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Critiques de Bryan Hitch (50)
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The Authority, tome 1

De passage à ma médiathèque pour emprunter la BD de "Watchmen" qui n'était pas disponible, je suis tombé sur un employé fan de BD qui m'a vendu avec brio la BD "The Authority" dont il est question dans ce billet, il ne faut jamais sous estimer le pouvoir de persuasion d'un passionné, j'en ai eu la démonstration à cette occasion.

"The Authority", c'est ce qu'on appelle un "comics", c'est à dire une bande dessinée qui parle de super héros en costume dont le destin est de sauver le monde, rien de moins (et pas plus, mais c'est déjà beaucoup).

Pour ce qui est des dessins on touche la perfection, rien à redire, c'est beau, les graphismes sont fins et les couleurs admirables, les expressions des personnages sont parlantes et révèlent beaucoup de caractère, disons le c'est vraiment chouette.

Côté scénario, ma foi, c'est on ne peut plus minimaliste, pour ceux qui connaissent l'expression, on est un peu dans du "hack and slash", je vois l'ennemi, je bute l'ennemi, le plus souvent en mode "éparpillé façon puzzle", fin de l'histoire. Il y a à chaque fois un super méchant, du genre "boss" de fin de jeu pour passer au tour suivant, ce volume de 330 pages nous proposant trois histoires, qui, bien que différentes vont se ressembler furieusement, puisqu'à chaque fois le monde sera en grand danger, avantage, on peut suivre le tout avec trois neurones connectés.

Bon, ce n'est pas une critique en soit puisqu'il s'agit de comics, je dirais même que dans cette catégorie on est dans le top, j'ai été très fan à l'adolescence et je trouve que le style n'a pas pris une ride, il s'est même plutôt embelli avec une génération d'illustrateurs de talent.

Pour conclure, c'est une belle découverte, il est même possible que je passe au tome deux un de ces quatre ;)
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Justice League Rebirth, tome 3 : Intemporel

Allez hop ! Je vous la fais trois en une. Un mot pour donner mon avis sur les trois premiers tomes de Justice League Rebirth, en condensé.



Du coup ça fait pas mal à raconter. Car c’est le début du « Rebirth », nouvelle mouture d’un univers à nouveau secoué, mélangé et reformé, après la version précédente qui s’appelait, en français, « Renaissance » (lol).

Bon, cette fois la coupure n’est pas discontinue. Les héros se souviennent de la version précédente. Apparemment Justice League a perdu son Superman, mort avec les honneurs. Mais un autre Superman venu d’un univers parallèle ou d’un reboot antérieur, qui se la coulait douce dans cet univers avec sa femme Loïs et leur fiston (eux aussi étrangers à cet univers), décide de sortir du bois. Mais les autres membres de Justice League se méfient (surtout Batman évidemment) : ce n’est plus leur ami là, c’est un étranger, plus mur, plus expérimenté.



L’équipe se compose du trio central Superman, Batman, Wonder Woman (cette dernière est encore dans sa personnalité pré Rebirth, genre guerrière qui aime la bagarre, donc pas encore le personnage beaucoup plus pacifique de son propre Rebirth – voir mes billets à ce propos si vous êtes curieux). Il y a Flash / Barry Allen, Cyborg, Aquaman et deux jeunes Green Lantern pour le prix d’un.

Je ne vais pas raconter toutes les aventures en détail, mais il y a un net fil rouge. En gros l’univers DC, tourneboulé, essoré, désintégré façon puzzle et reconstruit tellement de fois, craque de partout (ça fait très mise en abyme). Quelque chose « d’extérieur » menace de rentrer et ça risque de ne plaire à personne.

Evidemment, la Terre et ses super-humains sont responsables de cet état de fait. Et des tas de menaces extraterrestres, entités magiques ou spatio-temporellement mal localisées, de plus en plus puissantes au fil des épisodes, cherchent à sauvegarder l’univers. Systématiquement, la solution passe par un nettoyage en règle de la Terre : absorption de sa population dans une conscience unique, piratage informatique jusqu’au niveau des cerveaux, retour dans le temps pour éliminer les événements menant à la création de forces cosmiques (force véloce, magie, divinité, etc.).

La Justice League s’oppose à ces méthodes qui condamnent la Terre. D’où des tonnes d’action plutôt prenantes. Le scénariste Brian Hitch taquine.



Point de vue relations interpersonnelles, c’est plus dilué. Il y a Superman qui essaie de passer outre la méfiance de ses collègues et reste un peu à l’écart, Flash qui tente un rapprochement avec la fille Green Lantern (sentiments partagés on dirait), pas grand-chose d’autre. Le scénario joue beaucoup sur la lutte contre soi-même, contre ses doutes ou sa mélancolie.



Voilà pour le tour d’horizon. Je vais poursuivre car c’est plutôt fun.

A+

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Fantastic four par Mark Millar et Brian Hitch

Ce recueil dédié aux "Fantastic Four" regroupe les épisodes réalisés par le scénariste Mark Millar que j'aime beaucoup et le dessinateur Bryan Hitch que j'aime beaucoup aussi, donc malgré les limitations de cette franchise Marvel j'ai passé de chouettes moments super-héroïques. La série est née en 1961, et même si la valse des artistes, des reboot, relunch et remake permet dans un éternel recommencement de l’adapter à l'époque à laquelle elle vit, elle reste néanmoins dans mon esprit assez proche d'un sitcom familial des sixties car les "Fantastic Four" c'est un peu "Ma Sorcière bien-aimée" en mode Science-Fiction ^^



"Dans un monde nouveau" (Fantastic Four 554-557, avril à juillet 2008), Mark Millar reprend ses thèses antisystème et parvient à les développe malgré le carcan mainstream du politiquement correct Marvel / Disney.

Les auteurs nous offre une super séquence prégénérique très cool mêlant "Dr Who" et "Retour vers le futur" ! Et ensuite on nous plonge dans le train-train quotidien des Quatre Fantastiques :

- Red Richards est toujours plongé dans ses projets, sauf que ceux-ci impliquent de collaborer avec son ex

- Jane Richards enchaîne les problèmes d’épouse et de mère en galérant pour trouver une nourrice…

- Ben continue de rechercher l’amour de sa vie, qui ici pourrait être une institutrice de Brooklyn

- Johnny lui passe d’une tocade à l’autre avant de tomber sous le charme d’une super braqueuse de banque

- Franklin souhaiterait ne pas être un enfant comme les autres

- Valéria souhaiterait être une enfant comme les autres

Alors Red Richards est appelé par une ex pour l'aider sur son projet de Terre 2.0. Donc les ploutocrates et leurs caniches politicards du monde entier se sont alliés pour mettent la main au porte-monnaie et créer un monde de secours, alors qu'ils ne dépensent pas un seul dollar pour le monde tout court (c'est le fameux « plutôt crever que de reconnaître que je me suis trompé, donc après moi le déluge ! » »... Il y a quelque chose de pourri au royaume de la ploutocratie (plénoasme), mais ça ne choque pas le super-scientifique yankee, comme tout le reste d'ailleurs (à part l'interdiction du port d'armes, ce truc-là ça choque par contre ^^) : offrir une planète entière pour une petite minorité (donc que deviendra la majorité une fois que les rats auront une fois de plus quitter le navire ?), imaginer des super-flics robotiques pour un monde où sans inégalités sociales il n'y aura pas de violence, imaginer un super système de défense pour un monde où sans pays et sans nation il ne servira à rien du tout, imaginer un super machine guérisseuse alors que pour éradiquer les maladies il suffit que tout le monde ait accès aux soins qui existent déjà mais qu'on vend à prix d'or à ceux qui ont les moyens de se les payer (ben oui comment expliquer à quelqu'un qu'il doit payer 2000 dollars par mois un traitement qui est prodigué à 200 dollars voir 20 dollars dans d'autres pays ?), un super ordinateur pour réguler l'économie mondiale qui ne sert à rien puisque qu'il suffit de reprendre ce qui a été fait durant les Trente Glorieuses (1943-1973 : régulation maximale de la finance et des über rich = 0 crises économiques ; 1973 – 2013 : dérégulation maximale de la finance et open bar pour les über rich = 7 crises économiques mondiales... Oui mais non tous les économistes du monde nous disent matin, midi et soir dans tous les médias prestitués qu'il faut aller encore plus loin dans la dérégularisation pour que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes, d’ailleurs quand on rétablira ce bon vieil esclavage on aura vaincu le chômage !!!). Premier coup de semonce quand le robot géant servant de flic sur la Terre 2.0 glisse dans notre monde et pète et câble puisqu'il a été conçu sur le modèle de Captain America mais pour un monde désarmé et pas pour un surarmé... Red Richards l'attire à l'aide de son super-arme anti-Galactus qui elle aussi prend la forme d'un robot géant et lui fait sa fête en utilisant les contradictions de sa programmation. George Bush Junior et son exécutrice des basses œuvres Condoleezza rice grincent des dents...



