Être vraiment soi-même, que l'on soit patient ou thérapeute, c'est l'affirmation révolutionnaire d'une approche entamée en 1966, contestation de la société et de la science américaines de l'époque; moins de sciences, plus d'humanité.
L'écoute, l'authenticité, l'empathie du "professionnel" incite le client à sortir de l'immobilisme, à opter pour un fonctionnement fluide, changeant, animé de sentiments personnels nuancés. Carl Rogers prend soin d'instaurer une bonne relation entre chercheurs de sens. Qui ne se confierait pas à une personne de confiance ?
La pratique appartient au courant minoritaire dit "intimiste" de la psychologie américaine, qui compte également des psychanalystes dissidents, des philosophes et thérapeutes existentiels.
J'ai découvert Carl Rogers lors d'une formation à l'écoute humaniste. La simplicité de ses propos, l'évidence d'une démarche centrée sur la relation, visant à une réelle autonomie de la personne, m'ont séduit d'emblée. Voilà qui me changeait du jargon parfois abscons des classiques de la psychologie.
Cette avancée majeure des sciences humaines mérite d'être remise à l'honneur. Edith Eva Eger, a suivi l'enseignement de Rogers. Elle qui a survécu à Auschwitz, y a puisé les fondements de son art : aider ses patients à faire le choix de la vie et de la reconstruction, conscient des ressources immenses sommeillant en nous.
Commenter  J’apprécie         114
J'ai été très étonnée en lisant ce livre, j'aivais un préjugé qui n'était pas du tout fondé sur Carl Rogers: il est très souvent cité en ce qui concerne tout ce qui est écoute, professions ou bénévoles d'écoute et écoute active et les trois points qui reviennent sont pour l'écoutant l'importance de: l'empathie, la chaleur et l'authenticité. Je m'imaginais un livre simple, un peu new age.
C'est un auteur qui est repris mais indirectement: certains auteurs sont très lus, d'autres sont fréquemment cités mais sans que les autres auteurs (livres mais surtout articles) ne les aient lus: ils ont lus des gens qui les ont lus (ça se repère par les citations qui sont toujours les mêmes, les mots employés, les copier-coller etc.).
En lisant ce livre j'ai compris pourquoi il était si peu lu directement: Carl Rogers a une formation et une approche très scientifique et rigoureuse: son livre reprend les études qu'il a fait concernant le type de thérapie qu'il propose. La lecture de son livre demande un important travail de "digestion".
Honnêtement je l'ai trouvé à la fois intéressant et rébarbatif: les concepts (que l'on peut justement trouver un peu partout) sont intéressants, mais les redondances sont très nombreuses (études, vérifications etc.) et je n'y ai pas trouvé grand intérêt, partant du postulat que l'auteur ne mentait pas.
Sur un livre de 150 pages il y a 40 définitions (les unes après les autres) sur 20 pages: c'est lourd à lire, mais finalement le fait de comprendre les définitions permet de comprendre les concepts derrière et facilite la suite de la lecture.
Un livre d'une très grande qualité mais que je ne recommanderai pas forcément.
Commenter  J’apprécie         80
J'ai découvert ce livre à sa première sortie en France... Il restera celui qui a marqué ma vie...
Commenter  J’apprécie         70
Ch. 1 - "Qui je suis"
Ch. 2 - Les caractéristiques des relations d'aide
Ch. 3 - Ce que nous savons de la psychothérapie, objectivement et subjectivement
Ch. 4 - Sur certaines directions du processus thérapeutique
Ch. 5 - La psychothérapie considérée comme un processus
Ch. 6 - "Être vraiment soi-même"
Ch. 7 - Qu'est-ce qu'une "vie pleine" ?
Ch. 8 - Personne ou science ? Une question de philosophie
Ch. 9 - Le changement de la personnalité en psychothérapie
Ch. 10 - "Enseigner et apprendre"
Ch. 11 - Un apprentissage authentique en thérapie et en pédagogie
Ch. 12 - Conséquences pour la vie familiale d'une thérapie centrée sur le client
Ch. 13 - Traitement des troubles dans la communication entre personnes et entre groupes
Ch. 14 - Essai de formulation d'une loi générale des relations interpersonnelles
Ch. 15 - Vers une théorie de la créativité
Ch. 16 - Place de la personne dans le monde nouveau des sciences du comportement.
