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Critiques de Camille Jourdy (409)
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Juliette

De Paris, Juliette débarque chez son père pour quelques jours. Fuir la vie tumultueuse ? Se reposer ? Toujours est-il qu'elle est la bienvenue chez son papa, même si celui-ci ne l'attendait que le lendemain. Dans le petit appartement qu'il habite seul, elle retrouve sa chambre telle qu'elle l'a laissée. Y flotte comme un brin de nostalgie. Dès le lendemain, elle va rendre visite à sa sœur, Marylou. Mariée, 2 enfants et aide-ménagère, ses journées sont bien remplies d'autant plus qu'elle doit ruser pour passer du bon temps avec son amant.

Quelques jours plus tard, en flânant dans son ancien quartier, elle passe devant la maison de son enfance. Celle-ci est occupée par un surnommé Pollux, un vieux gars un peu perdu et timide, à la vie quelque peu ennuyeuse et qui passe son temps au bar à jouer aux fléchettes, s'inventant parfois des aventures amoureuses.



Voilà une magnifique chronique familiale douce-amère et romantique... L'on fait connaissance avec Juliette, jeune parisienne d'adoption, frêle, fragile et hypocondriaque, qui vient, pour un temps, s'installer chez son père. N'oublions pas pour autant son exubérante soeur, une rouquine rondouillarde et pleine de vie. Deux sœurs que tout semble opposer. Autour d'elles, un papa un peu seul et enfermé, une maman survoltée et excentrique, un vieux gars à la vie quelque peu étriquée, un amant qui vient au rendez-vous déguisé, une mamie atteinte d'Alzheimer et bien d'autres. Une galerie de personnages terriblement attachants que Camille Jourdy met dans des situations tantôt drôles, tantôt mélancoliques, tantôt émouvantes ou encore gênantes. Les dialogues sont savoureux, notamment lors de ce repas familial. Graphiquement, le trait est simple mais efficace. Sur fond blanc, dépourvues de contours, les planches aux couleurs tendres s'agrémentent ici et là de scènes plus contemplatives au graphisme plus soigné.

Un album empli de finesse, de poésie et de douceur.
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Rosalie Blum - Intégrale

Vincent mène une vie assez pépère et tranquille. Il a repris le salon de coiffure de son père, décédé, et vit dans un appartement au-dessous de sa mère. Une mère un peu chiante, castratrice, névrosée et qui mange à table avec ses poupées et peluches. Le jeune homme de 30 ans a une amie (que sa mère déteste évidemment), Marianne, mais elle est partie s'installer à Paris et ne semble pas vouloir revenir. À part travailler, aller chez sa mère tous les jours, rendre visite à son cousin proche, Vincent s'ennuie et n'a aucun projet. Jusqu'à ce dimanche d'automne où sa maman, exigeante, lui réclame du crabe, il n'a d'autre choix que d'aller à l'épicerie à l'autre bout de la ville, ouverte tous les jours. C'est là qu'il rencontre l'épicière qu'il lui semblait connaître depuis toujours. N'osant l'aborder, il se met en tête de la suivre quotidiennement. Visiblement, Rosalie Blum semble avoir une vie bien triste aussi...



Voilà un album dense, pas moins de 380 pages pour les 3 albums, et riche dans lequel l'auteur prend le temps d'installer ses personnages. L'on fait ainsi connaissance avec Vincent Machot, un coiffeur un peu morose, sa mère, excentrique au possible, Rosalie Blum, l'épicière que le jeune homme s'amuse à suivre et Aude, la nièce de Rosalie. Autour d'eux, une galerie de personnages plus ou moins déjantés, notamment la mère de Vincent. L'on ne s'ennuie pas une seule seconde tant ce récit est finement mené, notamment toutes ces filatures réciproques et ce découpage en 3 temps bien distincts, et les personnages attachants et fouillés. Un album rafraichissant, drôle et émouvant, parfois mélancolique. Et un épilogue savoureux...



En bonus, quelques croquis et photos des décors.



À noter que cet album a fait l'objet d'une adaptation pour le cinéma par Julien Rappeneau avec Noémie Lvovsky dans le rôle de Rosalie Blum et Kyan Khojandi dans celui de Vincent.