"La Mort de la Femme Invisible / Requiem" (Fantastic Four 558-562, août 2008 à février 2009) est la suite et la fin de l'arc initié précédemment, et tout s'accélère quand Fatalis débarque au Baxter Building traqué par un groupe de super-humains inconnus au bataillon… Au bout du compte, toutes les sous-intrigues se rencontrent : les super-héros venus du futur sont en service commandé pour ramener dans un monde viable de ce qu’il reste de l’humanité à l’aide d’un Galactus lobotomisé (ce qui fait que les super-héros des Nouveaux Défenseurs sont passés de 147 à une poignée : Jane 2, Natalie X, Light Wave, Alex Ultron, Wolverine et son fils Hulk Junior)... Dans ce plan Fatalis et Johnny Storm servent de batteries d'appoint, car il faut ramener au XXIe siècle les 8 milliards de réfugiés du XXVIe siècle (et non de migrants comme les appellent les ploutocrates pour les faire passer pour des profiteurs voire des envahisseurs : le bon vieux « diviser pour régner »). Et ah oui, le plan cul de Johnny et la nouvelle nounou de la famille Ridchards font partie des super-héros anticapitalistes et au final pour sauver ce qui peut l'être en faisant cohabiter 15 milliards d'habitants il ne reste plus qu'une seule solution : prendre aux riches pour donner aux pauvres (héritage Robin des Bois ! ^^)



Dans "M. et Mme Chose" (Fantastic Four 563, mars 2009), Ben Grimm fait sa demande en mariage pour la énième fois donc tout est dans le titre donc je passe vite à la suite...



Dans "Le Monstre de Noël / Tu ne dévoreras pas Valéria !" (Fantastic Four 564-565, avril-mai 2009). Nous assistons à un voyage de Noël en Écosse qui emprunte à H.-P. Lovecraft / Stephen King / Neil Gaiman. Alors dans une région rurale victime comme dans d'autres de la crise (mais les politiciens, les économistes et les journalistes prestitués nous disent que tout va très bien en Grande-Bretagne hein, croyez-les hein, ils ne mentent jamais hein), il y a une ambiance pesante en raison d'un lourd secret à base de monstre antédiluvien et de sacrifices humains... Si vous avez lu "Americain Gods" jusqu'au bout vous savez comment on peut marier récit fantastico-horrifique et critique social sur la manière sur dont l'hypercapitalisme laisse sur le carreaux des régions et des populations entières...



Dans "Le Maître de Fatalis" (Fantastic Four 566-569 juillet-septembre 2009), on nous a beaucoup teasé du coup le blockbuster n'a pas eu sur moi l'effet escompté... On nous refait le coup du dévoreur de monde, le Marquis de la Mort et son nouvel apprenti, donc nous refait le coup aussi des siths qui toujours pas deux vont.. Alors les gentils vont chercher le Marquis de la Mort du passé pour utiliser ses pouvoirs sur la réalité (l'imagination est Dieu et Dieu est l'imagination !), puis on recrute des armées de héros et de dieux dans des terres parallèles pour l'affaiblir, avant que le Fatalis du futur ne lui assène le coup de grâce. C'est cool mais déjà vu again, d'autant plus que les auteurs ne sont plus dans les bonnes grâce de Marvel et sur cet arc on change donc de coloristes, d'encreurs, puis de dessinateur et de scénariste...
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Justice League Rebirth, tome 5 : Héritage

Allez un petit billet rapide sur les tomes 4 et 5 de Justice League Rebirth, ça va pas faire de mal.



On trouve un peu de tout dans le tome 4 : Une histoire sympa de boucle temporelle sans fin dans laquelle Flash est piégé. Deux histoires, amusantes sans plus, indépendantes du fil rouge principal de la série écrits pendant que Bryan Hitch était parti en vacances (hypothèse gratuite) ; elles mettent les deux jeunes Green Lantern en avant. Puis Hitch revient pour signaler que Aquaman a été déposé du trône d’Atlantide. Après une crise d’énervement qui se transforme en raz-de-marée, c’est sa reine Mera qui le remplace dans la ligue (elle est vraiment magnifique, cette Mera). Puis la ligue doit affronter une menace venue du fond des âges de l’univers, encore. Je rappelle que tout ça ne serait qu’un hors d’œuvre pour la vraie menace dont je me demande à quoi elle ressemble.



Le tome 5 contient un arc complet très orienté « days of future past » (cf. les X-men). Les enfants des héros de la ligue remontent le temps jusqu’à notre époque pour essayer de sauver leur monde en intervenant sur les événements passés. Au-delà de l’action et des tragédies que l’on apprend sur le futur proche, c’est super sympa de voir Flash courir à côté de sa fille ou Cyborg échanger des Qbits avec son fils. On a aussi un Aquaman vieilli et aigri transformé partiellement en cyborg, de toute beauté. Le dessinateur Fernando Pasarin touche sa bille.



Voilou les zouzous.

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Justice League Rebirth, tome 1 : Les machin..

Enfin, les séries du DC Rebirth sont arrivées ! Si vous ne savez pas ce qu’est le DC Rebirth, je vous invite à lire ma chronique sur le début de cette nouvelle continuité.



Aujourd’hui, je vais vous parler de Justice League Rebirth, qui a la lourde tache de passer après l’excellent run de Geoff Johns sur Justice League New-52. Alors, je vais le dire tout de suite, ce n’est pas du tout la même qualité. Si vous vous attendez à retrouver tout le talent de Geoff Johns, vous allez être clairement déçu. Mais il faut cependant mettre les choses en perspective. Tout ce que fait Geoff Johns est parfait, il ne faut donc pas faire de comparaison car ça n’a strictement rien à voir. Geoff Johns est un auteur qui est à un niveau tellement exceptionnel que peu lui arrivent à la cheville.



Maintenant que vous vous êtes départis de ce qu’avait fait Geoff Johns dans Justice League New-52, vous pouvez vous lancer dans Justice League Rebirth. Et c’est plutôt pas mal quand on regarde bien !



Bon, il faut passer outre le chapitre #Rebirth, qui ne sert pas vraiment à grand chose (comme tous les chapitres #Rebirth en fait) et qui servent juste à appâter le client. Une fois cela fait, on peut se lancer pleinement dans le vrai chapitre 1. D’ailleurs, si vous vous posez la question, sachez que les 5 chapitres de ce tome constituent un arc complet.



Pour ce premier arc on va découvrir des nouveaux venus dans la Justice League. On retrouve sans surprise Batman, Wonder Woman, Flash et Cyborg. Notons également le retour d’Aquaman (peu présent hélas dans Justice League version New-52) ainsi que deux nouvelles têtes avec deux Green Lantern. Il y a Simon Baz, le Green Lantern qui s’occupe du secteur de la Terre, ainsi que Jessica Cruz qui s’est vu dotée des pouvoirs lors de son combat contre le syndicat du crime (dans les tomes 6 et 7 de Justice League New-52).



J’ai beaucoup aimé l’ajout de Jessica Cruz et de Simon Baz qui apportent vraiment une dimension spatiale à une équipe qui en manquait cruellement. Aquaman aussi apporte le coté mythologie marine que j’aime bien, avec sa vision des choses souvent différente de celle de ses amis.



Et puis, bien évidemment, il y a le nouveau Superman ! Il y a peu je publiais la chronique de Superman Requiem, dans lequel Superman trouvait la mort. Mais par chance il y a un autre Superman qui vit sur notre Terre depuis quelques années, et qui va pouvoir prendre la relève. Si vous souhaitez lire ses origines, je vous conseille l’excellent Lois et Clark.



