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3.58/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Côte d'Ivoire
Né(e) : 1976
Biographie :

CC Nountché est un écrivain et poète né en Côte d’Ivoire en 1976. Son œuvre compte des recueils de poèmes et des romans, parmi lesquels POÉSIE ET PROSE : Tome 1 — Les Neuf Muses (Editions Mon Petit Editeur), Tome 2 — La kora de sora, Tome 3 — Les Sons de balafon (Kindle Edition), Ma Petite Jésus (Kindle Edition), Chants d'âme sur khalam (Kindle Edition). Il a participé à la publication de plusieurs recueils collectifs engagés, dont Paix et Respect pour Haïti — Première République Noire du Monde. Finaliste de la 2e édition du Prix International de Poésie — sur les traces de Léopold Sédar Senghor — il est distingué par la mention spéciale.

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Bibliographie de C.C. Nountché   (8)Voir plus

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Quelque part là-bas dans le bois

Quelque part là-bas dans le bois
La harde de chacals jappe
Personne ne les tait
La meute d’hyènes hurle sans cesse
Personne ne les chasse
Les oiseaux chantent sur les branches
Personne ne les effraie
Les cigales stridulent pour se séduire
Personne ne les débusque
Les écureuils sautent de rameau à rameau
Personne ne les lapide
Les babouins font le cirque plaisamment
Personne ne les hèle
Les crapauds coassent au bord des mares
Personne n’en a marre
Les reptiles venimeux rampent sur les sentiers
Personne ne les bastonne
Les mâles violent les femelles constamment
Personne ne les juge
Les carnivores dévorent les herbivores
Personne ne les condamne
Les aigles géants happent les oisillons
Personne ne les leur arrache
Les plus forts blessent les plus faibles
Personne ne les punit
Quelque part là-bas dans le bois
Où tout est permis et impuni
Quand on est dans l’arroi du roi de bois
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Suicide !

Suicide ! Est-ce le temps de suicide ?
Une corde au cou, une balle dans la cervelle et fini la mélancolie !
Mais je sais où toucher la lune où briller comme le Soleil, ô funestes Songes !

Hein ! ai-je commis de l'impair envers toi Honneur ?
— les cabris dans le village divaguent et les moutons dorment à la belle étoile,
J'ai vu tard la nuit la femme de Tchièblé sortir de chez le tailleur yéyé Djendjen
Ce n'est pas moi l'adultère donc.

Suicide ! Est-ce le temps de suicide ?
Pas de corde au cou, de balle dans la cervelle et à bas la mélancolie !
Car je sais où toucher la lune où briller comme le soleil, solitaire.

Puisse le ciel être couleur de lait aux sons de mon balafong de mon gorong !
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Je ne connaissais pas un endroit digne d’un premier rendez-vous galant. Cela n’était pas mon premier souci. Je ne m’apprêtais pas à aller dans une mairie pour une passation de bagues, à quoi bon me costumer et mettre une cravate papillon. Même à quelques heures seulement du rendez-vous, je pouvais trouver un endroit convenable, une tenue décontractée. Je ne l’imaginais pas non plus dans une robe de mariée, visage fardé tiré par une coiffure majestueuse avec un chignon fleuri. Mon seul souci, était comment accepter une jeune mère avec son enfant. Cette question ne concernait pas mes parents. Car en Afrique subsaharienne, il n’est pas tabou de vivre avec une femme entourée de ses progénitures d’une première union. De même qu’ici. Que les enfants soient légitimes, ou naturels, ça n’est pas un problème pour beaucoup d’hommes. Quoiqu'en Afrique, ce soient plus souvent les mères qu’on entretient au détriment de l’éducation de ces enfants.
Mais je n’étais pas en Afrique, j’étais en Europe, particulièrement en France où l’éducation des enfants coûte la peau des fesses aux parents. J’aurais pour l’obligation morale d’assumer ma responsabilité vis-à-vis de l’éducation de Kira. Totalement, si sa filiation paternelle est rejetée ; ou partiellement, si un homme, jouissant d’une obligation parentale, viendrait de temps en temps m’embêter pour une histoire de garde obtenue à l’aide d’une armée d’avocats du diable. Je déteste ces pères qui font la garde buissonnière avec leurs enfants. Dans tous les cas, si je vis avec Soukeïna, qui obtiendrait totalement ou partiellement la garde de Kira, je contribuerais à son éducation. Je sais que ce sont des risques dans une histoire romantique, surtout quand il s’agit d’une de nos sœurs connues pour leur vampirisme : ne compter que sur un homme pour toutes les dépenses familiales.
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Poème/ Les doux fantômes

Derrière la porte cochère
De ma mémoire,
Vous vous trémoussez, bayadère
En robe de soie.

