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Critiques de Carlos Sampayo (64)
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Le bar à Joe

Munoz et Sampayo ont magnifié le récit noir de l'Amérique, dans cette mégapole qui ne dort jamais et dont personne n'a épuisé les rêves et les cauchemars.

Dans ces récits avec portraits, au trait à la fois âpre et sensuel, c'est le pouls et la respiration, la lassitude et la transpiration aussi , de New-York que l'on ressent.

Alack siner n'est pas là, mais pas loin.

Le bar à Joe, c'est ce lieu de rencontres fascinantes du hasard et du destin que n'aurait pas renié William Irish.... Tels ces deux hommes qui deviennent amis et qui devront se séparer définitivement.

Babéliotes amateurs d'un noir satiné et somptueux et des musiques urbaines d'outre- Atlantique, ne vous privez pas, lorsque vous les trouverez, de ces histoires du bar à Joe!
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Billie Holiday

Je n'ai pas trop aimé cette biographie de la diva afro-américaine Billie Holiday en raison d'un graphisme en noir et blanc qui m'a paru bien fade et d'un texte inutilement composé d'envolées lyrique sur fond de bastonnades dans des endroits mal famés et peu reluisants.



L'auteur a insisté sur les mauvais côtés de la vie de Billie Holiday qui n'a pas eu de chances avec les hommes la maltraitant et profitant d'elle pour sa richesse durement gagnée à la force de sa voix. Le racisme sera fortement évoqué tout comme la violence conjugale et la drogue.



Au final, je n'ai pas retenu grand-chose mise à part une mort peu glorieuse dans un hôpital suite à une overdose entourée de deux policiers blancs qui ne l'avaient pas reconnu.



Oui, l'ensemble de cette lecture m'a paru bien glauque pour être un véritable hommage à une artiste hors du commun qui a marqué le jazz et la musique dans son ensemble. Si on rajoute un langage assez grossier dans les dialogues, on frise le pompon !



Il ne faudrait sans doute pas tomber dans le piège qui consiste à automatiquement surnoter une BD si elle porte sur une célébrité ayant toutes les qualités intrinsèques du monde dans son domaine. Les auteurs s'emparent souvent de sujets vendeurs. Non, il faut dissocier la BD et son traitement de son sujet aussi important soit-il. En l’occurrence, on ne peut crier au chef d’œuvre, loin s'en faut.



En effet, les faits marquants de sa prodigieuse carrière sont malheureusement occultées. Par ailleurs, il y a des transitions assez anarchiques qui font qu'on va se perdre dans les méandres de ce récit. La mise en scène n'est pas des plus réussies et des plus lisibles.



Moi, je passe mon tour sur cet ouvrage en espérant avoir un jour l'occasion d'en lire un autre plus conciliant sur la vie de cette artiste extraordinaire qui inspire encore de nos jours.

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Fats Waller : Coffret en 2 volumes : Tome 1..

Manhattan, 1937. Thomas "Fats" Waller, devant son piano, compose sans cesse. Il se donne entièrement à la musique, se prenant parfois pour Chopin. Mais, à Harlem, il est difficile lorsqu'on est noir et juif de se faire accepter. Et Fats est incompris et mal aimé. Qu'importe, Fats a ses chansons et les emportera au ciel...



Carlos Sampayo nous offre un album assez déroutant. Pas vraiment une biographie de Fats Waller (au final, on apprend peu de choses sur lui) mais quelques instants de sa vie, insérés ici ou là à la montée du nazisme, à la guerre d'Espagne et à la ségrégation raciale. Autour du musicien, des personnages disparates, des femmes qui le méprisent ou encore ceux que sa musique a influencés. Un scénario qui manque parfois de cohérence et de ligne directive, l'auteur s'attardant finalement plus sur une époque (les années 30) qu'à ce personnage de Fats Waller. Le dessin, quant à lui, est épuré. Les couleurs, à dominante ocre et rouge, collent parfaitement à cette époque.
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Billie Holiday

