AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de HordeDuContrevent


Dans la Déclaration d’Antonia, concluait-elle, il est écrit que « les relations familiales, au sens biologique et surtout généalogique, n’ayant jusqu’ici pour but que la perpétuation de la propriété ou pour conséquence la reproduction de la misère, doivent être abolies sous la forme que l’humanité a connue jusqu’ici. Lorsque tout adulte aura l’entière responsabilité de tout enfant, qu’il ou elle en soit le géniteur ou la génitrice ou non, lorsque l’avenir de l’espèce humaine ne sera plus lancé dès son plus jeune âge dans la compétition effrénée de chacune contre tous, quand les enfants ne seront plus une chose à avoir mais la responsabilité commune, alors le malheur de l’un ne sera plus supportable, comme il l’a trop longtemps été, sous le prétexte que cet enfant qui meurt de faim ne possède pas de lien de sang avec tel ou telle autre qui ne sait que faire de toute la nourriture qu’il ou elle possède. »

Ainsi ont été abolies les familles. Ainsi a été abolie ma famille. Si l’on en croit les statistiques, l’objectif d’une telle mesure – reçue comme terriblement radicale, voire antisociale, à l’époque et qui paraît aujourd’hui banale, voire naturelle – a été accompli. Le nombre d’enfants qui meurent de faim est devenu infime. Une telle chose est devenue accidentelle, anecdotique, là où elle était commune et systémique. Avec l’abolition de la propriété, la famille devait disparaître. C’était la conséquence logique. L’enfant de tous est devenu l’enfant de chacun et, par là même, l’enfant de personne.
Commenter  J’apprécie          255





Ont apprécié cette citation (25)voir plus




{* *}