Ô doux fantômes ! vos lueurs
Dans mon manoir
S’infiltrent sous le seuil, sans fureur,
Tout en émoi.

Rentrez ! piquez des fers ce cœur
Qui vous échoit !
Arrachez-le ! mangez-le, ô sœurs
Sur l’ostensoir !
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Je suis du capitalisme un esclave

Je suis du capitalisme un esclave
Sans être bloqué d’une entrave au cou
Sans de lourdes chaines qui m'enchaînent
Et me retiennent aux genoux

À la symphonie harmonieuse des coqs
Je me lève sans faire de pirouette
De mon lit coincé dans ma bicoque
Et je me tire sans faire ma toilette
Seulement revigoré d’une brise matutinale
Et d’un café ingurgité sur une galette
Pour être une machine du capital

Sisyphe roulant le rocher à la chaîne
Fourmi suant pour un magnat cynique
Automate de la race humaine
Asservie par un ordre oligarchique
Rompu à la compétition et l’appât du gain
Je lutte dans un monde antibolchévique
Pour survivre d’un morceau du pain

Ne suis-je du capitalisme un esclave
Sans être bloqué d’une entrave au cou
Sans de lourdes chaines qui m'enchaînent
Et me retiennent aux genoux ?
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Cela faisait près de trois semaines que nous partagions la vie de jeune couple. Elle suivait normalement ses cours, et moi je me réveillais tous les matins de bonne heure pour aller travailler comme Sisyphe roulant le rocher. Le rythme n’avait pas changé, sauf que je jouissais de mes promotions d’antan et d’une grande considération de la part de M. Farhat. Il semblait qu’avant mon arrivée les nouvelles têtes étaient informées de mon caractère rebelle, dont mon tempérament qui pique une crise de nerf quand un collègue rôde autour de moi entretenant un client. Ils ne faisaient que m’observer de loin d’un air jalousement méfiant.
Je rentrais les soirs, harassé, emporté contre le capitalisme, mais une fois au seuil de la porte j’affectais un petit sourire. Car je m’attendais que Grace m’ouvre la porte.
Pour me relaxer les soirs, j’avais acheté à Grace un petit livre de massage thaï. Elle l’a dévoré en un seul weekend et l’a mis tout de suite en pratique.
Une nuit, tellement le massage était d’une expertise magique, je suis tombé dans les bras de Morphée. L’homme qui avait tout programmé pour être au septième ciel, s’est vu le matin couché sur son ventre comme un bébé emmailloté, bras et pieds écartés, tête aplatie. J’étais fâché, et je lui ai dit : « Vraiment, ma chérie, un peu de respect quand même. C’est de se moquer de moi que de me coucher comme une tortue géante. Il est évident que c’est toi qui as écarté mes pieds et mes bras. Tu ris ?.... Donc c’est toi… Je jure que je vais mettre un cafard sous ton drap la nuit. »
On m’avait dit que toutes les femmes ont peur des insectes et des petits rongeurs domestiques. Grace me le confirmait. « Non, bébé, je t’en prie, c’est pas moi, me supplia-t-elle.
— Si tu ne me dis pas la vérité, je mets ma menace en exécution cette nuit. C’est toi, ou pas ? » Frisson ! Confession ! C’était elle. Une claque câline sur les fesses.
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Ma fontaine de jouvence

C'est un des mystères ma jeunesse éternelle -
Aucune neige entassée sur mes cheveux,
Aucune ride sur mon visage joyeux,
Aucun affect rongeant ma vie intellectuelle.

J'ai les racines soutenues d'un arbre géant,
Érigé, sans courbe et sans bosse, vers l'Éther ;
Quoique je coure lentement vers mon hiver,
Et voie des neiges tomber sur mon firmament.

Je ne doute que ma fontaine de Jouvence
Soit la tendresse et la douceur que tu me voues,
L'ambroisie buccale dont je me sers nuit et jour,