Tout comme le livre Vivre cent jours en un de Philippe Broussard, cette bande dessinée raconte principalement les déboires de la jazzman. C’est-à-dire la drogue, l’alcool, la prostitution. Là aussi très peu sur l’artiste et la magnificence de sa voix. J’avais espéré que cette BD soit différente. L’histoire est un peu difficile à suivre alternant, sans transition, le journaliste qui fait un article sur Billy et la vie de débauche de la chanteuse. Les dessins sont sombres tout en noir et blanc. Le plus intéressant est encore les premières pages écrites au début qui retracent la vie de la chanteuse. Langage grossier.
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Carlos Gardel intégrale

La voix de Gardel, surgie des faubourgs de Buenos Aires, allait monter jusqu’au ciel, donnant à tout un peuple, une âme et des mots, faisant triompher le Tango à travers le monde. Une voix tout à la fois puissante et fragile, pure et tragique. Une voix et un visage, maquillé et gominé, quasi expressionniste, en même temps qu’un visage d’ange au sourire immuable. Cette bande dessinée n’est pas tant une biographie que l’interrogation d’un mythe, la vie de Gardel, entourée de mystères, ayant suscité bien des doutes et des controverses, tout en le sanctifiant : sa naissance d’abord, à Toulouse, d’une mère célibataire, à la fin du 19ème siècle, pour laquelle il eut une sorte d’amour exclusive ; sa mort même survenue lors d’un accident d’avion ; ses fréquentations politiques ensuite, qu’elles aient été avec des communistes ou des conservateurs, dans un pays agité par des passions violentes et des idéologies contradictoires ; sa relation véritable avec les femmes enfin, car, bien qu’il fût si charmeur et un emblème des nuits Portègnes, sa vie amoureuse est restée un secret. Cette bande dessinée ressuscite donc un peu de l’aura d’un chanteur si exceptionnel.
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Carlos Gardel, la voix de l'Argentine, tome 1

Je pensais découvrir une œuvre dans une ambiance de tango, chaude, violente et sensuelle. J'avoue que c'est une grosse déception, il n'est question que des mystères autour de sa vie, était-il argentin, uruguayen ou français, quelles étaient ses accointances avec le monde de la politique, et on s'y perd avec tous les personnages, les flashback. En effet, au départ il est question d'un débat, dans les années 2000, sur sa personnalité, et s'ensuit quelques scènes de sa vie. C'est décousu, les personnages se mélangent, et je ne suis pas du tout entré dans cette histoire. Un graphisme sec, en contrastes, efficace et vigoureux n'a pas suffit pour m'accrocher.
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Alack Sinner : Viet Blues (1er épisode)

Alack Sinner, c'est la poésie noire de la Grosse Pomme, et cette lassitude qui transpire partout.

Alack Sinner, c' est le new-yorkais pur jus témoin de la sauvagerie, de l'inhumanité de la mégalopole nord-américaine.

Ce détective est atypique, brisé et survivant du Viet Nam.

Renégat de chez les flics, il affronte le cancer qui ronge cette société corrompue dans laquelle chacun survit et affronte ses démons.

Une série crépusculaire, servie parle trait âpre et le noir et blanc de l' immense Munoz.

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Alack Sinner, tome 1 : Mémoires d'un privé

Ce volume raconte, à travers trois histoires, les raisons de la démission de la police d'Alack Sinner et ses premières enquêtes à son compte.



La première, intitulée "Conversation avec Joe", revient sur les motivations d'Alack Sinner de quitter la police face aux expéditions punitives qu'il ne supportait pas et à l'attitude plus générale des policiers, ses collègues.

"C'est une histoire pas propre.", c'est ainsi qu'Alack Sinner débute son récit à son ami barman, et cette histoire n'est effectivement pas propre, tout comme les deux suivantes.

Il faut entrer dans la bande dessinée et dans l'histoire, car pendant plusieurs planches il n'y a aucun dialogue, juste un décor qui est planté, et les graphismes deviennent rapidement violents.

Le fait que les dessins soient en noir et blanc accentuent également ce côté sombre, violent, voire oppressant.

L'univers d'Alack Sinner est loin d'être le New-York glamour des beaux quartiers, c'est au contraire l'envers du décor : des ruelles sombres, des affrontements entre bandes, et une violence présente partout.

Cette première histoire ne comporte pas d'intrigue mais permet d'enchaîner directement sur la deuxième.