Et il n’est pas évident pour le nouveau Superman de se faire une place dans ce monde, car il va devoir gagner la confiance de la Justice League, et surtout de Batman et Wonder Woman.



Voilà pour les personnages. Ensuite, vient l’histoire, et c’est pas mal non plus car cela ne traine pas en longueur. Une menace immense arrive et frappe la terre de tous les cotés, activant toutes les failles dans la croute terrestre. C’est la faille de San Andreas, mais partout dans le monde. Quelque chose semble se réveiller, quelque chose enfoui dans notre Terre depuis toujours. C’est rythmé, dynamique, les dessins sont vraiment sublimes, et c’est parfaitement accessible. On peut comparer ce premier tome, ce premier arc, à un espèce de gros blockbuster de film américain. On en prends plein les yeux, on découvre des nouveaux personnages et franchement c’est divertissant.



Alors, oui, ce n’est pas du niveau de Geoff Johns, et je pense que cela ne vise pas du tout le même public. Il faut dire qu’entre New-52 et Rebirth, 5 ans se sont écoulés, et les films DC sont actuellement sur le devant de la scène. Il était donc logique que les comics s’ouvrent au grand public en proposant une première histoire belle, rythmée et accessible. C’est du comics pop-corn, c’est bien traité et on ne s’ennuie pas une minute. C’est un point d’entrée idéal pour les nouveaux lecteurs comme pour les anciens.



Bon c’est sur que si vous souhaitez que les personnages soient plus développés, il faudra vous tourner vers leur séries respectives. À l’heure ou j’écris ces lignes j’ai déjà lu Batman Rebirth et Wonder Woman Rebirth, et je vous confirme que les protagonistes y sont plus travaillés. Mais c’est normal, c’est souvent le cas, les séries sur un seul personnage développent mieux ledit personnage qu’une série sur un groupement.



Rythmé, dynamique, accessible, divertissant, Justice League Rebirth ne déçoit pas, en tout cas pour ma part. Je n’en attendais pas plus que ça, et je suis très satisfait par ce premier tome. Et puis, même si c’est en dessous de ce qu’avait fait Geoff Johns, cela reste largement au dessus de ce que l’on peut lire chez Marvel actuellement (on en parle du mauvais Civil War 2 ? ).


Lien : https://chezxander.wordpress..
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Décennies : Marvel dans les années 2000 - La Un..

Ce tome est le septième dans la série d'anthologies publiées pour célébrer les 80 ans d'existence de l'éditeur Marvel Comics. Il comprend Ultimate Spider-Man 1, Wolverine: The Origin 2, The Ultimates 1, Truth: Red White & Black 1, Astonishing X-Men 1, Civil War 2, Captain America 25, et une partie du numéro 583 d'Amazing Spider-Man. Jess Harold écrit une introduction d'une page qui revient sur les sorties de chacune de ces séries avec une densité d'information assez faible de type promotionnelle.



Ultimate Spider-Man 1 (scénario de Bill Jemas & Brian Michael Bendis, dessins de Mark Bagley, encrage d'Art Thibert) - Norman Osborn est en train de regarder les résultats d'une expérience génétique sur une araignée dans un laboratoire de son entreprise. Peter Parker se fait enquiquiner par deux zigotos dans l'établissement de restauration des lycéens. Son Oncle Ben arrive ce qui permet de calmer le jeu. Le harcèlement recommence le lendemain dans les couloirs du lycée. Wolverine: The Origin 2 (scénario de Bill Jemas, Joe Quesada, Paul Jenkins, dessins d'Andy Kubert, mise en couleurs de Richard Isanove) - Dog Logan observe Rose O'Hara qui est à sa fenêtre. John Howlett explique à son fils James qu'il doit commencer à prendre des responsabilités et qu'il va l'emmener quand il fera le tour de l'exploitation. Le père de John Howlett trouve que John surprotège James. The Ultimates 1 (scénario de Mark Millar, dessins de Bryan Hitch, encrage d'Andrew Currie) - En 1945, au-dessus de l'Atlantique Nord, un avion militaire emmène des troupes pour un parachutage massif sur l'Islande. À son bord se trouvent Bucky Barnes et Captain America. Les hommes de troupe se demandent ce que peut bien apporter un gugusse dans un costume à l'image du drapeau. Truth: Red White & Black 1 (scénario de Robert Morales, dessins et encrage de Kyle Baker) - En 1940, Isaiah et Faith Bradley se rendent à la grande fête foraine de New York, en espérant pouvoir aller écouter un discours de William Edward Burghardt Du Bois (W. E. B. Du Bois, 1868-1963). Lors de l'accès à une attraction, ils se heurtent au racisme ordinaire qui fait des citoyens noirs, des citoyens de seconde classe. Dans un bar, Dallas Huxley retrouve son ancien sergent Lucas Evans et ils entament une partie de billard dans un bar fréquenté uniquement par les noirs.



Astonishing X-Men 1 (scénario de Joss Whedon, dessins et encrage de John Cassaday) - Tildie Soames, une jeune fille, se réveille en sursaut d'un cauchemar dans lequel un monstre la dévorait. La doctoresse Kavita Rao vient la réconforter. Kitty Pryde arrive à l'école pour surdoués de Westchester et se dépêche de se rendre à la conférence d'accueil qui a commencé sans elle, aux côtés d'Emma Frost, de Scott Summers et d'Hank McCoy. Civil War 2 (scénario de Mark Millar, dessins de Steve McNiven, encrage de Dexter Vines) - Une équipe du SHIELD récupère Vulture et Grim Reaper qui ont été neutralisés par Captain America et ses rebelles. Il reste encore 7 jours avant que l'obligation légale de recensement des superhéros n'entre en vigueur. Tony Stark espère que Captain America se rangera à son point de vue. Reed Richards travaille sur le projet 42. Peter Parker s'apprête à révéler publiquement son identité secrète pendant une conférence de presse. Captain America 25 (scénario d'Ed Brubaker, dessins et encrage de Steve Epting) - Captain America s'est rendu aux autorités et il va comparaître en justice pour avoir refusé de se soumettre au recensement. Amazing Spider-Man 583 (scénario de Zeb Wells, dessins et encrage de Todd Nauck) - Peter Parker se rend au discours inaugural du quarante-quatrième président des États-Unis : Barack Obama.



En décembre 1996, l'entreprise Marvel Comics a déposé un avis de faillite. En 1997 le groupe Marvel Entertainment Group est racheté par Toy Biz et devient Marvel Entreprises. Avi Arad, Bill Jemas, Bob Harras et Isaac Perlmutter conçoivent un plan pour redresser la marque. En 1998, Joe Quesada devient le responsable éditorial en chef après avoir été responsable de la ligne Marvel Knights avec Jimmy Palmiotti. Au début des années 2000, l'éditeur Marvel se retire du Comics Code Authority et lance de nouvelles lignes de comics comme MAX et Ultimate. Au vu du volume de la production Marvel dans les années 2000, toute anthologie est vouée à être partielle et partiale. Pour celle-ci, l'éditeur a choisi des épisodes ayant bénéficié d'une couverture médiatique. En (re)découvrant ces épisodes, le lecteur fait le constat de la volonté de l'éditeur d'explorer de nouveaux territoires : une nouvelle origine pour un autre Spider-Man, une nouvelle origine pour une autre équipe des Avengers, une origine pour un Captain America afro-américain, l'origine de Wolverine qui jusqu'alors était restée intouchable, une guerre civile entre superhéros. Le lecteur peut ainsi assister ou revivre la naissance de l'univers Ultimate qui aura existé de 2000 à 2015. Il constate que la narration pour Ultimate Spider-Man n'est pas si différente que ça des autres comics de l'époque, et que l'avantage réel est de pouvoir disposer d'une version du personnage qui repart de zéro, donc accessible à de nouveaux lecteurs. Cette version (et la suivante avec Miles Morales) a duré pendant plus de 250 épisodes, et Miles Morales a intégré l'univers principal (616) de Marvel. Mark Bagley réalise des planches soignées et détaillées, mais fortement marquées par les tics de superhéros classiques.



