AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de C. S. Pacat (222)


La bonté n'est jamais une erreur. Quelque part au fond de son coeur, c'est quelque chose qu'on n'oublie pas.
Commenter  J’apprécie          150
Il sentit ses poings se serrer, entendit l’amertume dans sa propre voix.
— Parce qu’une intrigante choisirait toujours l’homme le plus faible. Plus il est faible, plus il sera facile à manipuler.
La stupéfaction envahit Damen, et il se retourna vers Laurent, qui le regardait sans malice. Le silence s’installa. Ce n’était pas… Ce n’était pas ce qu’il attendait de sa part. Tandis qu’il le dévisageait, ses paroles le traversèrent d’une manière inattendue. Il les sentit toucher quelque chose de dur et tranchant en lui, sentit que très doucement, ces mots faisaient bouger en lui ce qui y était cruellement, profondément enfoncé, et qu’il avait cru jusqu’à présent inébranlable. Il demanda :
— Qu’est-ce qui vous fait croire que Kastor est plus faible que moi ? Vous ne le connaissez pas.
— Mais je commence à te connaître, toi, dit Laurent.
Commenter  J’apprécie          150
Je pense que ce que les gens ont été est moins important que ce qu'ils sont. Et que ce qu'ils sont est moins important que ce qu'ils pourraient être.
Commenter  J’apprécie          130
Je ne reproche pas aux insectes de bourdonner lorsque quelqu’un renverse leur ruche […]. Je préfère me demander qui a souhaité me faire piquer.
(p. 191)
Commenter  J’apprécie          120
Il ne connaissait qu'une seule issue valable : la cour adjacente au champ d'entrainement, au premier étage.
Il s'obligea à marcher calmement, d'un air décidé, comme un serviteur que son maître aurait envoyé s'acquitter d'une commission. Son esprit était rempli de gorges tranchées, de combat rapproché et de poignards. Il repoussa ces pensées et réfléchit plutôt à l'itinéraire qu'il emprunterait pour traverser le palais. La voie était libre, pour l'instant.
Passer devant sa propre chambre lui fit une impression étrange. Il avait été surpris, depuis le moment où il avait été installé là, à quel point ses quartiers étaient proches de ceux de Laurent, adossés aux appartements princiers. La porte était entrouverte, comme les trois hommes à présent morts l'avaient laissée. La pièce paraissait... vide, et donnait la sensation que quelque chose clochait. Poussé par un instinct inextricable, peut-être le désir de masquer tout signe de son évasion, Damen s'arrêta pour fermer la porte. Lorsqu'il se retourna, quelqu'un l'observait.
Commenter  J’apprécie          120
- Je veux voir mon frère, dit-il.
- Tu n'as pas de frère, répondit Jokaste. Tu n'as pas de famille. Tu n'as ni nom, ni position. Tu devrais l'avoir compris, à présent.
- T'attends-tu à ce que je me soumette ? A ce que j'obéisse à... qui ? Adrastus ? Je vais lui arracher les yeux.
- Je te crois sans peine. Mais tu ne serviras pas ici, au palais.
- Où ? interrogea-t-il, menaçant.
Elle se contenta de le dévisager.
- Qu'as-tu fait ? siffla Damen.
- Rien, répondit-elle. Je n'ai fait que choisir entre deux frères.
[...]
-Pourquoi m'avoir gardé en vie ? Quel besoin cela satisfaisait-il ? Tout concorde, hormis cela. Est-ce que c'est...
Il se mordit les lèvres. Jokaste fit exprès de ne pas comprendre ce qu'il allait dire.
- L'amour d'un frère ? dit-elle. Tu ne le connais vraiment pas, on dirait. La mort, n'est-ce pas l'issue la plus facile, la plus rapide ? Non, tu dois demeurer hanté par l'idée qu'il ne t'a battu qu'une fois, mais que cette fois-là était la seule qui comptait.
Damen sentit son visage se décomposer.
-... Quoi ?
Elle lui effleura hardiment la joue. Ses doigts étaient fuselés, blancs, d'une élégance incomparable.
- Je comprends pourquoi tu préfères les teints pâles, dit-elle. Le tien ne laisse pas voir les marques de blessure.
Commenter  J’apprécie          120
— Tu ne sais rien, dit alors Laurent d’une voix froide et effroyable. Tu ne sais rien de moi. Ni de mon oncle. Tu es aveugle. Tu ne vois même pas… ce que tu as devant les yeux. (Laurent eut soudain un rire bas et moqueur.) Tu as envie de moi ? Tu es mon esclave ?