Il s'agit de la première enquête d'Alack Sinner : "L'affaire Webster".

Même si la violence de la police n'est plus présente, l'histoire commençant par la remise en liberté d'Alack Sinner : "Merci, Nick. Par moment, tu as presque l'air humain.", le fond de l'histoire est extrêmement sanglant, avec un double meurtre horrible et dont aucun détail n'est épargné au lecteur.

Là encore, j'ai été frappée par le côté plutôt cru de la part des auteurs, les meurtres sont d'une violence extrême, et la fin l'est tout autant, dans un registre plus psychologique avec un personnage qui sombre définitivement dans la folie.

Je reprocherai une enquête un peu lente au début et qui s'accélère trop à la fin, il n'empêche il y a des rebondissements et la narration d'Alack Sinner que je perçois comme monotone prend en fait le lecteur au jeu : plus il avance dans son récit plus le lecteur a envie de connaître la suite.

Du point de vue graphique, j'ai plus apprécié que la première histoire, les personnages masculins ont des traits moins arrondis donnant une impression de chair flasque, par contre les personnages féminins m'ont déçue lorsqu'ils sont dessinés de profil, je n'ai pas aimé le coup de crayon.

Même si l'intrigue se passe dans une famille riche et donc dans les quartiers chics, le New-York présenté par les auteurs est encore celui des quartiers pauvres, notamment avec les premières images montrant des enfants près de poubelles débordant de déchets.



La troisième enquête, intitulée "Fillmore" est à mon sens la plus réussie, sur tous les plans.

Katty Fillmore, nouvelle cliente d'Alack Sinner, lui demande d'enquêter car elle soupçonne ses parents de séquestrer son grand-mère dans une clinique d'internement : "Je devais la voir le soir même, chez elle ... mais pas de la façon la plus orthodoxe : au cours d'une soirée, en faisant semblant d'être un de ses invités. Je me dis que le bon whisky me faciliterait l'interprétation. Erreur. Je n'ai pas la dégaine d'un ami de Katty. Et pas l'âge non plus."

L'histoire ne connaît aucun temps mort, j'ai même trouvé qu'elle avait un véritable côté "enquêteur privé" que les autres n'avaient pas.

Cela est peut-être lié au fait que le lecteur s'est habitué à Alack Sinner et connaît de mieux en mieux le personnage.

Cette fois-ci je n'ai rien à dire sur les dessins, ils sont réussis et j'ai trouvé qu'Alack Sinner prenait plus corps que dans les précédents, d'autant plus que le personnage de Katty est réussi et ne connaît pas les défauts de la précédente histoire.

Le côté glauque de New-York est moins présent, l'histoire se passe plus dans des lieux glamours, par contre la violence est toujours présente, cette fois-ci à l'encontre d'une personne âgée.

L'histoire se conclue d'une façon intéressante et clôt les mémoires d'Alack Sinner pour cet opus.



Alack Sinner est un personnage en décalé : "Je suis d'une génération qui a du mal à surmonter les choses.", il n'était pas à l'aise dans la police, il l'est un peu moins en étant détective privé, mais il reste toujours en marge du monde, évoluant dans sa sphère, arpentant les rues d'un New-York pauvre, violent, parfois glauque.

Loin du glamour, des strass et des paillettes, José Muñoz et Carlos Sampayo ont créé un personnage ressemblant fort à un anti-héros mais auquel le lecteur finit par s'attacher.

Privilégiant le noir et blanc à la couleur, et n'omettant aucun détail des crimes ou de la violence physique, ils ont choisi de s'attacher à un personnage solitaire, sarcastique et lucide et le font évoluer dans les sphères plus ou moins reluisantes de New-York, le confrontant à des enquêtes dont il est difficile d'arrêter la lecture avant la fin.

A découvrir pour le personnage d'Alack Sinner, l'ambiance et les graphismes des auteurs, et une autre vision de New-York.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Rosario

Le contexte de ce récit était intéressant à savoir l'Argentine au début des années 30 mais l'auteur n'a pas réussi à susciter l'intérêt. On suit le parcours d'un homme amoureux d'une femme qui disparaît subitement de sa vie.