Il en va tout autrement pour le premier épisode des Ultimates avec une narration beaucoup plus cynique et des dessins hyper réalistes avec un dynamisme cinématique. Cet épisode présente un saut qualitatif par rapport au reste de la production de superhéros industriels mensuels. Cette forme d'écriture fera école par la suite dans l'univers partagé Marvel. D'ailleurs le lecteur retrouve cette sensibilité narrative dans le premier épisode des Astonishing X-Men. Il y a la même approche visuelle de la narration, des dessins fluides et photoréalistes, avec une densité d'informations moindre, et une mise en couleurs très riche. Paul Mounts utilise des teintes foncées et denses pour Ultimates. Laura Martin utilise des teintes plus variées et lissées pour Astonishing X-Men, visant plus un naturalisme un peu plus froid. Frank d'Armata réalise une mise en couleurs tout aussi sophistiquée pour Captain America, avec une approche plus axée sur l'installation d'une ambiance pour chaque séquence. Avec l'avènement de l'infographie, les metteurs en couleurs peuvent devenir de véritables artistes apportant autant aux cases que le dessinateur lui-même. C'est flagrant avec Richard Isanove pour la minisérie Origin où il habille les dessins d'Andy Kubert au point de leur donner une consistance qui n'existe pas dans les traits tracés, simulant la texture gauffrée du papier. D'ailleurs le lecteur se rend compte au bout de quelques pages que le degré descriptif des dessins n'est pas très élevé, ce qui génère une dissonance narrative… enfin pas tant que ça parce que le scénario est particulièrement artificiel.



Jusqu'alors, l'éditeur Marvel avait choisi et imposé de ne pas révéler le secret des origines de Wolverine/Logan, laissant les auteurs rajouter couche après couche de souvenirs pouvant être déclarés faux par l'auteur suivant. Raconter ses origines, le tout début de sa vie brise donc une règle appliquée depuis plusieurs décennies, pour innover. Par comparaison, la mort de Captain America est beaucoup moins novatrice, car la décennie 1990 est riche en superhéros tombés au champ d'honneur… et revenus en bonne santé depuis. Par contre, Ed Brubaker met en œuvre une narration plus sèche mêlant superhéros et espionnage pour un récit haletant et sombre, avec des dessins réalistes avec un encrage appuyé qui apporte une part de ténèbres et de sérieux, en phase avec la nature du récit. Cette situation est l'aboutissement de la guerre civile qui a opposé les superhéros entre eux. Les responsables éditoriaux ont choisi de faire figurer l'épisode 2 dans ce recueil, car c'est celui où Peter Parker dévoile son identité dans une conférence de presse. Le lecteur retrouve des dessins cliniques, reprenant le réalisme de ceux de Bryan Hitch et la froideur de ceux de John Cassaday, pour un récit très malin où les superhéros doivent choisir leur camp, entre 2 possibilités inconciliables. Ils sont pris dans un système où ils n'ont d'autre choix que de prendre parti dans un monde complexe qui ne peut pas se simplifier en un camp des bons et un camp des méchants.



Au milieu de ces récits, les 2 autres font tâche. Les 9 pages dans lesquels Spider-Man rencontre Barack Obama ramènent le lecteur à un récit très basique, un supercriminel idiot, des dessins s'approchant de ceux de Mark Bagley, et une mise en couleurs extraordinaires de Frank d'Armata, mais déplacée pour ce type de dessins. L'autre épisode qui dénote est celui de Truth réédité par la suite dans Captain America: Truth (2003). Mark Morales transpose l'Étude de Tuskegee (1932-1972) à l'univers partagé Marvel, sous la forme d'une expérience de sérum de supersoldat, menée sur des afro-américains, aboutissant au fait que la création de Captain America s'est faite sur les cadavres des cobayes afro-américains. Les dessins de Kyle Baker sont encore plus en décalage, avec une approche caricaturale des personnages, une simplification des décors, et une exagération de toutes les cases, avec un esthétisme à l'opposé de celui des superhéros traditionnels. Le lecteur apprécie à sa juste valeur la décision de rendre ainsi hommage à cette minisérie atypique, politique et faisant œuvre de devoir de mémoire.



Comme pour les autres tomes à partir des années 1960 (décennie de la naissance des superhéros Marvel), ce tome-ci ne peut pas être représentatif de toute la production pléthorique des années 2000. Comme pour les 2 décennies précédentes, les responsables éditoriaux ont effectué des choix qui rendent compte d'une facette de la production, d'un axe de développement de l'entreprise. Le lecteur voit l'apparition de superhéros plus cyniques (Ultimates, Civil War), d'auteurs ouvertement cyniques et mercantiles (Origin), de vieilles recettes habillées de neuf (Ultimate Spider-Man, rencontre avec Barack Obama), d'auteurs sachant faire passer leur voix (Captain America, et dans une moindre mesure Astonishing X-Men), et d'auteurs ambitieux en liberté totale (Truth: Red, White and Black).Toute une époque.
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Ultimates, tome 2 : Secret d'État

« Ultimates : tome 2 : secret d’état » donne un ton nouveau au comic book en traitant de problèmes plus politiques en posant la question du rôle des super héros instrumentalisés par le gouvernement américain pour dominer par la force les autres nations.



Le ton est donc beaucoup plus adulte, engagé et en phase avec les grandes questions d’actualité comme le terrorisme international ou la guerre en Irak.



Mais mis à part cette approche audacieuse et nouvelle instaurée par Millar, il ne se passe pas grand chose dans ce deuxième tome des Ultimates.



Seul le personnage de Thor et les questions tournant autour de sa véritable nature contiennent un véritable intérêt.



Au niveau du graphisme l’univers de Hitch et Dillon est très voir trop sombre.



Les personnages évoluent dans un environnement glacé et peu emballant.



Je n’apprécie donc pas mesure cette évolution trop adulte, intellectuelle et glacé des Avengers.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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The Authority, tome 1

The authority ne fait pas partie des héros traditionnels tel que l'on connait, ce nouveaux groupe de super-Héros voyage à travers les dimensions parallèles pour protéger la terre contre toutes entités humains ou extra-terrestres. Chaque héros possèdent une faculté propre et qu'ils ne font pas quartier pour éradiquer le mal en utilisant des méthodes musclés. Graphiquement le dessin est très beau avec des lignes claires et des couleurs vives.
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Justice League Rebirth, tome 5 : Héritage

Depuis des décennies un des grands classiques du comics consiste à nous présenter le futur, genre « dans 20 ans voici ce qui adviendra ». Or ce futur n’est jamais rose. Il est même souvent carrément sombre. En voici une nouvelle preuve avec cet arc en six parties de la Justice League. La planète a été dévasté, les héros se sont entretués, la toute puissante Souveraine règne sur un monde détruit dont elle traque les rares survivants. Alors, comme toujours, les héritiers de la Justice League, les enfants des héros que nous connaissons, voyagent dans le temps pour éviter l’apocalypse.

Chez Marvel, le classique « Days of Future past » et le plutôt convaincant « Age of Ultron » nous ont habitué à ces récits à la façon de « Terminator » qui nous martèlent, au final, que le futur n’est pas écrit. Dernièrement, nous avons vu débarquer le Tim Drake du futur dans Gotham afin de prévenir une catastrophe prochaine. Bref, la ligne narrative de cette intrigue de la Justice League ne se montre pas franchement innovante mais, surprise, Bryan Hitch abandonne l’artillerie lourde de ses précédents arcs pour concocter un récit davantage axé sur la subtilité. Dès les premières pages, le lecteur se voit plongé au cœur de l’action mais sans subir le tir de barrage fatigant des tomes antérieurs. De leur côté, les « héritiers » de la Justice League s’avèrent joliment caractérisés et offrent d’intéressantes perspectives. Ils ouvrent différentes possibilités alors espérons que nous pourrons les recroiser dans de futures intrigues.

Nous avons droit à quelques surprises : Hunter, le fils de Wonder Woman, abandonné à sa naissance car il n’est pas une Amazone. Il est (ou sera) élevé par Superman et Lois, d’où son ressentiment compréhensible à l’égard de sa maman. Autre nouvelle étonnante, Jessica Cruz aura des enfants avec Barry Allen ce qui, bien sûr, rend ce dernier perplexe. Le lecteur découvre aussi Nora « Cruise » Allen, héritière des pouvoirs du Flash et les jumeaux Jenny et Jason. Ces derniers disposent des lumières blanches et noires de Green Lantern. Eldoris « Serenity » Curry est bien évidemment la fille d’Aquaman et Merra tandis que Cube, le rejeton de Cyborg, dispose d’une technologie extrêmement évoluée. Baz, pour sa part, n’a pas d’enfant et son destin semble de prendre la tête des Yellow Lantern après avoir tué Sinestro. Comme toujours cet avenir demeurera probablement hypothétique mais, au moins, cela fonctionne le temps de l’album, tout comme le look mi-homme mi-machine d’Aquaman revisité par Cyborg. L’ensemble divertit souvent, surprend parfois, pour un titre gros calibre comme « Justice League », jusqu’ici peu convaincant, c’est déjà beaucoup.

