J'ai fui pour protéger mon coeur de cette douleur intolérable parce que je suis follement éprise de mon ours. Toutes mes histoires ont toujours fini en eau de boudin. Inconsciemment, je m'attendais à ce que Zane se lasse de moi à un moment ou à un autre. Et s'il faut plutôt que je me batte pour lui ?
Mon cœur va exploser tellement, le bonheur que j’éprouve dans ses bras me submerge. Il est l’homme d’une seule femme. Il est l’homme d’une seule vie.

Chapitre 4 :
Galiane
«…Cette situation est totalement absurde. Je viens quémander de l’aide auprès de la seule personne que je déteste et qui ne se gênera pas pour se foutre de moi.
– Tu es vraiment en train de me demander conseil ou je rêve ?
– Sedge, grondé-je.
– Galiane.
Soupir.
Ce type m’exaspère. Il me met hors de moi en un temps record.
– OK, je vais t’aider mais j’ai quoi en échange ?
– Tu me fais du chantage ?
– Non, je te propose un troc. Je t’aide sur les sujets de ta rubrique et toi… (Il pose son index sur son menton mal rasé, yeux levés sur le plafond.) Je sais ! Tu nous nourris !
– Pardon ?!
– Bouffe contre conseils sur le sexe. C’est à prendre ou à laisser, petite fouine.
– Mais tu vas arrêter avec ce surnom débile, p’tit merdeux !
– Non, j’aime trop te voir enrager ! Bon, alors, tu as fait le plaisir féminin, donc ton prochain article sera sur le plaisir masculin !
– Et je fais comment ?! J’ai pas de pénis ! Et ne me dis pas en regardant du porno ! le stoppé-je. J’ai donné une fois, ça m’a suffi ! Je vais voir si Eda peut m’aider.
Sedge grimace à l’évocation de sa sœur.
– Tu m’as moi. J’ai un pénis.
– Ah bon ? Tu l’as encore ?! Non parce que vu comment tu traites les femmes, je m’étonne que l’une d’entre elles ne te l’ait pas coupé, fais-je en mimant un coup de ciseaux de mes doigts.
Je l’entends déglutir rapidement.
Galiane 1 – Sedge 0 ... »

– Je préfère les blondes… murmure une voix dans mon dos.
Cette voix…
– Et moi, les hommes bien sous tous rapports, répliqué-je.
– J’ai su me tenir, hier soir. Un autre t’aurait certainement sauté dessus vu ce que tu portais.
Des frissons. Mon corps réagit de façon excessive à sa voix et à ses paroles. Je ferme les paupières et m’imagine nue sous lui, nos corps luisant de sueur, d’excitation, mes tétons dans sa bouche, son sexe dur contre le mien. Je serre mes cuisses l’une contre l’autre afin de soulager le lancinement dans mon bas-ventre.
Je secoue la tête pour effacer toutes ces images salaces alors que le cours vient de commencer et entends un ricanement de sa part. Je fais un quart de tour et le fusille du regard.
– Je suis sûr que tu apprécies les barbus... Regarde tes cuisses, elles se referment toutes seules… chuchote-t-il, les yeux rieurs.
Il se redresse sur son siège quand notre professeur pénètre dans la salle.
Je le hais !
Le regard lumineux que porte mon amie sur le rockeur me hérisse le poil. Je ne comprends pas ce ressenti, mais je sais que ça me déplaît. On dirait qu’elle est affamée et qu’on lui présente une tranche de bifteck sous le nez. Le bifteck étant mon Colton !
Minute. Minute. On rembobine. J’ai pensé quoi, là ? Voilà que je deviens possessive. Beurk !
Et voilà qu’il s’étire sous mes yeux, faisant remonter le bas de son tee-shirt. Je me mords la lèvre et relève aussitôt les yeux. Son sourire en coin m’ébranle et m’enrage. J’aimerais pouvoir effacer son petit air moqueur lorsqu’il intercepte mes coups d’oeil qui se veulent discrets.
Il m’énerve et m’attire.
Il me désarme et me charme.
Il est le mal.
Alors je prends mon air le plus bougon et désagréable que j’ai en stock.
Je ne comprends pas l’attirance physique que j’éprouve envers lui. Elle est forte, et si je la laisse faire, elle sera dévastatrice.
Je me retourne et ne rencontre que les draps froids imprégnés de son odeur. J'enfouis ma tête dans la douceur de son oreiller, mais ma joue rencontre une forme rêche. J'ouvre un œil, puis deux, les frotte et avise un Post-it rose fluo :
Je ne peux pas.
Pardonne-moi.
Je m'assieds vivement sur le lit, le Post-it rose à la main. Mutique. Statique. Jusqu'à ce qu'une souffle douloureux sorte du plus profond de mon corps et qu'un déchirement se fasse entendre à travers la chambre qui abrite désormais ma souffrance et mon incompréhension. Des larmes se mettent à dévaler mes joues et des tremblements prennent mon corps en otage.
Je veux le humer.
Je veux le goûter.
Je veux entendre ses rires. Je veux l’aimer comme si demain ne devait pas arriver.
Comme si demain nous refusait notre amour.
Chapitre 2 :
Colton
«… J’ouvre un œil puis l’autre, lorsque soudain une forme se plante devant mes yeux. Littéralement devant mes yeux. Deux billes noisette m’inspectent de la tête aux pieds. Je recule la nuque et me cogne contre un dossier de sofa.
Qu’est-ce que je fous ici ?!
– Qu’est-ce que tu ronfles ! s’exclame le gosse. Et puis, t’es pas un voleur d’ailleurs, alors pourquoi tu as des menottes ?
Son regard me sonde rapidement sans jamais venir se poser plus de quelques secondes au même endroit. Ses mains se mettent à faire un mouvement rapide comme des battements d’ailes d’oiseau. Je ne réponds pas à sa question, et il enchaîne sans s’en soucier :
– Je sais qui tu es.
– Je ne sais pas qui tu es, moi, m’entends-je dire difficilement tant ma bouche est sèche.
e tente de me redresser, mais en vain. Je pose le regard sur mon bras bloqué et constate qu’il est maintenu par des menottes.
C’est quoi ce bordel ?! … »
Rentrer à L.A., cette ville que je déteste mais que j’ai dû apprivoiser pour Ducon. Cette ville où je me suis toujours sentie seule. La ville de la trahison et de ma prison. J’ai enchainé mon cœur, mon corps et mon âme à cette ville contre l’illusion de l’amour et du couple parfait. Je m’y suis brûlé les ailes.
– Tu crois que c’est le moment de me reluquer, Galiane ?! demande-t-il, énervé.
Oups…
– Je suis toujours Love ? demandé-je d’une toute petite voix et en baissant les yeux sur mes pieds.
– T’as de la chance que je t’aime ! Tu m’as mordu le zguègue, Lia !
– Je n’ai pas fait exprès…
– Encore heureux !