Je n'ai pas aimé les transitions ainsi que le découpage et la mise en scène. Il y a une absence de maîtrise manifeste. Pour autant, le graphisme est plutôt sympathique avec ces couleurs directes en aquarelle.



Je ne suis pas parvenu à entrer dans ce polar trop classique qui mêle politique et argent sale. C'est un one-shot qui ne marquera pas les esprits.

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Billie Holiday : Edition du centenaire

Billie Holiday est un sublime roman graphique consacrée à cette grande dame du blues née en 1915 et disparue en 1959.



Disparue, pratiquement depuis six décennies, Billie Holiday fait vibrer l'âme des plus jeunes encore aujourd'hui.

Pour célébrer le centenaire de la naissance de Billie Holiday (2015) une édition inédite de l'album de José Muñoz et Carlos Sampayo a été rééditée l'an passé.



Le célèbre duo argentin signe un album très poignant sur cette magnifique étoile du blues.



Une lecture jazzy de la vie de la Diva américaine que je recommande.



Une pépite ‘blues' à ne pas rater!!

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Billie Holiday

J'adore les chanteuses de jazz alors une bande dessinée en hommage à Billie Holiday est forcément bien. Bien mais pas très bien pour cette proposition de Muñoz & Sampayo qui montre la vie personnelle assez sordide de Lady Day plus que sa vie professionnelle et ses triomphes musicaux.

Un journaliste découvre la chanteuse de jazz car il doit écrire un article pour commémorer les 30 ans de sa disparition, en 1959. Malheureusement il évoque plus ses traumatismes et les scandales que sa construction d'artiste accomplie. En fait, il me manque la bande son et l'histoire est assez confuse.



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Evaristo

Certains diamants jettent mieux leurs feux dans un écrin noir. Car "Evaristo" est un bijou, une pierre brute... voire brutale. Le superbe graphisme en noir et blanc de Francisco Solano Lopez sert à merveille et met parfaitement en valeur les sombres histoires de Carlos Sampayo.

Une BD remplie de ce que Audiard appelait " les hommes ".

C'est macho. C'est amoral, même si il y a chez Evaristo un certain code de l'honneur. C'est du polar à l'ancienne... et c'est jouissif.



Merci aux Éditions Ilatina et à Bepolar pour cette belle découverte.



#Evaristo #Sampayo #SolanoLopez #Ilatina #Bepolar #BD #lecture #livres #chroniques



Le quatrième de couverture :



Comment écrire un récit policier en Argentine? Comment créer un héros crédible est le plus grand défi dans un pays où les policiers et les détectives privés s’occupent généralement d’affaires étrangère aux exigences de l’imagination.

Avant de créer Evaristo avec Solano López, Carlos Sampayo avait déjà inventé Alack Sinner aux côtés de José Muñoz.

Dans Evaristo, le personnage est un commissaire argentin modelé par le mythe: Evaristo Menezes, héros de persécutions légendaires, célèbre pour son côté obsessif et son courage. Dans ces épisodes, il y a des récits à énigme, un duel Borgésien, des intrigues politiques, des assassins en série…

Sampayo change de l’un à l’autre, le ton et la stratégie. Ses histoires parviennent à une complexité et ses fins ont une solidité rarement vues en bande dessinée.”

D’après le prologue de Pablo de Santis
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Rosario

Comme souvent, c’est la faute d’une femme. C’est à cause de Raquelita que Rogelio croupit derrière les barreaux depuis vingt ans. C’est à cause d’elle qu’il a commis un meurtre. Du moins c’est ce qu’il raconte dans une confession à un mystérieux destinataire. Amoureux fou de cette belle blonde, il partit à sa recherche après sa soudaine disparition. Tombant dans les griffes d’une autre femme (eh oui, forcément !), la sulfureuse mademoiselle Galiffi, fille d’un parrain de la pègre locale, Rogelio plongea la tête la première dans un nid de vipères dont il ne pouvait ressortir indemne.



A Rosario, dans l’Argentine du début des années 30, la ville appartenait au crime organisé. Les italiens et les juifs, spécialisés dans la prostitution, se partageaient le gâteau et les pouvoirs publics, corrompus, fermaient les yeux. Mais avec les troubles sociaux prenant de l’ampleur et l’implantation de plus en plus importante des anarchistes et des syndicalistes, la mafia trouva un ennemi commun à combattre.



