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4.27/5 (sur 306 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 12/10/1935
Mort(e) à : Paris , le 08/05/2012
Biographie :

Yves Courrière (Gérard Bon), était un écrivain et journaliste français.

Jeune journaliste, il rejoint en 1957 la rédaction de Radio-Luxembourg et participe à l'émission d'Armand Jammot « 10 Millions d'auditeurs », premier magazine d'actualité radiophonique de l'après-guerre.

Envoyé en reportage en 1958 pour suivre les voyages du général de Gaulle en Afrique, il se rend dans les pays victimes de conflits armés, guerres civiles ou révolutions, notamment en Inde, au Moyen-Orient, en Algérie.

Il couvre la guerre d'Algérie, ce qui lui vaut d'être le plus jeune journaliste à recevoir le Prix Albert-Londres, en 1966. Il tire de ces événements une œuvre qui fait encore référence," La guerre d'Algérie", récompensée par le Prix de l'Académie française et qui sera éditée à plus d'un million d'exemplaires.

Il est aussi présent au procès Eichmann en 1961 et pendant la traversée inaugurale du France en 1962, s'imposant comme l'une des grandes signatures du journalisme. En 1967, c'est lui qui anime la première édition des Dossiers de l'écran sur la deuxième chaîne de l'ORTF.

Il décide à partir de 1968 d'arrêter son activité de reporter pour se consacrer à une carrière d'écrivain. Il publie notamment des romans et plusieurs biographies de personnalités emblématiques de la première moitié du XXe siècle comme Joseph Kessel, Jacques Prévert, Roger Vailland ou Pierre Lazareff. En 1970, il réalise avec Philippe Monnier le premier documentaire consacré à la guerre d’Algérie.
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Source : Wikipédia
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150 journalistes, 300 photographes, 128 numéros, 3 700 pages de reportages spectaculaires, d'entretiens décisifs, de portraits fouillés mêlant les grandes figures et les témoins anonymes, de tribunes et de commentaires de tous bords, superbement choisis et illustrés : telle est la collection spéciale que la revue Historia commande, en 1971, à Yves Courrière dont le quatrième tome de la Guerre d'Algérie vient d'être couronné par l'Académie française. le prix Albert-Londres s'entoure d'experts français et algériens. Ensemble, sur quatre ans, ils vont bâtir une somme inégalée. Récits, photos, paroles, visages, lieux, faits, quotidiennetés, événements, destinées : à chaque page, c'est le choc. Un monument dont, sous la forme d'une suite chronologique et thématique, La Guerre d'Algérie en direct offre le meilleur. Si l'Amérique a produit une profusion d'albums et de films sur le Vietnam, en France, sur l'Algérie, les études abondent mais les récits et les images manquent. L'hypermnésie des acteurs ou de leurs héritiers rivalise avec l'amnésie dans la conscience collective et populaire. L'absence de représentation commune nourrit l'oubli des événements, creuse l'ignorance de l'histoire, nuit à l'apaisement des nouvelles générations. C'est ce vide que comble cet album sans précédent. Écrivain, journaliste, cinéaste et observateur capital de notre temps, Philippe Labro présente cet album. En 1959, à l'âge de 22 ans, il est appelé en Algérie où il servira pendant 730 jours. Affecté à la revue Bled puis à la radio F5, il connaît entretemps la violence des combats. En 1967, il publie son deuxième roman, Des feux mal éteints, bréviaire de toute une génération. Un récit sans concession de la terreur, de la torture et de la mort. Mais aussi un chant d'amour nostalgique célébrant Alger, la mer, le soleil. Historien, spécialiste internationalement reconnu de la guerre d'Algérie, Tramor Quemeneur a édité cet album. Enseignant aux universités Paris-VIII et CY-Cergy Paris, il est membre de la Commission mémoires et vérité instaurée à la suite du « Rapport Stora », ainsi que du Conseil d'orientation du Musée national d'histoire de l'immigration. Il est l'auteur entre autres, avec Benjamin Stora, de Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre (prix des lectrices de Elle 2011) et, avec Slimane Zeghidour, de L'Algérie en couleurs. 1954-1962.

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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Jamais il ne dit un mot contre son capitaine et lui exprima toujours la plus vive admiration - dont l'Equipage sera le vibrant témoignage - mais il y avait entre les deux hommes une phrase que Kessel ne pouvait oublier, un incident qui laissait dans son cœur une douloureuse plaie d'amitié. Il n'en fit confidence qu'à très peu de gens, cinquante ans plus tard, tant il avait de peine à l'évoquer.
"Les sentiments que j'avais pour mon chef d'escadrille, le capitaine Vachon, me les rendait d'une manière qui faisait de moi le plus fier et le plus heureux des jeunes hommes. Or, au cours d'un repas à la popote et en présence de tous mes camarades, on parla d'un français qui venait d'être condamné pour espionnage au profit de l'ennemi. Et Vachon dit le plus simplement du monde, le plus légèrement du monde, : "Tout naturel : il est juif".

