Moi, je dis que peu à peu je suis devenue la femme que je suis aujourd'hui par pure nécessité. Cette enfance de violence, avec un père qui, à la moindre occasion, balançait sur nous ce qui lui tombait sous la main, enlevait son ceinturon et donnait une correction, devenait furieux et tapait sur tout ce qu'il trouvait près de lui : femme, fils, objet, chien. Cet animal féroce, qui me hantait, qui était mon cauchemar : tout ça était trop horrible pour avoir envie d'être un homme. Je ne pouvais pas être un homme dans ce monde-là.