Les agences dédiées à la production et à la distribution de BD ont géré une part importante des oeuvres produites par des auteurs espagnols dans la seconde moitié du XXe siècle. Elles ont employé un grand nombre de dessinateurs ibériques, dont certains ont acquis une grande notoriété (Francisco Ibáñez, Antonio Hernandez Palacios, Víctor de la Fuente, Carlos Giménez, etc.), et on diffusé leur production dans les titres de la presse espagnole, mais également en Amérique du Sud et en Europe. Carlos de Gregorio revient d'abord sur l'histoire de ces agences, qui trouve son origine aux États-Unis, où on les appelait les « syndicates ». Il évoque Opera Mundi et l'agence belge A.L.I., qui firent travailler les auteurs espagnols, puis s'attarde sur les nombreuses agences espagnoles. Il revient bien entendu sur la figure de Josep Toutain et la fameuse S.I., mais également sur l'agence Creaciones Editoriales (Bruguera). La trajectoire de ces agences espagnoles croise celle des petits formats en France, mais aussi des éditeurs de bande dessinée italiens, allemands, scandinaves et anglais atteignant même le Japon.
Cette intervention de Carlos de Gregorio a eu lieu dans le cadre du 2e Symposium Tebeosfera, organisé à l'Institut Cervantes de Paris à l'occasion de l'édition espagnole du 13 SoBD. Organisation Félix Lopès. Interprétation David Rousseau.
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- Vous accordez dont tant d’importance au courage ?
- C’est parfois la seule chose qu’il nous reste, surtout par les temps qui courent, quand tout est objet de négoce, même les drapeaux et le nom de Dieu.
Il n’était pas le plus honnête ni le plus pieux des hommes, mais il était courageux. Il s’appelait Diego Alatriste y Tenorio et il avait été soldat en Flandres. Quand j’ai fait sa connaissance, il vivotait à Madrid où pour quatre maravédis, il louait ses services à ceux qui n’avaient ni l’art ni l’audace de vider leurs querelles eux-mêmes. A l’époque, la capitale de l’Espagne était un lieu où la vie ne tenait souvent qu’à un fil, au coin d’une rue, sous les éclairs de deux lames d’acier. Diego Alastriste s’en sortait fort bien.
C’était une des vertus de Diego Alatriste : il savait se faire des amis, même en enfer.
Dans notre Espagne, mon cher Diego, avec de l’or on peut acheter aussi bien le noble que le vilain. Tout est à vendre, sauf l’honneur national. Et même lui, on le trafique en douce à la première occasion.
Alastriste ne comprenait de l’anglais que les mots que l’on peut s’échanger sur le champ de bataille – Fockyou (allez vous faire foutre) et oui are gouin toucat your balls (on va vous couper les couilles).
-Hormiga, tu joues ?
-Non.
-Regarde le clou que j'ai trouvé !
-Non. Je surveille le portail. J'attends mon père. Il vient me chercher. Me chercher ! Je vais rentrer à la maison avec mon père à Madrid ! Pour toujours !
-Veinard, quelle chance ? Maintenant il faut voir si c'est pas des mensonges.
-C'est vrai ! Mon père me l'a dit et il m'a jamais menti !
-Et comment tu sais qu'il t'a jamais menti ?
-Parce qu'il me l'a dit !
Que voulez-vous ! Avec des hommes intègres, on peut sans doute gagner des batailles mais pas gouverner des royaumes.
Durant l'été, au collège, les enfants doivent obligatoirement faire la sieste après le déjeuner. [Les surveillants font allonger les enfants en ligne dans la cour] Le soleil tape dur. Le sol est brûlant. Faut rester couché tout droit, le menton relevé, les yeux fermés, sans bouger, sans parler. Aujourd'hui c'est Galvez qui s'est fait piquer le premier. Mais petit à petit d'autres viennent le rejoindre. Perucha pour s'être gratté. Hormiga pour avoir ouvert les yeux. Bonilla pour avoir dit « aïe » quand la guêpe l'a piqué. Galan pour n'avoir pas gardé le menton haut. Enrique pour avoir pissé sous lui. Jaïme pour avoir pété. Zampabollos pour avoir rigolé quand Jaïme a pété. Etcétéra... etcétéra... pour avoir etcétéra... etcétéra...
Méfie-toi de la qualité. Ici, tout le monde veut être chrétien de vieille souche, hidalgo ou gentilhomme, ce qui revient au même. Et comme le travail est le début du déshonneur, plus personne ne bouge le petit doigt.
Je veux rester seul. […] Ces derniers temps, chaque fois que je suis sorti, je l’ai regretté. J’aime bien être seul : je dessine, j’écris, j’écoute la radio. J’écoute de la musique. Je dessine surtout. J’ai plein de travail. J’ai pris l’habitude d’être seul. Au début, c’était dur. Maintenant, c’est l’inverse qui est insupportable. Je ne suis pas de bonne compagnie. Je finis toujours par me disputer avec quelqu’un, par regretter quelque chose que j’ai dit ou quelque chose que je n’ai pas dit. Je préfère rester seul.