avons rencontré Bruno Loth lors d'un festival de Bd, personnage bavard et sympathique qui nous a raconté qu'il s'autoéditait, alors on est reparti avec des bd ....Ermo est donc un de ces fils invisibles qui me lient à cette guerre d'Espagne.

La première partie dans le sud m'a moyennement plu ; la seconde à Barcelone avec l'insurrection de la ville et la rencontre avec Durruti, énormément , plus rythmée, plus d'action . Les parents fantômes qui résolvent tous les problèmes, bof-bof, le coup de crayon, sympa, les conflits et les forces en présence , bien et clair, le parti pris des 3 couleurs, excellente idée.

Bon... j'ai laissé Ermo à Barcelone, je file le retrouver dans le tome 3/4
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Viva l'anarchie, tome 1 : La rencontre de M..

★★★★☆ Viva l'anarchie ! [la rencontre entre Makhno et Durutti ] [#laBoîteàBulles], Au nom de la Liberté…



Viva l’Anarchie! amorce un diptyque captivant qui nous raconte la rencontre entre deux figures du monde libertaire du début du XIXe siècle.



Bruno Loth s’appuie sur une solide documentation pour nous raconter ce repas durant lequel Nestor Ivanovitch Makhno et Buenaventura Durruti ont pu échanger sur leurs combats respectifs pour un monde plus juste. Les paroles échangées durant ce repas permettent au lecteur de mieux comprendre ce qu’est l’anarchie qui donne du sens aux mots gravés aux frontons des bâtiments officiels… mais qui sonnent trop souvent creux……




Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Apprenti, mémoires d'avant-guerre

1936, avec la victoire du Front Populaire aux élections, un vent d’espoir souffle sur le monde ouvrier. Même s’il est doué à l’école, le jeune Jacques préfère devenir apprenti dans les imposants ateliers de construction navale, à Bordeaux. Jacques souhaite devenir autonome mais également aider ses parents avec son salaire. Jacques apprend son travail dans l’atelier des moteurs, au traçage, puis sur la coque du navire « L’Indochinois ». Il apprend également à se faire respecter car les apprentis sont souvent des souffre-douleurs pour quelques ouvriers mal attentionnés. Jacques vit aussi son adolescence, en dessinant, en lisant, en sortant au cinéma… Il a comme complice son frère et ensemble ils font leurs premières expériences de l’amitié et des filles.

Un récit tout à la fois intime et historique…
Lien : https://aproposdelivres.word..
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Guernica

Cette BD retrace avec des dessins simples et un scénario intelligent cette terrible journée d'avril 1937 qui décima le village de Guernica.

On a tous en tête ce qui s'est passé au pays basque espagnol à l'aube de la seconde guerre mondiale et Picasso a largement contribué au travail de mémoire mais ce livre a l'immense mérite de nous faire revivre cette période trouble de l'histoire.

La première partie dresse le portrait de la campagne Basque verdoyante, de ces jeunes nationalistes engagés, des paysans partis en guerre aussi mal chaussés qu'armés ou encore de ces femmes qui attendent le retour d'un fils ou d'un mari.

La seconde partie décrit l'horreur d'un bombardement commandité par Franco en association avec Hitler et Mussolini. Ce sont plus de 50 avions des armées allemandes nazies et italiennes fascistes qui ont lâché des centaines de bombes sur la petite ville qui comptait à l'époque quelques 5000 habitants. Le général Franco pensait que faire plier le pays Basque convaincrait le reste du pays de se soumettre alors que l'alliance germano-italienne trouvait ici le moyen de tester un arsenal qui serait ensuite utilisé pendant la seconde guerre mondiale.

En filigrane de ces deux parties il y a Pablo Picasso à qui le gouvernement espagnol a commandé une œuvre pour l'exposition universelle de 1937 à Paris. Picasso est en mal d'inspiration et ce terrible drame lui permettra de rendre honneur à son pays en réalisant sa célèbre fresque Guernica. La compagne de l'époque de Picasso c'est Dora Maar et c'est elle qui immortalise avec son appareil photo le cheminement artistique du peintre.

C'est une BD aussi intelligente qu'émouvante. Une habile façon de perpétuer le souvenir et de combattre l'oubli.

Aujourd'hui, Guernica est un lieu symbolique, c'est un peu une ville sainte pour l'Espagne et la fin du livre avec le témoignage d'un des survivants de cette journée, les clichés de Dora Maar, l'explications de l'arbre "saint" est un complément passionnant.
Lien : http://www.instantanesfutile..
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Les fantômes de Ermo, volume 1/2

Les fantôme de Ermo est une bande dessinée de Bruno Loth, abordant le sujet de la guerre d'Espagne, vu par un enfant.



Ermo est un jeune orphelin, il vit donc dans la misère, et dort dehors. Et c'est alors qu'éclate la guerre civil Espagnol opposant nationalistes aux républicain. Elle opposa donc pour simplifié les Fascistes et les communiste / anarchistes.

C'est dans ce contexte que Ermo va être adopté par une troupe de saltimbanque, de circassien et magicien. Au fil de leurs voyage, leur troupe sera confronté aux troupes fasciste, et va finir de se battre auprès libertaires, a participé à la révolution ouvrière.



