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Citations de Carol Berg (26)


Pendant la moitié de ma vie, j’avais été esclave des Derzhi ; j’avais été capturé à l’âge de dix-huit ans quand l’Empire derzhi en pleine expansion avait finalement englouti l’Ezzarie. Durant ces années de souffrance et de déchéance, mon existence était devenue tout ce que mon peuple jugeait corrompu. La loi ezzarienne considérait que mon impureté allait infailliblement servir de voie de passage pour la vengeance des démons, et donc même après qu’Aleksander m’avait accordé la liberté, j’étais censé être mis à l’écart… mort, en fait. Aucun Ezzarien ne devait me parler, reconnaître mon existence, entendre ne serait-ce qu’un mot de ma bouche, de crainte que je les contamine avec ma corruption, et que je mette en péril notre guerre secrète. Ce n’est qu’avec le pouvoir persuasif de la petite-fille de mon mentor, maintenant décédé, et celui de ma femme, la reine d’Ezzarie, que mes compatriotes acceptèrent l’idée que les circonstances de ma bataille avec le Seigneur des Démons étaient si extraordinaires qu’elles méritaient une exception à notre loi.
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J’obtempérai. Je n’avais pas vraiment d’autre choix. Mais il restait une chose, avant de laisser une fatigue plaisante et un cœur rempli m’emporter dans l’oubli.
— Vous n’avez jamais répondu à ma question, Fiona. Qu’allez-vous faire maintenant ?
Elle jeta une autre couverture sur moi et mit en place le sortilège pour maintenir la stabilité du feu.
— Mon mentor a fait de lui un démon car il a jugé qu’il le fallait pour remettre le monde en ordre. J’irai partout, je lirai tout, poserai des questions à tout le monde, ferai tout le nécessaire, pour découvrir s’il a raison. Cela vous suffit-il comme réponse, Maître Seyonne ?
Je souris et m’enfonçai dans les oreillers moelleux.
— Oui, ça suffit !
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Son rire me harcelait et me mordillait tel un chiot agaçant, et bientôt, je me mis à rire aussi.
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-Lorsque j'ai découvert que le contenu de ma lettre était revenu aux oreilles du Khélid... et ainsi à celles de mon père, j'ai pensé que c'était toi le coupable. Le trépas que je t'avais préparé était une œuvre d'art.
Je ravalai la bile qui me montait soudain à la gorge.
-Mais Durgan et ses hommes m'ont persuadé que tu étais bien enfermé depuis le jour où tu avais rédigé mon message et que donc, de tous les habitants de cette ville, tu étais le seul qui soit au-dessus de tout soupçon. Ironique, n'est-ce pas?
-Comme vous le dites, Votre Altesse.
Cela faisait plus de la moitié de ma vie que je ne m'étais pas considéré comme chanceux.
-A ce que j'ai entendu dire, vous autres Ezzariens, vous prétendez que vous pouvez voir l'avenir. Est-ce vrai?
-Si nous pouvions voir l'avenir, Monseigneur, comment n'aurions-nous pas prévenu notre anéantissement?
-Tu as posé une question, tu n'as pas répondu à la mienne.
Ce n'était donc pas un total imbécile.
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La raison n’avait aucun droit sur moi cette nuit-là. M’en aller n’avait rien à voir avec une destination, tout à voir avec l’origine, le mouvement et le changement.
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C’était déjà déplaisant de devoir mourir allongé dans la pluie froid ; on ne devrait pas en plus être obligé d’y penser.
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- Quel est ce danger ? hurlais-je de frustration. Le Seigneur des Démons est mort. Je l'ai tué. De toutes les actions sanglantes que j'ai accomplies dans ma vie, c'est bien une que je ne regrette pas. Qu'est-ce qui vous effraie tant ?
Et avait effrayé nos ancêtres, qui avaient essayé de détruire notre mémoire à ce sujet...
- Nous ne savons pas, Exilé. La connaissance nous a été retirée quand nous avons été envoyés ici.
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Son âme était une cinquième saison aux nuances plus riches que celles de l'automne, plus éclatante de vie que le printemps, dissimulée profondément, prête à investir le monde d'une gloire comme on n'en avait jamais vu.
Elle m'avait permis de l'entrevoir...
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Moi, à la manière des esclaves, je ne voyais pas plus loin que l'heure suivante. Plutôt que passer une journée entière enchaîné à un mur du marché aux esclaves, par un temps aussi maussade, j'avais la perspective d'être vêtu et à l'abri presque immédiatement. Je m'en sortais pas si mal. C'était loin d'être mon pire jour d'enchères.