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Les Vermeilles

Un pique-nique avec son papa, sa belle-mère qu'elle traite de sorcière et ses deux nouvelles sœurs, très peu pour la jeune Jo qui, dès que l'occasion s'est présentée, a préféré fuguer. Tandis que toute la nouvelle famille dresse la table de pique-nique, la jeune fille, après avoir rempli son sac à dos de biscuits, s'éloigne vers la forêt. Peu après, elle croise la route de deux lutins, un roi et une reine, sur leur cheval. Étonnée et curieuse, elle ne cesse de les suivre, de leur parler sans arrêt et de leur poser des questions auxquelles, visiblement, ils semblent peu enclins à répondre. Une fois passé un tunnel, les voilà arrivés au cœur d'un village peuplé de créatures toutes plus fantastiques les unes que les autres...



Bienvenue au pays des Vermeilles ! La petite Jo, échappée du pique-nique familial, va découvrir un monde incroyable peuplé de personnages surprenants. En compagnie de Nouk, une petite fille chat, et de Maurice, le renard, elle va tenter de délivrer certains membres de cette tribu bigarrée mais aussi les vermeilles du royaume de l'empereur tyrannique. Et c'est une aventure inoubliable qui l'attend, parsemée de péripéties et d'embûches... Camille Jourdy nous offre, avec cet album, une fable loufoque et pleine de malice : des personnages originaux et extraordinaires, empreints de bonne volonté, un plan évidemment bancal pour sauver leurs amis, des dialogues savoureux et drôles. Graphiquement, les pages sont d'une douceur incroyable : un trait tout en rondeur et de tendres aquarelles poétiques.

Un album à la fois intelligent et sensible...

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Cachée ou pas, j'arrive

Quoi de plus jubilatoire qu’une partie de cache-cache, franchement ? J’en sais quelque chose, croyez-moi ! Le plus drôle, c’est quand même de se trouver une planque bien camouflée, puis de rire sous cape en voyant son compère fourrager en vain. Mais en général, le rôle qui m’est dévolu est bien sûr celui de chercher mes moussaillons en poussant des exclamations désespérées – la dernière fois, j’ai mis vingt minutes et j’ai dû mettre le reste de la famille à contribution…



Quelle belle idée, donc de mettre en scène une partie de cache-cache sous forme d’album ! Tout y est : le top départ, le comptage, la recherche d’une cachette parfaite, la traque qui s’ensuit et même les prolongements de la partie au gré de l’imaginaire de Bartok et de Nouk. L’ensemble rythmé par d’entraînantes petites comptines. Le décor, que l’on visite et revisite de la perspective de celle qui se cache et de celui qui cherche, est tout simplement délicieux, à la croisée des univers respectifs des deux illustratrices. Il fourmille d’étrangetés, de facéties et de rigolotes petites scènes à découvrir en arrière-plan.



Une ode réjouissante au jeu, pleine d’énergie, de suspense et de plaisir, à savourer bien cachée.e !
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Pépin et Olivia, tome 1 : La Grande Fête de rie..

Il y a quelque chose de Tom-Tom et Nana chez Pépin et Olivia, duo frère-sœur aussi ingénu que tonique. Si vous les entendez s’animer, attendez-vous à tout. Mais si cela fait trop longtemps que vous ne les entendez plus, imaginez le pire ! Nous sommes avons même reconnu de discrets clins d’œil aux personnages de Bernadette Després – un Memet qui flirte avec une Marylou, ça ne vous dit rien ?



Le trait de Camille Jourdy n’appartient pourtant qu’à elle. Depuis Truffe et machin, Les Vermeilles et Cachée ou pas, j’arrive, nous avons pris nos aises dans son univers fantaisiste, coloré et un peu vintage où l’esprit d’enfance règne en maître. C’est sûr, nombreux seront les mouflets de tous âges qui rigoleront, histoire après histoire, des frasques de Pépin et Olivia. En tout cas ceux qui ont eu la manie d’égarer leur cartable, ceux qui aiment jouer avec un « J » majuscule, se laisser dépasser par leur propre imagination, célébrer des fêtes de rien du tout.



Les adultes sont moins outranciers que dans la famille Dubouchon, nous avons aimé quand ils déraillaient un peu, eux aussi. En même temps, ce sont aussi eux qui permettent de très jolis moments de partage intergénérationnels.