C’est l’histoire d’un homme piégé par la passion amoureuse et devenu une marionnette dans les mains de malfaiteurs sans scrupules. Un polar noir à souhait, extrêmement classique, même si, vu le nombre de protagonistes et les incessants flash-back, l’ensemble peut paraître à première vu dense et complexe. L’ambiance de la ville portuaire sud-américaine au début du 20ème siècle, de sa coterie et de ses bas-fonds, est parfaitement restituée. Les manigances sont permanentes, les clans, en apparence soudés afin de lutter contre les mouvements d’extrême gauche, ne manœuvrent en fait que pour leurs propres intérêts. Un scénario mêlant affaires troubles et politique sans grande surprise qui ne me marquera pas durablement je pense. J’ai par ailleurs trouvé assez étrange ce tic du scénariste consistant à révéler l’avenir funeste de ses personnages en plein milieu de l’action, comme s’il voulait spolier son propre récit et lui ôter une bonne dose de suspens.



Graphiquement par contre, rien à dire, le trait épais et les couleurs directes à l’aquarelle sont superbes. Pas suffisant cependant pour emporter mon adhésion. Décidément, le polar, même en BD, j’ai du mal.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Billie Holiday : Edition du centenaire

Si j'étais vache, je dirais que Billie Holiday n'a certainement pas mérité de subir un tel traitement, et pourtant elle en a subi dans sa chienne de vie.



En étant un peu plus serein et respectueux, je dirai simplement que je suis tout à fait passé à côté de cet album. Je suis un grand fan de Lady Day et de Lester Young. Je m'attendais à ressentir la musique, à vibrer sur une bande-son déchirante. A m'envoler sur des mélodies enivrantes. Et rien de tout cela.



Les auteurs (bien intentionnés) alignent les faits divers sur Billie Holiday. Les arrestations, les coups et les viols, etc. Et je ne pense pas que cela soit intéressant. Je ne suis pas convaincu que cela rende hommage à cette grande dame. Je suis même convaincu que toute personne ne connaissant pas la chanteuse ressort de la BD avec une image perturbée et erronée de cette artiste majeure.



Le choix d'un récit non linéaire, où le lecteur suit un journaliste à qui on a commandé un article sur la chanteuse pour le 30è anniversaire de sa mort et qui ne connaît rien de l'artiste... bof. Puis les événements se suivent, se bousculent dans le désordre et donnent principalement dans le glauque. Toxico alcoolo, victime du racisme de l'époque. La BD raconte la longue descente aux enfers d'une grande dame. Je pense qu'il y avait mieux à dire.



Je n'ai pas non plus accroché à ce trait difforme par moment. Et cet ancrage très noir, pesant, envahissant. Non, je n'ai vraiment pas accroché. Mais je reste fan de Billie Holiday et je vibre au son du saxo de Young. Mais quels sont ces étranges fruits qui pendent aux branches des peupliers...
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Alack Sinner - Flic ou Privé

Une BD monstrueuse



Alack Sinner est un ancien flic devenu détective privé. Plongé dans les bas-fonds de New York, il promène son regard désabusé, sensible à l'injustice et à la misère humaine, protégeant les paumés et les perdants du système.



Ce recueil comporte 6 histoires, pas forcément liées les unes aux autres.

1. Conversation avec Joe.

Alack Sinner, raconte à Joe, le patron du bar où il écluse consciencieusement quelques verres, pourquoi il a quitté la police.

2. L'affaire Webster.

Le riche M Webster embauche Sinner pour découvrir qui cherche à lui nuire.

3. L'Affaire Filmore.

Sinner est chargé par Katty Filmore, une fille de bonne famille, de faire sortir son grand-père de la clinique où il est interné.

4. Città oscura.

Devenu chauffeur de taxi, Sinner cherche aide un docker menacé par son syndicat. Il trouve aussi l'amour. Et le perd.

5. Constancio y Manolo.

Sinner découvre que la tragédie de Guernica se vit toujours près de chez lui.

6. Souvenir.

Sinner se souvient, de sa soeur, de sa femme…



Attention, chef d'oeuvre.

