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Citations de Carl Hiaasen (114)


Vivre à Miami avait tendance à vous faire relativiser vos opinions personnelles sur la santé mentale.
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Bode Gazzer plafonnait à un mètre soixante cinq et ne l'avait jamais pardonné à ses parents. Il portait des Santiags en peau de serpent et marchait avec une dégaine qui évoquait non pas tant le peps que des mésaventures hémorroïdales.
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Decker enfila deux paires de chaussettes en frissonnant ; vivre en Floride du Sud, constamment à la chaleur, vous donne du sang de navet.
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Il alluma la télé et hop, voilà Dame Oprah, cette black qui avait son émission. Tool avait entendu sur une station de radio chrétienne qu'Oprah était plus riche que certains Blancs les plus riches de la planète, aussi décida-t-il de ne pas zapper un moment pour voir à quoi rimait tout ce cirque. Et merde, voilà-t'y pas qu'Oprah jacassait avec trois actrices de cinéma, qui se plaignaient du harcèlement qu'entraîne la célébrité avec tous ces paparazzi furetant partout, vous suivant jusqu'à l'épicerie, au DAB ou ailleurs. Tool ne se sentit pas un chouïa navré pour elle ni les autres nanas, étant donné qu'elles étaient assez riches pour faire bâtir des murs de six mètres de haut autour de leurs résidences de luxe si elles en avaient envie.
Majordomes, gardes du corps, le meilleur de tout.
Tool se surprit à repenser à Maureen, la vieille dame du Manoir de l'Élysée en train de mourir seule de Dieu sait quel cancer merdique. Ces connes d'infirmières voulaient même pas la laisser mettre le pied par terre pour prendre une douche ou aller aux chiottes. Voilà quelqu'un qui échangerait tout de suite sa place avec ces actrices, se dit Tool, Maureen, elle n'hésiterait pas. Elle sourirait aux photographes avec un petit signe de la main, tant elle serait soulagée de ne plus être malade.
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En fait, j'me demandais si tu pourrais pas m'rajouter un truc, en dessous d'l'aigle.
- C'est-a-dire?
- Une Swatch tic-tac, fit Néon.
- Une quoi?
- Tu sais bien - une Swatch tic-tac. Comme les nazis.
- Un swastika, une croix gammée, tu veux dire, fit Ambre, relevant vivement les yeux.
- Ouais.
Il s'entraîna à prononcer le mot correctement.
- Ce s'rait cool, trouv' pas?
- Je sais pas dessiner ça. Désolée.
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Certaines connaissances de Chub, les anciens combattants en particulier, désapprouvaient son racket de parking pour handicapés. Pas Bode.
- Réfléchis un peu, avait-il dit à Chub. T'en vois beaucoup des gens en chaise roulante? Et regarde les milliers de places de parking qu'ils ont pour eux. Ça n'a pas de sens, à moins que...
- A moins que quoi?
- A moins que ces places de parking soient pas vraiment pour les handicapés, avait sobrement conjecturé Bode. De quelle couleur elles sont, ces autorisations?
- Bleues.
- Hmmmm-mmm. Et de quelle couleur sont les casques des troupes des Nations Unies?
- P'tain, j'en sais rien, moi. Bleus?
- Tout juste, Auguste!
Bode Gazzer avait secoué Chub par le bras.
- Tu suis mon regard, mon garçon? En cas d'invasion, qui tu crois qui va s'garer sur ces espaces handicapés bleus? Des soldats, voilà qui. Des soldats de l'ONU!
- Nom d'un p'tit zizi!
- Donc, d'après moi, tu rends un sacré grand service au pays, avec tes imitations d'autocollants "handicapés". Chaque fois que t'en vends un, c'est une place de parking en moins pour l'ennemi.
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Chaz Perrone se remit à penser à cette soirée au Colorado, vieille seulement de quatre mois, revivant dans le moindre détail érotique comment la femme qu'il appelait autrefois tendrement "ma monstresse blonde" l'avait retourné comme une crêpe. Chaz se retrouva bientôt gratifié d'une érection formidable, qui l'expédia tout guilleret à la salle de bains, saisi d'un optimisme injustifié.
