Comme son nom l’indique, cet ouvrage nous fait découvrir l’univers des cabinets de curiosité, qui sont les ancêtres des musées et qui exposaient, pour les gens aisés, des collections assez hétéroclites de choses et d’autres. Pas forcément très bien classifiés, les cabinets de curiosités étaient l’œuvre de collectionneurs, souvent des nobles ou des bourgeois, qui souhaitaient impressionner leur entourage avec la richesse de leurs collections. Ce sont eux qui, avant que les musées n’existent, ont rassemblés des objets divers et variés en essayant de les classifier avec les données de l’époque, pour montrer ce que l’on pouvait trouver de par le monde.
Cet album présente donc succinctement ce qu’était un cabinet de curiosités.
Il s’ouvre en hauteur et chaque double page fait découvrir une salle avec un thème précis. Les mêmes thèmes qui pouvaient être utilisés pour les cabinets de curiosités. On retrouve par exemple, la salle (ou double page) des insectes ou encore celle des squelettes et fossiles. Aussi classique que dans un musée d’histoire naturelle actuel donc. Mais on s’aperçoit au fil de la lecture que les cabinets de curiosités tenaient bien leur nom, puisque certaines salles avaient un thème assez étrange, que l’on ne retrouverait plus aujourd’hui dans un musée. Une double page nous expose des chimères telles qu’une licorne par exemple. En effet, jusqu’au XIXème siècle certains croyaient encore à l’existence des licornes. On peut également trouver des salles qui regroupent les objets emblématiques des contes de fées (bottes de sept lieues, peau d’âne, pantoufle de vair…). De vraies expositions de l’étrange.
J’ai beaucoup aimé cet ouvrage de par son format. Il nous permet de nous plonger plus facilement dans l’ambiance du cabinet de curiosité, car les objets sont reproduits à plus grande échelle que si le format paysage avait été choisi. Ce format à l’italienne permet plus amplement de faire croire que l’on est face à un bout de salle de cabinet de curiosités.
Je connaissais l’existence de ces cabinets, mais j’ai encore appris des choses en lisant cet album. Je ne me doutais pas du tout que des salles avaient comme thème les contes et qu’on pouvait y trouver des objets tirés des histoires. Ça devait finalement être très sympathique à voir !
Les textes qui accompagnent chaque double page sont très succincts, mais très instructifs. Ils nous apprennent ce qu’il faut. Entre côté historique et narration, on a un juste milieu pour être emporté dans l’éducatif sans en avoir l’impression. La magie des illustrations donne aussi cet effet. Les enfants n’auront pas l’impression d’apprendre, mais de lire un récit, contrairement à si l’on avait pris des photos pour étoffer le tout.
Ce qui est intéressant dans les textes c’est de se rendre compte des croyances de l’époque. Les collections de minéraux, par exemple, n’étaient pas forcément faites pour étudier les différentes roches de diverses parties du monde. Certains considéraient la roche comme un être vivant et c’est pour cela qu’ils collectionnaient les minéraux. Mais il est vrai que ces rassemblements d’objets à un même endroit ont aussi permis de faire avancer les recherches et la science. Même si ce n’était pas leur but premier, les cabinets de curiosités ont donc permis d’étudier le monde, sans forcément le parcourir.
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