Adorable !
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Juliette

Juliette, « parisienne coincée » et hypocondriaque, vient se ressourcer quelques jours chez papa - problèmes de boulot ? Crise existentielle, en tout cas, qui se manifeste par un sentiment de vacuité et des bouffées d'angoisse. Sa soeur aînée Marylou a d'autres problèmes : mariée, mère de deux enfants, elle doit ruser pour passer un peu de temps avec son amant.



Chronique familiale douce-amère autour de deux soeurs que tout oppose, à commencer par l'éducation reçue (par les mêmes parents, pourtant), et la façon dont on les considère : « Marylou elle est forte, elle encaisse les coups. Alors que Juliette, elle est toute fragile, toute mignonne, toute douce... C'est quoi le mieux ? La grosse bourrine ou la niaise en sucre ? »



Malgré le graphisme - qui me fait penser à la série jeunesse Tom-Tom et Nana -, j'ai rapidement été séduite par l'histoire, ses protagonistes (le papa, M. Georges et l'amant), les scènes vaudevillesques, l'ambiance mélancolique (prises de bec parentales et familiales, maladie d'Alzheimer, solitude, déprime, secrets de famille...), la justesse de certaines situations.



De Camille Jourdy, j'ai également aimé la trilogie 'Rosalie Blum', récemment adaptée au cinéma. J'ai suffisamment oublié l'intrigue pour être tentée de découvrir ce film.
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Rosalie Blum - Intégrale

C’est troublant comme parfois on croise quelqu’un avec une impression de déjà vu. Rosalie obsède Vincent au point de la suivre quotidiennement après l’avoir croisé dans la petite épicerie où elle travaille. Son visage se met à le hanter, il découvre petit à petit son style de vie . Pourtant elle est mal fagotée, cachée derrière ses lunettes, elle sort boire des whiskys le soir et mène une vie solitaire.

Vincent lui, est un vieux garçon qui a repris le salon de coiffure de son père et vit dans le même immeuble que sa mère, un mélange de Tatie Danièle et de mère castratrice et névrotique qui vit dans un monde imaginaire, entourée de poupées.

Lorsque Rosalie découvre qu’elle est régulièrement prise en filature, elle joue au chat à la souris avec Vincent en se mettant régulièrement sur son chemin…

Rosalie Blum commence comme une bluette et au final entraine le lecteur dans des histoires de rencontres et de chassés croisés assez sombres. Les dessins, la mise en page, le regard décalé de Camille Jourdy rappelle l’univers de Raphaële Moussafir dans Du vent dans les mollets. Elles ont de nombreux points communs et savent capter les petits riens, les objets qui racontent toute une vie, jusqu’au jour où un visage soudain, cristallise toutes les souffrances… L’histoire connaît quelques longueurs mais la galerie de personnages hauts en couleur qui gravitent autour de Vincent et Rosalie rend l’histoire attachante, Camille Jourdy porte un regard bienveillant sur ces deux cabossés.

Le trait tout en rondeur et les couleurs douces tranchent avec les situations douloureuses et un humour assez corrosif. Le regard est tendre mais le est ton particulièrement caustique, Rosalie Blum est une réussite.

C’est en voyant le petit autocollant Prix de la révélation en 2010 au Festival d’Angoulême et éditions Acte Sud que j’ai emprunté ce livre à la bibliothèque et j’ai passé une bonne soirée en lisant d’un traite Rosalie Blum.

A suivre…

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Juliette

Et si je vous parlais de Juliette, écrite et dessinée par Camille Jourdy. C'est une merveilleuse BD tout en rondeur, presque en apesanteur. Les couleurs ont quelque chose qui rappelle du pastel. C'est un charme désuet, comme un tableau du Douanier Rousseau... Oh ! Oh !

Mais voilà, derrière les rondeurs, tout ne tourne pas toujours rond et derrière les joues roses de Juliette, ce n'est pas toujours rose... Il y a de la souffrance dans cette BD, on ne la devine pas tout de suite. C'est plutôt une sorte de mélancolie douce-amère qui se promène entre les pages et les dessins, les courbes et les mots... Les maux aussi... Les personnages sont à la fois solitaires et attachants. C'est un récit intime, celui de Juliette qui prend le train sur un trajet déjà plein de la poésie du quotidien, donnant le ton de cette BD. Hypocondriaque et anxieuse, Juliette a des nœuds plein la besace, quoi de mieux que de tenter de les défaire au contact de ses racines : les parents, sa sœur Marylou, la grand-mère... Juliette est un roman de la famille, une famille ordinaire, c'est-à-dire forcément très compliquée, avec son lot de non-dits, de secrets, d'ombres et de lumières... Juliette pense venir s'y ressourcer, en même temps elle vient avec ses doutes, ses angoisses et voilà, elle tombe brusquement dans un vaudeville burlesque. Ah ! Les repas de famille...

