Critiques de Camille W. de Prévaux (10)
On se souvient du film de Louis Malle, Au revoir les enfants, dans lequel le réalisateur relate un événement dont il a été témoin à l'âge de douze ans. Par un froid matin de janvier 1944, à la suite d'une dénonciation, la Gestapo vient arrêter le père directeur du collège d'Avon et résistant, et les trois enfants juifs qu'il cache.
Dans la réalité, Les enfants sont déportés à Auschwitz et le père Jacques est envoyé dans le camp de Royallieu près de Compiègne, puis au camp de la mort de Sarrebruck. Le père imprégné de sa devise « tenir haut l'esprit » y sauve des hommes. Mais le chef du camp ne supporte pas « ce moine » charismatique, qui est alors transféré à Gusen (Mauthausen). Le 5 mai 1945, après des mois de souffrances le prêtre et ses compagnons survivants sont libérés par les Américains. Libération à laquelle le père Jacques, trop affaibli, ne survivra que quelques semaines...
En noir et blanc, dans une austérité de traits et de texte, Jean Trolley et Camille W. de Prévaux retracent avec précision le parcours de Lucien Bunel (devenu père Jacques). Ils font le portrait d'un ecclésiastique, dont la vie entière tournée vers Dieu a été consacrée au secours des hommes. Un homme qui impressionne par son courage et son abnégation, au caractère jamais politiquement correct, au franc parler non dénué d’humour et aux qualités exceptionnelles d'éducateur. Un déporté hors du commun qui à Sarrebruck avait même réussi à subjuguer Hornetz, un criminel nazi.
Merci à Babelio et aux Éditions du Rocher
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Camille W. De Prévaux au scénario et Jean Trolley au dessin nous retrace ici le destin incroyable d'un jeune Normand, Lucien Bunel qui, très jeune décide de rentrer dans les ordres.
Lucien deviendra ainsi le Père Jacques.
Prêtre puis religieux carme, il fondera un collège à Avon. C'est là que, la guerre déclarée, il entre en résistance allant jusqu'à cacher des enfants juifs. Il sera arrêté puis déporté.
Tout au long de sa vie, quel que soit l'endroit où il se trouve, il n'a qu'un but, aider son prochain, peu importe les risques.
Narré sous forme d'une enquête journalistique (le journaliste étant le seul personnage fictif de l'ouvrage) cette bande dessinée nous invite à rencontrer les différents personnages et situations que croisera le Père Jacques, prêtre, déporté, au cours de sa riche mais trop courte vie.
Le graphisme en noir est blanc s'accorde tout à fait à l'esprit du récit.
Un livre hommage pour faire connaître, notamment aux jeunes générations (mais pas seulement), l'un de ces hommes, héros de l'ombre (qui n'aurait certainement pas aimé ce terme d'ailleurs).
Le Père Jacques était un homme de foi, pour qui aider son prochain était le seul objectif.
Après le film de Louis Malle dans les années 80 (1987), Un nouveau tribut à celui qui fut reconnu Juste parmi les nations.
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Le père Jacques de Jésus, c'est le héros du film "Au revoir les enfants" de Louis Malle, qui fut élève dans le collège qu'il dirigeait. Sa vie a été plus riche que ce seul événement et avec ce roman graphique nous pouvons la découvrir en suivant l'enquête d'un journaliste imaginé par les auteurs, qui va à la rencontre des derniers témoins de cette vie.
De l'enfance pauvre en Normandie jusqu'au camp de Mauthausen, Lucien Bunel (son vrai nom) n'a eu de cesse de vivre pour les autres en donnant sa vie. Prêtre, il crée des colonies de vacances, puis devient enseignant. Soucieux d'avoir une vie plus austère, il entre chez les Carmes et est appelé à créer un collège à Avon où il met en pratique ses idées sur la pédagogie. Pendant la Seconde Guerre, il est d'abord mobilisé comme soldat puis retourne à Avon, où il s'engage dans la Résistance. Durant sa déportation, il réussit à se faire affecter à l'infirmerie pour soulager les souffrances de ses camarades. Il les soutient par le partage, par la parole, par l'exemple. Il est libéré par les Américains, mais il est trop faible et ne reviendra jamais en France.
Ce roman graphique se termine par un petit dossier historique qui permet de mieux comprendre certains événement. L'idée de l'enquête journalistique est intéressante, mais elle apporte parfois un peu de confusion, accentuée par la mise en page. Tout est en noir-blanc et il est parfois difficile de saisir la différence entre la vie du père Jacques et les rencontres du journaliste.
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Salut les Babelionautes
Suite a une masse critique j'ai reçu ce que je croyais être un livre mais en fait c'est une BD sur la vie du Père Jacques de Jésus.