Une fois là, il peina et s'acharna à la tâche, le visage cramoisi et déformé sous l'effort, jusqu'à en avoir une crampe dans le poignet, puis dans les deux.
Aucun soulagement à l'horizon.
Chaz fusilla d'un regard noir l'objet de son tourment et jura. Ma bite n'a jamais été fidèle à Joey tant qu'elle vivait, songea-t-il, alors pourquoi le serait-elle maintenant ? Il était cinglant de constater que le peu de chétive conscience morale qu'il possédait se manifestait de façon aussi humiliante.
- Je voulais pas la tuer ! cria-t-il à son bourreau, tout irrité et déjà rabougri. Elle ne m'a pas laissé le choix !
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L'entretien en était encore au stade où Decker était censé passer pour sérieux et taciturne, stade où le client potentiel le jaugeait. Decker savait que, sur ce plan-là, il assurait plutôt. Il avait le physique d'un linebacker : un mètre quatre-vingt-cinq, quatre-vingt-quinze kilos, le genre armoire à glace avec des bras de déménageur. Il avait le cheveu brun bouclé et l'oeil vif marron qui ne trahissait rien. S'il avait souvent l'air amusé, il souriait rarement aux inconnus. Il savait, à ses heures, très bien écouter, ou du moins faire semblant. Decker n'était ni timide ni d'une patience à toute épreuve ; il était simplement en alerte rouge permanente vis-à-vis des connards. La vie était trop courte pour la gaspiller avec eux. A moins que ça ne se révèle absolument nécessaire, comme c'était le cas à présent.
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- Et si tu bouclais ta ceinture?
- Exclu.
Néon ne se souvenait que trop bien de ce que Bodean Gazzer lui avait raconté au sujet des ceintures de sécurité; ça faisait partie d'un plan secret du gouvernement pour neutraliser les citoyens. Si tu boucles ta ceinture, avait expliqué Bode, t'auras du mal à sauter de la bagnole pour t'échapper quand les hélicos de l'OTAN y se mettront à atterrir sur les autoroutes.
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Un homme barbu se hissa sur le pont par l'un des piliers. Il était grand, avec d'épais cheveux argent tout emmêlés qui lui tombaient sur les épaules. L'individu, au torse nu strié de fines éraflures rosâtres, avait coincé sous son bras plusieurs rouleaux d'une corde crasseuse. Il portait un pantalon de camouflage et de vieux rangers marronnasses sans lacets. Il tenait dans sa main droite une boîte de Coors écrasée et le cadavre d'un écureuil.
- Z'êtes cubain ? demanda Jack Fleming.
Webo Drake était horrifié.
- Blague à part, je t'parie que c'est un balsero, fit Jack, baissant le ton.
Ce qui n'était pas dépourvu de sens. Les réfugiés cubains avaient coutume de débarquer dans les Keys.
Jack demanda à haute voix à l'homme à la corde :
- Usted Cubano ?
L'homme brandissant la boîte de bière répliqua :
- Usted connardo ?
Sa voix tonnante s'accordait à son gabarit.
- Vous avez pas bientôt fini, têtes de noeud, de balancer comme ça vos ordures à la flotte ? dit-il, couvrant le vent.
Le type s'avança et brisa d'un coup de pied l'une des vitres de la Lexus du père de Jack. Il jeta la boîte de bière et l'écureuil mort sur le siège arrière.
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Trente ans dans le commerce des fruits de mers, combinés avec des habitudes d'hygiène corporelle d'une irrégularité crasse, avaient nappé Louis Piejack d'une puanteur distincte et invincible. S'il s'était agi d'une eau de toilette, seraient entrés dans sa composition de la peau de maquereau espagnol, du frai de mulet noir, des entrailles de mérou, de la cervelle essorée de langouste et de la laitance d'huître crue. Ce musc émanait le plus âcrement du cou et des bras de Piejack, qui avaient acquis un éclat jaune verdâtre sous le trempage quotidien de mucosités de branchie et de merde de poisson. Rien sinon de la chaux industrielle n'aurait pu assainir le bonhomme...
Il puait comme un plein seau d'appâts.
