La foi, ce n’est pas un savoir, c’est être.Je suis croyant, c’est tout. Si j’ai à savoir quelque chose, je le saurai comme vous autres. S’il n’y a rien après, je vais être obligé de m’y faire. La foi, c’est de l’espérance, c’est juste ça.
Chez certains, la mort morale peut survenir bien avant la mort physique. Se battre, c’est aussi se relever après une chute pour reprendre son chemin : Il y a des gens qui meurent jeunes parce qu’ils n’ont pas d’espérance. Mais ça ne vient pas tout seul. Aide-toi et le ciel t’aidera.
Quand le verdict de la mort tombe, quand le décompte s’amorce, les masques ne peuvent plus tenir. Impossible de mentir. C’est là que l’on voit ce que quelqu’un a dans le ventre. Comment rester sain d’esprit face à l’annonce de sa propre fin ? Comment arriver à son dernier souffle dans la sérénité ?
Parfois, il faut savoir dire à la personne qui nous a fait du mal : je t’ai pardonné, mais tu ne seras jamais mon ami. Parfois, c’est mieux de mettre cartes sur table et de dire à l’autre : c’est terminé. Je te pardonne, tu me pardonnes, mais on se détruit si on continue la relation.
Quand on s’engage dans la prêtrise, on ne peut plus compter sur certains remparts de la vie normale pour se prémunir des émotions violentes ressenties dans l’enfance qui, si elles ne vous atteignent pas tout de suite, vous jetteront au plancher un jour ou l’autre.
Les gens sont exigeants à l’égard des prêtres. Alors que la mort planait sur sa propre tête, Raymond Gravel a reçu plusieurs demandes pour célébrer des funérailles… Ce doit être ça, la rançon de la gloire pour un prêtre.
Le cancer, c’est un peu comme des montagnes russes. Après l’exaltation, la chute. Raymond Gravel n’a d’autre choix que de boucler sa ceinture et de s’accrocher, au gré des montées et des descentes qu’il ne contrôle pas.
On se sent toujours un peu comme un chien dans un jeu de quilles lorsque l’on va à la rencontre d’une personne souffrante. Avec un désir brûlant d’apporter du réconfort, mais sans aucune idée de comment y parvenir.
La cible change, l’ennemi n’est plus le même, mais les techniques demeurent : « On se bat contre quelque chose qui est dur, sauf que l’issue n’est pas la même. Si tu ne gagnes pas contre la maladie, tu meurs. »
On ne peut pas être totalement serein face à la mort : l’idée de mourir provoque des écarts de folie, de la faiblesse, à un moment ou à un autre. Personne n’y échappe.