J'avais grandi à quelques miles de là, sur les rives du lac de Starvation. Mon père était mort d'un cancer du côlon quand j'avais 7 ans, et donc j'avais grandi avec ma mère dans notre maison jaune en planches, sur la rive méridionale du lac. Nous avions un ponton délabré, un radeau plongeoir, et une barque de pêche avec un moteur hors-bord de 10 chevaux, tout ce dont un gamin a besoin pour adorer les étés sur un lac bleu et clair. Durant les longs hivers, je jouais goal, le petit mec à peine plus grand que le filet, avec l'équipe des jeunes de la ville, les Rivers Rats. J'étais le goal de l'équipe qui avait battu pour la première fois les très puissantes équipes de Détroit, alors que personne n'imaginait que c'était possible. Et j'étais aussi le gardien qui avait encaissé un but dans les prolongations, but qui avait coûté notre seule et unique chance de remporter le championnat d'État.
Mon pick-up descendait la deux-voies gelée qui serpentait entre les pins vers Walleye Lake. Je m'étais souvent demandé pourquoi on avait donné ce nom à ce lac car personne n'avait jamais attrapé la moindre perche dans ses eaux boueuses et saturées d'herbes. Une carpe, peut-être, ou une truite idiote. Mais jamais une perche.
J'avais grandi à quelques miles de là, sur les rives du lac de Starvation. Mon père était mort d'un cancer du côlon quand j'avais 7 ans, et donc j'avais grandi avec ma mère dans notre maison jaune en planches, sur la rive méridionale du lac. Nous avions un ponton délabré, un radeau plongeoir, et une barque de pêche avec un moteur hors-bord de 10 chevaux, tout ce dont un gamin a besoin pour adorer les étés sur un lac bleu et clair. Durant les longs hivers, je jouais goal, le petit mec à peine plus grand que le filet, avec l'équipe des jeunes de la ville, les Rivers Rats. J'étais le goal de l'équipe qui avait battu pour la première fois les très puissantes équipes de Détroit, alors que personne n'imaginait que c'était possible. Et j'étais aussi le gardien qui avait encaissé un but dans les prolongations, but qui avait coûté notre seule et unique chance de remporter le championnat d'État.
C'était un manque de veine vraiment extraordinaire, une faute stupide qui nous coûta le titre du Michigan dans notre propre patinoire, ici, dans notre ville, devant quasiment tous les gens vivant à 50 kilomètres à la ronde. Je ne pouvais pas vraiment les blâmer de ne pas me pardonner, de me traiter de «passoire», d'«entonnoir» et de «pylône» derrière mon dos, et parfois même en face, s'ils avaient assez picolé. Je m'étais rejoué mon erreur dans ma tête un million de fois. J'avais du mal à me la pardonner, moi aussi.
On dirait bien que Coach est revenu d'entre les morts
On pourrait éventuellement se demander si son père aurait été capable de remettre à flot ce navire en train de couler. Peut-être. Mais il n'est plus parmi nous. Entre les mains de son fils, le navire n'a fait qu'accumuler plus d'eau encore.
Ça suffit les métaphores nautiques, me dis-je.
Ce n'est pas un crayon, avait-elle dit. C'est un putain de crayon. Ce n'est pas une lampe, c'est une putain de lampe. Seuls les barbares ou les idiots parlent comme ça. J'avais souri et dit : "Tu veux dire les putains de barbares, non ?"
-Le fidèle Pilot, dit Soupy. Le meilleur journal du tout le Michigan pour emballer le poisson.
Notre slogan, imprimé depuis cinquante-sept ans sous le nom du canard était, en fait : "Le meilleur papier de tout le Michigan."
Vois si tu peux retrouver un type nommé Jeff Champagne. Il vivait ici dans le temps. Il jouait avec moi pour Blackburn.
-Champagne ? Comme le truc pétillant ? Où il est ?
-Comme le truc pétillant. [...]
C'est de l'histoire ancienne, Trap. Si je commence à me pencher sur mes conneries, il se pourrait que je me souvienne combien c'était marrant, et que je me remette à en faire."
Perdre, c'est bon pour gagner.