Derrière toute comédie se cachent du mal-être, de la douleur. Les pages se déplient, Juliette déambule parmi les cris et les fracas de sa famille. Chaque personnage promène sa propre histoire, sa petite musique : l'amant de sa sœur qui rejoint celle-ci dans le jardin potager, déguisé en lapin, mais oui... la grand-mère atteinte de la maladie d'Alzheimer qui retrouve la mémoire quand on s'y attend le moins. Cette BD est un jeu de miroir avec la mémoire. Et puis il y a Pollux, vieux garçon avec lequel Juliette se lie d'amitié, car il habite son ancienne maison. C'est la seule personne à qui elle va confier ses angoisses. Il fréquente un bar où il passe son temps à jouer aux fléchettes, recueille un caneton dans un parc et c'est le début d'une histoire avec Juliette. Ils s'effleurent, se cherchent, s'étonnent, s'attendent, se perdent aussi. C'est beau. On voudrait qu'ils s'aiment, qu'ils aillent plus vite l'un vers l'autre. On a envie de remuer les pages pour accélérer leur destin. Mais voilà, le temps de Juliette n'est pas forcément notre temps à nous et c'est bien comme cela aussi. Ils font ensemble un bout de chemin dans cette déambulation tout en rondeur, c'est déjà ça. J'ai aimé cette BD pour tout ce que je viens de vous écrire...
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Les Vermeilles

Puisque j'avais bien aimé Rosalie Blum de la même autrice et la couverture de cette bande dessinée me faisait vraiment envie, je n'avais pas hésité une seconde avant de l'acheter !



Nous suivons Jo, une petite fille qui ne supporte plus sa famille et décide de fuguer lors d'un pique-nique. Seulement, elle va se retrouver dans une histoire (v)ermeilleuse, entourée de personnages atypiques.



Elle va bientôt aider ces êtres (qui sont en quelque sorte des créatures de l'imaginaire : animaux qui parlent, lutins...) pour sauver des personnes prisonnières d'un empereur-chat colérique !



J'ai été happée par cette histoire, ravie des nombreuses références qui étaient faites (à Peter Pan, Alice aux pays des merveilles...), mais cette bande dessinée a sa propre singularité.



Les illustrations sont douces, sensibles, avec des très belles couleurs réalisées à l'aquarelle, et j'ai tout de suite été sous le charme. Elles s'accordent parfaitement avec l'univers merveilleux dépeint par Camille Jourdy !



Une très chouette lecture qui m'a fait plonger dans un monde fantastique, avec de nombreuses touches d'humour, des dessins magnifiques et une intrigue palpitante !
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Les Vermeilles

Les dessin est un peu naïf, tout comme l’histoire qui nous transporte vers un récit d’imagination enfantine, entre fantastique, merveilleux, et préoccupations plus terre à terre qui viennent se percuter dans une aventure pleine de rebondissements, le jeu, l’enfance, avec ses centres d’intérêt, les princesses, l’amour maternel, les amis de jeux, le goûter, les bonbons et des amis à sauver des griffes du méchant tyran… Tout ça se côtoie dans une errance entre Alice au Pays des Merveilles et Peter Pan.

Naïf, enfantin et poétique.
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Les Vermeilles

En ces temps de confinement où les enfants doivent trouver chaque jour de quoi s'occuper une fois les devoirs terminés, notre bibliothèque se révèle un vrai trésor. Je suis toujours étonnée de la capacité de mon fils cadet d'y dénicher exactement les lectures qui correspondent aux préoccupations du moment (son frère aussi, mais sa prédilection pour les séries-fleuves fait que ses choix sont moins variés en ce moment !). Quand les inquiétudes se sont faites trop grandes, il a demandé à lire de beaux albums apaisants – La balade de Koïshi et Émerveillements. Et depuis quelques jours, il répand un peu partout dans l'appartement des Robinsonades (Robinson de Peter Sis, Vendredi ou les autres jours de Gilles Barraqué…), mais aussi des livres permettant de s'évader très loin, à commencer par Max et les Maximonstres. J'en suis convaincue : les escapades les plus dépaysantes ne sont pas offertes par des expéditions, si exotiques soient-elles, mais par le pouvoir infini de l'imaginaire. Je n'ai donc pas été surprise de voir que mon garçon relisait aujourd'hui une pépite en la matière, j'ai nommé la BD Les Vermeilles, de Camille Jourdy !