(Mais qui pourra ne pas plaire.)



D'ailleurs, maintenant qu'il y a prescription, je peux bien l'avouer, j'ai allègrement ignoré cette BD du temps où je lisais Charlie Mensuel où elle paraissait.

Il y a une rédemption possible pour les foies jaunes puisque Casterman a la bonne idée de ressortir en édition économique en format A4, certains grands prix d'Angoulême, dont ce « Flic ou Privé », consacré en 1983.



Il faut dire à ma décharge que l'album ne joue pas spontanément sur le registre de la tentation. En dehors de la couverture, en couleurs, nous sommes dans le pur noir et blanc. Et le trait de Munoz est l'antichambre de l'Enfer.

Le style graphique est parfois épuré, parfois surchargé et ne facilite pas toujours le travail du lecteur. Il serait dommage de s'arrêter à ça, tant le parti-pris semble adapté.

Si on reconnait chez lui l'influence évidente d'un Pratt, qu'on pense forcément à Breccia, le dessinateur argentin se démarque de ses influences par un traitement unique : les personnages sont parfois grotesques, déformés, fantasques...Il faut s'accrocher ! Pour tout dire, je me demande si ce n'est pas White Jazz, le récit kaléidoscopique de James Ellroy qui se rapproche le plus de ce qu'est cette BD.



Le récit pourrait pourtant sembler caricatural avec un anti-héros taciturne, soignant son spleen entre alcool et jazz, le tout rythmé fréquemment par une voix off. Mais c'est sans compter sur la volonté de Sampayo et Munoz de transfigurer une narration qui pourrait être relativement classique, en quelque chose de monstrueux, greffant à la trame du Privé, des images qui sont autant de portes vers des récits comme dotés d'une vie propre, qui viennent perdre le lecteur.



Rarement le fond, c'est-à-dire une critique virulente d'une société profondément injuste et inégalitaire qui laisse sur le bord du chemin des êtres déchus, aura rencontré une forme pareille, proche de l'expressionnisme.



Une expérience.

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Fats Waller, Tome 1 : La voix de son maître

Avec ce Tome 1 : La voix de son maître, Igort et Carlos Sampayo rendent un bel hommage au pianiste de jazz américain Fats Waller.

Nous sommes dans les années 30 à New-York, c'est l'époque du Cotton club et l'image du bonhomme avec son chapeau melon, son air jovial et ses gros cigares, fait le tour du monde parce qu'il est un fantastique pianiste de la première heure du jazz. Ce surdoué du clavier fut un compositeur prolixe dont le répertoire compte environ 700 thèmes.

En filigrane, la montée du nazisme en Europe et la ségrégation raciale donnent un contenu socio-politique à cette biographie romancée, ce qui est très bien mais j'ai trouvé le scénario un peu trop confus et les dessins ne sont pas très beaux, enfin à mon goût.

Merci quand même aux auteurs d'avoir eu l'idée de raconter la vie d'un incontournable de l'histoire du jazz.

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La Faille

Décidément, c'est à se poser la question: est-ce que j'adhère à l'étrange ? Me connaissant, je dirais pourtant que oui. La série X Files dans les années 90 fut d'ailleurs ma série culte. Cependant, il y a étrange et loufoque. Ce récit n'a rien d'étrange sinon qu'il est totalement atypique.



Il s'agit en effet de faire un rapport entre un jeu télévisé de téléréalité débile, un jeune et beau étudiant doué qui veut se refaire le visage, des attentats terroristes qui secouent Londres et de mystérieuses failles qui fissurent toutes les habitations de la ville. Oui, il y a une espèce de parabole pour démontrer que tout le monde possède des failles en soi avec toutes ces dérives individualistes d'une société marchande. Mais encore ? Rien de plus !



Une lecture prise de tête où il n'est pas évident de comprendre le sens de toutes ces histoires parallèles sinon un délire absurde d'une critique sociale ...
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Billie Holiday : Edition du centenaire

Une bande dessinée sympa à lire sur la grande Billie Holiday.



