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Citations de Budd Schulberg (15)


Cette élection du shérif lui était montée à la tête. Il ne se contentait plus de chanter ses vieilles chansons et de raconter des histoires marrantes à propos de sa famille à Riddle, Arkansas. Il voulait traiter des sujets. Telle est l’une des plaies dont notre époque a hérité. Les disc-jockeys ne passent plus de disques. Maintenant, ils vous font des conférences visant à résoudre les problèmes de circulation à New York, ou à améliorer les Nations unies.
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Je ne suis pas le meilleur auteur de nouvelles du monde. Mais je peux vous dire ce que je suis. Je suis un lecteur de nouvelles. C'est l'un des genres littéraires que je préfère. Certains affirment que c'est un genre essentiellement américain, comme nos comédies musicales, Oklahoma! Blanches Colombes et vilains Messieurs (Guys and Dolls). Mais, bien sûr, il y a Maupassant et Tchekhov, Dostoïevski, Tolstoï, Isaak Babel -où nous arrêter,-, les conteurs irlandais, O'Faolain, O'Connor, O'God - ces Irlandais savent vraiment raconter des histoires! Et nos amis d'Amérique latine, Carlos Fuentes, Borges, García Márquez ... et puis? C'est une liste infinie de merveilles.
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À Riddle, ils avaient une façon bien à eux de choisir leur shérif : ils se demandaient quel type était incapable de faire un travail utile. En certains endroits, l’idiot du village se trouvait à la charge de la communauté. Mais à Riddle, par mesure d’économie, on le nommait shérif.
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Il terminait quand mon patron est entré. C'était un homme riche qui possédait plusieurs journaux ruraux et, avec ses bottes et son chapeau blanc façon Gene Autry, il affectait des allures de cow-boy. Il était à peu près aussi fou de folk que je le détestais, que je le méprisais, que je l'abominais. Il a observé attentivement Lonesome, et ce qu'il a vu a flatté son américanisme. L'Amérique, du général George au général Ike, me tenait à coeur mais notre patron, Jay MacDonald, l'adorait comme s'il s'agissait de son carré de patates personnel. Dans sa tête, l'Amérique et lui étaient pratiquement interchangeables. Vous voyez le genre.
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J’ai picolé toute la nuit ! Saloperie de whisky… J’ai la tête en vrac
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Danny D. était l'ultime abomination, le cauchemar des quais ! Un tueur monstrueux, un infâme boucher...
Il opérait avec sa bande au fond d'un sous-sol dans un ancien garage puant la trouille et la mort...
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Budd Schulberg
J'aimerais que l'on se souvienne de moi comme quelqu'un qui s'est servi de ses talents de romancier et de dramaturge pour dire ce qu'il ressentait comme devant être dit à propos de la société... tout en se montrant aussi divertissant que possible parce que, si vous ne divertissez pas, personne n'écoute.

New York Times, 2006

(Cité dans la préface de Un homme dans la foule - Budd Schulberg)
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Lonesome a même fait pleurer Lonesome. Evidemment, si on avait analysé ses larmes, on y aurait trouvé un fort pourcentage d'alcool. Cependant, Lonesome se montrait capable de pleurer comme personne. C'était l'un de ces imposteurs magnifiques capables de s'engloutir eux-mêmes dans leur propre sincérité.
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L'écrivain, selon Budd Schulberg, doit se dresser contre le pouvoir.

Caroline Bowkanowski, préface
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La première fois que je le vis, il ne pouvait guère avoir plus de seize ans, un gosse, un petit furet, vif et rusé. Sammy Glick venait chercher ma copie. Courait toujours. Toujours l'air d'avoir soif.

- Bonjour, monsieur Manheim, me dit-il ce jour où nous fîmes connaissance, c'est moi le nouveau garçon de bureau, mais j'le serai pas longtemps.

- Ne dis pas « j'le », rétorquai-je, ou tu seras garçon de bureau pour la vie.

- Merci, monsieur Manheim, dit-il, c'est à cause de ça que j'ai pris ce boulot, pour être avec des gens qui écrivent et pour apprendre la grammaire et les manières.

Neuf fois sur dix, je n'aurais même pas levé la tête, mais il y avait quelque chose dans la voix de ce gamin qui me posséda. Quelque chose comme une charge de deux mille volts.

- Alors, comme ça, dis-je, tu es un bougre de petit malin, hein ?

- Oh ! j'ouvre les yeux et les oreilles, dit-il.

- Tu ne te sers pas si mal de ta langue non plus, dis-je.

- Je me demandais toujours si les journalistes passent leur temps à blaguer comme dans les films, dit-il.

- Fous le camp d'ici ! répondis-je.

Il fila comme une flèche ; trop vite pour moi: un vrai furet ! « Malin, le gosse », pensai-je. Malin petit gosse. Quelque chose en lui qui me gênait. Ce petit visage vif, aigu, net, tendu. Je regardai le corps mince, nerveux, prendre le virage à la corde, à la course. J'en éprouvai un malaise. Je crois que j'ai toujours eu un peu peur des gens qui ont de l'agilité, mais pas de grâce.