Jo est haute comme trois pommes, mais aussi hardie que déterminée. Ne trouvant pas sa place dans la famille recomposée de son père, elle n'hésite pas une seconde à s'enfoncer dans la forêt. Puis à emboiter le pas à de curieuses petites créatures bavardes, quitte à entrer dans un tunnel obscur... pour déboucher dans un monde où souffle un vent de fantaisie, une sorte de quatrième dimension où l'univers des contes percuterait celui des années 1970. Très vite, on ne s'étonne plus de voir de petits enfants aux oreilles de chats côtoyer un cyclope en Birkenstocks et un crocodile en blouson de cuir, sous la direction musclée d'un renard mal léché. Car l'heure est grave : tout ce petit monde a décidé de s'élever contre le despote qui terrorise le pays. Ce dernier organise justement un bal costumé : notre fine équipe ne devrait pas avoir de mal à s'infiltrer dans sa forteresse…



Cette BD est d'abord un objet livre hors du commun, hypnotique, débordant de générosité tant dans les couleurs que dans le format (plus de 150 pages !). Camille Jourdy n'a pas son pareil pour saisir d'un trait rond et malicieux tout ce qui fait le charme de l'esprit de l'enfance. L'histoire est prenante et pleine de rebondissements, prenant un tour épique avant de nous prendre de court avec des pages plus oniriques, voire psychédéliques… Les dessins à l'aquarelle fourmillent de détails et clins d’œil réjouissants que l'on découvre au fil des lectures. Les dialogues sont savoureux, mêlant l'ironie, l'absurde et de petites phrases qui résonnent comme des comptines. Comme Jo, on rentre grandi et galvanisé de cette étrange aventure initiatique.



Quelle vermeille quand les livres repoussent les frontières de ce que nous pouvions imaginer ! On en oublierait presque que nous sommes confinés entre quatre murs…
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Pépin et Olivia, tome 1 : La Grande Fête de rie..

Pépin et Olivia, tome 1 : La grande fête de rien du tout de Camille Jourdy m'a offert un immense plaisir de lecture.

Plusieurs mini histoires précèdent La grande fête de rien du tout et nous permettent de faire la connaissance de Pépin et Olivia. Olivia, l'ainée est "raisonnable" , bon d'accord il faut le dire vite, Pépin est le cadet, intrépide, imaginatif, rêveur et têtu faut voir ..

Quant aux parents ...

Voilà je me suis retrouvée à rire aux éclats, une foule de situations similaires sont remontées à ma mémoire, des situations cocasses de la vie de tous les jours qui au fil des années, enjolivées et récitées à l'envi sont devenues des incontournables familiaux.

Quant au graphisme, certains pourraient le trouver un tantinet classique mais personnellement je l'ai beaucoup apprécié.Penchez vous sur certaines vignettes: que de détails rien n'y manque. Que voulez vous Nostalgie, nostalgie ...



Merci encore aux éditions Dupuis pour ce partage via Netgalley

#PépinetOlivia #NetGalleyFrance !
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Les Vermeilles

Cette bande dessinée est une "vermeille" !
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Pépin et Olivia, tome 1 : La Grande Fête de rie..

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée jeunesse La grande fête de rien du tout, premier tome des aventures de Pépin et Olivia.

Pépin et Olivia, le frère et la sœur, vivent un quotidien plein d'aventures. Car il leur faut ruser pour regarder en douce un film d'horreur interdit par papa, retrouver un cartable oublié dans le parc ou encore se repérer dans les bruits et la foule de la fête foraine !

La grande fête de rien du tout est une bande dessinée jeunesse mignonne comme tout qui nous fait découvrir le quotidien de Pépin et sa sœur Olivia. Ils sont adorables, tout en malice et très attachants.

En attendant qu'il soit l'heure de la grande fête de rien du tout, les deux enfants vont à la boulangerie. Ils se remémorent certaines de leurs bêtises ou de leurs aventures.

