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3.92/5 (sur 19 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1965
Biographie :

Claire Daudin est née en 1965.

Ancienne élève de l’E.N.S, agrégée et docteur en Lettres modernes, elle enseigne à l'Institut Albert Le Grand à Angers. Elle est présidente de l'Amitié Charles Péguy.
Elle a publié aux Editions du Cerf un essai sur Péguy, Bernanos et Mauriac, Dieu a-t-il besoin de l'écrivain ? Le Sourire est son premier roman.

Claire Daudin est hantée par le génocide juif et ses répercussions à Moissac depuis la lecture d'un livre de Catherine Lewertowski, Morts ou juifs. Les maisons de Moissac dans lequel elle relate comment des dizaines d'enfants juifs ont été cachés par un couple dans leur maison de Moissac. La famille de Claire Daudin, qui appartient à la bourgeoisie catholique bien pensante de la ville, le grand-oncle curé d'un village voisin dont elle a retrouvé le journal, ont vécu à proximité sans rien en savoir ou pire, vouloir en savoir. Claire Daudin, dans un livre superbe Les rendez-vous de Moissac, dit ne pas s'en remettre et crie que l'oubli, c'est la barbarie.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Introduction--- Pour Filiger

Truffées de références musicales et philosophiques, ses lettres témoignent d'une vaste culture; mais l'homme épris d'idéal s'y révèle malheureux et asocial, de santé fragile, cherchant la solitude tout en souffrant de l'isolement. Sa vie est une lutte contre lui-même et sa peur des autres, contre la dépendance à l'alcool et le manque d'argent. Les "idées noires" l'obsèdent, qu'il tente de fuir en déménageant de bourg en bourg, d'hôtel minable en hospice, sans jamais trouver la paix intérieure. Il meurt entre les deux guerres, d'une mort sordide à l'hôpital de Brest, avant d'être enterré dans une tombe sans nom au cimetière de Plougastel. Vingt-ans plus tard, André Breton se met en quête de ses tableaux.
Filiger semble l'archétype de l'artiste maudit. (...) il poursuit une aventure créatrice solitaire et déconcertante, de plus en plus lumineuse au fur et à mesure que sombre son existence. (p. 11)
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Mais non, les arbres d'ici sont des pinceaux trempés dans la lumière, que le crachin breton ne rince pas.
Je vis, je suis. J'ai parfois l'impression de traverser un rêve et pourtant la route est solide sous mes pas. "J'aime la Bretagne: j'y trouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j'entends le son sourd, mat et puissant que je cherche en peinture", a écrit Gauguin, qui loge et peint ici avec moi. Nous avons trouvé au Pouldu un asile, notre terre promise, ouverte sur l'océan et le ciel infinis. Un climat propice à la vie que nous voulons mener, loin des espaces confinés où les hommes s'étiolent sous les poids des murs et des lois. (p. 19)
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[A propos de Gauguin ]