Le patron me confia que Sammy était à l'essai pour trois semaines. Mais Sammy couvrit plus de distance à galoper dans les bureaux, durant ces trois semaines, que Paavo Nurmi pendant toute sa carrière. Chaque fois que je lui tendais une page de copie, il l'emportait en courant, comme si ç'avait été une question de vie ou de mort. Je le vois encore filant entre les tables, cravate au vent, yeux fous, désespérément.

Au bout de deux voyages, il revenait vers moi, pantelant, comme un chiot frénétique qui rapporte la balle. Je n'ai jamais vu un type travailler aussi dur pour douze dollars la semaine. On lui devait cette justice. Il y avait mieux en fait de charme et de gosse peut-être, mais on ne pouvait nier qu'il y eût quelque chose en lui. Il m'arrivait de m'arrêter net au milieu d'une phrase pour le regarder courir.

- Hé ! gamin, prends ton temps !

C'était comme si j'avais recommandé aux chutes du Niagara de tomber plus lentement.
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Budd Schulberg (1914-2009) est, selon le mot d'Édouard Waintrop, "une légende oubliée". L'un des plus grands auteurs américains, resté anonyme. Cela tient en partie à son caractère - l'homme versait dans l'auto promotion et a consacré beaucoup de temps à aider les autres -, mais aussi à ce qui ne lui sera jamais pardonné : son témoignage en 1951, pendant la chasse aux sorcières, devant la commission des activités anti-américaines. Une trahison assumée qui grèvera tout le reste.

Caroline Bokanowski, préface
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"D'une façon ou d'une autre, il faut que tu sois avec moi, Marshy. Je sais que j'suis génial et qu'l'Amérique a besoin de moi, mais sans toi je retournerais à la ville-de-nulle-part, là d'où tu viens. Tu es mon...
- Ton ancrage. Ta gouvernante. Ton ballast. Le sel dans ton ragoût.
- Tu peux bien rire. Quand tu apparais au tout premier plan, comme moi, tu as besoin d'un visage ami. Sans toi, je suis tout en haut et solitaire. Je suis tout seul.
- Tu ne peux pas chanter ça à la radio. Pas avant que j'ai réglé les droits avec Berlin.
- Reste cette nuit, Marshy, a-t-il supplié. Des lits jumeaux. Je te promets que j'mettrai pas le petit doigt sur toi. Frère et sœur.
- Même si nous étions allongés côte à côte dans des cercueils jumeaux, je ne te ferais pas confiance.
- J'suis un mauvais garçon, s'est-il rengorgé avec tout son charme lourdingue.
- Tu es Huck Finn affligé d'une psychonévrose. Mon Dieu, si jamais ton public savait à quel point le chêne sur lequel ils croient s'appuyer est un tendre roseau !
- C'st notre petit secret, Marshy", a-t-il conclu avec son hop-hoh parti de son gros ventre.
J'ai fini par m'en aller, et il m'a lancé : " Bonne nuit, partenaire" avant de retourner sucer sa bouteille. L'Oncle Lonesome de l'Amérique , le Grand Frère du monde entier.
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On s'est donc envolé pour Chicago, et maintenant Lonesome était diffusé d'une côte à l'autre. L'émission s'appelait Le Vagabond de l'Arkansas. C'était à peu près la même routine qui avait fait de lui l'idole de Fox, Wyoming. À une grosse différence près. Cette élection du shérif lui avait monté à la tête. Il ne se contentait plus de chanter ses vieilles chansons et de raconter des histoires marrantes à propos de sa famille à Riddle, Arkansas. Il voulait traiter des sujets. Telle est l'une des plaies dont notre époque a hérité. Les disc-jockeys ne passent plus de disques. Maintenant, ils vous font des conférences visant à résoudre les problèmes de circulation à New York, ou à améliorer les Nations unies. La même mouche avait piqué Lonesome. Il se précipitait sur un terrain que non seulement les anges, mais la majorité des imbéciles auraient craint de fouler. J'ai fait du petit mieux dont j'étais capable pour essayer de l'en détourner, et pour lui rappeler sa place. Mais il était têtu comme peut l'être un mâle, et si ignorant que la plus misérable idée qui lui venait lui paraissait une révolution bouleversante qu'il se devait de partager avec son public. Je suppose que les médecins appelleraient ça un délire de grandeur. Il semble que ce soit l'un des principaux symptômes de la redoutable maladie du succès.
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L'jour où on aura découvert c'qui fait courir Sammy, 'n'aura rendu un grand service à l'humanité. Comme qui dirait l'germe du cancer.
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Tout ce dont souffrait Lonesome, c'était d'un sévère accès de succès américain. Je doute qu'il y ait jamais eu quoi que ce soit de comparable dans toute l'histoire de l'humanité. D'abord, il faut une société libre (et sans frein) pour arriver à un succès pareil, et ensuite, encore faut-il que cette société libre soit survoltée. Comme la nôtre, Dieu nous vienne en aide. C'est un pays vraiment dingue quand on y réfléchit. Nulle part ailleurs les filles n'arracheraient leurs habits à des garçons squelettiques à la mine de papier mâché et à la voix neurasthénique comme Frank Sinatra et Johnny Ray. Ou feraient de Lonesome Rhodes, personnage visiblement fabriqué entre tous, leur petit chéri et leur philosophe de salon préféré.
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