On les suit par exemple lors d'une promenade en forêt, à la fête foraine ou encore quand ils embêtent sans le vouloir leur voisin :)

C'est frais, amusant et ça plaira aux petits comme aux grands.

Les illustrations sont un peu désuètes et ça colle parfaitement avec cet album.

J'ai apprécié ma lecture par contre je trouve que les bulles ne sont pas toujours à lire vue la police de caractère utilisée. Cela peut-être gênant pour les jeunes lecteurs. Mais cela peut aussi être lu avec eux et devenir un moment de lecture en famille :)

La grande fête de rien du tout est une bonne surprise que je recommande et note quatre étoiles :)
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Juliette

Juliette ne va pas très bien, elle décide donc de quitter Paris et d’aller un moment chez son père, de se réfugier dans la petite ville où elle a grandit, à défaut d’y avoir beaucoup de souvenirs.

Ces quelques jours nous sont racontés avec tendresse, humour et mélancolie.

Entre une sœur qui assume beaucoup trop de choses depuis longtemps, une autre qu’on a toujours protégée de tout, une mère fantasque, un père taiseux, une grand-mère qui perd la mémoire, une rencontre avec un homme un peu perdu lui aussi malgré sa bande de copains, mais aussi des enfants et des amants, voila en substance ce que nous dévoile cette bande dessinée.

L’auteur nous raconte le quotidien banal d’une famille d’aujourd’hui, avec des failles, des secrets, des non-dits, mais aussi des moments de silence, de complicité, de rire parfois aussi.

Les couleurs sont douces, en harmonie avec cette histoire qui prend son temps, tout comme le chagrin ou la joie qui ont parfois besoin d’éclore à leur rythme.

Des petites touches de fantaisie égaient cette bande dessinée et lui donnent une petite pointe d’acidité bienvenue, comme une goutte de citron qui relève un toast de tarama frais et onctueux. Une très jolie réussite.

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Pépin et Olivia, tome 1 : La Grande Fête de rie..

Il va y avoir une grande fête chez Pépin et Olivia, avec leurs parents, leurs amis, et il y aura aussi les cousins, les grands parents, ça va être sympa. Pendant qu’il vont chercher leurs amis dans le quartier, ils se souviennent de quelques aventures, de quelques bêtises et de quelques péripéties, l’adoption d’un chat, la cabane dans le jardin avec les cousins, la cuisine expérimentale de papa, la grand-mère qui les perd dans la forêt… Ces anecdotes s’insèrent dans l’histoire générale. C’est un récit jeunesse, une histoire d’enfants pour les enfants, le dessin est simple, coloré, vivant, léger, un peu naïf, le ton est pétillant et d’une étonnante fraîcheur, c’est plein de tendresse, d’humour, je suis le premier étonné d’avoir autant ri. Le talent de Camille Jourdy n’est plus à démontrer, elle a le sens de la réalité, de la simplicité et sait nous émerveiller de petits riens.
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Juliette

Quel joli album !



Juliette c'est cette jeune femme qui revient dans la ville de ses parents et tout particulièrement dans l'appartement de son père.



Juliette ne va pas très bien, elle souffre de dépression et est aussi quelque peu hypocondriaque.



Son retour dans une petite ville de province va lui permettre de retrouver sa famille.



Son père tout d'abord qui va l'héberger dans son appartement, il vit seul et séparé de sa mère depuis longtemps. Cet homme est dans une intense routine et aussi très drôle et avec des remarques qui font mouches !



La mère de Juliette, est une femme fantasque et une artiste décalée, multipliant les aventures avec des amants toujours plus fous.



Il y a surtout Marylou la grande sœur, ce personnage si attachant qui prends beaucoup de place dans cet album et que j'ai beaucoup apprécié !



Marylou est mariée et à deux enfants, elle travaille à faire quelques ménages et s'occupe de son ménage à elle au mieux.



Elle a un amant pour mettre de la fantaisie dans sa vie et ainsi elle va être servie !



Et puis, il y a Monsieur Georges, "Pollux" pour les copains, un homme que Juliette va rencontrer et apprendre à connaitre et peut être à aimer...



La rencontre de deux solitudes.



Pour tout vous dire je suis rentrée totalement dans cet album, j'ai été touchée par la délicatesse et la poésie de cette histoire. J'ai ri et je me suis émue !



Les dialogues sont savoureux, les situations tragi-comique, oui on est parfois dans le vaudeville !