Dans ses autoportraits, on lit le défi d'un homme trop grand pour son époque. (p. 40)
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Nous ne reproduisons pas ce que nous voyons, nous ne cherchons ni l'exactitude de l'imitation, ni l'impression de sa fugacité. Nous peignons chez nous, nous déposons sur la toile-ou sur le carton, car il est moins cher- ce qui s'est imprimé dans notre esprit en passant par l'oeil. Nous mettons en peinture une vision intérieure: le monde au prisme de notre âme. Ce qui s'étale sous les soies du pinceau, la substance lisse légèrement visqueuse, la teinte semi-liquide, c'est du rêve donné à voir. (p. 34)
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Ce désir peut-être vain? Peut-être vient-il trop tard. La réconciliation des hommes ne m'a pas attendue, mais elle s'est faite dans l'indifférenciation et le rejet de la foi. Dieu n'a pas survécu à Auschwitz; il ne s'est pas remis de la cécité de l'Eglise. La chrétienté française non plus, ce qui survit du peuple juif se définit de moins en moins sur un critère religieux. Je cherche à réconcilier des fantômes à travers mes lectures, quand je pars à la découverte de communautés qui n'existent plus, quand je fais se rencontrer par l'écriture des spiritualités, des mœurs dont l'histoire a sanctionné l'incompatibilité.
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Notre maison à nous surplombait la ville. C'était, comme on dit, une maison de maître, une demeure au toit de tuiles entourée d'un parc d'où l'on dominait la campagne. Ma grand-mère y réunissait enfants et petits-enfants l'été. L'été, saison des couleurs intenses, le vert sombre des frondaisons sur le bleu sans nuances du ciel. Saison des parfums entêtants, celui des figuiers tout bourdonnants d'abeilles, celui des géraniums débordant de la jarre que l'on arrosait le soir : j'ai toujours aimé la puissante odeur qu'ils dégagent alors dans le jour finissant. Saison des insectes crissant, vrombissant, et des araignées silencieuses tapies dans les coins. Un lézard aux aguets file, furtif, sur les dalles chaudes de la terrasse. Il grimpe à la verticale sur le mur éclatant de blancheur dans le plein soleil. Il fait si chaud que les oiseaux se taisent. Le matin seulement, de très bonne heure, les tourterelles roucoulent dans l'air transparent. Le froufrou de leurs ailes défait l'austère ordonnance du cèdre. Ou bien le soir, ce sont les hirondelles, mon oiseau préféré, qui poussent leur cri strident en rasant le sol, traversant le jour qui s'éteint de leur vol acrobatique et gracile.
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[De passage à Paris ] Cette fois-ci, pourtant, j'ai mis le pied dehors et je suis allé à la rencontre d'un homme considérable. Un homme qui est mon semblable. Rareté sans prix ! Mais aussi frayeur et déception, coeur qui se désille. Moi qui fus le compagnon de Gauguin l'Apache, qui partageai mes jours et mes nuits avec Verkade sans son froc, qui offris l'hospitalité à Jarry la Gorgone, je n'ai pas été si mal doté en amitié. Mais Gauguin est parti vers ses îles, Jan m'a quitté pour son faux dieu, Jarry a préféré ses démons à mes têtes chastes. Restait Gourmont, avec qui j'échange des lettres spirituelles et toxiques. Gourmont, qui est devenu, après le marchand de vin et l'apothicaire, mon fournisseur d'excitants. Il distille dans ses épigrammes une pensée cynique dont mon cerveau est devenu dépendant comme d'un alcool fort. (p. 139)
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Ce monde en miniature me séduit infiniment. Je m'agenouille sur le tapis et nous jouons des heures. Anna est ravie, car ses parents ne s'abaissent pas à ces enfantillages. On les tolère de la part de l'Oncle original, qui n'a jamais su trouver sa place parmi les adultes. Mais ce n'est pas seulement la magie de l'enfance qui me retient dans la chambre de l'enfance. En petit, le monde est plus beau.Cet univers répliqué du nôtre, le rétrécissement vaut purification. Moi-même , je n'ai peint que des petits formats. Le gigantisme des tableaux de Maufra me surprenait toujours. (p. 172)
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Restent les musées. Quand je vais au Louvre, je ne déambule pas, je fonce vers le tableau, je ne déambule pas, je fonce vers le tableau que je veux contempler. Les visiteurs passent, leur regard glissent à la surface des oeuvres, ils vont de l'une à l'autre. Moi, je me plante devant la toile, et je suis tellement absorbé dans ma contemplation que j'en perds la notion du lieu et du temps. Il me semble que j'entre dans le tableau et que je rejoins l'artiste au-delà des frontières. C'est une extase qui me procure une jouissance sans pareille. (p. 30)
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Introduction--- Pour Filiger

Charles Filiger est né à Thann en Alsace en 1863 et mort à Brest en 1928. Il fut le compagnon de Gauguin à Pont-Aven et au Pouldu. Il vécut avec lui, en compagnie de Paul Sérusier et Jacob Meyer de Haan (...)
Il fut également proche des nabis, ces peintres d'inspiration symboliste rassemblés autour de Maurice Denis. Affilié au mouvement de la Rose-croix catholique de Joséphin Péladan correspondant régulier de Rémy de Gourmont qui célébra son talent dans le Mercure de France et accueillit sa peinture dans l'Ymagier, Filiger est au carrefour de tendances esthétiques et spirituelles qui marquèrent le tournant du siècle. Son influence s'est prolongée dans le mouvement surréaliste, par l'intermédiaire d'André Breton, qui rassembla et collectionna ses oeuvres après l'avoir découvert grâce à un texte d'Alfred Jarry. (p. 9)
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