Candice Cohen-Ahnine. Interview.
Avant de les connaître, j’imaginais que les Saoudiens ne buvaient pas une goutte d’alcool. Je me suis vite rendu compte de mon erreur… ! Certains d’entre eux vont même jusqu’à tester d’autres plaisirs interdits par l’islam… Le haschisch circule beaucoup, mais pas seulement… La cocaïne et d’autres drogues tournent aussi dans les parages.
Il me fait tournoyer dans ses bras, j’ai l’impression de jouer dans Pretty Woman… Sauf que c’est mieux qu’au cinéma!
Tout m’enchante : les boutiques, très mode ou très kitsch, les parcs suffisamment nombreux pour pouvoir respirer, contrairement à Paris… Et les Britanniques eux-mêmes : ici chacun s’habille comme il le souhaite, personne ne se retourne sur un passant dans la rue… Sauf nous, les Frenchies !
Bref, Saddam est riche, très riche, et il voyage beaucoup. Cette vie « de rêve » me tourne forcément la tête, direz-vous. Pas vraiment: pour moi, ce prince est riche, mais pas libre – il est entravé par ceux qui le paient.
Nous ne donnons plus l’image d’un couple jeune et fou amoureux, comme par le passé, mais plutôt celle de deux personnes qui passent leur temps à jouer au chat et à la souris.
Afin de me rendre toujours disponible pour lui, j’ai accepté de ne pas travailler, et de dépendre de lui financièrement. Oui, j’ai aimé cet homme. Je l’ai choyé, j’ai voulu être pour lui une amante, une amie, une sœur. Pour le garder, par peur de le perdre, j’ai accepté des choses que je ne me serais jamais cru capable d’accepter. Cet homme aussi m’a profondément aimée, aujourd’hui encore j’en suis persuadée. Il m’a donné le plus beau des cadeaux : ma fille.
Puis il me l’a reprise.
Tes mots.« Bonjour maman ! »
Un baume. Une source rafraîchissante à mon cœur desséché. Mon cœur, muscle bien entraîné, se regonfle aussitôt : il n’est pas question que tu entendes l’angoisse souterraine qui m’habite depuis bientôt trois ans.
J’écoute tes pas, rapides, qui se rapprochent. Ton souffle, quand tu tends la main pour prendre le téléphone. Je savoure ces instants si précieux. Tu m’es à cet instant à la fois si lointaine, et si proche.