Damen rougit.
— Ça ne va pas marcher, prévint-il.
— Tu n’es rien, déclara Laurent, rien d’autre qu’un échec
ambulant qui s’est laissé enchaîner par le bâtard d’un roi, parce qu’il n’arrivait pas à satisfaire sa maîtresse au lit.

http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          100
Même ceux qui se croient impuissants peuvent combattre avec de petits gestes. Comme la gentillesse, la compassion.
Commenter  J’apprécie          90
« Pour obtenir ce qu'on désire, il faut savoir exactement ce qu'on est disposé à sacrifier. »
Commenter  J’apprécie          90
Il tendit la main et puisa une autre pièce dans la bourse que portait Damen, puis referma son poing sur l'écu.
- Regarde, j'ai appris un nouveau tour.
Lorsqu'il ouvrit la main, sa paume était vide, comme par magie. Une seconde plus tard, la pièce tomba de sa manche.
_ Enfin, je ne l'ai pas encore tout à fait maîtrisé.
_ Si le tour consiste à faire disparaître l'argent, je trouve que tu t'en sors très bien, au contraire.
Commenter  J’apprécie          90
Damen se débarrassa de son épée de bois et partit voir Laurent.
Il marcha dans les broussailles. Laurent ne prit pas la peine de venir à sa rencontre, mais se contenta de l'attendre. Une brise s'était levée. Les pans de la tente claquaient bruyamment.
- Vous me cherchiez ?
Laurent ne répondit pas, et Damen ne parvint pas à interpréter son expression.
- Qu'y-a-t-il ? demanda Damen.
- Tu es meilleur que moi.
Damen ne put s'empêcher de lâcher un soupir amusé, ni de balayer lentement Laurent du regard, de la tête aux pieds et des pieds à la tête, ce qui était sans doute un peu insultant. Mais tout de même...
Laurent rougit. Ses joues s'empourprèrent violemment, et un muscle se crispa le long de sa mâchoire tandis qu'il réprimait une émotion inconnue. Sa réaction surpassait toutes celles que Damen lui avait connues jusque-là, mais il ne put résister à la tentation de le provoquer un peu.
- Pourquoi ? Vous voulez que nous échangions quelques passes d'armes ? En toute amitié, proposa Damen.
Commenter  J’apprécie          90
Il était vêtu succinctement à la manière des esclaves akieloniens, et propre des pieds à la tête. Il supposa que cela signifiait qu'on avait pris soin de lui, bien qu'il ne puisse en convoquer le moindre souvenir. Il portait toujours le collier et les menottes dorées. Son collier était relié par une chaîne et un verrou à un anneau de fer au sol.
Il faillit éclater d'un rire hystérique : un léger parfum de rose émanait de son corps.
Commenter  J’apprécie          90
— Vous ne seriez pas le premier jeune homme à qui une tendre inclination, grisante de nouveauté, ferait tourner la tête. L’inexpérience pousse parfois à confondre les plaisirs de la chair avec l’amour véritable. L’esclave a pu vous convaincre de nous mentir, après avoir abusé de votre innocence.
— Abusé de mon innocence, répéta Laurent.
— Nous vous avons tous vu lui témoigner de la faveur. L’asseoir près de vous à table, le nourrir de votre main. À la vérité, on vous a à peine aperçu sans lui, ces derniers jours.
— Hier, je le brutalisais. Aujourd’hui, je me pâme entre ses bras. Je préférerais que les accusations formulées à mon encontre conservent une certaine cohérence. Choisissez l’une ou l’autre.
— Je n’en ai pas besoin, neveu ; vous faites montre d’un grand nombre de vices, et l’inconstance les surpasse tous.
— Oui, j’ai apparemment couché avec mon ennemi, intrigué contre mes intérêts, et fomenté mon propre assassinat. J’ai hâte de découvrir quelles autres prouesses je m’apprête à accomplir.
Commenter  J’apprécie          70
La voix de Laurent retentit derrière lui, légèrement plus crispée que d'habitude :
-Ça y est, tu m'as jeté en travers de ton cheval.
-Cela ne vous ressemble pas d'abandonner les rênes, ne pût s'empêcher de railler Damen.
-Tes épaules me cachent la route.
-Nous pourrions nous arranger autrement.
-C'est vrai : je devrais être à l'avant, et toi, tu devrais porter le cheval.