Et que dire du dessin ! Une merveille qui oscille entre poésie et peinture !

Un brin d'art naïf, des touches d'impressionnismes, des couleurs douces et flamboyantes à la fois.



Des personnages bien croqués et des situations bien rendues (parfois ça m'a fait penser à Tom Tom et Nana de mes "J'aime lire" d'enfant). Des découpages mixtes à la fois des cases et aussi des grandes pages dessinées.



Un tout petit petit petit petit bémol, la police de caractère est selon moi trop petite... Zut je deviens peut-être presbyte ...



Quel bonheur, mais quel bonheur cet album mes amis !

J'ai vraiment adoré!

Et surtout merci à Camille Jourdy que je lirais à nouveau, c'est sur !

Une bulle de finesse, d'humour et de poésie

dans un écrin merveilleux de couleurs !


Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Juliette

Je suis entrée dans la librairie dans l'espoir d'y trouver "Rosalie Blum" -le film m'a eue!- et j'en suis ressortie avec "Juliette" sous le bras, ne sachant pas trop si j'étais ravie de ce changement imprévue de cavalière ou bien déçue. J'ai appris que parfois, il fallait se méfier des élans lyriques d'un libraire par trop énamouré.

Enfin, quitte à s'être laissée convaincre, autant jouer le jeu, lire. Je suis rentrée, je me suis blottie sous ma couette (la pluie... la pluie!) avec l'épais ouvrage de Camille Jourdy.



D'emblée, je ne me sentais pas attirée par les dessins, les graphismes mais la douceur du trait, le souci du détail qui transparaît dans chaque vignette, comme si le dessin voulait rendre un hommage à la fois poétique et réaliste au quotidien m'a finalement attrapée -mon libraire n'avait pas tort- et je m'y suis lovée avec plaisir, comme dans une couverture, à l'assaut de l'histoire et des personnages.

Si les dessins sont tout en rondeur, si les couleurs sont pastels et recèlent un charme un peu désuet, force est de constater que chez "Juliette" tout n'est pas si tendre, si doux; au contraire. Cette histoire, qui coule tout doucement, comme le temps et et la vie qui passent, sans trop de bruits ou de grands fracas, de tragédie est faite de souffrances, de silences qui font mal, de rendez-vous manqués et de poésie aussi.



Juliette ne va pas bien. D'aucuns pourraient dire qu'elle est dépressive, puisqu'il faut étiqueter les gens comme les bocaux de confiture. Elle traîne perpétuellement un air un peu triste, un peu paumé et s'inquiète constamment de son cœur qui bat trop vite. Ou pas assez. Elle décide donc de quitter Paris pour rentrer passer un peu de temps chez son père, sorte de Pierrot lunaire cynique et solitaire, rendu morose par un divorce difficile.

Dans la famille, il y a Marylou aussi, la grande sœur de Juliette, celle que tout le monde trouve si forte et si courageuse. Elle n'est pourtant pas plus heureuse que sa petite sœur, plus fragile, et cherche à vivre un peu mieux, un peu plus tous les jeudis après-midi dans la serre où vient la retrouver le propriétaire d'une boutique de déguisements.

La tribu ne serait pas complète sans la mère qui a refait sa vie. Plusieurs fois. En ce moment, c'est avec un hippie, mais ça pourrait aussi bien être avec un banquier. Ce qu'elle veut, elle, c'est de la légèreté, du rire. Ce que son ex-mari ne lui donnait pas.

Et puis la grand-mère, qui attend sa maman, qu'il faudra placer parce qu'elle ne peut plus vivre seule, qui a tout oublié mais qui révèle quand même à Juliette ce secret qu'on a toujours voulu lui cacher.

Pollux enfin.

Il n'est pas de la famille mais vit dans la maison qui était la leur. Pollux est un vieux garçon qui passe son temps au café du coin, qui se laisse aller. Même ses femmes imaginaires l'ont quitté.

Juliette le rencontre alors qu'elle erre dans l'impasse où elle a vécu autrefois, même si elle ne s'en souvient pas.

C'est la rencontre qu'ils n'attendaient pas et pourtant. Pollux et Juliette se parlent et se rapprochent, ils avancent timidement l'un vers l'autre. C'est fragile une histoire qui pourrait naître, ça peut se briser très vite, se cabosser, surtout quand ceux qui pourraient la vivre ont déjà des bleus.

