Carole Duplessy-Rousée

En face d'elle, sur le mur blanc, trônait Le Baiser.
C'était la fusion parfaite de deux êtres faits l'un pour l'autre. Une union qui n'existait que dans son esprit. La toile était une illusion. Celle de son amour avec Alban. Elle l'avait peinte comme un auteur invente ses personnages. Ce que le romancier traduisait pas des mots, elle le matérialisait par des couleurs et des formes.
Au bout du compte, le résultat était le même. La toile comme la page était un leurre...Pour survivre et recommencer, l'écrivain devait se séparer de ses êtres de papier, accepter qu'ils n'aient vécu que le temps d'une histoire, et l'artiste devait abandonner ses fantômes, ses modèles, les renouveler.