C'est une très bonne, bande dessinée. Elle est très intéressante, plein de détail, et d'information sont donné. On suit donc à travers les yeux d'un gosse la guerre civil, à travers des scènes assez violente et dure.

Les dessins sont assez bien réussi. Les couleurs utilisées ne sont que des nuances de gris, et du rouge.

Une vrai réussite.
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Ouvrier, mémoires de l'occupation : volume 1

Cet interlude BD m'a enchantée.

Quelle bonne idée d'avoir mis en image le quotidien des ouvriers des chantiers navals pendant la deuxième guerre mondiale à Bordeaux.

"Ouvrier, mémoires de l'occupation : volume 1" de Bruno Loth m'a fait penser à mon oncle Gilbert qui était ouvrier à cette époque et qui a aussi connu les auberges de jeunesse. J'ai déjà réservé à la bibliothèque le tome précédent intitulé "Apprenti, mémoires d'avant-guerre".



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Ouvrier, mémoires de l'occupation : volume 1

(Mémoires sous l’Occupation, vol. 1)



Je reprochais récemment au dernier album de Tardi d’après son père, cet antihéros, le mélange des genres («Moi, René Tardi»). Il n’est pas interdit, comme Louis-Ferdinand Céline, de mêler le drame personnel à la peinture d’histoire, bien au contraire. Mais le drame, Céline l’a vécu, et le péché atroce qu’il a commis, de partir à la guerre la fleur au fusil, et tout ce qui s'ensuit à quoi la légalité n'enlève rien, il s’en accuse d’abord au premier chef ; ça permet à ses meilleurs romans de ne pas verser dans la morale édifiante, voire d’atteindre l’humour humble du cocu qui sait qu’il est cocu et s’en moque autant que possible (Les soldats sont des cocus qui reviennent avec des blessures plus profondes que les blessures d’amour).



Le drame de Tardi Jr est seulement d’avoir eu un père, ancien prisonnier de guerre aigri et radoteur, s’accusant d’un péché bien différent: celui d’avoir connu la défaite.



Céline est d’ailleurs un auteur pleinement populaire, et non populiste. Il n’accuse pas seulement les élites «judéo-maçonniques» et cléricales du péché de la Grande Guerre, mais aussi les prolos et les paysans, les employés de son rang, de se laisser conduire systématiquement au néant par le joueur de flûte –de préférer le bar-PMU à l’histoire.



De populisme on ne trouve pas trace non plus, ou presque pas, dans la BD-témoignage de Bruno Loth d’après son père, et donc pas le «pathos» psychologique sur la relation père-fils. «Mon père avait entre 20 et 25 ans, c’est un témoin direct, et ses souvenirs d’homme ordinaire m’apparaissent aujourd’hui comme une véritable aventure.» C’est assez malin, plutôt que de s’inventer un drame, de tirer de celui, réel, vécu par son père, matière au récit. Mais l’auteur exagère un peu, car ce n’est pas exactement ici un récit d’aventure.



Jacques Loth, illustré par son fils, nous narre les conditions de la collaboration forcée des ouvriers des chantiers navals de Bordeaux, ô combien stratégiques en temps de guerre. La résistance? Bien peu s’y risquent. Jeunes, sans famille, jugés inconséquents par leurs parents le plus souvent. Travail et nécessité de gagner sa croûte, bien que l’Allemagne porte ces valeurs au pinacle, font loi bien au-delà des frontières de ce pays, et notamment parmi les ouvriers qui, pour ainsi dire, n’en connaissent pas d’autres. La résistance est un luxe. On s’étonne de l’ampleur des représailles, après qu'un officier allemand a été abattu. Lorsqu’un de ses potes est fusillé, Jacques est stupéfait, lui qui est si doux, au point que sa fiancée le largue en cinq sec, si gentil qu’il ne ferait pas de mal à un Allemand. Tout l’intérêt de ce témoignage réside dans la douceur du personnage, selon moi, qui promène un regard étonné parmi ses contemporains plus vifs, occupés dans tous les sens du terme, et rend donc un témoignage moins militant ou moins passionné de cet épisode d’Occupation.



Le défaut est, a contrario, d’une vision un peu idyllique du monde ouvrier, lisant des bandes-dessinées et partant jouer aux trappeurs l’été au bord de l’eau (au cours du Front populaire), tels des boy-scouts. Pour un peu on pourrait penser que, «si tous les ouvriers du monde se donnaient la main, ce serait la fête à l’humanité, etc., etc .»… suggestion qui aurait certainement fait ricaner Céline, comme les images d’Epinal stalinienne. On sent peu la dureté de la mécanique, imprimée le plus souvent sur l'ouvrier.



De même on peut supposer que le jeune homme Céline, plutôt agité, s’il avait connu l’Occupation et non joué les héros en 14-18 précédemment, se serait lancé dans quelque coup de résistance saignant, contrairement au héros de la BD. Pourquoi ? Eh bien pour connaître l’aventure, pardi, celle que le destin dicte d’en-haut aux hommes, et contre laquelle ceux qui préfèrent cultiver leur jardin ou astiquer leur moto ne peuvent rien...
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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