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Citation de jeje_gandhi


L'exploration des eaux atlantiques et africaines tout au long du XVème siècle permit au Portugal d'accumuler une expérience maritime sans précédent qu'à l'instar de Colomb venaient partager les nombreux étrangers qui fréquentaient l'estuaire du Tage. Les navigateurs portugais avaient mis à profit les leçons de l'Europe du Nord et de la Méditerranée, adopté la voile triangulaire (ou latine) et créé la caravelle, appelée à devenir l'instrument privilégié des découvertes. Celles de Lisbonne disposaient d'une superficie de voile considérablement accrue qui autorisait la navigation à la bouline, c'est-à-dire contre la direction du vent : elles jaugeaient une cinquantaine de tonneaux et possédaient deux mâts gréés de voiles latines triangulaires. Les nefs, par contre, étaient des navires aux voiles carrées qui avançaient vent en poupe. Ce qui n'excluait ni les aménagements ni les combinaisons les plus diverses entre ces types de bâtiments : sur les trois navires de Colomb, la Santa María était un navire marchand à voiles carrées motrices tandis que la Niňa et la Pinta étaient des caravelles qui ne portaient originellement que des voiles latines plus aptes à la manœuvre. La Niňa perdit l'une de ses voiles latines pour une voile carrée. Seule la Pinta demeura en l'état, ce qui laissa à son capitaine Pinzõn une liberté et une rapidité de manœuvre qui exaspérèrent Colomb.

Mais pour s'éloigner des côtes du monde connu, encore fallait-il une connaissance précise des courants et des vents et de bons instruments. Henri le Navigateur s'était entouré de cosmographes et de cartographes qui mirent au point des documents sans cesse plus précis. L'école de cartographie de Lisbonne devint si fameuse qu'elle attira autant les navigateurs étrangers soucieux de se former que les espions, guère différenciables des précédents, avides de percer les secrets des contrées nouvelles. C'est ainsi qu'on vit apparaître vers la fin du XVème siècle sur les cartes, à côté de l'échelle des lieues, une prolifération d'informations toponymiques, les roses des vents orientées vers le nord, l'échelle oblique des latitudes qui tenait compte de la déclinaison magnétique. Ces informations n'auraient pu être recueillies sans une pratique constamment affinée de l'observation du ciel comme des terres nouvelles : à bord des bateaux, des scribes relevaient scrupuleusement les singularités des côtes aperçues et consignaient les renseignements rassemblés par les interprètes auprès des indigènes.
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