Commenter  J’apprécie          70
— Non, vraiment ? Tu es tombé amoureux de la maîtresse du roi ?
— Il n’était pas roi, à l’époque. Et elle n’était pas sa maîtresse. Ou si elle l’était, tout le monde l’ignorait, répondit Damen.
Une fois que les mots eurent commencé à sortir, il ne parvint plus à les arrêter.
— Elle était intelligente, cultivée, belle. Elle était tout ce que je rêvais de trouver chez une femme. Mais c’était une intrigante. Elle briguait le pouvoir. Elle a dû penser que sa seule manière d’accéder au trône était de séduire Kastor.
— Mon honorable barbare… Ce n’est pas ainsi que je m’imaginais ton type.
— Mon type ?
— Un joli visage, un esprit déviant et une âme impitoyable.
— Non. Ce n’est pas… J’ignorais qu’elle était… J’ignorais ce qu’elle était.
— En es-tu certain ? insista Laurent.
— Peut-être que je… Je savais qu’elle était gouvernée par son esprit, et non par son cœur. Je savais qu’elle était ambitieuse, et qu’elle pouvait parfois se montrer impitoyable, en effet. J’avoue que cela… m’attirait. Mais je n’aurais jamais deviné qu’elle me trahirait au profit de Kastor. Cela, je l’ai compris trop tard.
— Auguste était comme toi, dit Laurent. Il ne possédait pas le moindre penchant pour la tromperie. Cela le rendait incapable de la déceler chez les autres.
— Et vous ? demanda Damen après avoir pris une profonde inspiration.
— J’ai un penchant très développé pour la tromperie.
— Non, je voulais dire…
— Je sais ce que tu voulais dire.
[...]
— Je vais te dire pourquoi Jokaste a choisi Kastor, dit Laurent.
Damen contempla le foyer. Il observa la bûche à demi consumée, les flammes lui léchant les flancs, les braises à sa base.
— Il était prince, dit Damen. Il était prince et je n’étais…
Il ne put poursuivre. Ses épaules étaient si crispées qu’elles lui faisaient mal. Son passé lui revenait en plein visage ; il ne voulait pas le voir. Mentir signifiait avouer qu’en vérité, il ne savait pas. Il ignorait ce qu’il avait fait pour provoquer, non pas une, mais deux trahisons : celle de sa bien-aimée, et celle de son frère.
— Ce n’est pas la vraie raison. Elle l’aurait choisi même si du sang royal coulait dans tes veines, même si tu étais du même sang que Kastor. Tu ne comprends pas comment fonctionne un esprit comme le sien. Moi, si. Si j’étais Jokaste, et que j’étais une intrigante, j’aurais choisi Kastor plutôt que toi, moi aussi.
— Et vous allez vous faire un plaisir de m’expliquer pourquoi, dit Damen.
Il sentit ses poings se serrer, entendit l’amertume dans sa propre voix.
— Parce qu’une intrigante choisirait toujours l’homme le plus faible. Plus il est faible, plus il sera facile à manipuler.
[...]
— Qu’est-ce qui vous fait croire que Kastor est plus faible que moi ? Vous ne le connaissez pas.
— Mais je commence à te connaître, toi, dit Laurent.
Commenter  J’apprécie          70
Il avait agi juste au bon moment. Les volets s’ouvrirent brusquement, les piégeant dans l’étroit triangle entre le mur et le battant du volet. Ils étaient aussi bien cachés qu’un cocu derrière une porte ouverte.
Commenter  J’apprécie          70
-Mon escale se montre donc timide dans l'arène. On ne cause pas les jeunes garçons , en akielos?
- Je suis un homme raffiné. Quand je viole quelqu'un, je vérifie d'abord que sa voix a mué.
Commenter  J’apprécie          70
- Non, je ne veux pas le savoir. Demain, tu pars. Mais tu es à moi, pour l'instant. Tu es encore mon esclave, ce soir.
Commenter  J’apprécie          70
"La présentation au prince"
Le régent de Vère régnait au nom de son neveu, le prince héritier. Damen ignorait tout de celui-ci, hormis qu'il était le cadet de deux frères. Son aîné, l'ancien héritier, était mort ; Damen était bien placé pour le savoir.
Commenter  J’apprécie          70
Il est dévoué à son pays peuple et à son pays. Et je suis fier d'avoir été son amant...
Commenter  J’apprécie          61



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de C. S. Pacat Voir plus


{* *}