Le run de Bryan Hitch, assez décevant, se termine donc de belle manière, peut-être pas en apothéose car des défauts subsistent (le dernier chapitre parait expédié et la résolution des problèmes intervient bien trop rapidement après une efficace mise en place) mais l’ensemble gère joliment les différents personnages, reste abordable et compréhensible et alterne adroitement action et passages intimistes. Une réussite certes mineure mais appréciable.


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America's got powers, tome 1

Ce tome contient la première partie d'un récit complet indépendant de tout autre ; la suite et fin se trouve dans AMERICA'S GOT POWERS T02. Les 2 tomes regroupent les 7 épisodes de la minisérie du même nom, initialement parus en 2012/2013, écrits par Jonathan Ross, dessinés par Bryan Hitch et encrés par Paul Neary, avec une mise en couleurs de Paul Mounts, remplacé par David Baron pour l'épisode 7. Andrew Currie (épisodes 1 & 2) et Jason Paz (épisodes 3 à 7) ont prêté assistance à Paul Neary pour l'encrage. Ce commentaire porte sur l'histoire complète.



Il y a 18 ans un étrange cristal a atterri à San Francisco, et toutes les femmes enceintes à ce moment-là ont accouché (à terme ou non) d'enfants viables, et dotés de superpouvoirs (sauf un, nommé Tommy Watts). De nos jours, ces jeunes adultes dotés de superpouvoirs participent à un jeu télévisé, de type combat d'arène, entre eux. Les bénéfices de l'émission permettent au professeur Colin Syell de financer leurs logements, et de poursuivre l'étude de leur biologie.



Mais le gouvernement (en la personne de la sénatrice Susan Handler) a chargé l'armée (représentée par le général John Burr) de réquisitionner ces individus aux capacités extraordinaires, pour les enrôler dans un programme militaire, pour s'assurer de leur coopération, et pour éviter leur défection dans un autre pays, ou leur récupération par une puissance étrangère. La dernière épreuve d'affrontement en direct (avant la mainmise par l'armée américaine) provoque une manifestation de pouvoirs d'une ampleur sans précédent.



À l'évidence, ce qui attire l'attention du lecteur dans cette histoire, c'est avant tout le nom du dessinateur : Bryan Hitch. Il s'est fait connaître tout d'abord avec la première saison de The Authority Vol. 1 écrite par Warren Ellis, puis avec les 2 premières saisons de Ultimates écrites par Mark Millar. Simplement en feuilletant ce tome le lecteur voit que Bryan Hitch s'est investi dans la réalisation des dessins qui présentent une forte densité d'information visuelle.



Effectivement, à la lecture, les pages regorgent de détails, tout en respectant les codes des récits de superhéros. Le lecteur retrouve donc des costumes moulants, des superpouvoirs aux manifestations très pyrotechniques, et aux effets très destructeurs pour les constructions alentours. Mais pour Hitch, dessiner du superhéros c'est du sérieux, ça doit être réaliste et immersif au possible. D'ailleurs, dans le genre superhéros, Hitch ne se contente pas de faire du sous Marvel ou dd l'ersatz de DC. En fait les costumes correspondent plus à des combinaisons moulantes résistant aux manifestations des superpouvoirs, qu'à des costumes bariolés avec slip par-dessus le pantalon, et accessoires peu pratiques tels qu'une cape.



Ces jeunes adultes dotés de capacités extraordinaires portent des tenues moulantes, pratiques pour une activité sportive intense et agressive, avec des couleurs qui ne servent qu'à distinguer les membres d'une équipe de ceux d'une autre. Il s'agit donc plus d'une approche pragmatique, que de déguisements les rendant aisément reconnaissables. Ensuite, le scénario et les dessins ne s'attardent pas sur une explication scientifique vaseuse des superpouvoirs, ou sur une glorification de ces capacités extraordinaires. Hitch les met en images comme s'il s'agissait d'évidence, de capacités déjà connues de tous (ce qui est le cas puisque son récit s'adresse avant tout à des lecteurs de comics de superhéros).



Ainsi le lecteur pressé peut se contenter de jeter un vague coup d'œil aux scènes de combats pour apprécier les jolies couleurs et les gugusses en train de se taper dessus, comme un élément de narration stéréotypé, mais dessiné avec un haut degré d'implication. Le lecteur plus investi dans cet aspect du récit peut prendre plaisir à passer du temps pour détailler chaque personnage, chaque particularité de chaque costume, chaque détail de chaque superpouvoir. En effet, Bryan Hitch dispose de ce talent peu commun de réaliser des images très denses, tout en restant parfaitement lisibles au premier coup d'œil.



L'encrage sophistiqué de Paul Neary parachève les dessins de Bryan Hitch, avec de très discrets arrondis, et un incroyable respect de chaque détail. Le lecteur s'immerge dans un monde riche et détaillé qui décrit un monde très concret et très conséquent, presque palpable. Cette approche graphique génère un monde d'anticipation à portée de main, très présent. Il vient donner corps au scénario.



Jonathan Ross raconte une histoire à plusieurs niveaux. De manière basique, il s'agit de l'histoire de Tommy Watts, de son rapport avec sa copine Debbie Watts, avec sa mère. Le lecteur découvre en même temps que lui la raison pour laquelle ses pouvoirs ne se sont pas manifestés, les objectifs des adultes qui mènent le jeu. L'histoire apporte une résolution satisfaisante à cette phase de la vie de ce jeune homme, sans mépris ni condescendance.



À un deuxième niveau de lecture, le lecteur aperçoit des commentaires sociaux de plusieurs natures. Cela commence bien sûr par une critique acerbe des jeux de téléréalité. Ross n'a peut-être pas bien pris la dimension des dessins d'Hitch car l'arène dans laquelle se déroulent les combats est un simple stade, avec des spectateurs dans les gradins. Hitch représentant méticuleusement les spectateurs, le lecteur a l'impression qu'ils constitueront des dommages collatéraux des combats, au vu de la force des coups, de la puissance des décharges d'énergie, et de l'ampleur des destructions. Sans grande surprise, Jonathan Ross dénonce le quart d'heure de gloire énoncé par Andy Warhol, ainsi que la mise en œuvre de la maxime romaine "Panem et circenses". L'hypocrisie est pointée du doigt avec justesse, mais sans offrir d'analyse très poussée.



Ross continue avec la récupération des individus dotés de pouvoirs, par le gouvernement pour les instrumentaliser et les militariser. Le lecteur sourit devant l'apparence de a sénatrice Susan Handler qui évoque Sarah Palin, dans toute sa candeur. Le scénariste évite de diaboliser les militaires. Il développe un point de vue un peu plus complexe, en intégrant le fait qu'autant de pouvoirs dans les mains de jeunes adultes attire forcément la convoitise. Sans devenir une réflexion politique sur les responsabilités d'un gouvernement, la situation dépasse la prise de position bébête de l'autorité forcément pervertie, ou de la jeunesse forcément pure et innocente.



La description de la situation gagne encore un degré de complexité avec le rôle du professeur Colin Syell, le scientifique qui étudie cette génération. Dans un premier temps, il justifie l'existence des jeux par le fait qu'ils génèrent assez d'argent pour permettre à ces jeunes de rester indépendants, tout en finançant la recherche sur leurs pouvoirs. Sans grande surprise, le lecteur constate que ce professeur a ses propres objectifs, pas forcément très avouables. Mais Jonathan Ross n'en fait pas un manipulateur foncièrement méchant et mauvais. Il poursuit son récit en se servant de ces adultes pour montrer que ces jeunes ne peuvent pas s'en remettre à eux.



