Camille de Villeneuve -
Ce sera ma vie parfaite .
Philippe Rey présente l'ouvrage de Camille de Villeneuve "
Ce sera ma vie parfaite". Rentrée littéraire 2013. http://www.mollat.com/livres/villeneuve-camille-sera-vie-parfaite-9782848763392.html Notes de Musique : Arvo Pa?rt - Adam's Lament - 6 L'Abbe? Agathon (2004/2008)
"Il n'est même pas sûr que tout s'achève à cause de nos difficultés matérielles. Non... Notre décadence économique n'est qu'une apparence dont notre pudeur, ou notre fierté, habille notre décadence morale. Nous mourons, vois-tu, de la haute idée que nous avons de nous-même, de notre supériorité intellectuelle que rien ne saurait entamer. Pourtant, nous ne sommes ni cultivés ni curieux, nous ne sommes capables ni d'un sentiment spontané ni de réelle affection. Notre politesse nous pousse à des ridicules dont nous ne sommes même pas conscients. Nous pensons faire croire à l'autre que nous l'exhaussons par notre humble déférence, et nous nous flattons de nos stratégèmes. Nous sommes seulement incapables de sincérité et de justesse. Nous sonnons faux."
Les hommes sont des lâches et les femmes des guerrières. Aujourd'hui, entre eux, tout est fureur et impatience.
La douleur de l'amour n'est rien au regard de celle de la vérité. L'une aliène, l'autre libère.
Personne n'aura jamais le point de vue que j'ai de ma chambre sur Sancerre. C'est à moi et moi seul. Je renonce à tout, sauf à la vue de Sancerre. Même aveugle, je pourrais continuer de la contempler. Le matin, la ville, toute noire, avec quelques lumières encore, est proche comme une sœur. Elle s'éloigne au fil des heures, glisse derrière les champs, les chênes, les pelouses. La colline est alors noyée dans une brume et semble à une centaine de kilomètres. Parfois même on dirait une apparition
« Notre décadence économique n’est qu’une apparence dont notre pudeur, ou notre fierté, habille notre décadence morale. Nous mourons de la très haute idée que nous avons de nous-même…Nous voulons nous répandre comme un principe généreux, sans nous demander si nous avons quelque chose à recevoir. Nous nous croyons les conservateurs de valeurs dont, disons-nous, le monde a besoin, sans même nous interroger sur leur pertinence… Nous voulons transformer le monde, sans penser que c’est nous qui avons besoin d’être transformés… Nous nous asseyons sur les fantasmes de la gloire familiale … nous ne sommes que sur un tas de ruines. »
« Notre décadence économique n’est qu’une apparence dont notre pudeur, ou notre fierté, habille notre décadence morale. Nous mourons de la très haute idée que nous avons de nous-même…Nous voulons nous répandre comme un principe généreux, sans nous demander si nous avons quelque chose à recevoir. Nous nous croyons les conservateurs de valeurs dont, disons-nous, le monde a besoin, sans même nous interroger sur leur pertinence… Nous voulons transformer le monde, sans penser que c’est nous qui avons besoin d’être transformés… Nous nous asseyons sur les fantasmes de la gloire familiale … nous ne sommes que sur un tas de ruines. »
très interessant pour connaître ce milieu de la noblesse d'après guerre , style parfois un peu lourd mais on ne peut le quitter avant la toute fin .
Il fallait que j'invente une autre vie, une vie pour me libérer de tout le reste. Je n'ai cessé d'y oeuvrer.
Les taureaux sont des bêtes sauvages. C’est ça la nature. On s’entretue. Mais on peut tuer avec respect. Je respecte le taureau, je suis prête à lui laisser ma vie. C’est ça donner la mort, tuer en sachant que nous aussi nous mourrons, a dit Sandra.
A quoi bon veiller sur les morts, quand on ne les a pas aimés vivants?