Mais, depuis longtemps, tous les journaux du monde, sans exception, étaient devenus de simples opérations mercantiles. La presse, qui avait rendu autrefois tant de services à l'affranchissement de la pensée humaine, à la liberté et au progrès, était à la solde des gouvernants et des gros capitalistes, avilie par des compromissions financières de tout genre. Tout journal était un mode de commerce. La seule question pour chacun d'eux se résumait à vendre chaque jour le plus grand nombre de feuilles possible et à faire payer leur lignes par des annonces plus ou moins déguisées : "faire des affaires", tout était là. Ils inventaient de fausses nouvelles qu'ils démentaient tranquillement le lendemain [...], expliquaient les trucs des voleurs et des assassins et multipliaient les crimes sans paraître s'en douter, [...], dans le seul but de surexciter jusqu'au paroxysme la curiosité générale et de "vendre des numéros".