Alors que la couverture laisse supposer une simple satire de la téléréalité, déclinée dans le genre superhéros, l'histoire s'avère plus ambitieuse. Il est possible de voir une métaphore dans ces jeunes manipulés et exploités par les générations antérieures. Sans avoir l'air d'y toucher (c'est-à-dire sans exposer de manière poussive son propos), Jonathan Ross met en scène l'obligation pour chaque génération de grandir et de réfléchir à la manière dont elle va utiliser ses capacités et ses compétences.



"America's got powers" ne se limite pas à une simple charge contre la société du spectacle, ou critique sociale plus ou moins mordante. Il s'agit plus d'un récit d'actions, avec des jeunes dotés de superpouvoirs (mais pas de costumes voyants ridicules), avec une intrigue ayant comme colonne vertébrale la nécessité de réfléchir par soi-même, de penser aux conséquences de ses choix et de ses actes, tout acceptant la réalité de la société telle qu'elle est.



Jonathan Ross a conçu une intrigue qui répond aux attentes générées par le titre (des superpouvoirs, des actions d'éclat, des bastons), et Bryan Hitch fait ce qu'il sait faire de mieux, à savoir dessiner avec méticulosité, des séquences fluides, denses et crédibles. Néanmoins, il ne s'agit pas d'un récit de superhéros décérébré, et la narration tant visuelle que par les dialogues plonge le lecteur dans un monde adulte complexe, qui ne s'arrête pas au divertissement.
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America's got powers, tome 1

Merci à Babelio et à Panini comics pour la lecture de ce bon comics de super-héros.



Le pitch : une météorite de cristal atterrit à San Francisco; du coup toutes les femmes enceintes de la ville accouchent de bébés dotés de super-pouvoirs. Devenus adolescents, ces derniers constituent des gangs et s'affrontent dans la rue, provoquant des dégâts importants. le gouvernement réagit en les enfermant dans des camps. Comme soupape de sureté, il organise un concours de télé-réalité, "America's got powers" où les jeunes super-héros s'affrontent pour intégrer le super-groupe "Génération Pouvoirs".



Seul de sa génération, Tommy Watts n'a pas de pouvoir. Son frère a été tué en final du tournoi et il vit ces deux situations assez mal. Aussi, lorsqu'il révèle accidentellement un immense pouvoir lors d'une épreuve de sélection, il est à la fois terrifié et enthousiaste.



D'autant plus que la rivalité qui existait entre le scientifique qui encadre les jeunes mutants depuis le début et le gouvernement et les militaires tourne en faveur de ces derniers. Ils manipulent le jeune Tommy et sa mère, pour que ce dernier participe au concours. En plein combat, le premier volume de la série finit sur un double cliffhanger, qui donne vraiment envie de lire la suite.



Les personnages sont un peu caricaturaux : le jeune sans pouvoir qui finit par se révèler, la politicienne ambitieuse et sans scrupule, les militaires militaires... J'ai beaucoup apprécié Debbie, l'amie de Tommy, intellectuelle aux grosses mandibules et objectrice de conscience du jeu. Je regrette aussi que très peu de pouvoirs soient détaillés.



Le dessin est très lisible, à la fois flashy et fluide dans les combats, et rendant bien le trouble des personnages dans les scènes plus sentimentales.
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Nova, n°163

« Nova n°163 » est un bijou de comics et atteint le sans faute.



Les FF sont à leur bon niveau habituel avec une aventure cosmique « larger than life » dans laquelle les Avengers et les Shi'ar viennent apporter un complément nécessaire.



Si comme souvent chez Marvel, le choc tant attendu entre Thor et Gladiator accouche d'une match nul rapidement expédié, l'histoire contient suffisamment d'ingrédients et de rebondissements pour tenir en haleine.



Plus pauvre que celui de Byrne, le style graphique de Simonson fait néanmoins l'affaire.



Même sans super menace cosmique à l'horizon, le Surfer est lui aussi au rendez-vous avec une passionnante histoire de ségrégation sociale dans un monde fasciste gouverné par une intelligence artificielle impassible.



Les réelles bonnes surprises sont en revanche Miss Hulk, qui combine une bonne humeur contagieuse avec une aventure haletante critiquant avec talent l'emprise de l'église évangélique sur une petite ville américaine, et Spider-man avec le Scarabée, archétype du looser type embringuée dans une histoire qui le dépasse.



Comme souvent avec Spidey, l'humour est au rendez-vous mais malgré son manque de combativité le Scarabée demeure un adversaire plutot coriace.



Parfait en tous points, ce « Nova n°163 » est un pur régal !
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Ultimates

Grand fan de l'univers Ultimate de Marvel qui correspond parfaitement aux débutants, j'avais hâte de découvrir les histoires modernisées dans Avengers (ici renommés les "Ultimates").



Il est intéressant de savoir que c'est ce récit qui a inspiré les premiers films du Marvel Cinematic Universe et ça se ressent énormément lors de la lecture.



Les personnages sont merveilleusement écrits. Ils ont tous une personnalité singulière et leur développement est très appréciable.

J'ai dévoré les pages les unes après les autres avec une envie immédiate d'avoir la possibilité d'en lire davantage.



Si vous aimez les Avengers et que vous ne souhaitez pas vous prendre la tête avec la "continuité" Marvel, alors ce récit est fait pour vous.
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Ultimates, tome 2 : Secret d'État

Ce tome comprend les 13 épisodes de la deuxième saison des Ultimates, parus de février 2005 à février 2007. Il vaut mieux avoir lu la première saison avant.



Épisodes 1 à 4 - Tout commence avec une belle ingérence des États-Unis en Irak : Captain America est parachuté à coté d'un site où sont détenus plusieurs otages américains. Un informateur au sein du SHIELD a révélé à la presse la véritable identité du monstre qui a fait plus de 800 victimes en plein cœur de New York dans le tome précédent. Thor s'oppose de plus en plus ouvertement aux actions des Ultimates qu'il a quittés. Nick Fury a résilié le contrat d'Hank Pym qui doit se trouver du travail ailleurs. Qui plus est, Pym ne peut plus utiliser les pouvoirs et le nom de Giant Man qui sont devenus la propriété du gouvernement des États-Unis. Il choisit de répondre à une petite annonce d'un groupe de superhéros en train de se former : les Defenders.



Épisodes 5 à 13 - Ça commence par un carnage : l'élimination méthodique de la famille d'un superhéros par une équipe menée par le traître présent dans l'équipe des Ultimates. Nick Fury se rend sur place pour accélérer l'enquête et découvre rapidement qui menait cette équipe d'assassins. Il décide de mettre un terme immédiatement à la liberté et peut-être à la vie du traître. Quand tout à coup... À mon grand regret, je ne peux pas vous en dire plus car Mark Millar frappe un très grand coup en termes de scénario.



Après une première saison ébouriffante, Mark Millar et Bryan Hitch reviennent pour la suite. C'est toujours un pari risqué et il est évident que la deuxième saison sera jugée à l'aune de la première. Sur le plan des illustrations, il n'y a pas de solution de continuité : Hitch a conservé le même style. Il poursuit dans la veine des illustrations photoréalistes avec un luxe de détails permettant de faire prendre vie à ces personnages costumés. Il accentue notablement l'impression que ces histoires se déroulent dans une réalité très proche de la notre où seuls quelques éléments relèvent de l'anticipation. Au-delà de l'exactitude des éléments militaires (armements et tenues), Hitch déploie une énergie incroyable pour les décors. Il a expliqué par exemple que le quartier dans lequel se promènent Captain America et The Wasp a été dessiné d'après des photos des années 1940 pour capturer l'ambiance particulière de cette époque. Lorsque les Ultimates sont dans une salle de réunion, il est possible de reconnaître la marque des fauteuils; le modèle des téléphones de bureau et les canettes de boissons gazeuses. En Norvège il dessine une scène de foule dans laquelle les fans de Thor sont obligés d'évacuer un bois. Chaque personne porte un vêtement d'hiver ressemblant à ce que l'on peut voir dans la rue à la même saison et tous différents. À aucun moment, il ne néglige les arrières plans qui sont toujours habités par des figurants aux traits distincts ou par un décor spécifique. Chaque personnage est aisément identifiable et a fait l'objet d'une conception graphique réfléchie. Je garde en particulier en mémoire l'étonnante Valkyrie des Defenders, ainsi que Nighthawk et son magnifique costume. Hitch a même insisté pour inclure une case s'étalant sur 8 pages.