Des dessins simples mais bien réalisés qui rendent la lecture agréable. Si j'ai apprécié cette lecture, j'ai par contre eu un peu de mal à me plonger dedans. L'histoire est rapide, sans vraiment rentrer dans la vie de Billie Holiday, ce qui est un peu dommage je trouve.
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Le bar à Joe

BD argentine en noir et blanc. Des destins qui s'entrecroisent. Des messages distillés par des scènes de vie avec toutes le même dénominateur commun : "le bar à Joe".
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Alack Sinner, L'intégrale tome 1 : L'âge de l'i..

Ce New York là n'est qu'un simple décor : les lumières, les gratte-ciels et les bruits n'ont rien de gigantesque. Chaque personnage porte son drame et sa vilenie et la grandeur de la ville ne signifie que la multiplicité des tragédies personnelles. Dans la faune locale se glissent les auteurs eux-mêmes. En se mettant en scène, Munoz et Sampayo indiquent qu'ils ne sont pas seulement des auteurs qui prennent en main un sujet ; ils se placent comme Sud-Américains portant un regard critique sur la société américaine.



Histoire après histoire transparaît la noirceur de l'âme humaine : incestes, extorsions, chantage, vols, meurtres composent la matière de ces presque quatre cents pages de l'album. Cette malédiction se reflète dans la noirceur du dessin, dont la qualité graphique est l'un des points forts de l’œuvre. Un trait sombre qu'il faut parfois déchiffrer, avec de grands aplats de noir ou de subtils tracés qui rappellent les pattes des maîtres argentins ou italiens. Dans Alack Sinner, la violence est omniprésente : dans la rue, dans les familles, dans les institutions (police), dans le sport (la boxe). Cette violence physique n'est que le reflet de la société, elle-même très compartimentée et racisée, d'où des épisodes humiliants et cruels pour Alack (avec les amis du jazzman, ainsi qu'avec la tante de sa fille) pendant lesquels il est renvoyé à son statut d'homme blanc, ce qui est normal puisque ses interlocuteurs sont exclusivement renvoyés à leurs statuts d'hommes ou de femmes noirs.



Alack Sinner, c'est aussi la démystification du culte des apparences : ainsi ce couple de pasteurs dont le mari aime trop la progéniture tandis que l'épouse la déteste ; ainsi Enfer, la compagne d'Alack, qui lui ouvre plutôt les portes du paradis ; ainsi la police censée protéger les citoyens mais qui les abat par folie politique ou personnelle ; ainsi le nom de Sinner dont la signification apparaît en contradiction avec les principes profonds du bonhomme. Cet agrégat d'histoires publiées indépendamment a déjà le mérite de présenter en un volume des histoires d'une grande qualité graphique. Le défaut inhérent à ce type de publication est qu'au début, les enquêtes de Sinner semblent se répéter tant la noirceur humaine est présente. Autre défaut récurrent dans les histoires : le manque de clarté narrative : le point de vue du personnage principal semble mettre de côté, parfois, le lecteur.



Cependant, l'intérêt de cet album est aussi de mettre en valeur le développement en profondeur du personnage. Alack, simple détective privé au début, se révèle peu à peu. il a démissionné de la police à cause de la violence institutionnalisée, bien qu'il soit amené à collaborer avec elle dans le cadre de ses activités. Alack est aussi un homme profondément seul. Cette solitude est paradoxale tant une métropole telle que New York, mais c'est là un thème que l'on retrouve dans d'autres romans new yorkais, comme dans ceux de Paul Auster. Alack a une famille, certes : une sœur qui vit en Angleterre, un père avec qui les rapports sont impossibles, car le père ne sait pas parler à cœur ouvert. La fonction de détective devient peu à peu secondaire : on voit Alack devenir chauffeur de taxi, puis perdre sa licence. Avec Enfer, il rencontre l'amour charnel avant d'entrevoir la possibilité d'une famille.



Loin de s'attacher fermement, même aux femmes qu'il aime, Sinner possède une âme dont les sillons ont été creusés par les affaires dont il a été le témoin. Jamais en paix, Sinner est sans cesse renvoyé à celles-ci. Dans l'océan new yorkais, Sinner est un naufragé dont les bouées s'appellent Nick, Enfer et Cheryl. A la fin du premier tome de l'intégrale, il ne s'est pas encore noyé.
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