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Le prince Aleksander avait hérité l’intelligence et l’autorité d’une famille royale qui avait régné sur un empire en constante expansion pendant cinq cents ans, et qui avait été assez intelligente pour ne pas s’affaiblir par des mariages consanguins ou des guerres intestines. Les nobles derzhi de la plus ancienne extraction, et leurs épouses, détestaient son manque de respect alors même qu’ils poussaient sur son chemin leurs filles bonnes à marier. Les membres de la noblesse plus récente, qui n’étaient pas eux-mêmes des parangons de vertu, le considéraient comme un jeune homme charmant car il leur permettait de partager avec lui des divertissements grandioses, même si leur opinion était sujette à changement lorsqu’ils se trouvaient en butte aux caprices du prince et à son tempérament irascible. Les commandants militaires derzhi l’estimaient capable, comme l’exigeait son héritage, mais la rumeur courait que le poste d’adjoint militaire de ce prince irréfléchi et obstiné se tirait au sort, et revenait au perdant. Aux gens du commun, bien entendu, on ne permettait pas d’avoir une opinion sur la question. Pas plus qu’aux esclaves.
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Ce qui nous unissait, Aleksander et moi, était plus profond que des voeux ou des liens de parenté, plus précieux pour moi que ma propre vie.
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Même un esprit perturbé peut voir la différence entre des griefs légitimes et un meurtre gratuit, dis-je.
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– Si tenir mon fils dans mes bras me corrompt, alors je ne veux rien avoir à faire avec notre loi.
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Il n’était pas question que je me dispute avec elle au sujet de ma sincérité. Si affronter deux cents démons en un an n’était pas assez sincère, alors ce n’étaient pas des mots qui la convaincraient.
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– J’ai peur, en vérité, Votre Altesse. Chaque instant de mon existence est un fardeau de terreur que vous ne pouvez imaginer. Je crains de ne point avoir d’âme. Je crains qu’il n’y ait point de dieux. Je crains qu’il n’y ait aucun sens aux souffrances que j’ai connues. Je crains d’avoir perdu la capacité d’aimer un autre être humain ou de ne jamais voir du bien en autrui. Parmi de telles peurs, Monseigneur, il reste peu de place pour vous.
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Mais le temps m’avait appris que se soucier de quiconque, aimer quiconque, avait des conséquences trop douloureuses, dépassant de loin les coups de fouet ou la famine, et, même en présence de la plus extrême terreur, je ne pouvais les affronter.
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Tu penses trop, et tu ne dis pas ce que tu penses.
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- Il est temps, Gardien, dit celle qui était agenouillé en face de moi. Venez avec moi si vous choisissez de nouveau ce chemin de danger, de guérison, d'espoir.
Elle tendit les mains, je les touchais, et le monde disparut.
... Vous trouverez un endroit qui sera familier. (La voix calme parlait clairement dans ma tête). Ce sera votre corde de sauvetage, votre ancre, et il ne s'effacera pas tant que je ne l'aurai pas permis. Même dans le chaos, vous pourrez le trouver. Une fois par jour, je tisserai un portail et j'attendrai une heure. Jusqu'à votre retour.
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— Je suis sorti avec une femme, la nuit dernière. J’ai juste marché, parlé un peu, rien d’autre. Mais l’été dernier, vous m’avez fait promettre de vous dire quand le grand jour arriverait.
Aleksander me regarda d’un air étonné, puis il explosa de rire, s’affalant sur le dos et se frappant la tête.
— Je ne pensais pas que ce fût aussi improbable, grinçai-je, un peu froissé par le niveau de son hilarité.
— Athos soit loué, lança-t-il, lorsque il finit par reprendre le contrôle de son humeur. Elle est enfin arrivée à ce que tu la regardes, et pas seulement le garçon. Dieux, tu ne l’as pas emmené avec vous quand vous êtes sortis ?
— Blaise l’a surveillé, dis-je en me demandant si je serais jamais capable de surprendre Aleksander avec quoi que soit, à part la destruction du monde. Et qu’entendez-vous par « arrivée à ce que je la regarde » ? Cela fait un an qu’elle me méprise.
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Le coup que Vanye m’avait assené sur la tête m’avait assommé, mais je regrettai bientôt qu’il n’ait pas frappé plus fort. Se réclamant d’une longue expérience des caprices princiers, le forgeron hésitant n’utilisa que son plus petit fer pour me marquer la pommette gauche du sceau de la maison royale. Le plus gros fer aurait mis à nu l’os et les dents, créant assez de dommages pour que l’infection s’y installe et dévore ce qui serait resté de tissu sain. Mais en cet instant, mes pensées n’étaient pas à la gratitude.
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