Un formateur - par ailleurs acquis à la cause rogersienne, on s'en doute - énonçait l'aphorisme suivant : un Européen continental, face à un problème, se met à réfléchir ; un Américain, se met à expérimenter et à mesurer.
Nous sommes ici confrontés à un penseur classique (années 1930-80) et praticien d'une psychothérapie très originale et marquante qui parvient à faire fi de presque tous les apports théoriques de la psychanalyse, notamment du concept d'inconscient, et à créer une pratique singulièrement rachitique en théorisation en général. C'est une lecture à dire peu déroutante - y compris par son apparente simplicité - qui demande de très longs temps de digestion, d'imprégnation, surtout pour s'essayer à sa mise à l'épreuve, puisqu'elle est fondée sur une très longue clinique et que ses conséquences touchent à des domaines aussi divers que la dynamique de groupe, y compris à l'échelle de la politique internationale, l'organisation industrielle, les rapports de couple, la pédagogie, l'ontologie, l'épistémologie (philosophie des sciences humaines et physiques)...
Parmi ses prémisses théoriques (qui sont donc rares, disséminées et occupent très peu de place, mais qu'un esprit européen continental, fatalement, recherche en priorité !)
- la prise en compte, dans le psychisme, de l'ensemble de l'organisme - expérience viscérale et sensorielle et exigences de la civilisation, conscience "de sa tendresse délicate" et "de ses hostilités à l'égard d'autrui", en dehors de la célèbre tripartition freudienne.
- une "nature humaine fondamentalement digne de confiance", dans la "rationalité de son organisme" par l'axiome de la socialisation, parallèle à la "convergence" avec soi et les autres, acceptation d'abord passive (être accepté par le thérapeute) puis active et enfin réflexive (s'accepter soi-même).
- un but de la "vie pleine", sorte de passage aristotélicien entre puissance et acte - non pas une guérison, ni un état de contentement ou d'adaptation ou de bonheur, mais un "processus" toujours "actualisé" ;
- une identité comme procès en devenir (références à Kirkegaard) chacun vers sa propre réalisation "organismique" (en partie liée à la liberté individuelle et au vouloir-être individuel, partie liée à une prise de conscience mais sans inconscient ni refoulement...)
- une scansion du processus psychothérapeutique en sept stades, pourvu que les conditions de convergence du thérapeute (envers soi-même et le client - pas le "patient"!) soient remplies ;
- des conséquences très radicales sur l'enseignement : soit inopportun soit inefficace ;
- centralité de la créativité dans le processus individuel mais aussi au niveau social ;
- mise en garde aux sciences du comportement - [mais ça, c'est un aspect plutôt périmé, de mon point de vue].
Cet ouvrage se compose d'un ensemble d'articles publiés indépendamment l'un de l'autre qui constitue donc une opportune entrée en matière de la pensée rogersienne.
Commenter  J’apprécie         40
J'ai découvert ce livre à sa première sortie en France... Il restera celui qui a marqué ma vie...
Commenter  J’apprécie         30
Voulant découvrir en profondeur ce qu'était l'approche thérapeutique centrée sur la personne, je n'ai pas été déçu !
L'ouvrage est complet, sourcé, scientifique, facile à lire, et présente théories et pratiques fascinantes. Pour un étudiant qui cherche à réellement comprendre l'approche développée par Carl Rogers, ce livre est parfait.
Commenter  J’apprécie         20
Pas de critique pour l'instant, mais plutôt un grand intérêt pour l'Approche Centrée sur la Personne, de Carl Rogers.
Commenter  J’apprécie         10
Un livre excellent pour comprendre la pédagogie de l'auteur, très facile à lire et apportant des exemples de mise en pratique par des enseignants. Un très bon outils pour sortir des modèles "classiques" de pédagogie et susciter la motivation des apprenants.
Commenter  J’apprécie         10
Incontournable sans doute, puisque Référence.
A vrai dire, je m'en souviens peu, il ne m'a pas marqué, sans doute à son époque il donnait un coup de botte dans le milieu "psy", mais baignant dans une époque en pleine mutation, ou en pleines mutations, mais moi... il ne m'a pas marqué.
Intérêt quasi exclusivement historique, pour moi. J'insiste sur le "pour moi".
Commenter  J’apprécie         00