L’industrie agroalimentaire aussi profite des paysans, en dupant au passage le consommateur. Chaque année, nous prélevions un cochon pour notre consommation personnelle. Quand je mettais une côte de porc, issue de notre élevage, dans la poêle, jamais elle ne diminuait à la cuisson. Il n’y avait que de la viande, de la bonne viande nourrie avec un aliment confectionné par nos soins, issu des produits de nos cultures. A contrario, prenez une côte de porc achetée au supermarché. Et observez son prix, sans aucun lien avec le prix payé aux producteurs (c’est à dire 8 euros du kilo sur les étals dans le meilleur des cas, pour 1 à 1,50 € selon les cotations pour le producteur), ce qui vous laisse imaginer la part que prennent les intermédiaires. Ensuite, une fois dans votre poêle, vous verrez, la côte de porc diminuera de presque la moitié ! Que s’est-il passé entre-temps ? Des adjonction d’eau pour donner du poids et surtout faire payer le consommateur au prix fort un produit qui n’est plus celui mentionné sur l’étiquette. À l’arrivée, deux perdants : les extrémités de la chaîne, le paysan et le consommateur. Entre les deux, tout va bien pour eux, merci !
Une détresse trop grande peut conduire au suicide, même si le suicide n’est au fond réellement qu’un appel au secours, entendu trop tard…
Ma mère a eu une fille et deux fils d’une première union. Je suis arrivée ensuite. Pourtant, il n’a jamais été question de « demi-frères » ou de « demi-sœur ». Non, j’ai une grande sœur et deux grands frères. Avec eux, tout va bien. Mon père, en revanche, ça n’a jamais été ça, à un point tel que je ne me souviens d’aucun moment d’intimité avec lui. Je suis incapable aujourd’hui de citer un jeu ou une sortie qu’on aurait pu faire ensemble, une découverte que je lui devrais.
Il existe, autour du suicide agricole en France, un véritable tabou. On n'en parle pas. Le monde agricole lui-même refuse de se pencher sur ses propres problèmes, alors, évidemment, comment demander à la société de s'y intéresser ?
Et toi, [...] tu as voulu que je vive, alors que tu sais que jamais je ne m'en remettrai.
On a beau dire que le temps fait son office, j'ai mal. Je vais peut-être finir par accepter cette douleur, mais elle m'accompagnera toute ma vie. Et toi, tu seras toujours dans mon cœur.