Citations de Carl Gustav Jung (2492)
Nous voyons que, chez les primitifs, les vieux sont toujours les gardiens des mystères et des lois ; or, c’est en premier lieu dans les mystères et les lois que s’exprime la culture du clan. En est-il de même chez nous ? Où est la sagesse de nos vieillards ? Où sont leurs secrets et les visions de leurs rêves ? Chez nous, les vieillards préféreraient bien être les égaux des jeunes.
J’ai souvent vu que les hommes deviennent névrosés quand ils se contentent de réponses insuffisantes ou fausses aux questions de la vie. Ils cherchent situation, mariage, réputation, réussite extérieure et argent ; mais ils restent névrosés et malheureux, même quand ils ont atteint ce qu’ils cherchaient. Ces hommes le plus souvent souffrent d’une trop grande étroitesse d’esprit. Leur vie n’a point de contenu suffisant, point de sens.
Nous nous rencontrons maintes et maintes fois sous mille déguisements sur les chemins de la vie.
Il n’y a pas lieu de plaisanter avec l’esprit du temps, car il constitue une religion, mieux encore une confession ou un crédo dont l’irrationalité ne laisse rien à désirer ; il a en outre la qualité fâcheuse de vouloir passer pour le critère suprême de toute vérité et la prétention de détenir le privilège du bon sens.
Peut-être le rêve présente-t-il justement le contraire du contenu du complexe, démontrant et soulignant par là le fonctionnement naturel et inné de la psyché qui pourrait libérer du complexe, et indiquant d’autre part le chemin à suivre pour y arriver.
Une vie qui n'a pas été vécue est une maladie dont on peut mourir.
La solitude est pour moi une source de guérison qui rend ma vie digne d'être vécue. Parler est souvent tourment pour moi, et j'ai besoin de plusieurs jours de silence pour me remettre de la futilité des mots.
Je suis hors d’état de constater une valeur ou une non-valeur définitives ; je n’ai pas de jugement sur moi ou sur ma vie. Je ne suis tout à fait sûr en rien. Je n’ai à proprement parler aucune conviction définitive –à aucun sujet. Je sais seulement que je suis né, et que j’existe ; et c’est comme si j’éprouvais le sentiment d’être porté. J’existe sur la base de quelque chose que je ne connais pas. Malgré toute l’incertitude, je ressens la solidité de ce qui existe et la continuité de mon être, tel que je suis.
La communion nous réchauffe, la singularité nous éclaire.
Parmi les malades dits névrotiques d’aujourd’hui, bon nombre, à des époques plus anciennes, ne seraient pas devenus névrosés, c’est-à-dire n’auraient pas été dissociés en eux-mêmes, s’ils avaient vécu en des temps et dans un milieu où l’homme était encore relié par le mythe au monde des ancêtres et par conséquent à la nature vécue et non pas seulement vue du dehors ; la désunion avec eux-mêmes leur aurait été épargnée.
Le péché capital de la foi me semblait résider dans le fait qu’elle anticipait sur l’expérience.
Il n’y a de vie que la vie individuelle ; en elle seule réside le sens dernier.
Une croyance me prouve seulement l'existence du "phénomène croyance", mais nullement la réalité de son contenu.
Réfléchir c'est difficile.
C'est pourquoi la plupart des gens jugent.
Les désordres psychiques des enfants sont généralement liés à la psychologie et aux attitudes des parents et des éducateurs et on propose que la plus importante question après l’éducation de l’enfant soit celle de l’éducation même de l’éducateur.
Croyez-moi : Ce n'est pas une doctrine, pas un enseignement que je vous donne. D'ou tirerais-je le droit de vous donner des leçons ? Je vous révèle le chemin de cet être humain, son chemin mais pas votre chemin. Mon chemin n'est pas votre chemin ; je ne peux donc pas vous instruire. le chemin est en nous, mais pas dans les dieux, ni dans les doctrines ni dans les lois. C'est en nous qu'est le chemin, la vérité et la vie.
Malheur à ceux qui vivent selon des modèles ! La vie n'est pas avec eux. Si vous vivez selon un modèle, vous vivez la vie d'un modèle, mais qui vivra votre vie sinon vous-mêmes ? Donc vivez-vous vous-même.
Les panneaux indicateurs sont tombés, des sentiers incertains se déroulent devant nous. Ne soyez pas avides d'avaler les fruits qui se trouvent dans le champ des autres. Ne savez-vous pas que vous êtes vous-mêmes le champ fertile qui porte tout ce qui vous est utile ?
Mais qui le sait aujourd'hui ? Qui connaît le chemin qui mène aux champs éternellement fertiles de l'âme ? Vous cherchez le chemin par le biais d'éléments extérieurs ; vous lisez des livres et écoutez des avis : à quoi bon ?
Il n'y a qu'un seul chemin et c'est votre chemin.
Vous cherchez le chemin ? Je vous mets en garde contre mon chemin. Il peu être pour vous le mauvais chemin.
Que chacun suive son propre chemin. (p. 147)
Il semble souvent qu’il y a dans une famille un karma impersonnel qui se transmet des parents aux enfants. J’ai toujours pensé que, moi aussi, j’avais à répondre à des questions que le destin avait déjà posées à mes ancêtres, mais auxquelles on n’avait encore trouvé aucune réponse, ou bien que je devais terminer ou simplement poursuivre des problèmes que les époques antérieures laissèrent en suspens.
Or refouler signifie se libérer illégitimement d'un conflit, c'est-à-dire qu'on se forge l'illusion qu'il n'existe pas. Mais alors que devient le complexe refoulé ? Car il est clair qu'il continue d'exister, quoique le sujet n'en ait nulle conscience.
[…] Il semble que ce que nous appelons l’inconscient ait conservé les caractéristiques qui appartenaient à l’esprit humain originel. C’est à ces caractéristiques que se réfèrent constamment les symboles oniriques, comme si l’inconscient cherchait à ressusciter tout ce dont l’esprit s’est libéré au cours de son évolution, les illusions, les fantasmes, les formes de pensées archaïques, les instincts fondamentaux, etc.
L'attitude négative à l'adresse de l'inconscient, voire sa répudiation par le conscient, sont nuisibles dans la mesure où les dynamismes de l'inconscient sont identiques à l'énergie des instincts. Par conséquent, un manque de contact et de liens avec l’inconscient est synonyme de déracinement et d'instabilité instinctuelle.
Mais si l'on réussit à établir cette fonction, que j'ai dite transcendante, la désunion avec soi-même cessera et le sujet pourra bénéficier des apports favorables de l'inconscient. Car dès que la dissociation entre les divers éléments de soi-même cesse, l’inconscient accorde - l'expérience le prouve abondamment - toute l'aide et tous les élans qu'une nature bienveillante et prodigue peut accorder aux hommes. De fait, l'inconscient recèle des possibilités qui sont absolument inaccessibles au conscient ; car il dispose de tous les contenus psychiques subliminaux, de tout ce qui a été oublié ou négligé, et, en outre, de la sagesse conférée par l'expérience d'innombrables millénaires, sagesse déposée et confiée à ses structures archétypiques.