Les caresses qui stimulent mienne jouissance,
Et l'instinct de m'apparaitre toujours romantique,
Si élégante, si souriante, allure féerique.
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Il tint les deux feuilles, y jeta un coup d’œil, avant de me les remettre et dire : « Pauvre Rousseau ! Il aurait été moralement torturé par ses rivaux contemporains acquis à la cause d’une aristocratie hédoniste, pour nous avoir laissé cet immortel Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Mais attention ! Je ne nierais pas les exigences de Voltaire pour l’instauration d’une société jouissant de tous ses droits : la justice et la liberté d’expression ; et surtout la tolérance religieuse qui l’a incité à publier le célèbre Traité sur la tolérance en pleine affaire Calas.
— Effectivement, monsieur ! Mais où se trouvait Rousseau dans l’affaire Calas ?
— Il n’y a pas joué un rôle prépondérant, mais il aurait incité, comme le pensent certains rousseauistes, son ami Loyseau de Mauléon, avocat alors au Parlement de Paris, à défendre la famille Calas.
— Non ! Je ne le pense pas.
— Pourquoi ? Alors, je ne doute plus que vous soyez de la confession voltairienne.
— Oh que non ! » dis-je, saisi d’un fou rire parce qu’il me soupçonna d’être de la ”confession voltairienne.”
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En fait, M. Farhat me paraissait l’adepte d’une philosophie ultra-mercantiliste. Je commençais à me dire qu’il nous faisait subir un esclavage moderne. C’était révoltant. Ce qu’il ne concédait pas. Pour lui, c’était du prosélytisme qu’il faisait pour sauvegarder « les derniers sanctuaires des penseurs » (les librairies). Il ne faudrait pas donc que ces penseurs qui œuvrent pour sortir notre monde de l’abîme, disparaissent avec leurs œuvres. Même une religion révélée n’aurait pas fait mieux pour préserver ses valeurs et symboles religieux. Mais pour moi, c’était tout simplement l’appât du gain qui l’animait. Nous n’étions pas des galériens, encore moins des esclaves modernes qu’il devrait utiliser dans sa fausse défense des intellectuels. D’ailleurs, ces derniers, qui siègent partout dans les librairies, n’auraient pas accepté qu’un employé subisse la pression de la part d’un employeur. Il faut respecter leur mémoire pour tous les efforts qu’ils ont fait et sont en train de faire pour rendre meilleure notre humanité.
« Et pourtant, cher ami, je ne suis pas opposé à ta philosophie communiste, avait-il réagi lors d’un de nos différends, rouge de colère comme tout chef autoritaire. Si vous ne travaillez pas avec assiduité des fourmis, vous ne survivrez pas, ni vos intellectuels. De même que nous dont la survie dépend de leurs ouvrages. C’est un pacte de survie signé entre nous et ces auteurs sans aucune remarque. Tu sais, depuis plus de vingt-cinq ans je suis libraire, mais je n’ai jamais lu dans le préambule d’un livre comme cet avertissement : ”Que cet ouvrage ne soit pas exposé dans une librairie qui pratique l’esclavage moderne”. Le souci des auteurs c’est tout autre chose : la vente, la rentabilité, la réputation. N’as-tu pas vu des écrivains locaux marmonner en sortant, parce que la vente de leurs ouvrages n’est pas satisfaisante ? Les auteurs étrangers se comporteraient autant, s’ils essuient des revers. Quand ils viennent, ils ne cherchent pas à savoir si vous êtes réduits à l’esclavage moderne, ou si vous faites les princes et les princesses charmants dans cette librairie ; ils cherchent plutôt à savoir si vous les vendez. Tu n’as pas assisté hier à la prise de bec entre moi et cet écrivain chauve comme Flaubert ? Il me disait de remplacer mon équipe, car vous avez été incapables de vendre un seul exemplaire de son ouvrage.
Je fus pris de court par ce que je considérai comme une calomnie.
— Quoi ? Je crois que c’est injuste de sa part de nous dénoncer, M. Farhat. Je l’ai lu, il a du génie, mais nous ne parvenons pas à le vendre à un lectorat déjà captivé par les auteurs étrangers. Cependant, il pourrait être l’une des victimes de notre politique de vente.
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Puissé-je t'être un Apollon !

Ô dieu de vin ! Ils tournent, ses reins rotatifs,
Et ses fesses callipyges dodelinant
Dessus ses cuisses et ses élans moins hâtifs !

Ô Magnouma ! puissé-je t'être un Apollon,
Qui te surveille jusqu'au Marigot des caïmans,
Où une madone est immolée chaque saison !

J'ai ma dague et mon arc et mon arquebuse.
Tu sais que je suis d'un sora le descendant,
Et le digne fils d'un koriste, ô ma Muse !

J'enfoncerais ces traits dans la gueule dentelée
D'un des reptiles sauriens, dans l'onde grouillant
Sur la chair de tes cuisses sensuelles galbées.

J'aurais pour tâche de remplir ton canari,
De veiller sur ta beauté virginale, en jouant
Ma Kora pour encenser ta pieuse féerie.

PS : Les Sons de balafon vient de paraître (en e-book et broché) ce samedi 12 septembre. Disponible à la vente sur toutes plateformes d’Amazon.

Bonne lecture !
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