Tout le monde connait le film de Louis Malle qui raconte comment ce prêtre a caché des enfants Juifs parmi les élèves Catholiques du collège d'Avon près de Fontainebleau.
Que dire sur ce Juste parmi les Justes? Toutes sa vie aura été tourné vers les Autres, au point d'en mourir une semaine après avoir survécu a la barbarie Nazi du camp de concentration de Gusen I (Mauthausen).
Cette BD en Noir et Blanc est vraiment bien faite, la couleur n'aurait pas convenue pour relater ce témoignage, et la sobriété du dessin ajoute une touche dramatique.
Ce que l'on ne voit pas dans le film mais qui est bien présent dans cette BD, c'est qu'il fit parti d'un groupe de résistants.
Même si ce n'est pas une BD pour ceux qui ont le moral au plus bas, j'en retiendrai que malgré la cruauté Humaine, certains se sont dressés pour essayer de sauver des vies, tel l'industriel Allemand Oskar Schindler, dont un film, la liste de Schindler, a était réalisé par Steven Spielberg.
En faisant quelques recherches j'ai lu qu'il y a 27 362 personnes de toutes nationalités qui ont étés reconnus comme Juste, c'est peu.
Merci a Babelio et aux éditions du Rocher pour cette envoi.
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Un roman graphique correct dont la principale qualité demeure dans le charisme de son héros, le père Jacques . Lucien Bunel, de son vrai nom , était un prêtre catholique, un enseignant, un romantique et surtout un être charitable qui se sera battu jusqu'à son dernier souffle pour aider les prisonniers des camps de la mort en 1940. Il en faisait partie.
J'ai lu d'une traite cette biographie tout en sobriété qui présente un portrait fort de ce personnage, ne négligeant pas son coté rebelle pour un moine carme ainsi que sa colère à l'égard des classes snobs. Mais, bien évidemment, c'est sa générosité, sa charité héroïque qui est traitée dans ce titre jusque dans l'horreur de l'Histoire. C'est fort mais c'est vraiment dommage que le traitement graphique ne rende pas plus hommage à ce personnage.
Au niveau éditoriale, les éditions du Rocher n'ont pas un important catalogue en bd et cela se voit. Un format broché quelconque, une couverture pas vraiment attrayante... déjà, ce n'est pas une couv' qui donne envie. Ensuite, on ouvre le livre et je dois dire que j'ai pas été emballé du tout par le graphisme noir et blanc de Jean Trolley. Le portrait du père Jacques est noyé sous une sobriété effarante, sous une froideur désuète. Tout est impersonnel si ce n'est quelques petits éclats d'encres , quelques contrastes qui peignent les émotions du personnage. Autrement, nous sommes dans une ligne réaliste un poil expressive mais sans aucune chaleur, sans aucune envie. C'est monocorde et c'est quand même dommage . Je pense que cette bd aurait mérité un peu plus de cœur pour parler de la vie du père Jacques.
Alors, c'est au niveau de l'écriture qu'on retrouve un peu de ce cœur. Le travail de Camille de Prévaux est bien documenté avec différents témoignages de celles et ceux qui ont côtoyé cet homme. Parfois, la narration est un peu lourde mais , voilà, on finit par être touché par la vie de ce prêtre qui aura été charitable jusqu'à la mort.
Un roman graphique froid et impersonnel , noyé dans une pauvre sobriété assez triste et figé. Toutefois, ce titre demeure une biographie suffisamment sincère au niveau du scénario et de la documentation. Juste ce qu'il fallait pour ne pas rester indifférent face ce portrait d'un homme impressionnant, prêtre atypique et esprit déterminé.
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"Le silence n'est pas l'oubli"
Qui ne se souvient pas du film "au-revoir les enfants" dans lequel des enfants juifs sont cachés dans une école et un jour raflés puis déportés avec le père Jacques?
Voici le roman graphique qui lui est dédié et construit sous forme d'une enquête menée dans les années 50 par un reporter parisien pour le magazine "le non conformiste"
Le portrait du père Jacques est intriguant, complexe tellement son caractère représente un paradoxe à lui tout seul. Tantôt extraverti, tantôt très réservé, il est aussi difficile à cerner que son monde plein de tourments, révoltes, questions et pourtant son discours sur la vie est plein de beauté même devant l'horreur des camps.
J'avoue que je m'attendais à autre chose peut-être naïvement à une suite du film tellement triste, je m'attendais aussi à ce que les planches de dessins soient aussi colorées que la couverture et non en noir et blanc. La religion prend beaucoup de place dans le récit et pour cause vous allez me dire, oui mais seulement voilà d'avance j'avais compris la passion et la vocation j'attendais donc davantage d'informations autre que sa vie religieuse. C'était tout de même une belle découverte !
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