Bryan Hitch trouve à chaque fois la mise en scène qui met le mieux en valeur les personnages ou l'action en fonction du scénario. La détresse de Thor emprisonné dans les geôles de Triskelion transparaît sur visage. Grâce aux expressions faciales assez nuancées, le personnage de Thor devient plus que le simple fanfaron mythomane observé dans les épisodes précédents. Le face à face intime entre Steve Rogers et Janet Pym transmet le malaise qui existe entre eux. La scène dans laquelle Steve se confie à son meilleur ami touche le lecteur grâce au langage corporel juste et mesuré. Chaque moment d'émotion bénéficie de dessins plus subtils que dans la moyenne des comics. Et puis il y a tous les passages où ça pète de partout. L'approche photoréaliste de Hitch permet au lecteur de réaliser pleinement l'impact des superpouvoirs sur un environnement facilement assimilable au sien. À la fin de l'entretien entre Janet et Steve, ce dernier saute par-dessus la balustrade du balcon pour s'élancer d'un toit à l'autre. Dans une case, seules figurent le bas de ses bottes de combat. Les lacets sont correctement représentés et l'absorption du choc résultant du saut se répercute sur la pliure des pieds.



Pour les épisodes 1 à 4, Millar se trouve dans une position plus délicate. Cette partie ne sert qu'à écarter Hulk pour qu'il puisse bénéficier de son propre titre. Millar est déjà pris au piège de la continuité et de l'univers partagé. Il doit libérer le personnage pour qu'il puisse apparaître dans sa propre minisérie. Du coup, le lecteur ne peut que constater que le scénario retombe dans les clichés habituels des superhéros : aucune mort n'est définitive et l'évolution d'un personnage est compromise par la volonté de l'entreprise propriétaire des droits d'en tirer toujours plus de revenus. Aussi agaçant, les épisodes 3 & 4 consacrés à Thor restent sur le statu quo, ils ne font rien évoluer. Là encore, j'ai eu l'impression que Millar gardait le mystère du personnage pour consommer plus tard. Iron Man joue les seconds rôles de luxe, sachant que Millar ne peut pas le mettre au premier plan puisqu'il a déjà sa propre série. Avec ce tome Millar retombe dans les mêmes travers que les séries habituelles de superhéros : construire une continuité de plus en plus complexe et rester à la surface des personnages en les bridant dans leurs évolutions potentielles.



Pour les épisodes 5 à 13, je ne sais pas ce que Millar avait mangé avant de se lancer dans cette partie de l'histoire, mais ça lui a réussi. À chaque moment, l'empathie pour les personnages fonctionne à plein. Steve Rogers reste un individu avec de fortes convictions et des valeurs morales qui sans être obsolètes, sont très conservatrices et d'une autre époque. Mark Millar est vraiment l'un des rares scénaristes à savoir montrer Steve Rogers sous un jour cohérent et complexe. Les convictions de Rogers ne se limitent pas à une idée de la justice ; en tant qu'individu il est convaincu du bien-fondé de l'idée que les États-Unis doivent être la police du monde. Et Millar ne se prive pas de montrer les conséquences de cette politique interventionniste. En scénariste roublard, il joue sur les 2 tableaux : les grands méchants impérialistes, et la seule nation qui ose intervenir militairement pour limiter les atrocités. Hank Pym reste l'individu que le lecteur déteste tout en ne pouvant s'empêcher d'apprécier sa rouerie et son opportunisme. Millar insère également des moments aussi brefs que révélateurs pour donner plus d'épaisseur à Nick Fury (le moment où il tient la main d'une dame), à Clint Barton (qui reste crédible malgré son arme), à Thor, à Tony Stark (impressionnant dans son destin tragique lié à sa maladie), etc. Seules les possibilités entrevues pour Janet Pym dans la première saison ne sont pas exploitées. Ces moments sont brefs parce que la priorité est à l'action spectaculaire, et là aussi Millar et Hitch offrent au lecteur un récit qui tient toutes ses promesses, et même plus.



Après un début un peu trop destiné à faire fructifier les propriétés de l'éditeur Marvel, Mark Millar et Bryan Hitch développent une histoire haletante, provocatrice, avec des personnages attachants du fait de leurs contradictions. Le spectacle est total, le plaisir est total.
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The Authority, tome 1

Authority....

Warren Ellis a encore frappé fort,... et j'en ai eu du plaisir ... si si :-)

Dans cet univers où les supers-héros traditionnels ne sont pas là, d'autres supers-héros sont présent pour sauver le monde et ici, on détruit en masse et c'est beau.

En gros, notre équipe de 7 héros protègent le monde d'attaques humaines et extraterrestres mais aussi les "Terres" qui existent dans d'autres univers...

.

Ha oui, l'histoire est dense et se lit rapidement.

Difficile de ne pas en dire trop pour ne rien dévoiler même un petit peu.

Mais si vous aimez les Comics et Ellis, vous allez aimez ses nouveux héros et leur univers un peu particulier.

Un bon graphisme, quelques rebondissements, une bonne histoire.

.

Ce qui est intéressant, c'est qu'on ne connait pas tout de nos héros, ils sont là, un point c'est tout, donc il s'ensuit dans l'histroire, très peu de temps morts ou de longueurs....

j'attends de me trouver le deuxième tome avec impatience.



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America's got powers, tome 1

Après l'explosion d'un mystérieux cristal en plein San Francisco, toutes les femmes à 10 km à la ronde accouchent d'un enfant doté de pouvoirs...



Si vous pensez que l'idée de départ est EXACTEMENT la même que celle de la série Rising Stars de Straczinski, eh bien... ça n'est pas rigoureusement exacte... Chez Straczinski, c'est une comète qui passe, chez Ross (Jonathan Ross, pas Alex Ross), chez Jonathan Ross, c'est un cristal...

(Bon, ok, c'est la même chose.)

Mais la différence, c'est qu'ici, il y en a un qui n'a pas de pouvoirs, quand soudain tadam ! Il a des pouvoirs énormes !

(Comme le personnage de Poet dans Rising Stars, en fait...)



Bref, oui, Rising Stars et America's Got Powers se ressemblent vraiment.

L'intérêt d'AGP n'est pas, comme Rising Stars, de savoir quel impact auront ces enfants sur le monde. Mais plutôt de savoir comment ils vont divertir les téléspectateurs !

Le titre America's Got Powers fait bien évidemment référence à l'émission America's Got Talent, l'équivalent ricain de "La France a un incroyable talent", où toutes sortes d'artistes font leur show pour espérer gagner le grand prix.

Et j'avoue que ce côté critique de la télé réalité, avec ses fans avides de violence télévisuelle et le merchandising à outrance qui l'accompagne, m'a plutôt séduite.

Dans le même registre, je trouve qu'AGP rejoint la série Punk Rock Jesus de Sean Murphy, où tout le monde est prêt à sacrifier sur l'autel de l'audience.



AGP comporte aussi un atout de poids à mes yeux : la présence de Bryan Hitch aux dessins, le fabuleux co-créateur de The Autorithy qui a depuis fait ses armes chez Marvel notamment avec les Ultimates. Le dessin est hyper précis et inonde le lecteur de détails, comme si Bryan Hitch était l'enfant caché d'Alan Davis pour la dynamique et de George Perez pour la précision.



Bref, une agréable surprise, et je pense que le tome 2 va accélérer le mouvement.

Une série à suivre.
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Ultimates, tome 1 : Super-Soldat

Ce tome regroupe les 13 épisodes de la première saison (parus de 2002 à 2004) de cette série. Il s'agit du point de départ de l'équipe de la version "ultimate" des Avengers, c'est-à-dire un point d'entrée parfait pour les lecteurs débutants dans cette version de l'univers partagé Marvel.



