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Malboire de Camille Leboulanger
Un mensonge répété suffisamment de fois finit par ressembler à la vérité.
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Note moyenne 5 (sur 57 notes)
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Malboire de Camille Leboulanger
Un mensonge répété suffisamment de fois finit par ressembler à la vérité.
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Malboire de Camille Leboulanger
Peut-être la terre est-elle un peu plus mélancolique à chaque fois qu'une plante fend sa surface. Peut-être garde-t-elle dans chaque tige qui lui échappe, chaque feuille qui s'étend, le souvenir de la graine qu'elle a abritée en elle, dissimulée jusqu'au moment inévitable où elle lui a échappé.
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Malboire de Camille Leboulanger
Ceux de la boue n’ont pas de mémoire, car ils ne connaissent pas le temps ; ils n’ont pas de temps, car ce ne sont pas des hommes, à moins que ce ne soit l’inverse.
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Bertram le Baladin de Camille Leboulanger
Les bourses du bosco étaient pleines À en toucher les planches du pont S’il ne peut les vider cette semaine Il fera naufrage pour de bon. |
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Enfin la nuit de Camille Leboulanger
Sophie se lève et va chercher son sac à dos. Le chat la suit. Elle vide une des poches du sac et transfère son contenu dans la remorque. Ensuite elle se baisse, attrape le chat et le pose dans ladite poche, qu'elle referme à moitié. Le chat affiche une expression de surprise et d’incompréhension tout à fait particulière aux chats. Le genre un peu ahuri, mais pas trop, pas mécontent mais pas joyeux non plus. Ce serait un humain, on dirait qu'il s’en fout. |
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Bertram le Baladin de Camille Leboulanger
Il joua toujours plus vite, toujours plus fort, jusqu'à ce que ses doigts lui fassent mal, jusqu'à ce qu'il sente le battement de la musique au fonds de lui commencer à lui faire défaut. Alors il s'arrêta un instant, une moitié de mesure à peine, que les battements des mains comblèrent à sa place. La public hurlait comme un monstre marin, une vague qui s'écrasait contre le bord de la scène. On dansait, ou on l'aurait voulu, mais Bertram jouait bien trop vite pour cela, alors on se jetait les uns contre les autres dans un joyeux chaos.
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Enfin la nuit de Camille Leboulanger
À l'aube le monde entier retient son soufle ,et ne le retrouve qu'au crépuscule.Une fois que la nuit est retombée .Il fallait être sûr qu'elle allait retomber pour de bon.
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Malboire de Camille Leboulanger
C'est à ce moment que j'ai décidé pour de bon d'être fou. Comme Mivoix et comme Arsen, dont tous riaient jusqu'à ce que sa machine trouve l'Eau. Depuis, personne n'osait plus ricaner. Le fou avait eu raison. Rester sain d'esprit, c'était accepter le monde tel qu'il était : c'état piétiner le sable en priant chaque fois que son talon touchait le sol qu'il n'en ferait pas sortir la Malboire. Être sain, c'était se satisfaire des maladies, du tord-boyaux exécrable, de l'amer gruau de maïs quand il réussissait à pousser dans la terre exsangue. Et aussi de la démarche boitillante des volailles, le battement ridicule de leurs moignons déplumés, des bêlements étranglés des laineux quand les tumeurs leur prenaient la gorge et qu'il fallait les abattre, par pitié et pour pouvoir trouver le sommeil la nuit. Être sain, c'était le règne de la Malboire.
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Enfin la nuit de Camille Leboulanger
"Le corbeau m’a puni. Je lui ai gâché son repas. Il était en train de manger une balle dans la tête. Et une rafale dans le ventre en dessert. Je lui ai gâché son dessert. N’importe qui en uniforme peut-être son propre corbeau. N’importe qui porte sa propre mouette. En parlant de ça, où est ma mouette ? Je l’ai encore perdue ? Ou Maman m’a encore privé de mouette. C’est possible. À seize ans, j’ai cassé la gueule d’un type derrière les gradins d’un stade. Je ne me souviens plus pourquoi. Je lui ai pété le nez, puis ses potes sont arrivés et m’ont foutu par terre. C’est la plus grosse branlée que j’ai prise de toute ma vie. Même du tournoi de boxe de la caserne, je ne suis pas sorti aussi abîmé que ça.
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Malboire de Camille Leboulanger
La pitié, ai-je découvert, est un remord sans objet, celui d'une compassion impuissante.
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Le maître du haut château de Philip K. Dick