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Citations de Calixthe Beyala (124)


Il n'y a pas au monde d'innocents. Il n'existe que des êtres dont on ignore les crimes.
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Vous verrez : mes mots à moi tressautent et cliquettent comme des chaînes. Des mots qui détonnent, déglinguent, dévissent, culbutent, torturent ! Des mots qui fessent, giflent, cassent et broient ! Que celui qui se sent mal à l’aise passe sa route.
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Autrefois, la femme était étoile et scintillait nuit et jour dans le ciel. Un jour, par un phénomène que les astres piétinés refusent d'expliquer, l'homme fut propulsé sur terre. Il portrait la souffrance dans le corps, il gémissait nuit et jour et l'étoile souffrait de le voir souffrir. Ne pouvant plus supporter ces plaintes qui lacéraient ses chairs, elle voulut lui offrir son aide. Elle apporta avec elle des containers entiers de lumière et, nuit et jour, elle le veilla. Elle lui donna la lumière et l'amour en abondance et il se trouva très vite sur pied. Considérant que sa mission s'achevait et qu'il était temps de regagner sa place dans les astres, elle fit ses bagages et voulut s'en aller. C'est alors qu'elle s'aperçut de la traîtrise de l'homme. Pour l'obliger à rester, il avait dérobé les containers de lumière et encerclé sa maison d'un fil de fer.
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Et l'une des choses les plus difficiles à dire aux gens c'est : "Aimez-moi!".
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OH, l’Amie, je veux te raconter une histoire, une histoire tel un chemin dont on ignore l’itinéraire et qui traîne ses hésitations. Et si ma raison parfois frôle l’abîme, j’accouche, insatisfaite, de ces lignes sans pitié.
Sache, l’Amie, que l’hiver reprend ses droits. J’ai un demi-siècle. C’est dur de vieillir. Ma vieillesse me contemple dans une glace comme un monstre dont je ne vérifierai jamais la tournure.
Parce que, l’Amie, je n’ai plus aucune chance ! Aucune chance ou rien.
C’est le chant de l’exil qui me dicte ces syllabes.
Son sang mêlé à mon corps se traîne dans mes souvenirs.
Ses ongles ont creusé des crevasses dans l’amas de chair qui dit l’histoire suspendue.
Mes répertoires se rétrécissent.
Je suis réduite à l’indifférence ou à mon plus petit dénominateur.
À moins que de ces fondations si vacillantes, creusées à des profondeurs si inexactes, ne soient d’une utilité dont je ne saurai jamais mesurer l’effet sur mon bonheur.
De souvenirs en illusions, je construis un monde en faillite.
Car je viens d’un pays planté de lianes qui pendent dans mon corps.
M’ammaryam
(Mémoires de M’am, traduits du bambara par
Mamadou Traoré, dit Loukoum)
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"Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte".

(Extrait du livre d'Albert Cohen "Le livre de ma mère")
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"Chaque humain a le choix de son propre destin. Il doit le tenir fermement entre ses dents pour ne pas le perdre."
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« Le bonheur se suffit à lui-même et cet état me mit dans l’incapacité d’écrire, de créer, d’imaginer, de concevoir ou d’inventer. Les pages de mon ordinateur demeuraient désespérément vides. Les feuilles vierges me narguaient et les phrases qui surgissaient de mes mains semblaient comme enfermées dans une armure. Je regardais fixement mon écran. On eût dit un trou, un trou terrifiant que je n’arrivais pas à combler tandis qu’à l’extérieur, la vie continuait à faire son cinéma. »
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Mon chagrin est gastronomique. Il s’étale comme une tarte à la crème, là sur mon visage ; il se mousse au chocolat aux coins de mes lèvres ; il craquette sous la langue comme un biscuit sec. …. Je me larmoie dans mon chagrin calamiteux, mon chagrin devient aussi doux qu’un beignet à la banane.
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Comment les femmes faisaient-elles pour se faire aimer des hommes alors que Dieu les détestait?
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...elles se moquaient de moi, Saïda Bénérafa, vieille fille entre les vieilles, Eternelle Vierge des vierges, Fatma, mère de Dieu si vous voulez. Ma tignasse cascadait sur mon cou, et mon sexe se rétrécissait, et ma vie s'effritait. "Des cheveux comme Saïda, personne n'en a." J'aurais donné ces cheveux pour quelques mots d'amour, une demande en mariage, un rendez-vous ou ces autres broutilles qui donnent aux femmes l'allure rose géante.
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"[...] il y a tant d'horreurs dans la vie qu'il vaut mieux de temps à autre se décréter aveugle pour ne pas les voir..."
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_"Tu sais ce que je ne comprends pas ? C'est pourquoi les hommes sont excités par de belles choses et qu'ils en font des pas belles du tout [...].
_Parce que la méchanceté les empêche d'espérer, l'espoir mine. Le désespoir est tellement plus facile."
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On n 'épouse pas une femme uniquement parce qu 'elle sait cuisiner ou faire le ménage , dit Georges .Il y a les domestiques pour ça .
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Elle lui dit qu’elle aime la lune, que la lune a le goût du miel et la fraîcheur de l’aube. Elle lui dit que si quelquefois la lune se laissait surprendre par le soleil, c’était parce qu’elle se perdait de vue à rêver d’ailleurs, à souvent rêver d’ailleurs, alors qu’elle était l’ailleurs.
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Elle ramasse un roman-photo.Elle aime lire.Elle a toujours aimé lire.Elle prétend que lire permet d'imaginer des histoires à écrire.Elle dit souvent qu'un jour elle deviendra écrivain.Elle écrira les autres.
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Dieu n'est pas venu.Elle décide que Dieu est vieux et probablement sourd.Si Dieu ne peut entendre,il ne reste que le geste ou l'écrit.Elle décide d'écrire.Elle lui écrit comme à ces amants à qui l'on hésite à déclarer sa flamme,avec des mots aux sens incertains et doubles.
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Que deviendrais-je si j'acceptais d'apprendre à lire ? Ces écrivains se prennent pour Dieu. Ils recréent le monde et veulent nous faire croire qu'on peut y trouver notre place, après on n'est plus pareil, on s'est fait avoir par leur bourrage de crâne. C'est contradictoire avec la vraie vie, ce qu'ils proposent.
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"J'en ai marre qu'on me chie dessus. Tout le monde fait ses besoins sur moi, depuis ma naissance." (p. 348)
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- Et comment allez-vous faire si vous n'êtes pas mariée ?
- Je ne comprends pas.
- Ben, nous autres femmes sommes si petites... Je ne veux pas dire par la taille, mais petites parce que nous sommes réduites à la petitesse, vous comprenez ?... On peut vivre dans une grande ou une minuscule maison, ça nous comprime quand même. Il faut quelqu'un qui nous touche ou quelqu'un qui nous montre qu'il a bien envie de nous toucher pour nous faire sentir qu'on est bien vivantes, sinon on rapetisse jusqu'à disparaître.
- T'es vraiment une étrange jeune fille, Pauline. Tu n'es vraiment pas comme tout le monde.
- Je ne suis pas comme les gens qu'on trouve dans votre univers mademoiselle. Mais dans le mien, je ressemble à tout le monde.
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