Épisodes 1 à 6 - Lors d'un débarquement en 1945, Steve Rogers et James Barnes sont parachutés sur une base allemande qui s'apprête à lancer un missile sur Washington grâce à des percées scientifiques inattendues. En 2002, Tony Stark effectue une retraite spirituelle à connotation new-age en terminant l'ascension du mont Everest. Nick Fury a convaincu le gouvernement américain que le pays a besoin de sa propre équipe des superhéros pour contrecarrer d'éventuelles opérations de super-terrorisme. Il commence par recruter Bruce Banner qui doit travailler à la re-création du super-sérum qui avait été injecté à Steve Rogers. Il recrute également Tony Stark qui accepte volontiers de mettre son armure au service de cette équipe militaire. Il recrute Hank Pym et sa femme. Et il tente de recruter un individu qui se fait appeler Thor, en vain. L'équipe prend forme petit à petit, mais Nick Fury se trouve confronté à une situation à laquelle il n'avait pas pensé : cette équipe n'a pas d'ennemi. Il n'y a pas de supercriminel qui menace la nation. Heureusement le service de relations publiques veille au grain.



Épisodes 7 à 13 - Les intrigues secondaires de la première moitié arrivent à leur terme et l'organisation d'espionnage qu'est le SHIELD organise la contre-offensive pour enrayer une invasion, avec à sa tête Nick Fury.



En 2000, Marvel décide de lancer une nouvelle ligne de comics (en commençant par Ultimate Spider-Man), indépendante de son univers partagé : Ultimate Marvel. Il s'agit de repenser les héros Marvel en les débarrassant de leur continuité et en les mettant au goût du jour pour attirer de nouveaux lecteurs qui ne veulent pas lire le même Spiderman que celui de leur père. Le démarrage est plus que prometteur et Marvel ajoute un à un de nouveaux titres dont Ultimates en 2002 qui doit être le pendant de l'équipe des Avengers. Cette série est pensée différemment : il ne s'agit pas d'une série continue mais d'une suite d'histoires s'étalant sur des saisons.



Mark Millar hérite là d'une mission très difficile : il doit réinventer des personnages, tout en gardant l'esprit et le goût des originaux Marvel. Il doit trouver le point d'équilibre entre les éléments intangibles de ces héros (l'armure d'Iron Man, les pouvoirs, d'Hank Pym, le caractère divin de Thor, etc.) et les changements nécessaires à l'actualisation. Mission parfaitement réussie. Il parsème son récit d'un cynisme piquant, sans être nihiliste. Cet ingrédient savamment dosé donne une saveur particulière à son récit. Il introduit également quelques références aux idoles cinématographiques du moment et à quelques personnages de comics (Jarvis se fait traiter d'Alfred Pennyworth par Tony Stark). Le point le plus fort de ce récit d'origine est certainement que Nick Fury et ses guerriers doivent se rendre à l'évidence : il n'y a pas de danger menaçant la civilisation américaine qui justifie l'existence de l'équipe des Ultimates et les dépenses correspondantes.



Puis petit à petit, Millar trouve la voix de chacun de ses personnages et la deuxième moitié est splendide : il prend le plus grand soin de chacun. Contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs, il sait se souvenir que Captain America vient tout juste de revenir à la vie et que ses souvenirs d'hier sont ceux de 1945, ainsi que ses valeurs morales. Tony Stark continue de mener une vie à 100 à l'heure et il en paye le prix émotionnel d'une manière plus subtile que ce à quoi on s'attend.



Et puis il y a les moments "Millar" : beaucoup de provoc' à base de mauvais de goût et un vrai sens du spectacle. Coté mauvais goût assumé, on peut évoquer la manière de s'assurer que Bruce Banner se transforme en Hulk et l'une des dernières pages où un scientifique écoeuré se voit dans l'obligation de récolter les matières fécales de Hulk. Dans les moments "Millar", il faut aussi évoquer son sens aigu du spectacle avec scènes de destruction massive à la clef.



Millar a la chance de bénéficier des dessins de Bryan Hitch à qui Marvel a laissé le temps nécessaire pour un résultat époustouflant, tout au long des 13 épisodes, sans aucune baisse de qualité. Hitch est adepte d'un style photo-réaliste très détaillé. Ce choix renforce l'impression de modernité de ces aventures et ses aspects les plus prosaïques. La scène d'ouverture en plein champ de bataille pendant la seconde guerre mondiale constitue la preuve éclatante du caractère obsessionnel des illustrations de Bryan Hitch. Chaque détail d'uniforme est parfaitement rendu et parfaitement exact. Malgré cette haute dose de détails, chaque case est lisible et chacune s'enchaîne à la suivante pour insuffler un mouvement incroyable. Paul Mounts utilise une palette de couleurs un peu saturées qui densifient parfois un peu trop les dessins ; il aurait pu faire preuve de plus de nuances. En plus du souci d'authenticité, ce qui assure une immersion totale dans chaque endroit visité, c'est le soin apporté aux décors. Hitch dessine le décor dans chaque case. Du coup, le lecteur a la sensation d'être avec les personnages dans la même pièce, dans la même rue (la vue de face de la Cathédrale Saint Patrick à New York à laquelle il ne manque pas un seul relief), où même installé sur le siège passager de la voiture. Hitch apporte le même soin pour créer une forme de visage spécifique à chaque personnage, et des expressions faciales nuancées. Une simple discussion dans un café entre Betty Banner, Steve Rogers et Tony Stark devient un grand moment de suspens psychologique. Et les scènes de batailles bénéficient de ce réalisme pour rendre crédible un homme se battant avec un arc, ou des scènes de destruction massive dans les rues de New York.



Petit à petit, Millar et Hitch donne du sens aux aventures des ces individus, avec la nature du prix à payer pour jouer avec le feu et pour maintenir la paix. Même mon soupir d'exaspération face à une énième invasion extraterrestre a laissé la place à un vrai plaisir de lecture devant ce mélange harmonieux d'explosions, de manipulations et d'individus faillibles. Millar et Hitch ont réussi la gageure de réinventer les Avengers en mieux. Ils ont également réalisé la deuxième saison : Secret d’Etat.
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America's got powers, tome 1

Il y 17 ans, un mystérieux cristal frappe la ville de San Francisco et chaque enfants nés ce jour là hérite de super pouvoirs. Aujourd'hui, ils sont les vedettes de l'émission de combat "America's Got Powers".



Merci d'abord à Babelio de m'avoir permis de lire ce livre au cours de l'opération masse critique. Il y a du bon et un peu de mauvais.



Dans le bon, le concept est original : une sorte de "hunger games" impliquant des super héros. Le style de dessin reste proche de ce que je connais du style comics de super-héros.



Dans le mauvais, on n'échappe cependant pas au cliché du gamins sans pouvoirs qui les découvre alors qu'il est face à une dure épreuve. Cependant, (retour dans le bon, ceci étant le seul point négatif que j'ai relevé) l'histoire de sa jeunesse et de sa "vie actuelle" reste également dans du déjà vu destinée à humaniser le héros, ainsi qu'à lui donner une image de Monsieur-tout-le -monde.



Ce premier tome reste une bonne découverte qui pose les base d'une série qui peut se révéler, par son twist final et ses scènes de combat, assez spectaculaire (pensée à la courte et impressionnante appartition de Bobby Watts dans les premières scènes, qui illustre la finale du tournoi)
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Ultimates

📚1945, l'Allemagne nazie expérimente un missile pouvant changer le cours de l'Histoire. Pour empêcher cela, les américains envoient sur le front leur super soldat : Captain America. Mais, alors que les nazis réussissent à propulser leur prototype, le surhumain se sacrifie en faisant exploser l'engin en plein vol. 2002, l'Amérique cherche à créer un nouveau super soldat pour faire face aux menaces à venir. Grâce à l'argent de Tony Stark, Nick Fury crée sa propre équipe de super héros : les Ultimates.



🖊The Ultimates de Mark Millar et Bryan Hitch est un relecture des Avengers sous le prisme de l'Amérique des années 2000 : cynique, faillible et terriblement réaliste. Parfait point d'entrée dans le comics mainstream, The Ultimates réjouie autant pour son casting de super héros imparfait que par sa vision désabusée de la société. Graphiquement, Bryan Hitch offre un véritable blockbuster de papier bien avant qu'on ai l'idée d'adapter leurs aventures au cinéma. The Ultimates, c'est un peu ce qu'on aurait aimé que soit les Avengers au cinéma.



🧔chronique complète :
Lien : https://www.mtebc.fr/the-ult..
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Real heroes, tome 1

Si vous aimez ce que fait Bryan Hitch, si vous aimez les récits super-héroïques qui tordent un peu le concept du héros, alors je vous conseille vivement cette excellente lecture !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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