Il ne m'était pas venu à l'esprit, en arrivant à l'escadrille, de parler de mes origines. Je me sentais parfaitement assimilé et n'avais jamais eu, ni au lycée ni en Sorbonne, le moindre incident à ce sujet. Quant j'ai entendu Vachon, j'ai cru véritablement m'évanouir de souffrance. Et que faire ? Un éclat qui eût mis dans une fausse position celui que j'idolâtrais? Me taire et me sentir lâche? J'aimais tellement Vachon que j'ai choisi la dernière solution.
Dès que nous fûmes seuls, je lui dis le mal qu'il m'avait fait. Sa gêne a été horrible. Il a marmotté les excuses habituelles : "Je ne voulais pas généraliser …. Il y a des juifs qui …….." etc ….
Nous n'avons jamais plus reparlé de cela et rien n'a changé dans nos rapports. Mais la peine et l'humiliation affreuse de cette injustice, je ne les ai jamais oubliées complètement!".


Page 124 aviation première guerre mondiale
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Les quatre hommes, tout à leur conversation, ne prêtaient guère attention au spectacle quand, vers une heure du matin, parut sur la scène la "révélation" promise par Leplee. Une gamine au visage have, sans fard, les cheveux coupés à la chien, les épaules étroites moulées dans un pull vert dont une manche inachevée était mal dissimulée par un châle.
La môme Piaf faisait Se débuts sous les yeux de Jean Mermoz et de Joseph Kessel !
Les rires qui avaient salué sa piètre entrée s 'étaient éteints. La voix s élevait, puissante, bouleversante. Libérée du trac, elle chantait le malheur des "mômes de la cloche" qui s en vont "sans un rond en poche". Plus rien n existait autour d elle. Elle était la chanson.
Un tonnerre d applaudissements salua la fin de son numéro. Une ovation interminable. Jef, Jean-Gérard et même Maurice Reine qui, mandataire aux Halles, n était pas prédisposé aux grands élans romantiques, étaient bouleversés Quant à Mermoz, il était debout et offrait sa coupe de champagne à la jeune femme toute tremblante de son triomphe.


Page 455
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En guise de préface :

Je sais de toi des traits et des actes qui n appartiennent qu à nous. Certains d entre eux, je voudrais les dire ici. Pour violents qu ils soient et charnels et choquants peut-être aux yeux du vulgaire, il me semblent te peindre aussi bien que tes exploits. Tu étais un homme et non une statue. Et de là venaient ta grandeur, ton exemple.

Ai je droit de me servir de mes découvertes, de tes confessions ? Où passe la ligne de partage entre l exigence du vrai et l indiscrétion inutile ? Je pense que rien n est à cacher des mouvements d un sang qui est profond et pur....

Joseph Kessel (préface à Mermoz)


Yves Courriere se pose la même question au seuil de l écriture de la bio de Kessel.

C est très beau et émouvant
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Page 90 sur L Ideal


Malgré les maladresses, malgré les outrances, tout Kessel était dans cette première oeuvre "littéraire" écrite à seize ans : viser haut, ne s attacher à rien ni à personne, prendre des risques, enfreindre les normes, vivre jusqu au délire ......
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Page 359 - La piste des esclaves - Harrar en Ethiopie - 1930


Dès le lendemain, les envoyés spéciaux du "Matin" découvrirent les esclaves sans qu'on eût besoin de les leur montrer. Misérables au nez camus, aux lèvres énormes, nus ou loqueteux, ils grattaient la terre, nettoyaient les rues, portaient le bois ou l'eau, pilaient la farine de doura. Hommes et femmes arrachés depuis des générations aux confins du Soudan, ils formaient un bétail humain dont les maîtres surveillaient aussi attentivement le travail que la reproduction.

- Je comprends votre stupeur et votre indignation, dit Mr Frangipane (consul d'Italie à Harrar), lorsque Kessel revint de sa première promenade. J'éprouvais les mêmes quand je suis arrivé. Mais on s'acclimate peu à peu. Et ceux-ci sont moins malheureux que ceux qu'on emmène encore en caravanes dans le désert vers le Hedjaz ou le Yémen.

Au cours de ses pérégrinations dans la ville à la recherche de Saïd, que personne ne semblait connaître, Kessel accumula les preuves des mauvais traitements infligés aux esclaves. Il entendit les cris déchirants d'un jeune garçon battu à mort pour avoir volé à son maître une bouteille de tetch, il vit un homme et une femme pendus par les pieds au-dessus d'un feu où le maître jetait à poignées du piment rouge qui leur brûlait yeux et poumons.
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Page 555 - Réseau Carte


"Il a eu un rôle de conseiller, d'informateur, de porteur de messages, se souviendra Jean Baille, responsable de la région marseillaise. Le voir avec Girard, Frager, Peter Churchill, assister à nos réunions dans des petits restaurants de marché noir, était pour nous, jeunes hommes anonymes, d'un immense réconfort. Nous étions très émus de voir ce grand écrivain participer à notre résistance. Cela nous faisait beaucoup de bien….".