Peut-être qu'ils finiront pas aller mieux. Peut-être que la vie peut-être aussi simple et aussi jolie qu'un caneton qui s'égaille dans une cuisine. Peut-être... Ou pas. Qui sait?



"Juliette" est une chronique douce-amère d'une famille comme les autres, l'histoire un peu banale -mais belle parce que banale- de ses membres qui tanguent et qui s'accrochent malgré leur mal de vivre.

Roman graphique sensible et délicat, c'est une histoire simple et belle comme un film de Claude Sautet qui rend hommage à la vraie vie et aux héros qui n'en sont pas, qui habillent de lumière et de couleurs douces les âmes tristes qui cherchent juste des arcs-en-ciel parce que le bonheur est trop intimidant.



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Les Vermeilles

Un roman graphique qui parlera autant aux petits qu'aux grands, avec pour héroïne Jo, une petite fille fugueuse qui ne manque pas de curiosité. Fuyant le pique-nique familial, elle se retrouve embrigadée, non contre son gré, dans une épopée fantastique contre un chat tyrannique. Une folle aventure sous forme de jeu de piste, ponctuée de rebondissements et de rencontres en tout genre. Si des clins d'oeils à des contes comme Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll et Peter Pan de James Matthew Barrie sont bien présents, Camille Jourdy ne manque pas d'imagination et d'humour pour autant. Préparez-vous à plonger dans un univers fascinant où il n'est pas étonnant de croiser un bichon botté fan de Mike Brant, des poneys multicolores friands de fraises tagada ou encore des chats tyrans. Et si le ton peut sembler léger de prime abord, cette bande dessinée n'en reste pas moins initiatique et la petite Jo devra faire face à de nombreuses situations plus ou moins loufoques qui la feront grandir. Une belle ode à l'enfance et à l'épanouissement ! 



Graphiquement c'est également une belle réussite ! On y retrouve le trait caractéristique de Camille Jourdy, un style doux, sensible et emprunt de poésie, notamment par l'utilisation délicate de l'aquarelle. Les cases colorées aux couleurs pastels donnent un côté gai et enfantin, contrebalançant avec des scènes parfois dures et cruelles. J'ai également toujours grand plaisir à croire reconnaître les héros emblématiques de l'autrice, laissés au fil des pages comme une « impression de déjà-vu » (petit clin d'oeil au tome 1 de Rosalie Blum, 2007). Fantaisie de ma part ou clin d'oeil de l'autrice, les personnages de Camille Jourdy sont si marquants qu'imaginer qu'ils puissent vivre dans plusieurs récits ne me semble pas vraiment impossible ;) 



Couronnée d'une pépite BD au SLPJ et du Fauve Jeunesse à Angoulême, n'hésitez pas à vous procurer cette bande dessinée, c'est une pure vermeille ! 

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Truffe et Machin

Qu’arrive-t-il quand nos chères têtes blondes ont quelques heures devant elles, sans rien de particulier à faire ? Ces moments d’inaction, d’ennui, de désœuvrement, désormais trop rares, souvent réduits à une peau de chagrin par des rythmes de vie effrénés… Quoiqu’il en soit, tous ceux qui ont lu Fifi Brindacier, Les aventures de Tom Sawyer ou encore celles de Tom-Tom et Nana vous le diront : dans telle situation, les mouflets ne manqueront évidemment pas… de concevoir toutes sortes d’idées lumineuses !



Des idées, Truffe et machin n’en manquent pas. Ce petit roman est en réalité un recueil de trois aventures de ces deux lapereaux aussi audacieux qu’inséparables. Nous les avons suivis avec délice dans leur chasse aux idées et la traque de leurs ombres. Leur entrain est communicatif et nous avons beaucoup ri de voir les deux compères entrer si pleinement dans leurs jeux qu’ils finissent par être dépassés par leur propre imagination. Ces situations sont sublimées par les illustrations de Camille Jourdy qui évoquent merveilleusement l’esprit d’enfance. Et les dialogues débordent d’humour et de jeux de mots.



Mon fils de presque 8 ans n’a pas boudé son plaisir et, impatient de connaître la suite, il a lu seul la troisième histoire. Truffe et machin peut donc être lu sans difficulté par de (très) jeunes lecteurs.



Un joli hommage à l’enfance, à l’imagination et au jeu !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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