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Initialement, Weeb avait refusé de croire que des adultes, majeurs et vaccinés, resteraient assis des heures durant à visionner des émissions de pêche sur le câble. La pêche était déjà, in vivo, une activité plutôt chiante ; regarder autrui s'y livrer lui semblait une preuve de masochisme aigu.
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L'impression que le nouveau gouverneur était mentalement dérangé fut renforcée par son refus d'accepter des pots-de-vin. Fait encore plus atterrant, il fit part des détails de ces propositions illicites aux agents du F.B.I. De sorte que l'un des promoteurs les plus riches et les mieux introduits dans la sphère politique de l'État dut mettre la clé sous la porte, accusé et condamné pour corruption. Clinton Tyree était un individu positivement dangereux.
Aucun gouverneur précédent n'avait osé interrompre le bétonnage juteux de la Floride. Depuis soixante-dix glorieuses années, l'État s'était ratatiné lentement mais sûrement sous la poigne de ceux qui avaient montré le plus d'efficacité dans le pillage de ses ressources naturelles. Et voilà soudain que ce jeune parvenu téméraire agitait les foules comme un sale communiste. Sauvez les rivières. Sauvez les côtes. Sauvez le marécage de Big Cypress. Où cela s'arrêterait-il ? Il faisait la couverture de Time Magazine. David Brinkley le traitait de néo-populiste. La Société nationale Audubon lui avait décerné une putain de médaille...
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- Personne ne peut creuser un canoë en entier avec un couteau de poche de rien du tout ! N'importe quoi !
- Bienvenue dans la réalité de la télé-réalité.
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Si Lily n'arrivait pas imaginer pourquoi son mari avait traîné sa maîtresse dans un endroit pareil, elle était intriguée. Peut-être qu'il s'agissait d'un club échangiste "grunge" qu'il avait déniché sur Internet.
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C'était comme marcher sur la pointe des pieds parmi les nuages.
Trempée d'humidité par le brouillard, la chemise de Nick lui collait au torse. Sa peau était poisseuse et de minuscules gouttelettes de rosée étaient accrochées à ses cils comme des globes d'argent. Le marais baignait dans un crépuscule gris pâle; Nick avait du mal à croire que c'était le matin et que, quelque part là-haut, le soleil brillait de tous ses feux. (...)
La panthère demeurait un fantôme invisible, une vapeur de leur imagination.
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Tool, qui plafonnait à un mètre quatre-vingt-quinze et pesait ses 140 kg, avait la tête taillée comme un parpaing. Le haut de son corps était tapissé de poils au point qu'il transpirait copieusement, même par temps froid, et jugeait inconfortable de porter une chemise. Presque une année s'était écoulée depuis qu'un braconnier lui avait tiré dessus en plein jour, en le prenant pour un ours. On n'avait décelé à l’œil nu aucune blessure, car la balle s'était étrangement enfilée dans la raie du fessier formidable de Tool. Comme ça n'avait saigné qu'un minimum, il avait choisi de renoncer à tout traitement médical... décision qui devait revenir le hanter.
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Le chauffeur du camion était un jeune type, large d'épaules, hyper musclé et imbu de lui-même. La plupart des individus y auraient regardé à deux fois avant de faire ce que fit Tool, mais ce dernier classa d'entrée le mec dans la catégorie chochotte de fitness. C'est son sourire plein de dents blanches et carrées, genre le carrelage des chiottes d'un dépôt de bus Greyhound, qui le trahit. Le chauffeur le prit de haut avec Tool comme s'il était débile mental, tandis que ce dernier, à la vue de ce râtelier à l'éclat parfait, se disait : cet empaffé s'est jamais chopé un vrai pain de sa vie.
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Il avait opté pour du film noir et blanc ; en tant que pièce à conviction, son rendu était plus spectaculaire que celui d'une mini diapo Kodachrome. La couleur, c'était bon pour les photos de vacances, le noir et blanc pour la réalité bien saignante.
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Il savait que je mettrais une raclée au triste vaurien qu'il est... et il est revenu quand même ! Si c'est pas là de l'amour véritable, pour moi ça lui ressemble
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