Sous le pseudonyme de Jean Baille se cachait un interne des hôpitaux de Paris, spécialisé en hématologie, du nom de Jean Bernard, futur ami de Joseph Kessel qui le retrouvera trente-trois ans plus tard à l'Académie Française, élu au fauteuil de Marcel Pagnol!


NDL : Le professeur Jean Bernard a été élu à l'Académie Française, des Sciences et de Médecine! Pour lui rendre hommage, il a à Paris une toute petite impasse qu'on voit à peine!
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La Métropole ne s'est intéressée à l'Algerie que lorsque le sang y a coulé. Le sang européen. On n'a pas voulu croire au conflit. On n'a pas voulu considérer le conflit comme une guerre. On n'a pas voulu considérer les musulmans comme des hommes. Quand on l'a fait , c'était trop tard. Bien trop tard.
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Au cours de ce fructueux voyage, il régla une question d'importance : la publication de "l'Armée des Ombres" qu'il pensait terminer durant l'été. Il pensait que le premier récit jamais écrit sur les exploits, les drames, l'héroïsme de la Résistance fût édité pour la première fois par un français. Grâce à Gaston Palewski et André Philip, qui à Londres lui avait lu le manuscrit d'un extraordinaire roman : "Le Silence de la Mer", signé d'un pseudonyme, - Vercors - Joseph Kessel connut les locaux de la rue "Fontaine" animée par de jeunes intellectuels comme Max-Pol Fouchet et Henri Hell - un jeune juif vénézuélien du nom de José Henry Lasry - tous animés du plus pur esprit de la Résistance . Ces fous de poésie et de littérature avaient comme point de ralliement une librairie à l'enseigne "Les Vraies Richesses" - empruntée à Giono - tenue par Edmond Charlot. Non content d'ouvrir les trésors de sa bibliothèque à ses amis, Charlot éditait leurs oeuvres. C'est ainsi qu'il avait publié "L'Envers et l'Endroit" premier ouvrage d'un jeune algérois dont on commençait à parler et que Jef avait parfois croisé au secrétariat de rédaction de Paris-Soir : Albert Camus.

Charlot était enthousiaste. Kessel confiant. Les deux hommes firent affaire. "L'Armée des Ombres" paraîtrait à Alger. Alger, terre française d'où le Général de Gaulle dirigeait désormais le combat pour la libération de la patrie.


Page 588

NDL : J'ai beaucoup aimé le livre de Kaouther Adimi. Et on retrouve Monsieur Charlot! Un régal pour les amoureux des livres!


Et encore page 590

Jamais Kessel ne relut un manuscrit avec autant d'attention, biffant, raturant jusqu'à ce que personne ne pût identifier ceux de ses amis qui, lui racontant leurs vies clandestines, les plaçaient entre ses mains. Lourde responsabilité que cette confiance aveugle. Mais quel résultat!

"L'Armée des Ombres" étaient un chef d'oeuvre aux personnages inoubliables par leur charge d'humanité. Philippe Gerbier, l'homme fort, le chef sans faiblesse, mélange de Rémy et de Médéric ; Luc Jardie, l'intellectuel dilettante, grand bourgeois que son frère Jean-François croit incapable d'engagement physique et qui se révèle, sous des traits qui évoquent irrésistiblement Emmanuel d'Astier, l'organisateur des réseaux du Sud ; Le Bison homme de main au grand cœur, ex légionnaire, comme le Gros Albert ……….
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( Kaboul, Afghanistan, 1956. NDL )
Mais nul visage féminin dans cette foule qui « rappelait sans cesse l'Antiquité la plus haute ». La sévère religion chiite interdisant aux femmes de montrer leurs traits et les formes de leur corps, on n'en distinguait que des silhouettes furtives empaquetées de toile brune ou grise - le "tchador". Leurs yeux mêmes ne pouvaient s'apercevoir à travers le fin grillage de coton qui laissait seulement filtrer le regard.
P 713
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Elsa Wiener, chanteuse d’opérette qui a eu un grand succès en Allemagne avant l’avènement d’Hitler, a épousé un éditeur, Michel Guttmann, un des hommes les plus compromis par la politique de la République de Weimar. Hitler chancelier, il a été jeté dans un camp de concentration et sa femme n’a dû son salut qu’à une fuite précipitée. Elle vit à Paris dans un modeste hôtel de Pigalle avec un orphelin juif aux membres brisés lors d’une émeute antisémite où son père a trouvé la mort et qu’elle a recueilli.
Le narrateur, écrivain et journaliste qui chaque nuit hante les boîtes de Montmartre, se prend d’amitié pour Elsa et le petit Max. avec un intérêt passionné, il suit les malheurs de cette femme qui se trouve dans une situation telle qu’elle ne peut agir autrement qu’elle ne fait. D’abord chanteuse dans un cabaret élégant, la crise l’oblige à descendre tous les échelons de la vie de Pigalle. Mannequin nu, entraîneuse payée « au bouchon », elle finit par échouer dans une boîte de lesbiennes, acceptant tout pourvu qu’elle puisse faire parvenir en Allemagne l’argent nécessaire à la survie de Michel.
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